Title | Aristote et la logique |
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Author | Maxime Snow |
Course | Philosophie |
Institution | EM Lyon Business School |
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Aristote et la logique Aristote est l’inventeur de la logique formelle, c’est--dire de cette partie de la logique qui donne des rgles de raisonnement indpendantes du contenu des penses sur lesquelles on raisonne.
I. — L’ORGANON : LES TOPIQUES Il n’a d’abord mdit sur les rgles du raisonnement qu’en songeant aux rgles d’une saine discussion. C’est dans le milieu de dialecticiens ardents qu’est ne la logique d’Aristote. Or le dialecticien n’a ni les procds du professeur qui expose, ni encore moins ceux du savant qui cre la science ; la dialectique est un dialogue o. un interlocuteur, le demandant, soumet un autre, au rpondant, un problme ou une thse ; chaque question, il doit 0tre rpondu par oui ou par non ; le but de l’interrogatoire est en gnral de rfuter le rpondant en l’amenant se contredire. Platon avait fait de cette dialectique le tout de la philosophie. Aristote a du abandonner de bonne heure pareil espoir ; il abaisse la dialectique ou art de la discussion au rang d’un exercice, qui n’apporte pas une certitude, parce qu’elle a gard non pas aux choses m0mes, mais aux opinions des hommes sur les choses. Ce qui dfinit la dialectique comme telle, c’est moins en effet la structure logique du raisonnement que les rapports humains qu’elle implique ; dans une saine discussion, on doit veiller ne prendre comme points de dpart que des propositions gnralement acceptes, soit de tous les hommes, soit des hommes comptents, s’il s’agit d’une thse technique ; de plus, les questions poses ne doivent 0tre ni trop faciles, puisque la rponse est inutile, ni trop difficiles, puisque l’on doit y rpondre sur-le-champ. De pareils procds ne peuvent amener qu’ analyser et comparer des jugements pour en montrer l’accord ou le dsaccord. Mais cet exercice est indispensable, et c’est en lui que nous allons voir na6tre les cadres d’abord de la logique, puis de toute la philosophie d’Aristote. Son premier souci concerne le vocabulaire : la confusion dans la discussion vient de ce que l’on dsigne des choses diffrentes par un m0me nom (homonymes) ou une m0me chose par des noms diffrents (synonymes) ; le prliminaire indispensable est d’numrer les divers sens donns aux mots employs dans la discussion ; presque tout son trait des Catgories, et le livre ∆ de la Mtaphysique sont consacrs ces recherches de vocabulaire ; il s’agit moins de distinguer les choses m0mes que les divers emplois d’un m0me mot. M0me remarque sur la thorie de la proposition qui est la base de la logique aristotlicienne. En affirmant que toute proposition se compose d’un sujet et d’un attribut, Aristote a soutenu une thse d’une immense porte non seulement logique, mais mtaphysique. Or, cette thse, il l’emprunte bien l’analyse des
problmes dialectiques. En effet, tout problme dialectique consiste demander si un attribut appartient ou non un sujet ; c’est en contestant qu’il fut possible d’affirmer un attribut d’un sujet que les antilogiques rendaient la dialectique impossible ; ce sont, inversement, les besoins de la dialectique qui ont amen Aristote sa thorie et c’est pourquoi il nonce habituellement les propositions non sous la forme devenue classique : A est B, mais sous celle-ci : B appartient A. Une proposition est une protasis, c’est--dire une affirmation qu’on prsente l’approbation d’un interlocuteur. Il en est de m0me du classement des propositions ; la division classique en propositions universelles (affirmatives ou ngatives) et particulires (affirmatives ou ngatives) se prsente d’abord comme division des problmes ; tout problme consiste en effet se demander si un attribut appartient (ou n’appartient pas) au tout (o. une partie) d’un sujet, ce qui donne la formule des quatre propositions. De plus, il importe, pour saisir la porte d’un problme dialectique, de conna6tre le genre