Le radeau de la Méduse PDF

Title Le radeau de la Méduse
Author Malika ALAOUI
Course Analyse des arts
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
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Description

Théodore Géricault, Le radeau de la Méduse 1819, h/t, 4,91 x 7,16 m, Louvre (Paris)

« La peinture c’est d’abord de la pensée non verbale. » Description : Il y a un radeau au milieu d’une mer agitée, sur lequel on peut voir un amoncellement de personne avec certaines vivantes et d’autres mortes. Il y a deux pôles que l’on perçoit en priorité : - À droite de la toile, on a un groupe d’hommes qui tendent leurs bras en direction d’un bateau que l’on devine à peine sur la ligne d’horizon. Parmi eux il y a un noir/métisse qui a un pied soutenu par es camarades et l’autre sur un tonneau. Il agite des lambeaux de draps en direction du navire pour tenter d’être repéré. C’est un groupe qui semble très animé et agité. - Au contraire, à gauche au premier plan, on a un groupe de personnage réuni autour d’un homme plus âgé avec les cheveux poivre et sel. Cet homme est assis dos au premier groupe, la tête retenue de sa main droite retient un homme. L’expression de cet homme âgé est étrange : il a un regard totalement absent. Il est entouré de cadavres mais ne réagis pas. C’est un moment d’accalmie pendant la tempête. La scène rayonne d’espoir, effet renforcé par le navire au loin. Mais une prochaine tempête se masse et peut-être qu’elle va emporter les derniers survivants. On ressent du chaos mêlé à de l’espoir, du désespoir mais surtout de la tension. On est dans un entre deux immense. Ils peuvent mourir tout comme être sauvés. Iconographie : C’est une scène de naufrage inspirée d’un fait divers contemporain de l’artiste. Le naufrage a eu lieu en 1816 (Restauration), il est intimement lié au retour de la monarchie au pouvoir. Pendant la Restauration, l’Angleterre va rendre des colonies à la France (dont le Sénégal). La monarchie organise une expédition pour récupérer cette colonie en 1816. Elle envoie 4 navires (La Méduse (frégate), l’Argus). Dans les bateaux, on trouve beaucoup de soldats, un capitaine de bord, quelques officiers et des spécialistes. Cette expédition est faite par le capitaine de la Méduse : Hugues Duroy de Chaumareys. Le bateau s’est échoué sur le sable et ils ont perdu les autres bateaux. Les chaloupes sont mises à la mer et les personnes les plus importantes montent. Pour les autres soldats, un radeau est construit (100). On tire en suite le radeau grâce aux chaloupes. Les derniers restent sur l’épave. Le radeau est tiré, la corne casse, les chaloupes continuent. Le radeau dérive une 10aine de jour avant d’être sauvé par l’Argus. Sur le radeau il reste une quinzaine de survivants sur les cent hommes de base. La presse apprend l’événement et s’en empare. Le scandale politique éclate en faveur des républicains et la monarchie condamne Hugues Duroy de Chaumareys pendant 3ans. Mais plus

