Chapitre 7 - L\'amour naissant, entre sentiment et attrait charnel PDF

Title Chapitre 7 - L\'amour naissant, entre sentiment et attrait charnel
Author Romane Delaleu
Course Éthique affective
Institution Université Catholique de Lyon
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Cours d'éthique affective - Licence de psychologie...


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Éthique affective Chapitre 7: L’amour naissant, entre sentiment et attrait charnel

CHAPITRE 7 : L’AMOUR NAISSANT, ENTRE SENTIMENT ET ATTRAIT CHARNEL

I – LE SENTIMENT AMOUREUX : VERITE OU ILLUSION ? La rencontre d’une personne peut tout faire basculer. Le sentiment lui-même semble ambivalent, il semble mobiliser une vérité, on se sent exister comme jamais, ou alors illusion, tromperie…

A – MIRAGES DE L’AMOUR ? FANTASMES, IMAGINAIRE, IDEALISATION, PROJECTION Toutes les relations ne commencent pas par un coup de foudre. Le sujet qui tombe amoureux tombe de haut et est destituée de sa force habituelle, son contrôle. Dans les premiers instants, on est tout sauf lucide. La déception sera peut-être d’autant plus cruelle que le sentiment était aveuglant. Cette démaitrise n’est pas forcément désagréable. Platon fait de l’état amoureux un délire, une maladie où l’autre prend toute la place. Freud en fait une forme d’hystérie, il se valorise par l’état amoureux. Une femme est plus sentimentale, l’homme est plutôt attiré par un aspect physique. On est dépassé par ce qui se passe. Dans le choc amoureux, l’autre désiré n’est rien d’autre qu’un idéal qui renvoie à nos propres désirs (idéal narcissiste).

Stendhal : développe le thème de la cristallisation. Cristallisation : opération par laquelle la passion magnifie, reconstruit et idéalise son objet.       

Sidéré par l’autre Recherche de la présence de l’autre Espérance d’une possible relation amoureuse Plus de maîtrise Première cristallisation Phase de doutes Deuxième cristallisation

Toute l’inconsciente attente d’amour vient se cristalliser sur l’être aimé. Ce mécanisme est d’autant plus puissant que la relation est peu consistante. La distance est aussi souffrance. Dans le sentiment amoureux naissant, il peut y avoir une forme de complaisance dans cette souffrance. Cela éveille des désirs, des attentes, des blessures de la séparation. Pour aimer vraiment, il faut quitter l’idéal imaginaire et s’intéresser à l’autre. Désir d’éternité dans l’amour : ce désir correspond-il à quelque chose de vrai ? Au fond cela révèle une peur de perdre l’être aimé, donc un manque de confiance.

B – PSYCHANALYSE DU SENTIMENT AMOUREUX : UN DETERMINISME INCONSCIENT ? Pour Freud, la première relation structurante est celle du sein maternel. L’état amoureux réactive ces premiers instants de la vie relationnelle. Il insiste sur le fait que le sentiment amoureux ne peut se construire que grâce à l’écart entre le désir et sa réalisation. Le sentiment amoureux résulte de la sublimation d’une pulsion archaïque. La pulsion est régie par un sentiment de désir. « Si j’aime un autre être, il doit le mériter à un titre quelconque. » Freud La question que pose l’analyse psychanalytique est si l’amour éprouvé porte sur la personne ou si celui-ci n’est qu’un support de raisonnement narcissique. Dans le sentiment amoureux, l’autre prend la place de l’idéal du moi investi narcissiquement. Nous avons en nous un modèle de l’homme/la femme idéal(e). Ce qui déclenche le sentiment amoureux est le côté de l’idéal . C’est une rencontre inespérée entre l’imaginaire et la réalité. « Aimer c’est renaître. » Christian David

