16. Le développement conceptuel et catégoriel PDF

Title 16. Le développement conceptuel et catégoriel
Course Psychologie du développement cognitif
Institution Université Bordeaux-Montaigne
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XVI. Le développement conceptuel et catégoriel!

PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT COGNITIF

1. Introduction à quelques définitions! 2. Niveau de base et prototype! • Rôle développemental du niveau de base! • Rôle développemental du niveau sur-ordonné! 3. Le rôle de la similarité perceptive! 4. Rôle du langage dans le développement conceptuel! 5. Catégorisation et théories naïves sur le monde et les choses! 6. Relations thématiques (relations d’appartenance intercatégorielle) et relations taxonomiques! 7. Évolution de la représentation des catégories avec l’âge! 8. Conclusions! 1. Introduction! ❖ Quelques définitions! ✴ Catégorisation • Processus par lequel les entités sont regroupées en fonction de leur ressemblance physique ou fonctionnelle ‣ Ranger dans une même classe des objets ou des sujets considérés comme équivalents ✴ Concept • Représentation mentale à laquelle correspond habituellement un mot ‣ Pas forcément : «!atchiki! » en basque, pour dire que la pelote a été gardée trop longtemps dans le chistera, qu’une faute a été commise dans un jeu de pelotte basque ✴ Objets qui tombent sous un ou plusieurs concepts de la catégorie • Objets qui partagent un ou plusieurs attributs spécifiques à la catégorie ‣ Un objet peut être rattaché à plusieurs catégories de niveaux supérieur Exemple : l’homme peut être catégorisé comme un être humain mais aussi comme un être vivant ✴ Catégorie • Ensemble des objets qui tombent sous un même concept ‣ Représentation d'une classe!d'objets regroupés sur la base du partage des propriétés communes 2. Niveau de base et prototype! ❖ Les travaux de ROSCH! ✴ Théorie du prototype • La catégorie se définit en référence à un prototype ‣ Le prototype est le meilleur représentant de la catégorie ‣ Le prototype résume l’ensemble des propriétés de la plupart des exemplaires • Cette organisation comprend deux dimensions ‣ Dimension verticale : inclusion d’une catégorie Exemple : plante, fleur, arbre ‣ Dimension horizontale : segmentation des catégories à un même niveau d’inclusion Exemple : fleur, chien, chaise • On distingue différents niveaux de catégorisation ‣ Catégories supra-ordonnées : vastes et générales ‣ Niveau de base ‣ Catégories sous-ordonnées : restreintes et spécifiques ❖ Le niveau de base! ✴ Niveau auquel … • Les objets sont spontanément nommés • Les objets ont le plus haut degré de ressemblances ‣ Mêmes formes ‣ Mêmes fonctions pour l’homme ‣ Mêmes actions induites • Les ressemblances intra-catégorielles et les dissemblances inter-catégorielles sont les plus fortes ✴ Les enfants accèdent d'abord aux!catégories de niveau de base! • Ce sont les premiers mots appris par l’enfant ❖ Les prototypes! ✴ Au sein de chaque catégorie, on note des éléments typiques et atypiques • Plus un membre d’une catégorie partage de traits avec les autres membres de la catégorie, plus il est typique ‣ La typicalité se réfère à la proximité du prototype ‣ L’atypicalité se réfère à l’éloignement du prototype • Exemple : le corbeau est un oiseau typique alors que l’autruche est un oiseau atypique 1 sur 5

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PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT COGNITIF

