Plan détaillé Le culturalisme américain PDF

Title Plan détaillé Le culturalisme américain
Course Sociologie
Institution Université de Tours
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Cours sociologie licence...


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Plan détaillé Le culturalisme américain D - L’anthropologie culturaliste américaine Intro : influence de Boas sur devt du culturalisme - L’école « culture et personnalité » - Socialisation et différenciation des sexes. - l’acculturation Introduction Ce courant culturaliste (contemporain du fonctionnalisme) se développe surtout aux EtatsUnis à partir des années 1920. Héritage de A- F.Boas (1858-1942) F. Boas est un anthropologue américain qui va fortement influencer les ethnologues américains. Lui-même n’appartient pas au courant culturaliste ni à d’autres courants en particulier dans la mesure où il s’inspire de différents courants de pensée (sauf l’évolutionnisme auquel il s’oppose vigoureusement). C’est davantage un homme de terrain qu’un théoricien. Parti comme géographe dans une expédition chez les esquimaux, il s'aperçoit que l'organisation sociale est davantage déterminée par la culture que par l'environnement physique. L’un des concept forgé par Boas et qui sera repris par les culturaliste américain est celui de « cultural pattern » (modèle culturel) qui désigne un ensemble structuré de mécanismes par lesquels une culture s’adapte à son environnement. Pour lui comme pour ses disciples, Chaque ste est une totalité culturelle dont « l’esprit » imprègne le comportement des individus. Boas a formé toute la génération des anthropologues américains dont la plupart vont s’inscrire dans le courant de pensée que l'on appelle "culture et personnalité" Considérant que les sociétés sont uniques et qu'elles forment une totalité autonome, les représentants de ce courant relativiste vont délaisser la comparaison entre les sociétés qu’ils jugent non pertinentes voire ethnocentrique. le terme culturalisme ne désigne pas une théorie spécifique qui se reconnaîtrait elle-même comme telle, comme c’est par exemple le cas pour le structuralisme ou le marxisme. Ce sont plutôt les auteurs qui n’appartiennent pas à ce courant qui le désignent comme tel en référence au mode d’explication privilégié par les auteurs de cette mouvance. Pour autant tous les auteurs que l’on range dans ce courant de pensée n’adoptent pas nécessairement les mêmes modèles d’explication. On peut notamment dégager 3 principales écoles se rattachant au courant culturaliste, cad trois angles d'approche de la culture différents : 1) Il y a les héritiers de Boas qui considèrent la culture sous l'angle de l'histoire culturelle, cad qui axent leurs recherches sur la dimension historique des phénomènes culturels (Kroeber).

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2) La deuxième école envisage la culture (collective) dans son rapport à la personnalité (individuelle), c’ad qu’elle tente de repérer le liens entre culture et personnalité (Benedict, Mead, Linton et Kardiner) 3) la troisième considère la culture comme un système de communication, donc plus proche de la linguistique et des interactions entre les individus. (Sapir). Cette tendance va surtout se développer dans les années 1950 en lien avec le mvt interactionniste. Ici nous nous concentrons sur la deuxième approche que l’on appelle l’école « culture et personnalité » qui est à la fois la plus représentée et la plus homogène.

- L’école « culture et personnalité » Comme le nom du courant l’indique, le concept de culture est un concept-clé de l’anthropologie américaine et les auteurs davantage privilégier l’étude des traits culturels, cad les techniques, les croyances, les mythes, la langue, beaucoup plus que sur les relations sociales que privilégient les fonctionnalistes et surtout les structuro-fonctionnalistes comme Rad-Bro ou EEP L’hypothèse de base des auteurs de l’école « culture et personnalité » est que chaque culture détermine un style de comportement commun à l'ensemble des individus participant à une culture donnée. Cela ne signifie pas que les individus d’une même culture ont la même personnalité, leurs statut au sein de la société, leur sexe, leur âge, leur éducation familiale et leur expérience de vie font qu’ils développent une personnalité individuelle différente mais ils ont en commun ce que certains auteurs ont appelé une personnalité de base. Ce courant se nourrit des acquis de la psychologie et de la psychanalyse. Leurs terrains privilégiés : populations de petite taille (Indiens d’Amérique du nord, populations des îles océaniennes…) 4 auteurs américains ont notamment marqué ce courant, R. Benedict (1887-1948), R. Linton (1893-1953), un psychanalyste : A. Kardiner (1891- 1981) et M. Mead (1901-1978). - R. Linton et A. Kardiner Ils étudient comment la culture se transmet via la socialisation (notamment familiale). La socialisation est constituée d’apprentissages formalisés (on parlera d’inculcation) et d’apprentissages informels et implicites (“ socialisation par imprégnation ”). L’essentiel des apprentissages de la socialisation est implicite et plus la socialisation est diffuse, plus elle est inconsciente et plus elle est efficace car ce qui est transmis est alors perçu comme naturel. On distingue la socialisation primaire, celle que l'on acquiert pendant la petite enfance, habituellement dans notre famille, de la socialisation secondaire, que l'on expérimente à l'âge adulte et à laquelle l'individu reste exposé sa vie durant. La socialisation consiste à rendre conforme un individu à sa définition sociale et culturelle en même temps qu'elle maintient un certain degré de cohésion sociale entre les membres d'une société. L’hypothèse de base des travaux de R. Linton et de A. Kardiner, est qu’il existe une relation causale entre la culture et le développement de la personnalité de base. Ils donnent une définition de ce qu’ils entendent par personnalité de base dans L'individu dans sa société : essai d'anthropologie psychanalytique (publié en 1939 sous le titre « the individual and his