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C – SIGNIFICATION DU SENTIMENT AMOUREUX : UNE RECONNAISSANCE RECIPROQUE Question de la reconnaissance : il faut aimer pour reconnaître la dimension unique d’une personne. Tout à coup, une personne peut devenir unique à nos yeux, elle nous semble différente. Un regard ordinaire sur les personnes qui nous entoure est superficiel, intéressé, fonctionnel, utilitaire. Certaines rencontres offrent des moments particuliers où les yeux s’ouvrent. La rencontre amoureuse fait partie de ces moments exceptionnels où l’autre est unique. On compare parfois l’état amoureux à l’extase. Dans le sentiment amoureux, on est plus dans la conquête, on laisse paraître qui nous sommes. Notre société valorise plutôt l’autonomie, l’indépendance. Une forte dépendance amoureuse serait renoncer à être adulte . L’attachement renvoie aux premiers émois de l’époque infantile. Cela crée un besoin viscéral de l’autre, une difficulté de s’éloigner de l’autre. L’attachement premier est quasi pathologique. Le sentiment amoureux crée un lien essentiel, l’autre est mystifié. Ocytocine : hormone de la dépendance amoureuse, de l’attachement amoureux.

Le lien fusionnel avec la mère est réactivé dans le lien amoureux. L’état amoureux réactive ce premier lien si sécurisant où nous sommes totalement comblés. Paradoxe du lien amoureux : d’un côté, le sujet amoureux vit une dépendance aliénante et une nouvelle liberté, c’est une dépendance transformatrice. Double mouvement dans ce début de vie amoureuse : tension entre la peur de perdre l’autre et la peur de se perdre en l’autre, ce qui montre le lien fusionnel. Exemple : la peur de se perdre en l’autre avec Don Juan.

 Nous : dépendance fusionnelle  Moi + Toi : indépendance  Moi & Toi : espace commun (nous) qu’il s’agit de construire. L’amour n’est pas qu’affaire de sentiments mais aussi de fantasmes. Il est appelé à devenir concret avec l’implication du corps, une dimension d’attrait charnel. L’amour c’est aussi quelque chose que l’on fait.

II – TON CORPS FAIT POUR L’AMOUR ? ETHIQUE DES LIENS CHARNELS Les premiers gestes sont souvent incertains et menacés d’insignifiance. Et lorsqu’ils ne sont pas chargés de sens, ils peuvent devenir blessants, voire violents. La sexualité humaine n’est pas immédiatement aimante, qui n’exprime pas automatiquement un amour profond et sincère. Parfois, la femme peut avoir la sensation d’être instrumentalisée, mais elle doit rester elle-même. Il ne s’agit pas de maîtriser le corps, mais de le considérer comme ce qu’il est, l’expression du mystère de la personne.

A – HESITATIONS DE LA MORALE SEXUELLE COMMUNE Hésitations entre légèreté et gravité : légère futilité de l’amour et gravité de la situation. Aujourd’hui, le versant de la légèreté circule largement. L’amour n’engage rien de grave, les relations sexuelles ne sont qu’une expérience, une aventure. Par de là ces dimensions, le plaisir joue un rôle dominant. Orgasme : sommet, évanouissement.

6 fonctions des relations sexuelles juvéniles :    

Dimension narcissique : prouver sa virilité, son pouvoir de séduire Dimension transgressive : franchir un interdit Dimension exploratoire : aller à l’inconnu Dimension rituelle : comme un rite de passage 2

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Dimension agrégative : pour s’intégrer à un groupe Dimension tactique : répondre aux désirs de l’autre pour le garder

Problème de ces approches : risque de l’insignifiance, dépouiller la sexualité de son mystère profond. Le versant de gravité n’a pas disparu pour autant. Sur le mode d’une intuition profonde, les gestes charnels engagent toute notre personne, ce ne sont pas des gestes anodins. Ce sont des actes qui renvoient à notre origine. Mémoire du corps : le corps engrange, accumule et n’oublie rien, c’est une mémoire profonde. Différents aspects de la gravité : viols, impression d’avoir été utilisée simplement à des fins sexuelles, SIDA. Les mœurs communes ne témoignent pas d’un désordre complet. Les relations amoureuses ne sont pas purement hédonistes. L’âge moyen des premières relations sexuelles a peu évolué depuis 50 ans.

