7 Le mensonge chez lenfant PDF

Title 7 Le mensonge chez lenfant
Course Psychologie du développement
Institution Université Paul-Valéry-Montpellier
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CM 7, Le mensonge chez l'enfant ,Psychologie du développement première année...


Description

Le mensonge chez l’enfant On distingue deux types de mensonge : - le mensonge « intéressé » (antisocial), pour se protéger des conséquences ou pour obtenir une récompense (matérielle ou sociale). - le mensonge prosocial prononcé pour être poli ou pour protéger les transgressions d’un pair.

Développement du mensonge Le mensonge est très précoce. Les premiers sont de types antisocial et apparaissent de 2;6 ans – 3 ans. Ces mensonges servent à masquer la transgression et à éviter une punition. Il nécessite les prérequis de la conscience de soi (vers 2ans) et du développement du langage. Par nature, il est difficile à observer directement (des fois difficile à détecter, …). On peut demander à l’enfant de mentir, mais le mensonge n’est alors pas spontané. Depuis les années 80, on a donc mis en place une situation qui va entraîner le mensonge chez l’enfant. Expériences : Pour le mensonge prosocial, le paradigme « disappointing Gift » a été utilisé pour la première fois par Saarni en 1984. On donne une liste de cadeaux à l’enfant à classer par ordre de préférence. L’enfant rend la liste à l’assistant, puis il va faire une tâche simple. Un deuxième assistant lui donne le cadeau qu’il avait classé en dernier puis observe se expressions et l’interroge sur le cadeau. A la fin, il lui laisse la possibilité d’échanger le cadeau. Cela sert à savoir comment l’enfant est capable de tenir ce mensonge. Pour le mensonge intéressé, on peut utiliser le paradigme de la résistance à la tentation. On donne à l’enfant l’opportunité de commettre une transgression, puis on lui pose des questions concernant le comportement adopté. Ex : jeu : deviner le nom d’un jouet à partir d’un son. L’expérimentateur quitte la pièce, avec comme consigne de ne pas regarder le jouet. L’enfant est filmé à son insu. Après 1min, l’expérimentateur revient, il cache le jouet et demande à l’enfant de se tourner vers lui. Il pose alors des questions : quand je n’étais pas là, as-tu jeté un coup d’œil au jouet ? D’après, c’est quoi ce jouet ? Pourquoi tu penses que c’est ça ? On catégorise ensuite les enfants : - ceux qui n’ont pas jeté un coup d’œil. - ceux qui ont jeté un coup d’œil et qui mentent (réponse : « non ») - ceux qui ont jeté un coup d’œil et qui disent la vérité (réponse : « oui ») Si il y a mensonge, on observe sa capacité à « tenir » le mensonge. Observations : - 3 ans : ≈ 85% des enfants jettent un coup d’œil - 7 ans : ≈ 75% des enfants mentent - 3 ans : 1 enfant sur 3 mentent - 4à12 ans : la majorité des enfants mentent

Promouvoir l’honnêteté Influence de la punition sur le mensonge Talwar, Arruda et Yachison (2015) ont travaillé avec des enfants de 4 à 8 ans avec le paradigme de la résistance à la tentation. Avant de questionner l’enfant sur le fait qu’il ait regardé, il y a : - soit des menaces de punition (pouvant être croisé avec les deux suivantes) - soit une incitation à l’honnêteté, avec motivation externe (plaisir à l’observateur). - soit une incitation à l’honnêteté, avec motivation interne (gratifiant pour le sujet). - rien

Résultats :

- les enfants mentent d’avantage en grandissant et résistent mieux au questionnement. - les enfants mentent moins quand il y a incitation extérieur que quand il n’y a pas d’incitation. - l’incitation interne fonctionne quand il y a absence de menace de punition. → Motiver à dire la vérité est plus efficace que promettre une punition si mensonge (dans la motivation externe).