❖ Les prototypes et la typicalité! ✴ Les objets peuvent être classés du plus au moins typique selon un gradient de typicalité • Les gradients de typicalité sont identiques pour les enfants et les adultes (ROSCH) • Ils varient peu d’une culture à l’autre (CORDIER) ✴ Les objets typiques sont les premiers à être intégrés dans les catégories par l’enfant (ROSCH ; MERVIS & PANI) • Exemple : «!c’est pas un oiseau c’est un cygne !!» 2.a. Rôle développemental du niveau de base! ❖ Rôle développemental du niveau de base! ✴ Méthode de la manipulation séquentielle (MANDLER & BAUER) • Primauté de la catégorisation pour le niveau de base ‣ Bébés de 12, 15 et 20 mois ‣ Les enfants manipulent des objets de différentes catégories qui sont placés sur une table Niveau de base : animaux — véhicules Niveau supra-ordonné : lapin — chien ; car — camion ‣ Mesure de la conduite gestuelle : temps moyen de manipulation des objets dans chaque catégorie Si une catégorie est formée, les membres de cette catégorie seront délaissé alors que ceux appartenant à la nouvelle catégorie seront plus longtemps manipulés ‣ Résultats : les enfants distinguent des catégories dès 12 mois À partir de 12 mois, les enfants distinguent les catégories du niveau de base En revanche, la catégorisation des éléments du niveau de base en un niveau sur-ordonné n’est possible qu’à partir de 20 mois • Rôle du niveau supra-ordonné ‣ Bébés de 16 et 20 mois ‣ Les enfants manipulent des objets de catégories supra-ordonnées ou non De la même catégorie sur-ordonnées : chiens — chats De catégories sur-ordonnées différentes : chiens — voitures ‣ Mesure de la conduite gestuelle : temps moyen de manipulation des objets ‣ Résultats : les enfants ne distinguent pas les catégories de même niveau sur-ordonné Entre 16 et 20 mois, les enfants distinguent uniquement les catégories du niveau de base fortement contrastées ✴ Ainsi, les petits semblent d’abord catégoriser les objets au niveau de base, mais les catégories sur-ordonnées jouent un rôle important dans la formation des catégories 2.b. Rôle développemental du niveau supra-ordonné! ❖ Rôle développemental du niveau supra-ordonné! ✴ Méthode de la manipulation séquentielle (MANDLER) • Prédominance du niveau sur-ordonn ‣ Bébés de 19, 25 et 31 mois ‣ Les enfants manipulent des objets de même catégorie sur-ordonnée mais leur degré de contraste varie Ressemblance faible : chiens — poissons Ressemblance modérée : chiens — lapins Ressemblance forte : chiens — chevaux ‣ Mesure de la conduite gestuelle : temps moyen de manipulation des objets ‣ Résultats : les enfants les plus jeunes se montrent catégoriques uniquement par rapport aux objets de même catégories sur-ordonnée à fort contraste (à faible ressemblance) À 19 mois, les enfants ont développé des catégories conceptuelles globales d’animaux (à faible ressemblance) sans différencier les catégories de base de même niveau sur-ordonné À 25 mois, les enfants ont développé des catégories conceptuelles globales d’animaux (à faible ou moyenne ressemblance) sans différencier clairement les catégories de base de même niveau surordonné Ce n’est qu’à partir de 31 mois que les enfants ont systématiquement et clairement différencié des contrastes modérés et faibles du niveau de base pour des objets de même niveau sur-ordonné ✴ Ainsi, la catégorisation au niveau sur ordonné pourrait précéder la catégorisation au niveau de base • Présence d'un certain nombre de catégories du niveau de base dès le plus jeune âge • Mais pas de véritables distinctions de niveau de base dans certains domaines ‣ Ces catégorisations se font donc à partir d’indices perceptifs (similarités) 2 sur 5