4 niveaux de signification de la sexualité : o o o o

Sexualité opératoire : fonctionnelle, mécanique Sexualité érotique : désir Amour : exprimer charnellement un sentiment amoureux Alliance : exprime un oui inconditionnel à une personne, un engagement

La sexualité s’est longtemps appuyée sur 3 piliers :

Depuis 50 ans, 3 nouveaux mots d’ordre de la sexualité :

Institution : relations sexuelles permises et légitimes dans le mariage

Liberté : la sexualité est une affaire individuelle

Procréation : fécondité

Contraception : déconnecte la sexualité de la procréation

Sacré : ne pas profaner, la sexualité relève du sacré

Sécularisation : le sexe est banalisé

La seule norme qui semble tenir c’est la norme amoureuse. Derrière le mot amour se cache des contradictions.

Nouvelles normes autour de la sexualité :   

Liberté Egalité Exclusivité du lien

Points d’incertitudes :   

Définition d’un seuil : à partir de quand peut-on avoir des relations sexuelles ? Sens de l’engagement : à quel point et jusque où s’engager ? Importance de la différence sexuelle dans les actes intimes

B – PHENOMENOLOGIE DES GESTES AMOUREUX : LA CHAIR ENVISAGEE, LE CORPS-LANGAGE Un des principes de la phénoménologie : le corps n’est pas extérieur à la personne, c’est l’expression de la personne, de sa vie intérieure. Dynamisme de la pulsion sexuelle : ne pas la refouler, l’amour s’exprime aussi charnellement donc la pulsion peut être investie dans un acte. Il faut l’intégrer dans une aspiration qui vise toute la personne, l’amour. Les gestes de l’amour mettent en jeu le corps, le regard, la caresse. Ces actes expriment les plus hautes significations personnelles : le don et l’accueil de l’autre.

Trois dimensions unies dans la relation sexuelle : 3

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Relationnelle Plaisir Procréation

REGARD La sensualité commence par un regard. Toute relation commence par un trouble du regard sur l’autre, le regard peut être ébloui par l’autre en son corps. CARESSE Une caresse peut être pudique et hésitante. L’autre est à la fois sous ma main mais il m’échappe aussi. Son mystère ne se réduit pas à ce que j’éprouve. Elle permet de s’incarner. La caresse est ambiguë et renvoie à la petite enfance. EMBRASSER C’est un geste d’amour profond qui suppose d’accueillir l’autre, faire une place à l’autre dans son espace intime. Etreindre c’est l’expression d’un accueil inconditionnel. C’est aussi une manière de retenir, d’enfermer l’autre. BAISER Un baiser a toute sorte de signification dans les cultures. C’est un acte de vénération, de respect et d’adoration. C’est avant tout un acte religieux. Dans le baiser, la proximité est plus grande que la caresse, c’est une victoire contre la séparation. Le baiser n’est pas sans effet, il conduit rapidement à l’intimité génitale. Il est considéré comme un prélude à l’acte sexuel. PENETRER/ETRE PENETRE L’union charnelle qui révèle le plus explicitement la rencontre du masculin et du féminin. Il s’agit d’accueillir l’autre intimement. L’acte de pénétration peut aussi avoir lieu en dehors d’un consentement (viol). Il n’exprime pas forcément le don de soi. L’homme adopte une attitude fonctionnelle (son orgasme va de soi ). Les gestes de l’amour sont vécus au sein d’un contexte relationnel. Plus l’union charnelle est intégrée à un tissu relationnel quotidien, précis, plus le sens de l’union charnelle sera explicite. Plus l’union est intégrée à une relation réelle, plus son sens est clair et confirmé. La précipitation traduit une angoisse, le risque serait de tomber dans l’insignifiance.

LE SENS DU PLAISIR Ces gestes peuvent procurer une jouissance profonde. Le plaisir n’est pas qu’une simple disposition de la nature pour faciliter les choses. Il est porteur de sens, de l’amour comme acte bon, mais il n’en est jamais le but. Il exprime une gratuité, une abondance de la vie. Dès qu’on le recherche pour lui-même, on ne fait plus attention à l’autre et il ne devient qu’un objet pour éprouver une jouissance solitaire.

