10 - Weber - L\'Éthique Protestante et l\'Esprit du Capitalisme PDF

Title 10 - Weber - L\'Éthique Protestante et l\'Esprit du Capitalisme
Course Introduction à la sociologie
Institution Université Paris Dauphine
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Max Weber L’Éthique Protestante et l’Esprit du Capitalisme (1904-1905) La problématique de ce livre s’inscrit dans une problématique beaucoup plus large autour de cette singularité occidentale. Qu’est-ce qui fait que la modernité se soit développée à ce moment précis, dans cet espace précis qui est le monde occidental à partir du XVIIème siècle ? On peut caractériser la rationalisation économique par l’émergence du capitalisme. Il s’interroge sur la façon dont l’éthique religieuse a favorisé l’émergence du capitalisme. Constat : lorsque l’on regarde les directions des entreprises (Angleterre, France, Allemagne), ceux-ci sont très majoritairement protestants. Weber s’interroge alors sur cette corrélation entre une confession religieuse et une position économique dominante. Weber élabore trois hypothèses puis les réfute : 1er hypothèse : Ce n’est pas tellement la religion qui influe sur la position économique mais plutôt le contraire. Finalement c’est parce qu’ils étaient eux-mêmes déjà les précurseurs de l’émancipation économique vis-à-vis de la tradition alors ils seraient plus amenés à s’émanciper de l’autorité religieuse et à adopter une religion en rupture avec le catholicisme. Il rejette assez vite cette hypothèse en disant que ces protestants au contraire cherchaient une réglementation de la conduite plus sévère et pesante. Ils n’ont pas cherché dans le protestantisme une rupture avec une autorité traditionnelle et ont au contraire cherché une autorité plus stricte et plus pesante. 2ème hypothèse : L’accès aux positions dominantes en politique est fermé, ils se sont alors réfugier dans l’économie pour avoir des positions dominantes. Les protestants, exclus des fonctions de responsabilité politique dans certains pays où ils étaient opprimés, se sont investis massivement dans le domaine économique. Puis réfute : les catholiques n’ont pas percés. 3ème hypothèse : Les protestants possèdent une joie de vivre et sont plus matérialistes alors que les catholiques. Cependant, les protestants sont tout sauf des matérialistes et bons vivants, il suffit de regarder le comportement des puritains anglais du 17ème. Weber montre que l’origine du capitalisme est une origine austère et non hédoniste, tourné vers l’au-delà et non dans le bien-être présent et donc une origine différente de l’image du capitalisme qui cherche à faire de l’argent afin de la dépenser. Cela va montrer une connexion entre ce sens des affaires et une réglementation religieuse de la vie.

Remarques préliminaires au recueil d’études sociologie de la religion Progressivement, la sphère politique s’autonomise autour de l’état et se rationalise avec l’émergence d’une constitution.

On peut entendre par capitalisme la recherche du profit, de l’argent mais il dit que si on le défini ainsi c’est alors un phénomène universel. On a déjà une forme de rationalisation dans la société économique capitaliste (anticipation d’un profit etc.) Weber distingue deux formes de capitalisme :  

Capitalisme aventurier = ne répond pas à une méthode rationnelle de recherche du profit. Capitalisme moderne/rationnel = recherche du profit de façon rationnelle, on se donne les chances de reproduire cette conquête du profit.

Séparation du ménage et de l’entreprise : celle-ci va permettre le développement de la comptabilité, on distingue la richesse personnelle du capital d’une entreprise. Elle va permettre le développement du travail libre (= salariat), on n’est pas prisonnier de cette famille entreprise, on acquiert une liberté permettant d’exercer un métier dans une entreprise distincte de notre propre famille. Au détour Weber amène l’idée que la vie économique a de tout temps connu des luttes entre classes sociales et à mesure que le monde se rationalise, ces luttes s’exacerbent. Progressivement rationalisation de la sphère commerciale = tenir compte des consommateurs pour la production. Dans le dernier paragraphe du texte, Weber parle d’un certain rapport pratique au monde et il reboucle avec sa question initiale générale. Il faut avoir en tête que le rationalisme se développe dans d’autres sphères, l’émergence du capitalisme n’a pas été causé par le développement du rationalisme scientifique par exemple mais sorte d’affinité élective (ils se sont soutenus l’un et l’autre). On a des dispositions économiques qui ont rencontré un contexte qui était favorable à l’épanouissement de ces dispositions.

Chapitre I, 2, « L’esprit du capitalisme » Le gain économique est devenu un but en soi, un but de la vie, de l’existence. Il faut chercher à gagner toujours plus et associé à ce but est associé un devoir moral, une maxime éthique. C’est un devoir qui se manifeste sous différents aspects : devoir professionnel par exemple. Weber en retire l’idée d’un éthos, c’est-à-dire un ensemble de valeurs de discipline de soi qui sont sévères. Beruf = profession-vocation, appel divin à endosser une certaine activité professionnelle. Le travail est une souffrance nécessaire qui n’est pas valorisée en tant que telle. Avec le capitalisme, il y a une valorisation du travail. On part d’une réflexion sur la rationalisation pour ensuite s’interroger sur différentes formes de capitalisme. Avec l’esprit du capitalisme, on s’intéresse aux idées, aux rapports au monde.

L’esprit du capitalisme est une force d’impulsion psychologique. Ces acteurs économiques donnent un sens à ce qu’ils font et Weber cherche à identifier ce sens qui n’est pas seulement de l’ordre des idées mais plutôt comment ces idées ont façonné une certaine conduite de vie. Il s’agit de comprendre les motifs de l’action avec l’idée que les motivations psychologiques qui orientent l’action économique capitaliste ne prennent sens que dans une certaine conception générale que se font les Hommes.