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3. Rôle de la similarité perceptive! ❖ Rôle de la similarité perceptive comme indice! ✴ Les jeunes enfants regroupent-ils les objets sur la seule base de leur ressemblance perceptive ? • Rôle facilitateur du langage — GELMAN & COLEY ‣ Enfants de 2 ans ‣ Présentation d’un oiseau typique (cible) dont on donne une propriété «!Cet animal est un oiseau, est-ce qu’il vit dans un nid!? » ‣ Présentation d’un autre animal différent avec description ou non Autre oiseau typique (forte ressemblance) Oiseau atypique (faible ressemblance) Dinosaure typique (faible ressemblance) Dinosaure atypique (forte ressemblance) ‣ Tâche d’inférences de propriétés «!Et cet animal vit-il lui aussi dans un nid!? » ‣ Résultats : l’acceptation d’un objet dans une catégorie est sous-tendue par la similarité visuelle existante entre cet objet et ceux d'une catégorie donnée Les enfants étendent les propriétés de l’oiseau aux autres animaux qui sont proches du prototype → Utilisation du degré de similarité pour déterminer l’appartenance d’un objet à une catégorie Mais avec une étiquette verbale : 70% de bonnes réponses pour les objets typiques et atypiques → Effet facilitateur du langage • Rôle de la similarité perceptive — GELMAN & MARKMAN ‣ Enfants de 3 et 4 ans ‣ Présentation d’un animal cible (chat) dont on donne une propriété ‣ Présentation d’animaux de comparaison avec ou sans description Même catégorie, apparence similaire (chat similaire) Même catégorie, apparence différente (chat différent) Catégorie différente, apparence similaire (mouffette ressemblant au chat cible) Catégorie et apparence différentes (dinosaure) ‣ Tâche d’inférences de propriétés : l’enfant doit indiquer si on peut généraliser la propriété de la cible ‣ Résultats : à 3 et 4 ans, les réponses sont correctes même sans fournir d’étiquettes verbales Dès l'âge de 3-4 ans, les enfants généralisent la propriété de la cible sur les objets de mêmes catégorie et/ou de même apparence 4. Rôle du langage dans le développement conceptuel! ❖ Rôle du langage dans le développement conceptuel! ✴ Il y a des contraintes innées qui guident l’organisation conceptuelle et l’acquisition du vocabulaire chez l’enfant (MARKMAN) • Organisation taxonomique ‣ Un nouveau mot désigne un objet, pas une scène • Objet total ‣ Un mot désigne la totalité de l’objet et pas une de ses parties • Exclusion mutuelle ‣ Un second terme appliqué à un objet conduit l’enfant à considérer qu’il désigne une de ses parties ou propriétés saillantes et qu’un objet ne peut pas appartenir à deux catégories ✴ Le développement du langage est essentiel pour l’organisation conceptuelle et la catégorisation 5. Catégorisation et théories sur le monde et les choses! ❖ Distinction animés / inanimés — MASSEY & GELMAN! ✴ Enfants de 3 et 4 ans ✴ Présentation de photos de différents types d’objets • Objets animés : mammifères, non-mammifères… • Objets inanimés : statues d'animaux, objets rigides divers… ✴ «!!Quels objets peuvent monter (ou descendre) une colline par eux-mêmes ? Lesquels ont besoin d'aide ?!» ✴ Résultats : les enfants semblent effectuer la tâche en se basant sur leur connaissance des objets animés • Leur justification biologique (pour marcher, il faut des jambes et être vivant) témoigne de l’existence de théories naïves ‣ 3 ans : 78% de décisions correctes ‣ 4 ans : 90% de décisions correctes 3 sur 5

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❖ Théorie-théorie — CAREY! ✴ Théories concernant l’esprit, la matière, les interactions causales entre objets et la biologie • Le développement cognitif se manifeste par l’évolution d’un ensemble restreint de théories générales construites par l’enfant ‣ Certaines de ces théories générales sont manifestes dès le développement du bébé et sont transculturelles Exemple : relations entre objets ‣ D’autres sont propres à certaines cultures et époques et doivent être construites au cours de l’ontogenèse Dans ce cas, divers systèmes de représentations se succèdent avec parfois une incommensurabilité → Exemple : théorie sur la biologie Les concepts de la théorie de niveau n ne peuvent même pas être exprimés dans les termes de la théorie de niveau n − 1 → Exemple : évolution de la notion de quantité chez les petits comme produit de plusieurs dimensions • Certaines théories sont innées alors que d’autres se développent avec l’âge ‣ Les concepts associés changent d’une théorie à l’autre

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❖ Des théories naïves sophistiquées — KEIL ✴ Tâche des animaux et des objets transformés • Un objet animé ou inanimé subit des transformations ‣ Donner à un animal l’apparence d’un autre animal ‣ Donner à un artéfact l’apparence d’un autre artéfact ✴ «!Cette transformation est-elle possible ou impossible ?!» ✴ Résultats : les réponses sont correctes seulement entre 7 et 9 ans • Les jeunes enfants acceptent l’idée que l’animal a été totalement transformé • Seuls les enfants âgés raisonnent à partir de théories biologiques concernant l’essence des êtres vivants 6. Relations thématiques et relations taxonomiques! ❖ Relations thématiques et taxonomiques! ✴ Organisation thématique • Les catégories thématiques regroupent des éléments associés dans une même scène ou dans un même événement de la vie quotidienne (relation de contiguïté dans un même espace / temps ou lien de causalité) • Catégorisation schématique ou fonctionnelle ‣ Exemple : le tracteur et la vache appartiennent à la catégorie de la ferme ✴ Organisation taxonomique • Les catégories taxonomiques sont des familles qui regroupent des éléments qui se ressemblent et qui partagent des propriétés communes dans une certaine hiérarchie • Catégorisation fondée sur la similarité perceptive ‣ Exemple : chaise et canapé dans la sous-catégorie des sièges, eux-mêmes dans la catégorie des meubles ❖ Préférence développemental pour les relations thématiques et taxonomiques — SMILEY & BROWN! ✴ Présentation d’un animal-cible (abeille) et de deux mots différents • Mot avec relation thématique (miel) • Mot avec relation taxonomique (papillon) ✴ Tâche d’appariement à un échantillon ou de mise en correspondance • L’enfant doit choisir une seule correspondance ‣ Qu’est-ce qui va le mieux avec l’abeille : le miel ou la papillon ? ✴ Résultats : jusqu’à 10 ans, on remarque un préférence pour les relations thématiques, mais avec certaines questions seulement • Il n’existe pas de biais vers les relations thématiques chez les jeunes enfants • Omniprésence du changement de réponse conceptuelle ❖ Les catégories slot filler (décor environnant) — NELSON! ✴ Les premiers mots des enfants décrivent des scripts (comme le bain, le repas, la sortie en poussette) • Les premiers concepts sont donc des structures d’événements ‣ La répétition rend les concepts de plus en plus généraux • Des objets peuvent occuper la même case d’un script (tartine et céréales dans le script du petit déjeuner) ‣ Catégoies « slot-fillers » : catégories qui peuvent s’« emboîter » au même endroit d’un script, se substituer ✴ Relation de substituabilité et non de ressemblance perceptive • Association d’objets interchangeables mais qui ne se ressemblent pas forcément • Intermédiaire entre l’organisation thématique et l’organisation taxonomique 4 sur 5

