3 - Reconnaissance visuelle des objets et agnosies PDF

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CM Perception
Pascale Colliot...

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Perception CM3 La reconnaissance visuelle des objets et les agnosies Principales caractéristiques de la reconnaissance visuelle des objets 1) -

Rapidité : Calcul du temps de réponse moyen d’identification d’un objet Cela varie en fonction de la familiarité de l’objet Différentes techniques :  Calcul d’un seuil temporel d’identification d’images présentées en rafale (pendant un temps le gens voit l’objet et on fait varier le temps de présentation de l’objet et on regarde le temps minimal de présentation d’un certain nombre d’images où c’est détecté)  Technique de potentiels évoqués chez l’homme - Le temps moyen est estimé à 100 à 150 ms. 2) L’invariance spatiale et la résistance aux bruits 1- L’invariance spatiale On distingue généralement quatre types de transformations spatiales : -

Changement Changement Changement Changement

de position (translation) de taille (dilatation) d’orientation (plan fronto-parallèle : rotation 2D) d’orientation (profondeur : rotation 3D)

Malgré ces transformations, nous reconnaissons sans difficulté les objets familiers mais il peut y avoir une variabilité au niveau du temps de reconnaissance des objets (Leek, 1998) Pour certains objets, on a une représentation en mémoire qui est prototypique. Mais pour les objets manipulables, il n’y a pas d’effet de la rotation 2- La résistance au bruit Les objets qui nous entourent peuvent être perçus dans des contextes différents, être masqués par d’autres, présenter des distorsions et pourtant nous les reconnaissons aisément. La constance perceptive permet la perception des objets comme stables malgré les changements de taille, de forme, de couleur, c’est la fonction adaptative de notre système. Modèle de Humphreys et Riddoch (1987) Comporte trois niveaux de représentations : -

Le niveau des représentations structurales (infos sur les caractéristiques physiques des objets) Le niveau des représentations sémantiques (infos sur les caractéristiques fonctionnelles et associatives des objets) Le niveau des représentations phonologiques ou lexicales (stock de nom d’objets)

On a une organisation en cascade de ces trois niveaux : quand on a un objet sous les yeux, il y a une hiérarchie (d’abord structural puis sémantique puis phonologique mais y a pas besoin que le niveau soit terminé pour passer au suivant) Il s’agit d’un modèle cognitif qui prend en compte les données de la pathologie cérébrale. Deux grandes étapes de traitement : -

Une étape perceptive : traitement de l’image rétinienne (description structurée de la forme de l’objet (le percept)) Une étape mnésique : appariement entre le percept et une unité de reconnaissance (représentation similaire) -> accès aux connaissances sémantiques

On a alors une distinction entre deux grandes catégories de troubles (agnosies aperceptive et associative (problème au niveau de l’étape mnésique), Lissauer, 1890) SCHEMA Les différents niveaux de traitement perceptif : -

Les processus perceptifs précoces : extraction des composantes élémentaires de la forme (bords, coins, courbes). Le résultat de cette première étape consiste en un ensemble de représentations indépendantes les unes des autres - Les processus perceptifs intermédiaires : intégration des infos extraites lors de l’étape précédente. Regroupe toutes les représentations indépendantes en une représentation unique. Plusieurs formes de processus intermédiaires :  Mécanismes de regroupement : extraction des unités perceptives – représentation grossière de la forme globale et locale  Intégration en une représentation d’ensemble : prise en compte des relations spatiales entre les parties d’objet – description structurée, en 2D  Ajout d’infos de distance et sur l’observateur : inférence des caractéristiques de profondeur et d’orientation de l’objet par rapport à l’observateur – description dépendant du point de vue et de la profondeur, en 2,5D - Les traitements perceptifs tardifs et accès aux représentations structurales stockée (RSS) : mise en correspondance entre le produit des traitements antérieurs et une représentation stockée de la forme de l’objet. Le succès de l’appariement percept/RSS se traduit par un sentiment de familiarité. Attribution d’une signification : dernière étape du traitement : phase d’identification. La RSS qui vient d’être activée va, à son tour, activer la représentation sémantique, correspondant à l’objet perçu. Ces représentations sémantiques sont stockées dans un système unique, accessible à partir de toutes les modalités sensorielles. Les troubles de la reconnaissance visuelle des objets : les agnosies visuelles Le traitement des perceptions, qui conduit de la sensation brute à la reconnaissance de notre environnement, est décrit sous le terme de « gnosie ».

On appelle agnosie l’incapacité à analyser et reconnaître ce que l’on voit (agnosie visuelle), entend (agnosie auditive), touche (agnosie tactile) alors que la vision, l’audition et le tact sont intègres. Définition de l’agnosie visuelle : Incapacité à reconnaitre sous le seul contrôle de la vue, des infos visuelles antérieurement connues du patient. Ce déficit est sans lien avec un déficit sensoriel, langagier, mnésique ou de l’intellect. Les objets peuvent néanmoins être identifiés par la palpation ou l’audition d’un bruit caractéristique. Les agnosies selon Lissauer (1890) : Agnosie aperceptive : trouble de la synthèse des infos sensorielles, de la perception de la forme (lésion occipito-temporale) Agnosie associative : défaut d’association représentations internes qui lui correspondent

entre

l’image

cible

et

les

Classification des agnosies visuelles selon le modèle de Humphreys et Riddoch (1987) : L’intégrité de chaque niveau de traitement est évaluée grâce à différentes épreuves, c’est le caractère séquentiel du modèle. Un déficit à un niveau de traitement sous-entend que les niveaux antérieurs de traitement sont préservés. Un déficit à une étape du traitement aura des répercussions sur l’ensemble des étapes ultérieures. -

Trois catégories d’agnosie aperceptive :  Agnosie des formes ou de la forme : déficit pour extraire les caractéristiques élémentaires  Agnosie intégrative : difficulté à intégrer des traits élémentaires en une seule unité – percevoir une forme comme un tout. Patient capable d’extraire les caractéristiques élémentaires des objets mais n’arrive pas à les intégrer les unes aux autres pour avoir une représentation globale de l’objet  Agnosie de transformation : difficultés seulement lors de l’identification d’un objet perçu sous un angle non canonique...