Procédure d’évaluation des fonctions executives PDF

Title Procédure d’évaluation des fonctions executives
Course Psychologie cognitive
Institution Université Clermont-Auvergne
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Summary

Cours de troisième année de licence psychologie....


Description

Procédure d’évaluation des fonctions executives Table des matières Introduction ...................................................................................................................................... 3 I.

Les principales épreuves classiques ............................................................................................... 3

II. Difficultés et limites de l’évaluation des fonctions éxécutives ..................................................... 4 1)

5 limites selon censabella (2007) ............................................................................................ 4

2)

Un problème majeur : études de cas avec des performances normales aux tests mais des

difficultés quotidiennes .................................................................................................................... 5 a) Le patient E.V.R de Eslinger et Damasio ................................................................................. 5 b) Shallice et Burgess (1991) ....................................................................................................... 6 c) Golstein et al (1993) ................................................................................................................ 6 d) explications de Shallice et Burgess (1991) .............................................................................. 6 III. Les protocoles de tests à visée écologique.................................................................................... 7 1)

Le tinkertoy test (Lezak, 1982) ................................................................................................ 7

2)

La batterie BADS (Behavioral Assessment of the Dysexecutive Syndrome) de Wilson et al

(1996). ............................................................................................................................................... 8 a) Le rule Shift Cards test ............................................................................................................ 8 b) L'action program test .............................................................................................................. 8 c) le key search test ..................................................................................................................... 9 d) le zoo map test ........................................................................................................................ 9 e) le test de jugement temporel ............................................................................................... 10 f) Le test des 6 éléments .......................................................................................................... 10 g) Le questionnaire DEX ............................................................................................................ 11 3)

La bechara gambling task (test du casino) de Bechara et al (1994) ..................................... 11

4)

Multiple errands test (test d'errances multiples) de shallice et burgess (1991) .................. 12

5)

Party task (de chalmers et Lawrence,1993; Todd, Anderson et Lawrence, 1996). .............. 13

6)

Le greenwich test (Burgess et al, 2000) ................................................................................ 15

7)

Naturalistic action test (Schwartz et al, 2002) ...................................................................... 16

8)

L'hotel task (manly et al, 2002) ............................................................................................. 16

9)

Executive secretarial task (lamberts,evans et spikman,2010)..............................................17

10)

La réalité virtuelle ................................................................................................................. 18

a) virtual library task (renison et al, 2012) ................................................................................ 18 b) D'autres exemples de tâches en réalité virtuelle : ...............................................................19 c) limites des tâches liées à la réalité virtuelle ......................................................................... 19 Conclusion ........................................................................................................................................... 19

Introduction • Dans ce cours, nous verrons comment évaluer les fonctions exécutives et les difficultés qui y sont associées.

I. Les principales épreuves classiques • On tente de classer les épreuves selon ce qu’elles mettent en jeu (fonctions cognitives majoritairement sollicitées : dimension sollicitée de manière prépondérante). Van der linden (2014) considèrent que ces épreuves mettent en œuvre l’inhibition et la flexibilité, car les fonctions exécutives impliquent la déduction de règles, la planification, une situation de double tâche(attention divisé), ou encore des tâche de maintien de l’attention dans le temps (attention soutenue). On trouve principalement :

• La tâche de stroop

• La tache de réponses contrariée (par exemple dans la batterie BREF, on retrouve le geste contradictoire : comme frapper des mains une fois quand l’expérimentateur tape 2 fois et inversement, puis 1 fois-1 fois, 2 fois-2 fois)

• Le Hayling,sentence completition test (burgees et shallice) : Il s’agit ici de compléter une phrase, notamment avec un mot n’ayant rien à voir avec le contexte (Par exemple, Paris est une grande…. BANANE, l’individu devra justement inhiber le mot lié au contexte auquel il pense, c’est-à-dire le mot VILLE).

• Go no go de la batterie TAP (Zimerman et Fimm,2017) : notamment la version plus simple avec 2 cibles dont 1 qui est 1 distracteur, l’autre la réponse cible. On compte le nombre de réponses érronées. NOTES : Pour en savoir plus sur les tests (dont ceux vus plus haut), je vous renvois vers d’autres cours que j’ai publié : ICI et LA.

