Psychopharmacologie - Cours de L1 à l\'Institut de Psychologie de l\'Université Paris-Descartes. PDF

Title Psychopharmacologie - Cours de L1 à l\'Institut de Psychologie de l\'Université Paris-Descartes.
Author Benjamin Girard
Course Psychopharmacologie
Institution Université de Paris-Cité
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Cours de L1 à l'Institut de Psychologie de l'Université Paris-Descartes....


Description

PSYCHOPHARMACOLOGIE I. Les drogues psychoactives Les drogues psychoactives sont composées de molécules qui influencent l’expérience subjective et le comportement en agissant sur le fonctionnement du système nerveux central (SNC). Elles sont utilisées soit à des fins thérapeutiques, soit dans un but non médical. Plusieurs types d’étude scientifique traitent des drogues psychoactives : - La psychopharmacologie, qui étudie l’effet de ces substances sur le comportement. - La psychodynamie, qui étudie de l’effet de ces substances sur l’organisme sain. - La psychocinétique, qui étudie l'absorption, la distribution et l’élimination de ces substances par l’organisme

II. Les modes d’administration - Par ingestion orale: la substance est dissoute dans le liquide stomacal puis absorbée par les vaisseaux sanguins intestinaux ou directement par l’estomac. - Par inhalation : la substance est absorbée par les vaisseaux sanguins à travers le réseau capillaires pulmonaires (ex : anesthésique, tabac, marijuana). - Par injection, sous cutanée, intramusculaire, intraveineuse ou plus rarement intraventriculaire. - Par absorption, au travers de la muqueuse ou de la peau (ex : patch de nicotine, anesthésique dans des sucettes, cocaïne).

III. L’élimination des substances On appelle temps de demi-vie le temps nécessaire à l’organisme pour éliminer la moitié d’une substance. Au niveau du foie, la plupart des drogues sont métabolisées. Au cours de ce processus, la substance est dégradée par des enzymes qui en modifient la structure, la rendant ainsi inapte à agir. Une fois métabolisée, la substance ne peut plus pénétrer dans les cellules et donc agir sur le SNC. Certaines substances sont directement éliminées par les urines, la sudation, le lait maternel ou la respiration.

IV. Les effets à long terme  La tolérance On parle de tolérance lorsque l’effet d’une drogue diminue au fil du temps en raison d’une consommation continue de la même quantité, soit lorsqu’une dose plus importante est nécessaire pour parvenir aux même effets. Cette tolérance est du a un changement dans le renouvellement (turn-over) des récepteurs neuronaux : - Augmentation du nombre de récepteurs, ce qui provoque le besoin d’augmenter la dose afin que ceux -ci soit tous comblés. - Diminution du nombre de récepteurs fonctionnels, ce qui réduit l’efficacité de la drogue.

 Syndrome de sevrage On parle de syndrome de sevrage lorsque l’arrêt brutal de la consommation d’une substance, à laquelle le sujet a été exposé de manière significative, entraine des réactions physiologiques désagréables. Ces réactions sont souvent opposées à celles qui sont recherchées par la prise de la molécule. S’il y a syndrome de sevrage on parle de dépendance physique.  La sensibilisation Augmentation d’effets secondaires liée à la prise répétée de substances psychoactives (ex : la psychose, un des effet secondaire de la prise de cocaïne).  L’addiction - Incapacité malgré plusieurs efforts de se passer de substance, et cela malgré les effets néfastes sur la santé et la vie sociale. L’addiction n’est pas simplement liée à la consommation en période de manque mais peut également désigner une rechute après une désintoxication.

V. Dépendance de substances D’après le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM IV), une dépendance est diagnostiquée lorsqu’au moins 3 des symptômes suivants sont présents sur une période de 12 mois : - Tolérance - Syndrome de sevrage - Surconsommation - Désir ou efforts persistants pour contrôler la consommation de drogue - Réduction ou abandon d’importantes activités sociales, professionnelles ou récréatives - Utilisation continue de la drogue malgré la connaissance de l’existence d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent déterminé ou exacerbé par la substance.

VI. Rôle de l’apprentissage dans la tolérance et le sevrage aux drogues Les effets de drogues peuvent être conditionnés par les circonstances de l’environnement et du comportement.  La tolérance conditionnée : La tolérance est maximale quand la drogue est administrée dans un contexte semblable à celui où elle habituellement consommée. Réciproquement, la tolérance baisse dans un contexte nouveau. La dose administrée entrainera alors un surdosage, ainsi la sensibilité aux overdoses sera plus grande.  Le syndrome de sevrage conditionné : Les effets désagréables liés au manque de drogue sont d’autant plus importants lorsque le sujet est dans le contexte dans lequel il a l’habitude de prendre de la drogue. Une étude en imagerie cérébrale a montré que la visualisation de stimuli liés à la cocaïne active, chez des sujets dépendants, des régions cérébrales impliquées dans la mémorisation, ce qui sous-tend un processus de renforcement positif.

VII. Les mécanismes d’action des drogues

Les drogues se répandent dans l’organisme et se lient aux récepteurs qui ont une forme compatible avec elles. Quand une drogue parvient à se fixer à un récepteur on cherche quel est le ligand naturel de ce récepteur. Il existe 2 types de ligands, agoniste et antagoniste, qui déterminent les effets de la substance : - les substances à effet (ligand) agoniste: Substances qui miment ou augmentent l’activité d ’un neurotransmetteur. - les substances à effet (ligand) antagoniste: Substances qui bloquent ou inhibent l’activité d ’un neurotransmetteur.

