7 Le Renouveau de la Poésie PDF

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H Le Renouveau de la Poésie -

le 16e siècle est surtout marqué de la poésie – beaucoup moins que le roman 1530 – 1560 période intense de la poésie

1 Les Grands Rhétoriqueurs - ce sont des poètes de cour du milieu du 15e siècle au début du 16e siècle  le renouveau poétique s’opère après et souvent en rupture avec celui-ci - parmi eux on peut compter Jean Molinet et Jean Marot, le père de Clément Marot - leur poésie fait appel de manière systématique aux figures, aux tropes, et surtout à divers raffinements formels. Ils s’attachent ainsi à perfectionner les mètres et les rimes - ils sont connus pour leur virtuosité formelle et leur jeux poétiques : rime équivoquée (doppeldeutig, fondée sur un jeu de mot), rime entrelacé : Par ceste mort je sens guerre mortelle Mort telle fut desonques tres rebelle Belle n’est pas, gente ne avenante Venante à coup et voulentiers se cèle … (Lunettes de Princes, Douzain XXVII) - rime annexée (la dernière syllabe de la rime est reprise au début du ver suivant) 2 Poésie et nouvelles idées religieuses - engagement évangélique : Marguerite de Navarre, Clément Marot - interaction de la tradition poétique française et des nouvelles idées religieuses : fin des années 1520 – début des années 1530 -

Clément Marot :  poète de cour, comme son père – accueilli par Marguerite de Navarre  veut se distinguer de son père  traducteur des psaumes de Davide en français  idéal de simplicité de de clarté, en lien avec la dimension évangélique de l’œuvre  conversion de la poésie mondaine : conservation de la structure formelle des chansons profanes mais changement du contenu thématique (utilisation de formes anciennes pour toucher un lectorat plus large)

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Agrippa d’Aubigné :  1552 – 1630  soldat et poète, ardent (hitzig) défenseur de la cause protestante   

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Les Tragiques (1615) sont l’œuvre le plus remarquable dans le domaine de la poésie protestante : plus que 9000 vers raconte les malheurs de la France dans les guerres de religion œuvre qui échappe à la distinction de la Poétique d’Aristote entre histoire/poésie, vraie/vraisemblable  livre de bible / livre d’histoire / livre de prophétie gradation de 7 livres : 7 sceaux de l’Apocalypse, dernier livre : Jugement Dernier où les catholiques et les apostats (Abtrünnigen) seront damnés

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Misères : puis la vision d’élève pour chercher le sens de l’Histoire et annoncer l’intervention de Dieu qui sauvera les justes

3 La poésie lyonnaise : L’influence du pétrarquisme -

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le pétrarquisme : ensemble des œuvres et des courants (Strömungen) littéraires, italiens et européens, influencés par le canzoniere de Pétrarque (14e siècle) Francesco Petrarca : poète italien, historien, humaniste florentin, avec Dante Alghieri et Boccace, il compte parmi les premiers grands auteurs de la littérature italienne Canzoniere : un chansonnier, c’est-à-dire un recueil d’amour constitué de nombreuses petites pièces qui deviendra un grand modèle poétique dans l’Europe renaissante avec le Canzonniere, Pétrarque lègue (hinterlassen) un recueil des sonnets, chansons, sextines, ballades qui va constituer le modèle de la poésie amoureuse tant en Italie qu’en France la Renaissance en retient la forme du « chansonnier » (Délie de Scève, L’Olive de Du Bellay, Les Amours de Ronsard, Le Printemps d’Aubigné etc.) ainsi qu’une topique (Topos, festes Schema) du « discours amoureux » (innamoramento, alternance de joie et de souffrance, soumission à la femme aimée, etc…) et une rhétorique de la passion (métaphore, analogie, hyperbole et antithèse) le Pétrarquisme se conjugue (vereinen) avec le néoplatonisme de la Renaissance. L’idéalisation de amour trouve son prolongement dans des thèmes platoniciens exprimés par exemple dans le Phèdre Lyon, ville fortement italianisée, la première citadelle du pétrarquisme : carrefour culturel, social, économique : grande liberté intellectuelle ; un des grands centres de l’édition européen foyer intellectuel intense où se croisent poètes, savants, philologues, achéologues c’est le premier centre d’un véritable mouvement poétique homogène, anticipant celui qui se regroupera autour de l’emblème des Pléiades ville trilingue : langue française, langue italienne, dialecte lyonnais pas de cours de justice : grande liberté

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Maurice Scève :  un canzonniere à la mode pétrarquiste  Délie. Objet de plus haulte vertu (1544) : 449 dizains organisés en groupe de 49, séparés par des emblèmes  poésie opaque (dicht), exigeante (anspruchsvoll), fortement influencée par la tradition néo-platonicienne : Délie, se délier (sich lösen), s’affranchir (sich freimachen) de la martière, anagramme de l’idée

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Louise Labé :  OEvres, 1555  poésie beaucoup plus limpide (klar), matière charnelle de sa lyrique amoureuse, qui s’éloigne de Scève et d’un pétrarquisme trop éthéré (ätherisch, himmlisch, (hauch)zart)  amour conçu comme plaisir, plus orienté vers le sens que l’amour spirituel  assez extravertie pour une femme courtisane lyonnaise

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récemment : remise en question de son existence

4 La Pléiade : - (das Siebengestirn) groupe de jeunes poètes qui en plein milieu du 16e siècle se constitue autour d’une figure dominante, Pierre de Ronsard - formation du groupe au collège de Conqueret - « la Pléiade », nom pas trèes utilisé pendante la Renaissance  s’appelaient d’abord Brigade - sur 7, cinq demeurent constants : Ronsard, Joachim du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Jodelle, Pontus de Tyard

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Manifeste de la Pléiade :  La Défense et illustration de la langue française (1549) de Du Bellay  un programme poétique intégré dans une politique de la langue, soutentue par la monarchie française

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points essentiels de ce manifeste :  exclusion de vieilleries médiévales  concept clé d’imitation des genres et des auteurs gréco-latins (dans le but de s’en inspirer pour mieux le dépasser (alexandrin, ode, sonnet : formes poétiques majeures)  concept élitiste du programme, inaccessible au peuple vulgaire sans lettres  théorie de l’inspiration  définition du rôle du poète et du rôle des affects

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ambition : renouveler la langue française enrichissement de la langue française en créant des néologismes issus du latin en défendant l’imitation des genres et des auteurs gréco-latins  connaissances profondes du latin et du grec

exemples concrets de leur poésie : ils ont eux aussi travaillé la forme du Canzoniere : Du Bellay, Olive (1549) et surtout Ronsard, Les Amours, qui chantent Cassandre, puis leurs diverses continuations, où c’est désormais Marie, puis Hélène qui sont célébrées Les amours de Cassandre : style élevé, beaucoup d’allusions mythologiques qui exigent les compétences culturelles du lecteur (voir sonnet 20, « je voudrais bien richement jaunissant… ») Du Bellay, Les Regrets (1558)  exil à Rome, expérience de la dépossession (Besitzentziehung) et de l’impuissance  mais jeu de la forme pour se consoler (sich hinwegtrösten), maîtrise formelle pour stopper la dérive, puissance thérapeutique du langage (voir sonnet 31, « heureux qui comme Ulysse… »)

Quelles caractéristiques du manifeste de la Pléiade retrouvez-vous dans le poème ? Examinez la structure, décrives-la et interprétez-la....