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7. Évolution de la représentation des catégories avec l’âge! ❖ Des attributs caractéristiques vers les attributs définitoires — KEIL! ✴ Il y a un changement de la nature des attributs qui définissent ou évoquent les concepts • Attributs caractéristiques ‣ Attributs saillants pour le concept, que la plupart des exemples d’un concept ont mais pas toutes • Attributs définitoires ‣ Attributs qu’un objet doit absolument avoir pour être un exemple d’un concept ✴ Passage des attributs caractéristiques vers les attributs définitoires • Enfants entre 3 et 6 ans • Présentation de deux scénarios différents traitant du même concept (petit déjeuner) ‣ Scénario avec beaucoup d’attributs caractéristiques mais peu d’attributs définitoires «!Un soir à six heures, alors que le soleil se couchait, tout le monde s'est mis en pyjama et est passé à table. Il y avait des œufs et du bacon avec du jus d'orange. Les parents ont pris du café et lu le journal.!» ‣ Scénario avec beaucoup d’attributs définitoires mais peu d’attributs caractéristiques «!Un matin à huit heures, quand toute la famille se lève, chacun met ses plus beaux habits…maman met une belle robe et papa un costume. Quand les invités arrivent, tout le monde passe à table. Il y avait du steak avec des pommes de terre, les parents ont bu du vin. En dessert, une tarte et des glaces.!» • «!Était-ce un petit déjeuner ?!» • Résultats : les enfants, vers 5 ans, s’appuient sur les attributs définitoires des concepts pour répondre ‣ Avant 5 ans, les enfants répondent que le scénario avec beaucoup d’attributs caractéristiques mais peu d’attributs définitoires est un petit déjeuner ‣ Il y a une transition vers 5 ans en direction du scénario avec beaucoup d’attributs définitoires mais peu d’attributs caractéristiques ✴ La transition des attributs caractéristiques vers les attributs définitoires ne définit pas des stades de développement • Les périodes de transitions vers les attributs définitoires diffèrent en fonction des domaines ‣ Concepts moraux (mensonge, vol) → 5 ans ‣ Repas (petit déjeuner, dîner) → 5 ans ‣ Liens de parenté (oncle, tante, grand-père) → 7-8 ans ‣ Outils (marteau, tournevis, ciseaux) → 7-8 ans ‣ Cuisine (bouillir, frire) → 10 ans Points essentiels! ❖ Catégories structurées de manière identique chez les enfants et les adultes : mêmes prototypes et niveaux de base ❖ Très tôt, les enfants ne s’appuient pas seulement sur la ressemblance perceptive pour catégoriser les objets ❖ Rôle essentiel du langage ❖ Les catégories que forment les enfants sont dirigées par les théories naïves qu’ils construisent sur le monde et les choses ❖ Ces théories sont souvent grossières et erronées ❖ Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, les jeunes enfants ne regroupent pas prioritairement les objets du monde selon des relations thématiques et les plus âgés selon des relations taxonomiques ❖ Les jeunes enfants s’appuient sur des attributs caractéristiques et souvent superficiels pour catégoriser les objets et les événements ❖ La transition des attributs caractéristiques vers les attributs définitoires ne définit pas des stades de développement ; elle intervient à des âges différents en fonction des domaines

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