Séance 9 - Les associations d\'épargne et crédit rotatifs (AECR) PDF

Title Séance 9 - Les associations d\'épargne et crédit rotatifs (AECR)
Course Économie du développement
Institution Université Laval
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Summary

Notes de cours tirées des powerpoint, Yémélé Kana Legrand...


Description

Économie du développement Les associations d'épargne et crédit rotatifs (AECR)

Tontine : -

-

Association de personnes ayant un capital social commun. Chaque membre contribue un montant fixé à l’avance à l’épargne collective. À chaque période, l’épargne constituée est allouée à un membre de l’association aux fins d’investissement. Les membres reçoivent chacun l’épargne collective (tontine) selon un ordre préétabli. Qui participe à la tontine :  Titulaire d’un revenu  Homme et femme, mais aucun enfant  Doit faire partie d’un réseau social  Les femmes d’une même paroisse  Les ressortissants d’un même village ou communauté culturelle  Avoir une source de revenu stable Le crédit issu de la tontine sert de plus en plus à financer des micro-projets d’investissement, autant chez les hommes que chez les femmes.  Projet les plus populaires chez les jeunes adultes :  Création de sociétés d’import-export  Acquisition d’une mototaxi  Agrandissement d’une épicerie de quartier

Pourquoi les tontines : -

Pourquoi les petits investisseurs dans les pays en développement choisissent-ils les tontines pour réaliser leurs projets d’investissements ? (Difficulté obtenir financement de manière formelle) Sur un plan strictement économique, pourquoi un individu choisirait-il la tontine comme moyen de financement ? (Pas de traçabilité) Pourquoi cette option semble-t-elle viable dans les pays en développement ?

N = nombre de membres de la tontine = N = nombre d’années que dure la tontine y = revenu périodique de chaque membre c = contribution périodique fixe par membre B = montant de l’investissement b = revenu périodique additionnel généré par l’investissement c = niveau de consommation de subsistance = c avec une barre en dessous B = c (n) Deux conditions : -

cN = B

y–c>c

Le niveau de bien-être est la somme de tous les niveaux de consommation atteints par la tontine à chacune de ses N années = W(j)

Avant la période j : -

Un membre d’une tontine possède un revenu annuel y, et à chaque période, elle verse un montant c à la tontine. Ce membre consomme y – c par année. Donc, son niveau de bien-être est (y – c) (j – 1)

Pendant et après la période j : -

À l’année j, un membre reçoit la tontine, soit B = c (n), il acquiert son actif productif à ce coût. Cet actif devient productif dès l’année j et augmente son revenu d’un montant annuel b. À partir de l’année j, jusqu’à l’année N, le membre répartit son revenu en versant c à la tontine, et en consommant le reste, soit y + b – c.

Niveau de bien-être social : W(j) = (y – c) (j – 1) + (y + b – c) (N – j + 1) W(j) = (y + b – c) N – (j – 1) b -

L’année j est l’année où le membre reçoit la tontine satisfaisant la condition 1 ≤ j ≤ N  Le membre ayant un rang j = 1 a pour niveau de bien-être W(1).  Le membre ayant un rang j = N a pour niveau de bien-être W(N).

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Le niveau de bien-être d’un membre de la tontine décroit avec son rang.  Plus tôt le membre reçoit les fonds levés par la tontine, plus élevé sera son niveau de bien-être.  Chaque membre souhaite être le premier à bénéficier de la tontine.  Il faut une règle pour départager les membres.

Interprétation des niveaux de bien-être en termes financiers : -

Niveau de bien-être pour j =1 W(1) = (y + b – c) N ou W(1) = (y + b) N – B  Le niveau de bien-être d’un membre de tontine de rang 1 est semblable au niveau de bien-être d’un individu qui emprunte sur le marché financier à un taux de 0%.