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society » 1969 pour la trad française) qu’ils ont rédigé ensemble : "La personnalité de base est une configuration psychologique particulière qui est propre aux membres d’une société donnée et qui se manifeste par un certain style de vie, sur lequel les individus brodent leurs variantes singulières." Plus loin ils ajoutent : « C'est en raison de la régularité de ses institutions qu'une culture acquiert sa forme propre et ses traits spécifiques. » Selon Kardiner, cette personnalité de base se forme chez l’individu à travers les « institutions primaires» (famille, système éducatif) et en retour, cette personnalité de base produit la culture du groupe en produisant des « institutions secondaires » (systèmes de valeurs et de croyances) qui amènent la culture à évoluer ; la personnalité établit un lien entre les institutions primaires et les institutions secondaires. Le postulat de base de ces auteurs du courant « culture et personnalité » est donc qu’il y a une continuité entre les expériences de la petite enfance et la personnalité adulte. Dans son ouvrage the study of Man, 1936, traduit sous le titre : De l'homme en français, Linton écrit : "La culture n'affecte pas tous les individus d'une société donnée de la même façon, les influences de la culture pouvant être divisées en influences générales et spécifiques" (…) le processus de formation de la personnalité semble être essentiellement un processus d'intégration de l'expérience, laquelle à son tour résulte de l'interaction de l'individu avec son environnement. Il s'ensuit que des environnements même identiques, pour autant que ce soit concevable, fournissent à des individus différents des expériences différentes et finalement leur constituent des personnalités différentes. » (p137).

- Socialisation et différenciation des sexes. Margaret Mead : « Mœurs et sexualité en Océanie » et l’éducation chez les Samoa. Cette présentation s’appuie sur un ouvrage traduit en français sous le titre Mœurs et sexualité et Océanie et publié en 1963 coll. Terre humaine. qui est la réunion de deux de ces ouvrages « Sex and Temperament in Primitive Societies » (1935) et « Coming of Age in Samoa » (1928). Margaret Mead (1901-1978), est une militante, notamment féministe et antiraciste, et son travail d’ethnographie se veut également un travail militant : elle se sert de ce qu’elle a vu ailleurs pour dénoncer ce qu’elle considère comme des problèmes ou des stéréotypes de la ste américaine. Son objectif principal est, comme il l’est pour Kardiner et Linton, de montrer que la culture est LE facteur déterminant dans la formation de la personnalité et que les différences entre les hommes ou les femmes par ex. ou ce que l’on appelle en occident la crise de l’adolescence, ne doivent rien, ou presque, au physiologique. Ses thèmes de prédilection : l’enfance, la jeunesse, les relations entre les sexes Ses terrains d’enquête : Samoa, îles de l’Amirauté, 3 populations de Papouasie - Nouvelle Guinée, Bali. Dans « Mœurs et sexualité en Océanie » elle écrit : « L'objectif essentiel de mes recherches en Nouvelle-Guinée était, d'une part de découvrir dans quelle mesure les différences de tempérament entre les sexes sont innées et jusqu'à quel point elles sont déterminées par la société, d’autre part d'examiner, dans le détail, les mécanismes d'éducation qui leur sont