Chapitre I, 3, « La conception luthérienne du métier (2) » Chez Luther, la notion de Beruf (= tâche de l’existence) est théorisée et construite par une certaine traduction de la Bible qu’il propose. Il tient avec Luther une origine religieuse, de l’ordre des idées de cet esprit du capitalisme. On va trouver dans le protestantisme, cette notion même de profession-vocation mais Weber considère que Luther n’a pas été aussi loin que Calvin dans la systématicité de cette éthique protestante. À l’époque, l’au-delà était plus significatif que la vie ici-bas, car celle-ci était soumise à l’état d’aléa (mourir d’accident etc.). La question de l’après mort était plus significative pour les individus, avait une plus grande valeur. La réforme protestante tend à revaloriser l’existence ici-bas. Weber dit qu’on a atteint une conduite de vie où il suffit de gommer la référence à dieu pour arrive au capitalisme.

Chapitre II, 1, « L’éthique du métier dans le protestantisme ascétique» Doctrine de la prédestination : place l’individu dans une angoisse terrible, doctrine inhumaine. Les pasteurs protestants qui avaient à transmettre cette doctrine ont vulgarisé cette doctrine calviniste en leur disant de ne jamais douter car le doute est un signe de non-élection, il faut croire en notre élection par Dieu et tout faire pour glorifier Dieu par notre action sans jamais douter, pour leur permettre de vivre avec cette angoisse du monde. Dans le protestantisme on a un ascétisme (= conduite de vie disciplinée), mais ce qui distingue le calvinisme d’autres formes d’ascétisme est qu’ici c’est un ascétisme intramondain. Luther et Calvin ont le même objectif de reconcentrer les individus sur leur vie ici-bas. Pour Calvin, on ne peut accéder au message divin, l’action dans le monde est privilégier à par exemple la prière etc. Pour lui le fruit de cette transformation du monde ne doit pas revenir à l’auteur du travail mais à Dieu et donc réinvesties à la gloire de Dieu. Cet ascétisme intramondain peut s’autonomiser : c’est le sermon de Benjamin Franklin mais sans référence au divin.

Désenchantement du monde : plus de rapport magique au monde, c’est un monde qui présente une rationalité froide sans croyances et sans valeurs. L’esprit du capitalisme participe à ce désenchantement du monde. Triomphe de la rationalité sans aucun affecte, aucune croyance dans une part de magie du monde. Une conduite de vie ascétique tournée vers le monde. Les grandes religions mondiales ont pu façonner des conduites de vie ascétique (ex. du catholicisme) mais celles-ci étaient extra mondaines mais seulement pour un petit groupe de personnes (moines) tournés vers l’au-delà. Au contraire, le calvinisme débouche plutôt sur un ascétisme intramondain, c’est-à-dire des conduites rigoureuses, frugales mais tournées vers le monde. Vigilance de tous les instants pour que toutes mes actions produisent des richesses. Modèle de conduite de vie que l‘on peut rapprocher de l’esprit du capitalisme (texte Benjamin Franklin). Il y a une affinité très forte entre l’esprit du capitalisme et ce modèle de conduite de vie ascétique intramondaine fondée : la recherche constante et systématique du gain économique. Il y a une parenté entre les deux. Cela permet à Weber de pointer la façon dont l’éthique protestante a pu favoriser le développement du capitalisme. Le capitalisme a pu se développer en Europe mais ni en Chine ni en Inde car en Europe il y avait un groupe d’hommes qui avaient adoptés une conduite de vie qui a fait qu’ils se sont saisis de ces conditions économiques, techniques d’une certaine manière. Ils ont ainsi favorisé le développement du capitalisme. Ces conditions étaient réunies par exemple en Chine et en Inde mais il manquait ce groupe d’hommes.

Chapitre II, 2, « Ascèse et esprit capitaliste» Action tournée vers le monde qui vise à produire le maximum de richesse mais surtout qui interdit de jouir de ces richesses. L’ascétisme est aussi la frugalité, le fait que l’on va consommer très peu. Ce frein à la consommation était une frustration d’autant plus vive qu’ils vivaient au milieu des richesses. L’idée de l’épargne forcée ascétique, produire des richesses sans en jouir. Cela a favorisé la formation d’un capital assez important pour servir de levier au développement économique. L’ascétisme intramondain et l’éthique protestante ont servi de levier au développement de l’esprit du capitalisme. L’éthique protestante est elle-même produite par cette conception puritaine de l’existence qui a produit des conduites de vie très singulières (ascétisme intramondain) qui s’est dénué de la religion pour arriver à cet esprit du capitalisme. L’ascétisme intramondain s’est sécularisé, il s’est émancipé de toute référence à une doctrine religieuse car finalement cette conduite de vie qui est adéquate à ce système capitaliste, elle a servi de levier au développement de cet ordre économique moderne qui une fois installé inverse le lien de causalité. C’est l’ordre économique moderne qui force à adapter une conduite de vie ajustée à celui-ci. L’ordre économique contraint des pratiques économiques adaptées à cet ordre et qui permettent le maintien de celui-ci. Il n’a plus besoin de ce fondement religieux ou éthique il s’auto entretient.

Pour Weber on va de plus en plus vers une pure rationalité, une domination de l’action rationnelle en finalité. Le seul motif d’action qui va prévaloir est une rationalité froide. La doctrine de la prédestination joue un rôle dans le désenchantement du monde = effet non voulus....


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