VIII. Classification des substances psychoactives Plusieurs familles : - Les opioïdes (codéine, héroïne, morphine, opium). - Les dépresseurs, qui comprend les sédatifs, les hypnotiques et les anxiolytiques (alcool, tranxène, valium). - Les psychostimulants (amphétamine, cocaïne, caféine, nicotine). - Les psychédéliques (LSD, ecstasy, marijuana).  Les opioïdes Ce sont des dérivés de la plante Opium. Ils jouent un rôle d’analgésique, d’euphorique, de narcotique et crée une sensation de bien-être. Ils sont majoritairement composés de morphine et de codéine et ont un effet agoniste de l’endorphine. Il existe de nombreux médicaments analgésiques issus des opioïdes.  L’alcool (éthanol) L’alcool est un dépresseur car il diminue l’activité neurale. Il agit sur l’état de conscience et de réponse à l’environnement. Son action dépend du taux d’alcool dans le sang, un faible dosage induisant relaxation et réduction de la vigilance, un fort dosag e induisant un effet anesthésique voir d’inconscience, le coma. L’alcool réduit l’activité nerveuse de la formation réticulée, qui maintenant l’éveil. Il réduit également le flux calcique dans les neurones, interfère avec la fonction des messagers secondaires et perturbe la transmission GABA et glutamate. La consommation d’alcool pendant la grossesse peut entrainer le syndrome fœtal alcoolique, qui induit des retards de développement cérébraux.  La marijuana (cannabis sativa ou chanvre indien) - Effet psychoactif : THC - A faible dose : effet sédatif. A forte dose : panique, paranoïa, induite par une altération de la perception (plus vivide), altération importante des temps de réaction.  La cocaïne - Psychostimulant: ↑ de l’activité neuronale et comportementale - Effet euphorisant laissant rapidement place à des insomnies, nausées, tremblement, hyperthermie, comportement psychotique. - Favorisant de la transmission des catécholamines

IX. Addiction et biologie du renforcement 1. Drogue, dépendance et dopamine La dépendance est souvent rapprochée du concept de récompense. Aujourd’hui on sait que tous les produits qui induisent une dépendance augmentent la libération de dopamine dans des zones précises du cerveau, responsables de la dépendance.

 Première théorie basée sur la souffrance : Le toxicomane cherche à compenser son manque et les effets négatifs et douloureux qui lui sont associés en prenant de la drogue → renforcement négatif Mais certaines dépendances se font pour des drogues dont le manque n’occasionne pas de souffrance → psychostimulants. Après une désintoxication l’effet de manque est inexistant et les rechutes nombreuses.  2ème théorie basée sur le plaisir : La consommation de drogue vise à répéter un événement positif → renforcement positif : Effet d’une substance, d’un événement, ou d’une activité induisant chez le sujet la recherche d’une augmentation de la fréquence d’apparition de la stimulation. → Le circuit de la récompense L’activation de plusieurs zones cérébrales peut avoir des effets gratifiants, mais c’est la stimulation du « circuit de la récompense » qui procure le plaisir le plus intense. - l'aire tegmentale ventrale, située dans le mésencéphale contient les neurones dopaminergiques qui innervent le système limbique (mémoire du souvenir agréable), le noyau accumbens et le cortex préfrontal. - le noyau accumbens constitue une interface entre le système limbique et le système moteur, il serait responsable du contrôle de notre motivation; - le cortex préfrontal, dont le rôle dans les processus d’attention et de motivation est bien établi. Les régions du cerveau qui sont impliquées dans la sensation de plaisir et de récompense sont parmi celles qui sont le plus affectées par les drogues.  Le noyau accumbens est l’une des structures cérébrales les plus impliquée dans la dépendance aux drogues. On sait que la consommation fréquente d’une drogue augmente énormément la quantité du neurotransmetteur principal dans cette région, la dopamine. Mais cette libération de dopamine n’est pas uniquement induite par un phénomène de consommation. Une situation ou un élément associé à une situation plaisante libèrent de la dopamine → apprentissage associatif.

X. Les traitements 1. La substitution Utilisation de substances qui remplacent la drogue, sans présenter les caractéristiques tenues pour responsable de la dépendance. Trois des substances les plus susceptibles d'entrainer une dépendance, c'est-à-dire la nicotine,

l'alcool et l'héroïne, peuvent relever d'un traitement de substitution. L'héroïne avec d'autres opiacés de synthèse, comme la méthadone et la buprénorphine, la nicotine, avec les patches (ou gommes) de nicotine et l'acool avec les benzodiazépines et le gamma hydroxybutyrate (GHB). Imitant les effets de la drogue, ces substituts chimiques présentent cependant des différences, qui devraient préserver les patients de l'état de manque. Mais l'efficacité d'un tel traitement est sujette à controverse, et les résultats sont des plus ambigus. 2. D'autres traitements peuvent engager une molécule qui obstruerait la cible de la drogue, et ainsi limiterait ses effets. Ces traitements sont en cours de recherche. Il apparaît cependant que le besoin de la drogue demeure. 3. Les thérapies non médicales, les cures de sevrage par exemple, ont une portée limitée. Les sujets dépendants éprouvent un besoin compulsif de consommer leur drogue et la cure ne parvient à les soigner que dans très peu de cas. Après le sevrage, il y a ainsi chez ces sujets de très forte probabilité de rechute....


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