Homme et femme n’ont pas la même manière de vivre le plaisir sexuel :  Chez l’homme, c’est assez rapide, mécanique et fonctionnel, il vit la jouissance comme une décharge intense localisée.  Chez la femme, c’est une jouissance plus longue à venir et plus intense. C’est une expérience de plénitude inséparable d’un climat sensuel. Le plaisir est important pour construire la vie du couple. Il vient pimenter, colorer la relation. Trop peu de couples attendent une qualité relationnelle pour s’unir sexuellement. 80% de femmes disent ne pas éprouver de plaisir dans les relations sexuelles. La durée moyenne des relations sexuelles est de 6 minutes. L’orgasme masculin est atteint entre 2 et 7 minutes, et l’orgasme féminin entre 20 et 40 minutes.

L’Eglise a longtemps été défenseuse de l’orgasme féminin puisqu’une femme était vulnérable et si la femme jouissait intensément, il y avait plus de chances de créer une procréation. L’harmonie sexuelle n’est pas le fruit d’une technique mais d’une qualité relationnelle. Le plaisir mécaniquement provoqué n’est pas jouissif. L’enjeu est de placer le couple dans une communion profonde. o

L’homme : d’abord dans le « voir », le mécanisme de l’érection suffit à l’homme, beaucoup sont consommateurs de films pornographiques. Pour lui, il aime l’idée qu’une femme puisse prendre du plaisir. 4

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La femme : aime être choisie, se sentir comme unique. Elle se donne entièrement. La femme est sensible aux paroles, caresses. Elle veut se sentir personnellement désirée et non interchangeable.

LE SENS PROCREATIF On finit par dissocier deux actes liés : la procréation et le plaisir. Aujourd’hui, que l’union puisse conduire à la procréation fait naître une angoisse, le côté néfaste de l’union sexuelle. Pourtant, la venue d’un enfant est d’abord vécue comme une bonne nouvelle. Le désir de fécondité peut se montrer très profond, il ne s’exprime pas explicitement à l’adolescence. Ce désir est inscrit dans l’être humain. « Faire l’amour » ; « Faire un enfant » : il faut dépasser l’idéologie ambiante du faire comme un acte opérationnel (technique et résultat). Une fabrication de l’enfant montre la toute puissance de l’homme sur l’enfant. On ne fait donc pas l’amour ni un enfant. Il faut entrer dans leur signification. Un enfant vient bouleverser des projets, il n’arrive pas toujours au bon moment.

C – ETHIQUE DE LA RESPONSABILITE : LE CORPS M’ENGAGE Poser un geste c’est aussi s’engager. La personne intégrale c’est la personne dans toutes ses dimensions, il s’agit de s’engager de toute sa personne (corps et esprit). Il s’agit d’être responsable de ce qu’il se passe en nous. L’amour n’est pas qu’affaire d’affectivité mais aussi d’engagement. La responsabilité se limiterait à éviter les conséquences néfastes (enfant, MST).

Trois vertus à cultiver pour atteindre une qualité de relation : o

Attente : concept qui semble un peu négatif, pourtant sans attente, il n’y a aucune construction, aucune maturation, aucune intégration de l’élan amoureux. Pour accéder à une véritable cohérence personnelle, il est urgent de prendre son temps pour sortir de la fascination. L’attente concerne encore plus les hommes. Il s’agit de différer la satisfaction du désir. Dans le rapport au temps, la femme est marquée par son cycle tandis que l’homme est dans l’immédiat, toujours disponible. D’où cette fonction particulière de la femme d’aider l’homme à attendre. L’attente creuse les désirs et les personnalise.

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Pudeur : c’est l’idée de retrait, c’est un concept à différencier de la pudibonderie. La pudeur est l’expression d’une crainte de l’exploitation du corps, cela montre la valeur du corps. La pudeur est une sorte de discrétion. Etre caché permet de nourrir le désir. La chair est chargée de signification personnelle. La pudeur est un moyen de se protéger contre une angoisse liée au désir sexuel.