II. Difficultés et limites de l’évaluation des fonctions éxécutives 1) 5 lilimite mite mitess sselo elo elon n ce censa nsa nsabe be bella lla ((200 200 2007) 7) • Selon censabella (2007) L’exploration des fonctions exécutives se heurte souvent à des problèmes complexes comme :

1- Le caractère composite des tâches : C’est-à-dire le fait que des épreuves dites exécutives fassent aussi intervenir des facteurs non exécutifs (elles sont donc des épreuves intrinsèquement « impures » car elles ne mesurent pas que cette fonction cognitive). L’échec à une tâche exécutive pourrait donc relever d’une atteinte modulaire et parfois d’un authentique déficit exécutif. Par exemple un échec à tache de stroop peut relever d’autre chose (modules gérant lecture, identification des couleurs). La contribution des facteurs non éxécutifs peut varier selon la tâche, ce qui rends difficile les comparaisons intra sujet (comme l’interprétation des éventuels phénomènes de dissociation pour un même individu c’est-à-dire qu’un 1 aspect exécutif fonctionne bien mais pas un autre, ou encore des comparaisons de ses performances au fil du temps).

2- La satisfaction du critère de nouveauté de la tâche, ce critère est en quelque sorte « déficitaire » car les taches exécutives sont difficiles à définir à priori : le caractère exécutif dépend de l’expertise du sujet. Une même tache peut impliquer des contrôles exécutifs différents selon les sujets car ils ont une expérience différente de certaines tâches, or, une certaine tâche n’est strictement nouvelle que lors d’une première administration (mais rien ne la garantit à 100 % puisque certains sujets peuvent plus ou moins en avoir l’expérience), l’effet test-retest est donc un problème (on parle aussi d’effet d’apprentissage).

3- Les fonctions exécutives représentent une variable difficilement opérationnalisable.

4- Les problèmes de validité et fidélité : avec toute les contraintes vues précédemment, la validité et la fidélité s’avèrent compromises

5- Le recours essentiel à l’analyse qualitative : les fonctions exécutives sont difficiles à standardiser, leur mesure doit donc prendre en compte des informations qualitatives complémentaires

2) Un pro problèm blèm blème e maje ajeur ur : étu études des de ca cass av avec ec des per perfor for form manc ances es no norm rm rmale ale aless aaux ux tes tests ts m mais ais de dess dif diffic fic ficultés ultés q quotid uotid uotidien ien iennes nes • Certaines études en neuropsychologie ont montré que les patients obtenaient des performances satisfaisantes aux épreuves spécifiques mais présentaient des troubles adaptatifs importants dans la vie quotidienne.

a) Le p pati ati atient ent EE.V. .V. .V.R Rd de e Es Esling ling linger er et Da Damas mas masio io • Le patient E.V.R de Eslinger et Damasio (1985) a subi une lésion d'une grande partie du cortex orbito-frontal et frontal en général (suite à un méningiome, il a subi une lobectomie frontale droite puis une résection du cortex orbitofrontal gauche).

• A la WAIS-R, il obtient : un Qi verbal de 129, un Qi performance de 135 et des performances normales au subtest cube.

• Au WMS-R, il obtient un QM de 143.

• Il a également obtenu des performances normales aux 15 mots de Rey, au Benton visual retention test, au Wiscounsin Card Sorting Test (WCST), à la tâche de Brown Peterson et à la figure de Rey.

• Pourtant, dans la vie quotidienne il présente : ➢ une difficulté de planification de l'action ➢ une incapacité d'adaptation aux normes sociales ➢ une accumulation de failles professionnelles ➢ plusieurs divorces

b) Sha Shallice llice et B Burg urg urgess ess (19 (1991) 91) • Ils ont évoqué le cas d'un patient aux troubles cognitifs sévères qui avait : ➢ Des performances normales pour le WCST, la tâche de Stroop, le test de fluence verbale, la tour de Londres, l'interprétation de proverbes, le mouvement de mains ou la tâche d'estimation cognitive.

➢ Mais, dans la vie quotidienne, de faibles capacités d'organisation et des erreurs de jugement.

c) Go Golstein lstein et al ((19 19 1993) 93) • Ils ont évoqué le cas d'un patient ayant une tumeur frontale et : ➢ des performances normales au WCST, fluence verbale et au trail Making Test ➢ mais, dans la vie quotidienne , une incapacité à prendre des décisions et un changement de personnalité.

d) expli explicatio catio cations ns d de e Sh Shallice allice et Bu Burge rge rgess ss (1 (1991 991 991)) • Les auteurs expliquent ces situations par le fait que, dans la plupart des tests neuropsychologiques : ➢ le sujet ne gère qu'un seul problème à la fois ➢ les essais restent généralement très courts ➢ l'activité soit fortement initiée par l'expérimentateur ➢ Qu'il n'y ait pratiquement pas d'ambiguïté sur ce que constitue un résultat correct. ➢ Qu’à l'inverse, on demande rarement aux sujets de planifier leur comportements sur une longue durée et d'établir leur priorités face à plusieurs tâches en compétition.

