1870 – 1939, Age d’or de la presse, la naissance de la radio et explosion de la communication familiale PDF

Title 1870 – 1939, Age d’or de la presse, la naissance de la radio et explosion de la communication familiale
Course Histoire de la communication et des médias
Institution Université de Franche-Comté
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Fin XIXe siècle, début XXe siècle : modèle de la famille Victorienne qui émerge. C’est une ressource qui s’affirme, elle adopte une nouvelle place dans le milieu social, donnant naissance à des renforcements de la communication....


Description

Histoire de la communication et des médias CM 3 – 1870 – 1939, Age d’or de la presse, la naissance de la radio et explosion de la communication familiale Fin XIXe siècle, début XXe siècle : modèle de la famille Victorienne qui émerge. C’est une ressource qui s’affirme, elle adopte une nouvelle place dans le milieu social, donnant naissance à des renforcements de la communication.

1.

L’Age d’or de la presse (1870 – 1914)

1.1. La Troisième République et les lois de 1881 A partir de 1879, on voit un très fort assouplissement concernant la presse. Deux raisons : 1. RAISON PHILOSOPHIQUE : les personnes faisant la Troisième Républiques sont des personnes qui ont lutté contre le Second Empire et qui ont été sensibilisées par les Lumières. La circulation des informations entre les politiques et les citoyens a un sens pour eux. 2. RAISON PRAGMATIQUE : les institutions Républicaines sont stables, il n’y a pas de risque de retour de la Monarchie. Tous les partis politiques sont donc susceptibles d’être élus. Il y a une acceptation de la diversité des politiques. Le pouvoir peut être dans les mains d’un parti comme d’un autre. Personne n’a d’intérêt à cadenasser la presse. Cela va aboutir à deux lois. Ces lois vont assurer : 

Un régime le plus libéral du monde. Liberté de publication et enlèvent aux autorités le moyen de faire pression sur la presse, la censure. Délits de presse.



La presse est dans une quasi impunité. Les lois sont libérales mais l’application des lois va être encore plus libérale : la presse peut à peu près tout se permettre, ce qui va poser problème. Même si elle a été protégée par le pouvoir politique, elle n’est pas protégée du pouvoir de l’argent.

Qu’est-ce que ces lois libérales vont provoquer au niveau général ?  Augmentation du nombre de titres (titres éphémères donc presse volatile, il existe 4 grands titres qui vont concentrer presque 75% des tirages de la presse quotidienne parisienne, 40% des tirages sur la France) tout au long du XIXe siècle. Cela se caractérise par une forte influence politique et sociale.  Diversification des types de journaux et des types de contenus : 

Diversification au niveau de l’exigence : il y a des journaux populaires, intellectuels,…



Diversification de la presse en termes de sujets : presse destinée aux enfants, aux femmes, aux cyclistes,… C’est une presse dédiée à des publics spécifiques.



Diversification des formats : magasines, journaux, feuilles, etc.



Diversité des types de contenus au sein d’un journal : émergence de jeux, annonce de spectacles,…

 Augmentation progressive de la pagination liée à l’apparition de rubriques. Cela donne une structure à l’information.  Baisse du prix de vente progressive. Pour faire baisser le prix de vente on voit apparaître une insertion de publicité au sein du journal (exemple : mise en place dans La Presse).

1

Histoire de la communication et des médias  Augmentation des ventes au numéro. Auparavant, la presse n’existait que par abonnement. La vente au numéro créer un risque : la volatilité du publique. Cela n’empêche pas l’augmentation des tirages (à Paris entre 1870 – 1914, en tirage quotidien on passe de 1 million à 5,5 millions, en province on passe de 0,35 à 4 millions). Cela entraîne de plus en plus de concurrence entre les titres, poussant certains journaux à innover.

1.2. Quelle traduction au niveau des journaux ? La presse populaire s’affirme et innove.

Presse populaire : parle de faits sans rentrer dans le débat politique. Elle s’attache aux éléments concrets sans faire politique. Elle est financée par la publicité : c’est une presse à bas prix. Les 4 « grands » dans la presse populaire : -

Le Petit Journal, fondé en 1863 par Moïse Millaud -> se divertir avec de l’actualité (raconter des histoires à partir de faits divers). Il va perdre ses lecteurs à l’occasion de l’Affaire Dreyfus.

-

Le Petit Parisien, fondé en 1876. Il va avoir une croissance fulgurante : en 1890 il tire à 690.000 exemplaires et en 1914 il est à 1,5 millions d’exemplaires.

-

Le Matin, fondé en 1883. C’est un journal câblé sur les informations à l’Américaine (informations factuelle). Son tirage se multiplie par 10 entre 1899 et 1914 (de 90.000 à 900.000 exemplaires).