de l’attribut que l’on demande. L’attribut dit-il ce qu’est le sujet, ou nonce-til seulement une proprit du sujet ? t un propre, etc., mais non pas du tout de dcouvrir de pareilles attributions. Tel est le caractre des clbres rgles de la dfinition donnes dans les Topiques ; la dialectique est incapable de rpondre la question qu’est-ce que ? Car les seules questions admises sont celles auxquelles on peut rpondre par oui ou non : incapable d’tablir une dfinition, elle peut passer l’preuve une dfinition propose, en cherchant par exemple si la dfinition convient exclusivement au dfini, si on n’y a pas subrepticement introduit le propre cot du genre prochain et de la diffrence spcifique, si l’on
n’a pas utilis des termes homonymes ou mtaphoriques comme faisaient ceux qui ne dfinissent que par comparaison. C’est la pratique de ces discussions qui conduit Aristote poser trois problmes qui vont dominer sa logique: celui de la conversion des propositions, celui des catgories, celui des opposs. Le premier est amen par l’usage spontan qu’on fait dans la discussion des propositions rciproques de celles que l’on a fait admettre par le rpondant ; si, par exemple, on a admis que tout plaisir est un bien, on sera incit considrer comme accord que tout bien est un plaisir. Or une pareille rciprocit n’est possible que si l’attribut appartient exclusivement au sujet, c’est--dire est un de ses propres ou bien la formule de sa dfinition ; mais, dans le cas gnral, comme l’attribut peut appartenir des termes qui ne sont pas dans le sujet, l’universelle affirmative se convertit en particulire. En revanche l’universelle ngative et la particulire ngative ne changent pas en se convertissant. Le second problme, celui des catgories, est aussi pos pour les besoins de la discussion. Les dix catgories sont les divers sens que peuvent prendre les termes (sujets ou attributs) : ils peuvent indiquer soit une substance (homme, cheval), soit quand, soit o. se trouve un 0tre (adverbes et complments de lieu et de temps), soit la qualit d’une chose (adjectifs qualificatifs), soit quoi elle est relative (double, moiti), soit sa situation (il est assis, ou couch), soit sa possession (il a des souliers ou des armes), soit son action (il coupe ou brule), soit sa passion (il est coup ou brul). Bien que ce classement s’aide de l’analyse du langage, il ne s’y rduit pas entirement, puisque, par exemple la forme linguistique substantif blancheur peut dsigner une qualit et non une substance. Ces distinctions sont plut>t nes de la dialectique. Il ne suffit pas, pour que la discussion soit claire, de savoir si un attribut est genre, diffrence, espce, propre ou accident ; il faut encore savoir dans laquelle des dix catgories il rentre ; car si un terme est un genre, et si ce genre est par exemple une qualit (couleur), sa diffrence et ses espces devront 0tre aussi des qualits. Prcaution d’autant plus ncessaire qu’un m0me mot peut avoir plusieurs sens, dont chacun appartient une catgorie diffrente ; le terme bon par exemple, peut entrer dans la catgorie du produire (le remde qui produit la sant), ou de la qualit (vertueux), ou du temps (la bonne occasion), ou de la quantit (la bonne mesure). C’est dans certains cas, gr?ce aux catgories, que le dialecticien pourra conserver la distinction du propre et de l’accident ; si je suis seul assis dans une socit, bien que 0tre assis soit, en lui-m0me, un accident, il devient un propre relativement aux assistants et tant que dure leur runion . Le problme des oppositions est par excellence celui de la dialectique platonicienne. Pour qu’une discussion soit m0me possible (puisque tout problme consiste demander un oui ou un non), il faut au moins que le non ait un sens par rapport au oui, l’erreur par rapport la vrit, l’autre par rapport au m0me : c’est la question de Platon dans le Sophiste. Aristote ayant en vue surtout la pratique de la discussion, cherche dterminer quelles sont les thses qui se commandent et celles qui s’excluent l’une l’autre. Quand une proposition affirme