• Il faudrait justement proposer des situations fortement encadrées, si l'on souhaite évaluer les facultés d'initiative et d'auto-organisation, ce qui nous ramène à un paradoxe (puisque des patients ont parfois des performances normales dans les situations standardisées des tests, mais des difficultés dans la vie quotidienne).

• Pour remédier aux limites des tests, il faudrait justement concevoir de nouveaux protocoles selon 2 orientations : 1- modifier le format traditionnel des tests de laboratoire en laissant le sujet deviner ce qui est à faire et les moyens de le mettre en œuvre, comme dans le Tinkertoy ou encore la batterie BADS.

2- observer le sujet en situation proche de la vie quotidienne, par exemple, dans des tests d'errances multiples, la party task ou la réalité virtuelle.

III. Les protocoles de tests à visée écologique 1) Le tin tinker ker kertoy toy te test st (Le (Lezak, zak, 1198 98 982) 2) • Il s'agit de former une figure à partir de pièces de diverses formes, tailles et couleurs. Ce test évalue notamment les fonctions exécutives (surtout l'action dirigée vers un but). Le score implique le nombre de pièces utilisées et la complexité de la réalisation.

• Si le nombre de pièces utilisées est : inférieur à 20, entre 21 et 30 Le sujet en situation de Le sujet est en semidépendance totale dépendance (il ne peut pas assumer seul son existence quotidienne, même s'il peut aller et venir de façon autonome • On évalue la complexité de la situation selon : ➢ le fait qu'elle soit élaborée avec un but

supérieur à 30, Le sujet est complètement indépendant

➢ ➢ ➢ ➢

que la réalisation ressemble au but ou à n'importe quoi que la réalisation ait des parties mobiles ou soit totalement immobile que la réalisation tienne debout que l'assemblage soit correct

2) La ba batte tte tterie rie BAD BADSS (Be (Beha ha havio vio vioral ral As Asses ses sessme sme sment nt of the Dys Dysexe exe execu cu cutive tive Sy Syndr ndr ndrom om ome) e) de Wilso ilson n eett al ((199 199 1996). 6). • L'objectif est ici de prédire l'incidence de troubles liés au syndrome dysexécutif sur la vie quotidienne (on préfèrera ici le terme de syndrome dyséxécutif à celui de syndrome frontal et la gamme de tests devra mettre en jeu des situations de la vie quotidienne). Elle comprends plusieurs subtests.

a) Le rrule ule Shif Shiftt Ca Cards rds te test st • Ce subtest examine la capacité à répondre selon une certaine règle et celle à alterner sa réponse d'une règle à l'autre (flexibilité cognitive). On montre 1 carte (paris un jeu de 21 cartes). Dans un premier temps, le sujet devra répondre ''oui'' si la carte est rouge et ''non'' si elle est noire. Dans un second temps, on demande au sujet devra répondre ''oui'' si la carte montrée est de même couleur que celle d'avant et ''non'' dans le cas contraire. On compte le temps et le nombre d'erreurs.

b) L'act L'action ion pro progra gra gram m ttest est • Cette tâche requiert de construire un plan d'action pour répondre à un problème pratique inédit. La résolution implique 5 étapes impliquant un savoir faire très simple. Le matériel comprend : ➢ Un support rectangulaire où est inséré un récipient transparent, muni d'un couvercle amovible ayant un trou en son milieu. ➢ Un tube en verre où est tombé un bouchon en liège ➢ Un récipient remplit d'eau au 2/3 ➢ D’une tige métallique en forme de L (ne permettant pas d'atteidre le bouchon) ➢ D'un tube en plastique dont le bouchon a été dévissé • Ici le problème consiste à faire sortir le bouchon de liège coincé dans un tube, à l'aide des objets à disposition, sans soulever le support, le tube de verre ou récipient et sans toucher le couvercle avec les doigts.

c) le ke keyy sear search ch tes testt • Il s'agit ici à partir d'un carré dessiné sur une feuille avec un point noir dessiné 5 cm en dessous, d'imaginer que le carré représente un grand champ dans lequel on a perdu nos clefs et de tracer une ligne à partir du point noir pour montrer comment se déplacer dans le champs pour être sûr de retrouver ses clefs. Bonne réponse

Mauvaise réponse

d) le zo zoo om map ap test • La tâche consiste à montrer comment s'y prendre pour se rendre à divers endroits lors de la visite d'un zoo dessiné sur une carte et en respectant certaines règles données au préalable (ici seulement 4 trajets seront possibles à chaque fois en respectant les règles). 6 endroits feront l'objet de cette évaluation. Il existe 2 versions : 1- une avec ''exigence forte'' où les capacités de planification seront fortement sollicitées (il faudra anticiper l'ordre selon lequel les sites seront visités, si le sujet suit l'ordre des lieux indiqués sans stratégie il aura un score d'erreur maximal)

2- La deuxième version avec des exigences faibles où il suffit de suivre pas à pas les instructions pour obtenir de bonnes performances.