Influence des contes Lee, Talwar, McCarthy, Ross , Evens et Arruda (2014) ont étudiés l’influence des contes sur des enfants de 3 à 7 ans, avec le paradigme de la résistance à la tentation. Avant de questionner l’enfant, l’expérimentateur (sorti sous prétexte de lui lire le livre) lui lit ce conte. Il y a 4 contes différents (1 seul est raconté à chaque enfant) : - le lièvre et la tortue (conditionnement contrôle) - Pinocchio (conséquence négative du mensonge) - Le garçon qui criait au loup (conséquence négative du mensonge) - Georges Washington et le cerisier (conséquence positive de dire la vérité) Après lecture du conte, l’expérimentateur questionne l’enfant : - Tu penses que c’est bien de mentir ou pas ? - Après Pinocchio ou le garçon qui criait au loup : «Je vais te poser une question et je ne veux pas que tu fasses comme lui, tu dois dire la vérité » - Après Georges Wahington et le cerisier : « je vais te poser une question et je veux que tu fasses comme lui, tu dois me dire la vérité ». - Après le lièvre et la tortue : « Je vais te poser les questions et tu dois me dire la vérité ».

Résultats : Conclusions : - positiver l’honnêteté est plus efficace que montrer les conséquences négatives du mensonge. - mais l’effet est faible, est-il durable ?

Mensonge et développement cognitif Mentir n’est pas une tâche facile. Cela nécessite, dans le discours, de construire de fausses déclarations crédibles, d’inhiber la vérité, d’activer les connaissances en rapport avec le mensonge, de les maintenir dans le temps, de maintenir une cohérence dans les réponses aux questions. Il faut également, au niveau non verbal, savoir contrôler les mouvements du corps, les expressions faciales (sourire, être nerveux, avoir la bougeotte ; ex : maladie feinte, modification des apparences physiques). Il y a un développement de capacités à mentir synchrone avec le développement des capacités cognitives. Mentir signifie instiller intentionnellement une fausse croyance dans l’esprit d’autrui. La théorie de l’esprit (ToM) est l’aptitude à attribuer des états mentaux à soi-même et à autrui et reconnaitre que les croyances, les désirs, les intentions des autres peuvent différer des nôtres (Baronne-Cohen, 1999 ; Wimmerr & Perner, 1983). Pour mentir, il faut au moins une ToM 1 (qu’on acquiert à partir de 3-4 ans). Bien mentir nécessite d’inférer les croyances qui découlent de cette fausse croyance. Il faut également être capable de bloquer l’accès à la vérité, ce qui fait appelle à l’inhibition. Ce processus émerge vers 2/3 ans et se développe jusqu’à l’adolescence. Etude : ToM, inhibition et mensonge. Talwar et Lee (2008) ont travaillé avec des enfants de 3 à 8 ans avec le paradigme de résistance à la tentation avant de soumettre aux sujets les épreuves ToM1 et ToM2. Puis on réalise une tâche des contraires (mesure d’inhibition). - ToM1 (vers 3 ans) : On demande à un enfant ce qu’il y a dans une boîte de bonbon, puis on lui montre qu’il y a des crayons → le ToM1 est acquis à partir du moment où l’enfant répondra « des bonbons ». Maxi range le chocolat dans la boîte X et part, sa mère le déplace dans la boîte Y, où va chercher Maxi ? → L’enfant a atteint le ToM1 lorsqu’il répond « X ». - ToM2 (vers 6/7 ans) : Sally, Tom et le marchand de glace devant le l’école. Tom part chercher des sous. Le marchand dit à Sally qu’il part dans le parc. En chemin, il rencontre Tom et il lui dit aussi ; où est-ce que Sally pense que Tom va se Résultats : - les enfants au niveau ToM1 mentent d’avantage que ceux qui ne l’ont pas encore atteint. - les enfants ayant un fort score aux tâches contraires mentent davantage. - les enfants de niveau ToM2 résistent mieux au questionnement. Le niveau de mensonge est lié au ToM et aux capacités d’inhibition.

Conclusion Le mensonge est très précoce (apparaît à la maternelle), mais il est vraiment utilisé vers la fin de la primaire. Son développement est lié au développement cognitif (théorie de l’esprit et inhibition). Il est non spécifique à l’enfant. Sa motivation principale est de se protéger, de réduire les conséquences négatives. Les adultes sont de mauvais détecteurs de mensonges....


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