-

Le Journal, fondé en 1892. Il tire à plus d’1 million d’exemplaires en 1914.

Il va falloir trouver un moyen de fidéliser le lecteur qui se fait volatile. Il faut trouver un moyen de passer d’un projet commercial à un projet éditorial en utilisant par exemple les faits divers, la visée de captation (idée d’avoir une certaine audience comme objectif). L’information va devenir un spectacle, il va falloir trouver des moyens comme rajouter du suspens à l’information. Un des moyens d’attirer les lecteurs est d’avoir recours au feuilleton (= histoire séparée en plusieurs parties et présentée sur plusieurs numéros, apparition au 19e siècle).  Alexandre Dumas, Eugène Sue (écrit un roman qui se voit couper en plusieurs parties). A partir de 1860, apparition de spécialistes de la rédaction du feuilleton.  Emile Gaboriau, Ponson du Terrail (personnage de Rocambole). Deux sortes de romans : roman d’aventure, roman policier. Le recours au fait divers, à l’émotion et l’illustration. Grâce aux faits divers, ils parlent du général.  Le Petit Journal et l’Affaire Troppmann (1869-1870) : mix entre feuilleton et fait divers. Rebondissements à chaque étape de l’enquête sur cette affaire qui va attirer les questionnements et les ventes du journal -> augmentation des ventes au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête qui attise les curiosités de la place occupée par cette affaire au sein du journal. Cela prouve que l’émotion touche un lectorat plus large que la compréhension. Tour d’horizon des titres phares autres que populaires :

2

Histoire de la communication et des médias  Presse politisée : 

L’Aurore : journal dans lequel Zola a publié en 1898 son texte « J’accuse » concernant l’affaire Dreyfus. Fondé en 1897 par Clémenceau.



L’Humanité fondé par Jaurès.



Le Temps : périodique extrêmement ennuyeux. Presse institutionnelle, pas faite pour attirer le lecteur et les couches populaires mais qui est très vendue à l’international. Influences de la presse Américaine. C’est l’ancêtre du Monde.



L’Echo de Paris fondé en 1884. Journal de droite qui a une très grande audience dans les milieux militaires.



La Libre Parole fondé en 1892, organe de l’antisémitisme.

 Journaux religieux : 

Le Pèlerin fondé en 1876.



La Croix fondé en 1883. Il n’est pas le même qu’aujourd’hui en terme d’orientation. Il était à l’époque antisémite.



L’Action Française : presse monarchiste. C’est au départ une revue (1898) qui devient plus tard un quotidien. Inspiré par les idées de Charles Maurras.

La presse va se développer à partir de la fin du 19e siècle :  Développement de fils télégraphiques : acheminement au niveau local.  Développement des chemins de fer et des réseaux routiers autour des villes de province -> plus de points de vente.

1.3. Les deux tares de la presse à cette époque



La vénalité : publicité qui arrive en France bien plus tard que dans d’autres pays tel que la Grande-Bretagne.



La diffamation : délit de presse normalement sanctionné par la loi. C’est quand on accuse publiquement quelqu’un de quelque chose sans avoir actionné quelque chose au niveau de la justice (= accusation à tord, sans fondement). Cela créer une batterie d’affaires sans explications et desquelles il est très compliqué de sortir dans le but de faire du chiffre, des débats

Conclusion : à l’orée de la Première Guerre Mondiale, la circulation des nouvelles est devenue un marché économique avec l’apparition d’une nouvelle marchandise : les informations. Avant cela, les idées étaient diffusées pour les citoyens, par la suite, le but principal était de faire de l’argent (apparition de médias de masse à la fin de l’âge d’Or de la presse).

2.

Les prémices du téléphone

En février 1876, deux personnes déposent un brevet pour la même technologie : Gray et Edison. Tous ceux qui ont travaillé sur le télégraphe ont joué un rôle important dans l’invention du téléphone.

3

Histoire de la communication et des médias 2.1. Les premiers usages privés Le téléphone va venir s’installer dans les usages privés du télégraphe. Dès 1860 on voit des usages privés du télégraphe électrique (exemple : clubs londoniens reliés par télégraphe à l’assemblée). En 1856, le Baron Rothschild fait installer le télégraphe électrique chez lui. Il y a un usage conversationnel du télégraphe qui se développe petit à petit. La plupart des échanges se font entre les banquiers. 1867 : premières lignes privées. 1876 : téléphone breveté. En 1877, un an après la dépose du brevet, on trouve le premier réseau de banquiers reliés par téléphone (à Boston). En France cela prend plus de temps et ce sont les bourgeois qui vont motiver l’installation du téléphone à partir de 1890 environ. Les installations téléphoniques se développent énormément afin de donner des ordres qui doivent être exécutés.