de tout le sujet ce que l’autre nie de tout le sujet (Tout homme est juste, aucun homme n’est juste), elles sont dites contraires et ne peuvent 0tre vraies en m0me temps : sont contradictoires deux propositions dont l’une affirme ce que l’autre nie (Tout homme est blanc ; il n’est pas vrai que tout homme est blanc ou : quelque homme n’est pas blanc) ; de deux contradictoires, il est ncessaire que l’une soit vraie et l’autre fausse. Il fallait aussi dterminer quels sont les couples d’attributs dont l’un commande ou exclut l’autre ; il y a quatre oppositions de termes ; les relatifs (double et moiti), les contraires (bien et mal), la possession et la privation (clairvoyant et aveugle), la contradiction (malade et non malade). De ces oppositions, le sens de la premire et de la quatrime est facile saisir ; car deux relatifs s’impliquent l’un l’autre, et deux contradictoires s’excluent, l’un des deux devant ncessairement appartenir au sujet. En revanche l’emploi des deux autres groupes d’opposs demande mille prcautions ; d’abord il faut dterminer dans quel genre on prend les contraires. (blanc et noir, dans le genre couleur; pair et impair dans le nombre) et rapporter la discussion exclusivement ce genre ; puis, il faut distinguer deux cas, celui o. les contraires n’ayant pas de milieu, la position de l’un entra6ne l’exclusion de l’autre (pair, impair), et le cas inverse (blanc et noir ; le non blanc n’tant pas forcment le noir) ; dans ce dernier cas, la dtermination des contraires sera difficile ; si le contraire du blanc est le noir et non pas une autre couleur, c’est que dans le genre couleur, le noir est ce qu’il y a de plus loign du blanc : les termes les plus loigns possible, telle est la dfinition trs peu prcise des contraires laquelle aboutit Aristote. Pour la possession et la privation, il est entendu qu’ils n’ont de sens que si on les rapporte un sujet qui possde par nature ce dont il peut 0tre priv; c’est l’homme qui est aveugle et non la pierre ; sinon serait vrai le sophisme qui affirme que l’homme a des cornes parce que l’on ne peut dire quand il les a perdues.
II. — L’ORGANON (suite) : LES ANALYTIQUES De ces cadres logiques, si visiblement faits pour la discussion, Aristote a tir toute sa thorie du syllogisme. Il est venu s’apercevoir que la ncessit avec laquelle on tirait les consquences des thses poses d’abord tait tout fait indpendante du fait que l’on discute ; le professeur qui expose, le dialecticien qui discute, l’orateur qui persuade emploient, quelle que soit la diffrence de leurs points de dpart, un raisonnement aussi rigoureux : c’est le syllogisme, c’est-dire le procd qui fait voir la pense l’union d’un attribut un sujet, quand cette union n’est pas connue immdiatement. Il est donc loisible d’tudier en lui-m0me ce raisonnement « dans lequel, certaines choses tant poses, une autre en rsulte ncessairement par le seul fait que celles-l sont poses ». Cette tude est l’objet des Premiers Analytiques, et elle comprend trois parties : la gense des syllogismes (chap. 1 26), les moyens d’inventer les syllogismes (27-30), la rduction de tous les raisonnements valables au syllogisme. C’est la division platonicienne qui a pu donner Aristote l’ide du syllogisme ; car la division est bien une manire de syllogisme ; elle « runit » en effet un attribut
(soit mortel) un sujet (soit homme), une fois admis que ce sujet fait partie d’un genre (soit animal), et que ce genre se divise en deux espces, mortel et immortel, dans la premire desquelles rentre l’homme : il y a donc bien l trois termes, logiquement hirarchiss, et, gr?ce cette hirarchie logique, runion de deux d’entre eux par le troisime. Mais c’est un « syllogisme faible », incapable de conclure avec ncessit, puisqu’il ne donne aucun moyen de dcouvrir dans laquelle des deux espces, mortel ou immortel, il faut placer l’homme, et puisque, d’autre part, il fait du moyen animal un genre plus tendu que l’attribut mortel. Mais gardons l’ide de cette hirarchie logique, et supposons