tard, un livre apparaît rédigé par les deux survivants (Correard, Savigny) du radeau racontait les jours d’errance sur le radeau. Rapidement, les combats durant les premières nuits sur le radeau explosent. On s’entretue pour de la place, pour la nourriture, pour le vin, l’eau. Certains jettent les blessés à l’eau, les morts, etc. Au bout d’un moment, les camarades se dévorent entre eux. Toute la France se prend de passion pour ce scandale. Signification : Géricault veut faire passer un message intemporel et universel. Il se demande comment passer une scène de genre à une peinture d’histoire. Il travaille des mois sur ce tableau, il rencontre Correard et Savigny, il fait un nombre d’étude énorme car il se demande quel moment du drame faut-il représenter. Il choisit alors une scène assez douce visuellement mais à l’extrême tension dramatique. Celui qui incarne la liberté est un noir dans le tableau. Mais cette expédition vise la colonisation. Le message évoque la fraternité entre les peuples. Le futur de la France est la fraternité entre les peuples. En 1819, ce message républicain et humaniste est intemporel. C’est pour cela que l’on est dans un tableau d’histoire. Analyse plastique de l’œuvre : A/ La composition Il y a une diagonale de la droite vers la gauche et du haut vers le bas. On va donc de l’enfer au paradis, du mal vers le bien, du haut vers le bas. C’est la première ligne de force qui créé un triangle grâce à la pyramide de corps de la droite. C’est la première pyramide. L’autre diagonale (moins marquée) va de la mort à la mort avec le cadavre et la toile du radeau. Mais les deux pyramides flanches, ce n’est donc pas une composition pyramidale. Le peintre a joué la dessus. Il n’y a pas de symétrie mais un désordre volontaire. B/ Les dessins Cette composition, Géricault met un moment à la faire. Il a même construit une maquette pour mieux s’imaginer. Mais ce sont les dessins qui ont permis la création du tableau. Il fait de grandes esquisses, des tableaux. Il s’intéresse à la vue d’ensemble, à l’organisation des personnages. Il dessine des scènes de cannibalisme, de mutinerie, etc. C/ Couleurs, lumières et touches La palette des couleurs est réduite du noir au beige. L’atmosphère générale de tons chauds donne une impression de détresse. Mais le mauvais vieillissement des pigments a foncé la toile. Les expressions de peur, d’angoisse, d’agonie ou d’espoir se lisant dans les visages sont renforcées par les contrastes forts d’ombre et de lumière. Géricault a choisi un temps orageux et l’instant bref et précis au cours duquel l’éclair s’abat pour utiliser cette lumière crue à des fins expressives. La couche de peinture est épaisse, il y a des traces de grattage par endroits. Cela donne le sens du mouvement. Situation : A/ Dans la carrière de l’artiste En 1819, un nouveau Salon s’ouvre au Louvre. Géricault veut y réaliser une œuvre spectaculaire. Il tombe dans les journaux sur l’affaire de la Méduse et décide d’en faire son sujet. Il fait construire une maquette grandeur nature du radeau dans son atelier et demande aux rescapés de venir poser chez lui. Son ami Delacroix posera également pour ce tableau. Il expose même des restes humains chez lui pour s‘en inspirer. Une puanteur étouffante régnait parfois dans son atelier selon Charles Clément (son biographe). Géricault travailla sans relâche une année entière à la confection de cette œuvre. C’était « une leçon d’architecture autant qu’une leçon d’anatomie » (Michel Schneider). B/ Dans l’histoire de l’art

Le tableau est présent au Salon de 1819 sous le titre Scène de naufrage (titre censuré pour éviter les foudres monarchiques). Il est la pièce clef du Salon, si bien que le Journal de Paris écrit qu’« il frappe et attire tous les regards ». La critique se divise : - l’horreur du sujet exerce de la fascination sur le public - les tenants du classicisme rejettent ce « tas de cadavres » Malgré tout, tous s’accordent à dire que le réalisme cru s’écarte beaucoup de la beauté idéale de Pygmalion et Galatée de Girodet qui gagne cette année. Pour Jules Michelet : « c’est la société toute entière qui se trouve sur le Radeau de La Méduse ».

Anne-Louis Girodet, Pygmalion et Galatée 1819, h/t, 253x202 cm, Musée du Louvre (Paris) L’empathie que suscitent les naufragés du tableau fait que celui-ci est considéré comme un signe de ralliement à la cause anti-impériale. Les deux survivants du bateau se joignent à Géricault et ses tenants abolitionnistes. Le tableau est en soi une prise de position politique : en dénonçant le capitaine, il vise donc les travers de l’armée post-napoléonienne. En bref, le tableau marque la foule. Il s’agit d’un incontestable succès populaire. Après l’exposition, le jury du Salon lui décerne la médaille d’or sans l’intégrer aux collections nationales du musée du Louvre. C’est à Londres en 1820 à l’Egyptian Hall de Piccadilly que l’œuvre prend de la hauteur. Elle connaît un succès bien plus important qu’en France et est considérée comme la figure de proue d’une nouvelle tendance de la peinture française. Mais elle n’aura pas un immense succès à l’exposition de Dublin en 1821....


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