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Chasteté (castus, porte la notion de séparation) : maitrise libérante des pulsions, acceptation de la distance et le respect de la différence. On peut vivre la chasteté en pleine union sexuelle. Pour aimer réellement, il faut consentir à des séparations. Etre chaste c’est être capable de séparation, la fusion n’est pas chaste. Il s’agit d’éviter l’emprise de l’un sur l’autre. C’est passer du fusionnel au symbolique. Il faut accepter que l’autre ne soit pas tout pour moi et que je ne sois pas tout pour l’autre.

III – L’AMOUR VIRTUEL SUR INTERNET : ENJEUX ÉTHIQUES ET DISSOCIATIONS On supporte de moins en moins les séparations, et pourtant, nous sommes constamment connectés.

A – LES SITES DE RENCONTRES SUR INTERNET : LA PAROLE, L’IMAGINAIRE MAIS SANS CORPS ? Les sites de rencontres ont des objectifs variés. Certains sites poussent même à la transgression conjugale. Derrière le pseudo, l’anonymat est préservé. Certains sites ont des valeurs éthiques claires. Avec le développement des sites de rencontre, le mythe de l’âme sœur n’a pas disparu. Cela mobilise plus que jamais le contemporain. En toile de fond, un besoin de contact humain. L’évolution du lien conjugal permet le développement de ce phénomène. Nous sommes passés de l’objectif du mariage à l’objectif du vécu subjectif. L’usage de ces nouvelles techniques de communication facilite la rencontre amoureuse. Avant ces techniques, dès les années 50, toutes sortes de moyen permettaient les rencontres : agences matrimoniales, annonces dans le journal. Pourtant, des milliers de couples se sont rencontrés via internet. La médiation de l’écran qui donne une certaine sécurité, nous sommes protégés derrière notre écran. Être connecté ne suffit pas pour construire une relation. L’écran est libérateur pour l’individu qui se permettra ce qu’il ne peut se permettre dans la vie réelle. 5

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Ces sites permettent de cultiver un nombre important de relations. Les sites de rencontres montrent toute une stratégie marketing avec des moyens de recherche performants. Internet induit une manière d’entrer en relation de manière réaliste et pragmatique. La logique sentimentale est pensée sur un mode narcissique en entrant les critères que l’on préfère. Finalement, aimer des qualités, c’est s’attacher à des caractéristiques, mais le jour où ces qualités montrent des signes de faiblesse, alors l’amour disparaît. La durée c’est l’intériorisation de ce qui nous est donné de vivre. Hommes et femmes ont des attentes différentes des sites de rencontres. Ils cherchent une rencontre qui changera leur vie.  Les femmes dissocient le désir amoureux du désir sexuel. Elles construisent l’image d’un autre dont elles rêvent. Elles recherchent beaucoup plus des aventures rapides qui éventuellement déboucheront sur un lien d’amour durable.  Les hommes peuvent dissocier également ces désirs, bien qu’ils s’attarderont d’abord sur la photo. Internet pousse à la caricature des traits et devient le premier vecteur des adultères numériques . Il fragilise pourtant beaucoup le lien conjugal. C’est un moyen de chercher des relations attirantes et fantasmiques mais qui porte atteinte à la relation en elle-même. Internet ne fait que révéler cette vraie question, il ne fait qu’offrir des moyens pour vivre l’amour de manière pratique, disponible. Certains laissent leur couple réel au profit d’un couple virtuel. Toute relation prend du temps, la mise à distance des corps peut être vécue comme libérante. Le risque est une certaine délocalisation puisque nous sommes habitués à être enraciné dans un lieu.

Quelques discernements éthiques : Le virtuel n’est pas le réel : construire un amour réel prend du temps, ce qui nourrit le lien c’est l’entrecroisement de paroles et de gestes échangés. Derrière les mots, il y a d’autres significations. Ceci dit, par le travail de mise à distance permis par ces sites, ils ont le mérite de déclarer directement ses intentions.

B – LA PORNOGRAPHIE : LA CHAIR DEVISAGEE, UN CORPS-OBJET SANS PAROLE Premier rapport qui alerte le gouvernement : rapport Blandine Kriegel sur les dangers de la pornographie à la télévision. Autre rapport de Chantal Jouanno : alerte l’hypersexualisation des petites filles. Que le cor...


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