qu’il y ait « trois termes qui soient les uns aux autres dans un rapport tel que le dernier (mineur) soit dans tout le moyen et que le moyen soit dans tout le premier (majeur) ». Il en rsultera un « syllogisme des extr0mes ». Si A est affirm de tout B (majeure), et B de tout (ou de quelque) C (mineure), A est ncessairement affirm de tout (ou de quelque) C. De m0me si A est ni de tout B, et B affirm de tout (ou de quelque) C, A est ni de tout (ou de quelque) C. Tel est le syllogisme parfait (premire figure) qui tire immdiatement ses conclusions de l’inspection de la hirarchie logique entre A, B et C. Entre les trois termes, une autre hirarchie logique que celle qui est indique rendrait-elle possible le syllogisme des extr0mes ? Oui, certes ; et il n’est pas ncessaire que le moyen soit compris dans le majeur et comprenne le mineur. Si, par exemple, le moyen est affirm de tout le majeur (majeure) et ni de tout le mineur (mineure), il s’ensuit que le majeur est ni de tout le mineur (deuxime figure). Syllogisme, mais syllogisme imparfait, parce qu’il ne repose pas sur l’inspection immdiate de la hirarchie des termes. Il faudra donc le dmontrer, c’est--dire le rduire un syllogisme de la premire figure. Cette dmonstration s’opre en convertissant la mineure ; tant une ngative universelle (le moyen est ni de tout le mineur), elle se convertit en une ngative universelle (le mineur est ni de tout le moyen), et le syllogisme se trouv ainsi appartenir la premire figure (deuxime mode). Cette dmonstration, qui peut servir d’exemple celle des trois autres modes, est videmment commande par le dsir de retrouver au fond de tout syllogisme un m0me rapport conceptuel qui place le moyen entre les deux extr0mes. Il y a encore syllogisme dans le cas o. le majeur et le mineur appartiennent l’un et l’autre tout le moyen ; car on est en droit de conclure que le mineur appartient quelquefois au majeur (troisime figure). Dans ce cas, la hirarchie est inverse de celle de la figure prcdente, puisque le moyen est plus gnral et que le majeur et que le mineur. Il sera ais de transformer ce syllogisme imparfait en un syllogisme parfait, en convertissant la majeure qui, tant une affirmative universelle, se convertit en particulire affirmative, et devient : le moyen appartient une partie du majeur. On rtablit ainsi la hirarchie des concepts qui a donn naissance au syllogisme. Dans la division platonicienne, comme l’attribut exprimait la quiddit du sujet, les propositions taient toujours ncessaires. Ds que l’on s’affranchit de cette
condition, il n’est aucune raison de croire qu’il n’y a syllogisme qu’avec des prmisses ncessaires. Les propositions peuvent 0tre seulement contingentes et possibles, ou bien noncer une vrit de fait, mais qui n’est point ncessaire. Telles sont les trois modalits que peuvent prsenter les propositions. D’o. un nouveau problme : celui de dterminer la modalit de la conclusion dans chacune des trois figures, lorsque la modalit des prmisses est connue. Sauf dans le cas du syllogisme prmisses ncessaires de la premire figure, o. l’on voit immdiatement que la conclusion est ncessaire, Aristote dmontre la modalit de la conclusion dans tous les cas possibles, en se servant soit de la conversion soit de la rduction l’absurde. Ce mcanisme compliqu du syllogisme est bien issu de la dialectique : les conclusions sont en effet les problmes rsoudre. Elles sont poses comme questions avant le syllogisme qui doit permettre une rponse. Le syllogisme na6t souvent de longues recherches antrieures : une fois pose la question si tel attribut appartient ou non un sujet, il faut trouver le moyen qui la rsoudra ; et c’est pourquoi il faut faire deux listes, l’une de tous les sujets possibles du majeur, et l’autre de tous les attributs possibles du mineur (sans remonter, toutefois, dans les attributs indiquant la quiddit, au del du genre prochain) ; c’est dans la partie commune de ces deux listes que l’on trouvera ncessairement le moyen. Cette recherche t?tonnante du moyen fait un