2.2. Conversation privée, l’importance des agriculteurs C’est le monde rural qui va motiver les lignes téléphoniques. Dès la fin du 19 e siècle, l’agriculture américaine est déjà sur une échelle mondiale, beaucoup d’exports à l’étranger. Grâce au téléphone ils peuvent être au courant de la météo, appeler le vétérinaire, le médecin, etc. plus facilement. Le téléphone va leur permettre de sortir des zones d’isolement (question d’ordre de la sécurité). Ce sont les mutuels des médecins qui suggèrent l’installation des lignes. En 1907, 73% des fermes de l’Iowa sont reliées au téléphone.

A partir de 1930, l’usage du téléphone est complètement intégré (social, amical, conversationnel, familial,..). En France, le développement du téléphone se fait beaucoup plus tard, il faut attendre 1950 pour avoir les usages social, amical,… Cela rend les choses compliquées pour les villages très reculés. La première ligne transatlantique apparaît en 1956.

3.

Le phonographe échappe à ses concepteurs

1857 – 1877 : mise en place et stabilisation du phonographe (Thomas Edison). Edison pense que le phonographe va servir dans le même cadre que le téléphone. Ils serviront en réalité pour écouter de la musique. Pour quelques centimes on pouvait écouter de la musique dans des lieux publiques. Le phonographe devient un divertissement. C’est une innovation dans l’esprit des usages des moyens de communication.

4.

De la photographie au cinéma

4.1. De la lithographie à Kodak La première photographie date de 1816.

4

Histoire de la communication et des médias De Niepce à Daguerre : le daguerréotype. Il ne va pas chercher à vendre son invention mais il va la breveter et la donner à l’Etat qui va en produire. En 1846, les ventes à Paris sont de 2000 appareils et de 500.000 plaques, soit 7 ans après sa création, c’est devenu un usage courant dans les familles bourgeoises. Autour de 1850, la technique de la photographie va se développer. Emergence du négatif sur verre. Eastman va inventer le négatif en rouleau qui est un échec commercial total car jusque-là les appareils rendaient les utilisateurs indépendants alors que le rouleau nécessite l’aide de photographe. En parallèle il lance Kodak en 1888, un appareil photo simple contenant le rouleau, des techniciens étant formés pour transformer les négatifs en photos.

4.2. L’enchaînement des images fait le cinéma Le kinétoscope pour commencer (1894, Thomas Edison). Il apparaît dans les cafés et permet de visionner le défilement d’images pour quelques pièces une nouvelle fois. Il va s’opposer à la naissance de cinémas pour ne pas perdre d’argent. Face à Edison, les Frères Lumières qui brevettent en 1895 le cinématographe (appareil de projection). 1895 : le cinématographe  Tournage de plusieurs petits films pour en faire une démonstration cinématographique Vidéos Youtube (premières pellicules des Frères Lumières) : 

L’arrivée d’un train à la Ciotat (1895)



La sortie de l’usine Lumière à Lyon (1895)

Les premières salles de cinéma : Pathé en 1905 et Gaumont peu de temps après.

5.

La presse pendant la guerre (1914 – 1918)

La guerre va avoir des effets sur la production de la presse, il va y avoir des problèmes techniques pour produire des journaux. 4 éléments : 

A cette époque-là, le salariat est essentiellement masculin, et les hommes vont se battre dans les tranchées, donc moins de monde pour travailler dans les journaux.



La rarification du papier, moins de papier, donc le prix du journal augmente.



Les recettes publicitaires baissent, moins de publicités dans les journaux (exemple : l’industrie automobile qui va devoir créer des choses pour la guerre, donc beaucoup moins pour les civils) = inutile de faire de la pub.



Difficulté de l’acheminement des journaux, routes et chemins de fer occupés pour la guerre.

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Histoire de la communication et des médias Conséquences : 

Les journaux ferment.



Certaines entreprises de presse vont partager leurs moyens comme l’imprimerie. Associations entre Le Petit Journal, Le Parisien, Le Matin, Le Journal et L’Echo de Paris.



La presse de province va se développer, conséquence directe du manque d’acheminement = presse de province plus vivante.

Les effets de la guerre sur l’information : Deux attitudes de la part de l’Etat : 

Défensive : protéger les citoyens d’une certaine réalité : censure.



Offensive : convaincre, toucher les esprits : propagande.

 Mise en place au nom de l’intérêt général. Opposition de droit de vérité et survie de la nation, on fait comme si c’était incompatible. L’Etat contrôle l’information : 

Pour l’étranger : à partir de 1914, l’Etat va mettre en place un bureau de la propagande, son boulot étant de créer des argumentaires, des éléments qui vont permettre aux ministres, aux diplomates, etc. de convaincre les pays neutres de se rallier à la France. Ils dénoncent les actions des allemands pour démontrer les biens fondés de l’Allemagne française.