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Niveau de bien-être pour j = 2 W(2) = (y + b – c) N – b W(2) = (y + b) N – B – b

ou

 Le niveau de bien-être d’un membre de tontine de rang 2 correspond à celui d’un individu qui a emprunté à un taux d’intérêt t = b/B.  Explique pourquoi ce membre est moins nantie que le membre j = 1. -

Pour un membre de rang j en général, le niveau de bien-être en termes financiers est W(j) = (y + b) N – (1 + ((j – 1) b / B)) B  Taux d’intérêt = t = (j – 1)b / B

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L’ordre de réception de la tontine détermine le niveau du taux d’intérêt hypothétique imposé à chaque membre.  Le membre de rang 1 ne paie aucun intérêt sur un emprunt.  Tous les autres membres paient chacun un taux d’intérêt qui croit avec son rang.  Aucun membre ne veut avoir un rang trop élevé.

Allocation aléatoire des rangs : -

Au début de la tontine, la présidente doit procéder à une allocation aléatoire des rangs.  Tirage au sort  Chaque membre tire son rang dans un panier contenant des rangs, allant de 1 à N.  Comme c’est un tirage au sort, chaque membre sait qu’elle a une probabilité de 1/N de tirer un rang quelconque.  Chaque membre va baser sa décision de se joindre à la tontine sur la comparaison entre son niveau de bien-être espéré s’il se joint à la tontine, et son niveau de bien-être de réservation prédéterminée. 

Niveau de bien-être espéré par membre est la somme : (1/N) W(1) + (1/N) W(2) + … + (1/N) W(j) + … + (1/N) W(N) =



Si on ajoute le taux d’intérêt que chaque membre devra payer, on obtient : tN = ((N – 1)/ 2) x (b/B) W = (y + b) N – (1 + tN) B

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= bien-être espéré

Hypothèses : 1. Chaque membre est neutre au risque 2. y – c > c la contrainte de survie est respectée 3. b/B > 2/(N + 1) incitation à investir  Une condition nécessaire à la participation d’une tontine est que cette option offre un niveau de bien-être supérieur à celui de l’option de ne pas investir.

Bien-être de réservation : -

Un individu peut décider de ne pas se joindre à la tontine. Alternatives disponibles :  « Garde-monnaie », « moneylenders »  Les « moneylenders » sont une alternative viable pour l’individu = source du niveau de bien-être de réservation.

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Pour faciliter la comparaison entre le bien-être de réservation et le bien-être lié à la participation à la tontine, il convient d’établir quelques équivalences :  Hypothèse que T = N ainsi, (première formule vue au cours 8)  Donc, la deuxième formule est la formule du bien-être de réservation.

La raison d’être économique des tontines : (Fondement microéconomique) -

Pour un homme ou une femme qui a l’option d’utiliser les services d’un « moneylender », pourquoi se joindre à une tontine ?  

L’individu se joint à la tontine si bien-être espéré > bien-être de réservation ( W > W^) L’individu rejette la tontine si bien-être espéré < bien-être de réserve ( W < W^)  Une condition nécessaire et suffisante pour que l’individu préfère la tontine au « moneylender » : tN < t^ équivaut à N < 1 + (2Bt^)/b  Il y a une taille optimale pour chaque tontine.

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Hypothèses sur les conditions nécessaires et suffisantes pour l’existence des tontines :  On ajoute une quatrième hypothèse : 4. N < 1 + (2Bt^)/b la tontine est la meilleure option d’investissement

Les incitatifs à se joindre à une tontine : -

Dans les communautés où les « moneylenders » pratiquent des taux d’intérêts très élevés, une taille optimale de la tontine peut représenter une meilleure option d’investissement pour des individus n’ayant pas d’accès au marché financier formel. Le taux d’intérêt est rarement de 100% sur les prêts faits par les « moneylenders ».  Un facteur d’attrait pour les tontines serait l’aversion du risque.

Critique de la tontine aléatoire : -

Elle ne donne pas les fonds à ceux qui en ont le plus besoin, ni au moment où ils en ont vraiment besoin. Elle ne tend à être viable que pour des projets d’investissement modestes (faible B) ou pour de petits groupes afin de minimiser la période d’attente.  Explique pourquoi la tontine est plus attrayante pour les femmes.  Les hommes tendent à préférer la tontine aux enchères....


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