8) Prévisions du BFRE PDF

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Finance d'entreprise - Les prévisions du BFRE...

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CHAPITRE 8 : LA PRÉVISION DU BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT D’EXPLOITATION

Le besoin en fonds de roulement d’exploitation en calculé sur la base d’un bilan fonctionnel. Cela correspond à une observation d’une situation déjà écoulée. Lorsqu’on se projette dans une situation tournée vers l’avenir, par exemple lancer un nouveau produit, modifier la politique de stockage ou celle de crédit à la clientèle, il est nécessaire d’étudier les conséquences que produiront ces innovations sur le montant du BFRE. Le BFRE peut donc être appréhendé au moyen de deux méthodes ; la première par le chiffre d’affaires (S1), la seconde par le BFR normatif (S2) ; nous conclurons sur le BFR normatif en (S3).

I/ La prévision du BFRE par le chiffre d’affaires

Les principaux éléments du BFRE sont les stocks et en-cours, les créances clients, et les dettes fournisseurs. Ces trois éléments sont d’autant plus importants que l’activité de l’entreprise est élevée. Le montant des stocks, des créances clients et des dettes fournisseurs devrait être sensiblement proportionnel au chiffre d’affaires de l’entreprise. Cette proportionnalité peut être contrôlée en formant le ratio de BFRE suivant : BFRE / Chiffre d’affaires

La BFRE prévisionnel peut être estimé en multipliant le chiffre d’affaires prévisionnel par le ratio BFRE / Chiffre d’affaires. BFRE prévisionnel = CA prévisionnel x (BFRE / CA)

L’utilisation du ratio observé suppose que la seule cause de la variation du BFRE soit le niveau d’activité mesuré par le CA. Si d’autres facteurs sont modifiés, tels que la structure des coûts, les durées de stockage, les délais de paiement des clients ou des fournisseurs, cette méthode ne convient plus.

On peut distinguer trois grandes situations possibles qui posent problème : -

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Activité nouvelle : il y a absence de données historiques, donc la méthode n’est pas applicable. Cela concerne les créations d’entreprise ou le lancement de nouveaux produits ou services. Activité saisonnière : les informations à la date de clôture du bilan, comme les stocks par exemple, ne reflètent pas l’activité moyenne de l’exercice (niveau des stocks chez un confiseur au 31 décembre). Activité anormale : les postes du BFRE constaté en N ne traduisent pas un niveau normal d’activité, comme en cas de grave crise « passagère » pour l’entreprise ou dans un secteur complet.

II/ La prévision du BFRE par la méthode normative

Cette méthode repose sur le coefficient prévisionnel, égal par définition au rapport BFRE / CA HT par jour, c’est-à-dire au montant du BFRE pour un euro de ventes hors taxes par jour. La méthode du calcul de ce coefficient est appelé méthode du BFR normatif, mais aussi méthode des experts comptables, méthode des coefficients de pondération, ou méthode des ratios de structure.

A) Le principe de la méthode normatif du BFR normatif

Il s’agit d’exprimer le BFR d’exploitation par rapport au CA HT. De façon calculatoire, cela correspond à : (BFRE / CA HT) x 360 = BFR normatif La construction du BFR normatif passe donc par la prise en compte des différentes composantes du BFRE, qui présentent soit un caractère positif, soit négatif.

• Les composantes positives d’exploitation : -

Stocks (marchandises, matières premières, produits finis) En-cours de production Créances clients TVA déductible Autres éléments divers d’exploitation

• Les composantes négatives d’exploitation : -

Dettes fournisseurs d’exploitation TVA collectée et à payer Autres dettes de fournisseurs de frais généraux Dettes comptes sociaux (salaires et charges sociales)

1. Les temps d’écoulement

Le chiffre d’affaires est défini par rapport à une unité de temps (CA annuel, mensuel, etc.). Les temps d’écoulement doivent être exprimés dans la même unité de temps (le jour) que le chiffre d’affaires. La méthode du BFR normatif repose sur l’hypothèse simplificatrice de la continuité de l’écoulement des flux d’achats, de production, de ventes et de paiements.

Par exemple, la matière achetée le jour J est incorporée à un produit le jour J + 30 ; ce produit est achevé le jour J + 32, vendu le jour J + 42, et payé par le client le jour J + 87. La matière achetée le jour J + 3 est incorporée à un produit le jour J + 33 ; ce produit est achevé le jour J + 35, vendu le jour J + 45, et payé par le client le jour J + 90. Et ainsi de suite ...

Si cette hypothèse de continuité des flux est généralement proche de la réalité pour les ventes, les achats et la production, elle est inappropriée pour beaucoup de paiements. On distingue alors différents types de paiements à caractère périodique.