Pour la France : couper l’information, la censure. Loi du 5 Août 1914 (cf. Loi de 1849), acceptée et votée à l’unanimité.

En 1914, création du Bureau de presse (1916, il devient la Maison de la presse). Il est organisé en 3 sections : 

Les quotidiens



Les périodiques



Les télégrammes  Double censure (militaire et civile).

3 niveaux d’analyse de la censure : 

Les opérations de guerre et les actions diplomatiques.



Le moral des troupes et la population.



Les jugements politiques sur le gouvernement et les dirigeants.

Problème : la censure devient une arme politique.

6

Histoire de la communication et des médias Françoise Dolteau : psychologue pour enfants, une des premières qui a dit qu’il fallait écouter les enfants, et mère de Carlos. Inventer l’information : la propagande : 

Tous les moyens d’expression sont concernés.



Centre d’action de la propagande contre l’ennemi.

À partir d’août 1915, création d’un service de propagande aérien, sa mission étant d’aller jeter des tracts derrière les lignes allemandes ou au dessus des villes occupées, aussi bien pratiquer par les français que par les allemands. Du côté de la presse : 

Bourrage de crâne : guerre imaginée, à partir de 1915, guerre faite de mensonges et prouesses françaises, tolérées par le gouvernement.



Les correspondants de guerre : il faut attendre 1917 pour l’acceptation des correspondants de guerre sur les fronts, mais prouvent au gouvernement que mentir est un danger.

La vérité aura été la première victime de la guerre, au niveau de l’information : 

Scission dans le corps social : soldats et civils n’ont pas vécu la même guerre (grand écart entre ce qu’il s’est passé et ce qui a été raconté).



Développement des rumeurs, plus rien n’est vrai, tout peut être vrai.



Une presse décrédibilisée : concurrence avec la radio en 1920.



Toutes les études faites sur la propagande montrent que ça ne marche pas bien, esprit critique plus développé, les gens y croient moins.

6.

La radio

Cette période de 20 ans va marquer l’entre deux-guerres par l’émergence de la radio (1918 – 1939). Deux forts aspects spécifiques à ce média : un auditoire inconnu et une notion d’espace abolie. 6.1. L’invention technique et les premiers usages Les noms officiels : 

Maxwell



Marconi (brevet de le télégraphie sans fil, il cherche à vendre son invention ; vient d’une famille riche ; fait équiper les phares britanniques maritimes de son invention)



Hertz (ondes Hertziennes, TV Hertziennes = ondes satellites)  Ils s’intéressent aux champs électromagnétiques.

Le contexte : 

Popov (ingénieur maritime russe qui a fait des recherches dès la fin du XIXème siècle, s’amuse à construire des appareils annonçant l’arrivée des orages)

7

Histoire de la communication et des médias 

Amirauté britannique (s’occupe de l’organisation de la flotte militaire, elle pense beaucoup à utiliser les ondes électromagnétiques pour communiquer avec les navires)



L’ATT aux Etats-Unis (essai de la télégraphie sans fil dès 1892)

Marconi va déposer le brevet de la télégraphie sans fil. Il cherche à vendre son invention (vient d’une famille riche) et fait équiper les phares britanniques maritimes de son invention. L’amirauté britannique va récupérer son brevet. Marconi s’implante aux Etats-Unis dès 1899. Le Titanic participe au développement de la TSF en 1912. Desforest développe un système de radio diffusion en 1908. Elle va permettre d’écouter de la musique et de diffuser la parole. Durant la guerre, c’est l’armée qui va exploiter la technologie et la conserver en Europe.

6.2. Plusieurs façons de se développer Au départ, on ne savait pas réellement quel usage faire de la radio. L’intérêt pour la radio s’est développé au fil du temps. 

Etats-Unis = développement par le secteur privé o

1920 : des émissions publiques sont proposées

o

1938 : 650 programmes réguliers

o

1939 : 31 millions de postes

 Technique populaire, engouement pour la communication à distance, les jeunes sont initiés à la construction d’antennes radio. A la veille de la Première Guerre Mondiale, 7 américains sur 10 écoutent la radio. La radio devient très vite un média de masse. Aucun contrôle et aucune taxe au départ. Problème : le champ d’ondes n’est pas infini. Une loi paraît en 1927 : la loi Radio Act. Il faut une licence (déclarer que l’on émet) et cette loi entraîne la création de la fédérale commission. Cela permet d’arbitrer et de surveiller la puissance des émetteurs. 

Allemagne = la radio est sous contrôle public o

1925 : monopole sur la radio

o

Création de la deutsche Welle (...


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