• Ces 2 parties permettent donc de varier le degré de structuration de la tâche auquel on confronte l'aptitude à planifier.

e) le te test st de jug jugem em ement ent temp temporel orel • Il s'agit de questions simples nécessitant un jugement temporel. Comme ''combien de temps faut-il pour gonfler un ballon de baudruche ?'' ou ''quelle est la durée de vie moyenne d'un chien ? '’

f) Le ttest est d des es 6 élé élémen men ments ts • ce test mesure la capacité de planification, organisation et gestion de son activité. Ici l'individu aura 3 types de tâches à gérer. 1-relater des évènements au magnétophone 2- dénommer des images par écrit 3.résoudre des problèmes arithmétiques • Chaque tâche est subdivisée en 2 parties : A et B. L'épreuve dure 10 mn. Le but sera d'au moins pratiquer une partie des 6 tâches. • Il est interdit de se pencher sur 2 tâches de même nature.

• Ici c'est la manière dont le sujet parvient à s'organiser et non pas la performance en tant que telle qui sera prise en compte. On mesure le nombre de sous tâches abordées, le nombre de transgression à la règle de non consécutivité (faire 2 tâ hes de même nature à la suite) et le temps maximum passé sur une sous tâche.

g) Le qu ques es estion tion tionnair nair naire eD DEX EX • Le DEX couvre un éventail de troubles cognitifs et sociaux observés dans la vie quotidienne et souvent associés à des déficits dysexecutifs. Les questions couvrent 4 grands domaines susceptibles d'avoir été affectés par ces changements : 1. 2. 3. 4.

registre émotionnel et personnalité registre motivationnel comportement registre cognitif

• On peut trouver des items à noter entre 0 pour ''jamais'' et 4 pour ''très souvent'' comme : - ''j'ai des difficultés à saisir ce que les autres veulent dire sauf s'ils s'expriment d'une façon simple et directe'' '' je fais ou dis des choses gênantes quand je me trouve avec d'autres personnes''

3) La bec becha ha hara ra ga gamb mb mbling ling task (test du cas casino) ino) de Be Bech ch chara ara et al (19 (1994 94 94)) • Nous avons déjà vu ce test lors du cours sur les théories concernant les fonctions exécutives (LIEN ICI). 4 cartes sont affichées à l'écran et permettent de gagner ou perdre de l'argent virtuel. Le sujet dispose au départ d'un prêt virtuel de 2000 dollars et devra choisir les cartes de manière à perdre le moins d'argent possible et en gagner le plus possible. Chaque carte apporte un gain plus ou moins fort (100 dollars pour le paquet A et B et 50 dollars pour le paquet. C et D). Mais de manière imprévisible, certaines cartes peuvent amener des pertes (jusqu’à 1250 dollars pour A et B et jusqu'à 250 pour B et C). Le sujet est donc gagnant s'il privilégie C et D.

• Normalement les réactions émotionnelles servent d'indicateurs pour ne pas reproduire une situation aux conséquences négatives. Or, le lien entre la réponse électrodermale (mesurant la réaction émotionnelle) et les décisions prises n'est pas significatif. Juillerat et al (1998) confirmeront ce résultats en montrant que :40 % des individus du groupe contrôle choisissent les cartes du paquet A et B (minorité) contre 60 % pour le groupe de patients frontaux.

4) Mu Multiple ltiple err erran an ands ds test (tes (testt d'e d'erra rra rrance nce ncess multi ultiples ples ples)) de sha shallice llice et bu burge rge rgess ss (19 (1991 91 91)) • Le principe est réaliser une série d'achats et de recueillir des informations dans un quartier piétonnier inconnu du sujet en respectant des règles précises et en étant accompagné de 2 expérimentateurs (restant neutres) qui notent les performances de l'individu. Les tâches consistent à : ➢ acheter 6 articles simples (pain, fils, graines) ➢ se trouver dans un endroit prédéterminé 15 mn après le début de l'épreuve ➢ recueillir des informations à inscrire sur une carte postale à adresser à un des membres de l'é...


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