• Paiements périodiques pour des raisons réglementaires : -

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TVA : 2 régimes o Régime réel normal (RN) : Télétransmission d'une déclaration n°3310 CA3 chaque mois, sur laquelle est calculée la TVA devenue exigible au cours du mois précédent. Lorsque la TVA est inférieure à 4000 € par an, la déclaration CA3 peut être déposée trimestriellement. Cette déclaration doit être transmise par voie dématérialisée, accompagnée de son paiement. On considérera que son échéance est fixée entre le 15 et le 24 du mois suivant. o Régime réel simplifié d'imposition (RSI) : Paiement en ligne deux acomptes en juillet et décembre de chaque année ; télétransmettre au plus tard le 2ème jour ouvré suivant le 1er mai (soit au titre de l'année N-1 le x de mai N) une déclaration n°3517 CA12 récapitulant l'ensemble des opérations imposables de l'année civile précédente. La TVA correspondante est due sous déduction des acomptes déjà versés. Salaires : Ils sont payés une fois par mois, traditionnellement en fin de mois Cotisations sociales à l'URSSAF avec paiement des salaires à la fin de chaque mois : o Entreprise de 1 à 9 salariés : périodicité trimestrielle. Déclarations et paiements trimestriels avant le 15 du premier mois du trimestre suivant soit : le 15 avril, le 15 juillet, le 15 octobre, le 15 janvier. o Entreprise de 10 à 49 salariés : périodicité mensuelle. déclarations et paiements au plus tard le 15 du mois suivant le mois de versement des salaires o Entreprise de + de 50 salariés : périodicité mensuelle. déclarations et vos paiements au plus tard le 5 du mois qui suit le mois de versement des salaires.

• Paiements périodiques en raison des usages commerciaux : -

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Ces règlements s’effectuent traditionnellement en fin de mois, soit à 30 jours fin de mois (c’est-à-dire à la fin du mois qui suit la vente), soit 60 voire 90 jours ou plus fin de mois. (Exemple de la Grande Distribution) Par convention, dans le cas des paiements périodiques, on calcule un temps d’écoulement moyen. De ce fait, le BFRE calculé par la méthode normative est un BFRE moyen. Le BFRE réel fluctue, dans le cours d’un mois, au-dessus et au-dessous de cette moyenne. Dans ces conditions, les temps d’écoulement à mettre en œuvre pour les différents postes du BFRE sont les suivants :

2. Les ratios de structure

Les ratios de structure sont des coefficients de pondération calculés pour les différents postes du BFR. Ils se caractérisent par : -

Au dénominateur, une valeur de vente HT, en règle générale le CAHT Au numérateur, la valeur correspondante sur la base de laquelle est évalué le poste considéré

Dans ces conditions, les ratios de structure à mettre en œuvre pour les différents postes du BFRE sont les suivants :

B) Structure du tableau de BFR normatif

Le tableau de BFR normatif présente les différents postes du BFRE ; ils sont classés en emplois et ressources. Emplois : stocks de marchandises, de MP, d’en-cours, de PF, créances clients, TVA déductible, encaisses de disponibilité. Les montants des postes d’emplois calculés à partir des TE et des RS seront alors portés dans la colonne des besoins pour mettre en évidence les besoins en fonds de roulement futurs de l’entreprise. Ressources : dettes fournisseurs, TVA collectée et à reverser, les salaires à payer, les cotisations sociales. Les montants des postes de ressources calculées à partir des TE et des RS seront alors portés dans la colonne des dégagements pour mettre en évidence les moyens futurs dégagés lors de l’activité par l’entreprise.

III/ Conclusion sur le BFR normatif

Le financement du BFRE absorbe des ressources coûteuses pour les entreprises (capitaux, emprunts, concours bancaires). Il est de l’intérêt de l’entreprise de réduire le plus possible le montant du BFRE. Le tableau de calcul du BFRE montre les éléments sur lesquels on peut agir pour obtenir cette réduction. Faute de pouvoir modifier la structure des coûts (les ratios de structure), ni l’échéance des dettes fiscales et sociales, l’effort porte sur les temps d’écoulement des stocks, des créances clients et des dettes fournisseurs. L’action consiste alors à : -

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Réduire le temps d’écoulement des stocks, voire même de tendre à le supprimer en mettant en place une politique de flux tendus (JAT) ; Réduire le temps d’écoulement des créances clients en limitant la durée du crédit client, en développant les ventes au comptant quitte à concéder un faible pourcentage de ristourne, ou en veillant à la relance des clients retardataires ; Augmenter le temps d’écoulement des dettes fournisseurs, en négociant auprès des fournisseurs pour qu’ils acceptent les délais de paiement les plus longs possibles...