contraste complet avec le mcanisme rigide du syllogisme une fois trouv. Ce contraste appara6t jusqu’ l’vidence, lorsque Aristote montre comment on peut dduire le vrai du faux ; la vrit de la conclusion n’est en aucune manire une garantie de celle des prmisses. Il y montre encore un cas o. la dduction est illusoire, malgr la parfaite correction des syllogismes ; c’est celui de la preuve circulaire o. l’on se sert comme prmisse de la conclusion d’un syllogisme qui avait lui-m0me comme prmisse la conclusion que l’on veut actuellement prouver. La question est donc maintenant de savoir comment se justifient les prmisses ; l’art syllogistique permet bien d’encha6ner ncessairement la conclusion aux prmisses ; il ne donne aucun moyen de poser des prmisses, dans le cas o. ces prmisses ne sont pas elles-m0mes des conclusions de syllogismes prcdents. C’est ici que trouve place la distinction entre les trois arts qui manient tous trois le syllogisme : l’apodictique ou art de la dmonstration, la dialectique et la rhtorique. C’est l’apodictique que sont consacrs les Seconds Analytiques. Le syllogisme qui donne la science ou la dmonstration n’est pas seulement celui dont la conclusion dcoule ncessairement des prmisses (ce qui est un caractre commun tous les syllogismes), mais celui dont la conclusion est ncessaire. Or la conclusion ne peut 0tre ncessaire que si les prmisses sont elles-m0mes ncessaires ; c’est une rgle des syllogismes modaux que, si le moyen appartient ncessairement au majeur, et le mineur ncessairement au moyen, le mineur appartient ncessairement au majeur. Le syllogisme scientifique ou dmonstration est donc caractris par la nature de ses prmisses. Elles doivent 0tre vraies ; elles doivent 0tre premires et immdiates et par consquent
indmontrables ; car s’il fallait les dmontrer elles-m0mes et ainsi l’infini, la science serait tout jamais impossible ; elles doivent contenir la cause de la conclusion ; enfin elles doivent 0tre logiquement antrieures la conclusion et plus faciles conna6tre qu’elle (I, 1, 2 et 6). Que sont ces indmontrables ? Il y a d’abord les axiomes communs tels que : « Il est impossible qu’un attribut appartienne et n’appartienne pas un m0me sujet en m0me temps et sous le m0me rapport ». Mais de pareils axiomes sont les conditions universelles ou principes communs de toute science, et ne contiennent la cause de rien en particulier. Les propositions indmontrables qui contiennent la cause, ce sont celles qui enseignent ce qu’est l’0tre dont on veut dmontrer un attribut, c’est--dire les dfinitions, qui sont les « principes propres » de la dmonstration. Le moyen doit 0tre emprunt la quiddit de la chose ; il y a une sorte de parit entre le moyen, l’essence ou quiddit, la raison et la cause ; ainsi les astronomes ont dcouvert que l’essence de l’clipse de lune tait l’interposition de la terre entre elle et le soleil ; cette interposition est le moyen terme par o. l’on dmontrera que la lune s’clipse ; si tout corps spar ainsi de sa source lumineuse s’clipse, et si la lune en est ainsi spar, il s’ensuit qu’elle s’clipse. C’est toujours parce que le moyen fait partie de l’essence du majeur, et parce qu’il est affirm du mineur, que le majeur peut, lui aussi, s’affirmer du mineur. C’est parce qu’on ne peut attaquer un adversaire sans qu’il vous attaque son tour que les Athniens qui ont attaqu les Mdes les premiers ont t attaqus leur tour. Le moyen fait donc toujours ressortir l’essence ou un aspect de l’essence du grand terme ; la mineure peut 0tre une simple proposition de fait qui affirme cette essence du petit terme ; la conclusion sera ncessaire. Il est certain que, dans la dmonstration, l’effet est li analytiquement la cause, puisque l’effet (clipse de lune) est la m0me chose que la cause (interposition d’un corps opaque). Pourtant l’expression liaison analytique est insuffisante pour caractriser la dmonstration ; car la m0me liaison a lieu dans tout syllogisme, dmonstratif ou non. Ds que l’on pense en effet la liaison propre la d...