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associés.» (p.132 vers. fr). Elle conclut que les différences physiologiques entre les deux sexes sont minimes au regard de l'éducation. A travers son étude sur trois sociétés de Nouvelle-Guinée (Arapesh, Chambuli, Mundugumor) elle montre ainsi que les personnalités féminines et masculines telles qu'on les connaît en occident ne sont pas universelles et qu'il y a même des sociétés qui ne s'attachent pas à opposer garçons et filles sur le plan de la personnalité. * Arapesh : pers. De base paisible et douce chez les hommes et les femmes. Pas de diff entre les sexes * Mundugumor : pers. De base violente, agressive chez les hommes et les femmes. Pas de diff entre les sexes * Chambuli : pers. De base des hommes : rêveurs, jaloux et soucieux de leur apparence et chez les femme : responsable, prennent des initiatives etc. (inverse de la répartition entre les sexe dans l’occdt de l’époque). - Ses écrits ne sont pas aussi caricaturaux qu’elle-même le laisse penser dans ses conclusions mais son travail qui donne l’impression qu’elle trouve ce qu’elle cherche ! (des pers différentes et des relations entre hommes et femmes inversées) a été critiqué. On lui a notamment reproché de ne sélectionner que ce qui allait dans le sens de sa thèse et de délaisser consciemment ou non ceux qui ne la vérifiaient pas. Il reste que Mead a montré que les populations de chqe ste avaient une théorie de ce que sont « naturellement » les hommes et les femmes. Dans son ouvrage « Coming of Age in Samoa » (1928) elle s’intéresse à la période de l’adolescence, se posant la même question que celle qui guide ses travaux sur les rapports entre les sexes. Elle conclut: " L'adolescence aux Samoa n'est donc en aucune façon une période de crise et de tension, mais bien au contraire, une évolution calme vers la maturité. L’esprit des filles n’est pas troublé par des conflits (…) vivre fille avec de nombreux amants, aussi lgtps que possible, puis se marier, avoir bcq d’efts, là se bornent les aspirations de chacune » (p 490, cité par Deliège, p 118). L’anthropologie de Mead est une anthropologie militante qui, en tant que telle, souffre de nombreux défauts mais c’est une militance efficace car cela a contribué à la propagation de valeurs « modernes » dans les UE de son époque et M. Mead a d’ailleurs eu beaucoup plus d’influence sur le grand public que sur ses collègues. 5 ans après la mort de Mead, D. Freeman publie (1983) Margaret Mead and the samoa, the making and the unmaking of an anthropological myth ouvrage dans lequel il dénonce la vision unilatérale harmonieuse, homogène et simpliste que Mead avait donné de la société Samoa. Il remet en cause les principales conclusions de Mead sur la sexualité au sein de la ste samoa estimant qu’elle a confondu liberté sexuelle et discours des jeunes sur la liberté sexuelle. Elle se serait selon lui laissé "bernée" par ses informatrices dans une sorte de relations de "parenté à plaisanteries" que, par sa méconnaissance de la langue locale, Mead n’a pu comprendre. Ceci étant, Derek Freeman fait son terrain deux générations après M. Mead ce qui peut, en partie au moins, expliquer les différences avec ce qu’elle avait noté, notamment au niveau de la sexualité et de la permissivité en général dans la mesure où pendant toutes ces années, la christianisation fut intense et donc à porté ses fruits.

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- Acculturation Certains auteurs comme Linton se sont intéressés aux contacts entre cultures à la fois dans le cadre du cosmopolitisme des villes américaines mais aussi entre les cultures amérindiennes et la culture dominante WASP. Définition de ce terme d’acculturation proposée par les anthropologues américains Linton, Redfield et Herkovitz : « L'acculturation est l'ensemble des phénomènes qui résultent d'un contact continu et direct entre des groupes d'individus de cultures différentes et qui entraînent des changements dans les modèles (patterns) culturels initiaux de l'un ou des deux groupes ». (Dans le mémorandum pour l'étude de l'acculturation de 1936). L'acculturation n'est pas un simple contact entre culture ni une pure conversion à une autre culture. La transformation de la culture initiale s'effectue par "sélection" d'éléments culturels empruntés, et cette sélection se fait d'elle-même selon la "tendance" profonde de la culture preneuse. Dans l'analyse de toute situation d'acculturation, il faut prendre en compte le groupe donneur comme le groupe receveur, sachant qu'il n'y a pas à proprement parler de culture qui ne serait que donneuse et une que receveuse.(Cuche, p 60). Les processus d’acculturation ont une incidence sur les différentes cultures en présence même si cette incidence n’est pas de même intensité pour chacune d’elles.

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