CM 1 – La mémoire de travail (à court terme) PDF

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CM Psychologie cognitive, cours de L2 Psychologie...

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CM 1 – La mémoire de travail / à court terme

La mémoire à court terme/de travail, peut être définit comme un système de capacité limitée responsable du maintien temporaire et de la manipulation de l’information durant la réalisation de tâches cognitives variées. Autrement dit, ce type de mémoire est sollicité au quotidien dans plusieurs activités cognitives complexes. A l’origine, la mémoire de travail est un concept développé par Baddeley et Hitch en 1974, alternative au concept de « mémoire à court terme » d’Atkinson et Shiffrin en 1968.

• Modèle d’Atkinson et Shiffrin (1968) :

→ L’architecture de ce modèle présente 3 types de registres mnésiques : - Registres sensoriels - Mémoire à court terme - Mémoire à long terme Ce modèle met l’accent sur la distinction entre la mémoire à court terme et la mémoire à long terme : dans le premier cas, le système de stockage est temporaire et plus ou moins passif à capacité limitée (l’info est maintenue pendant environs 30sec). Dans le second cas, le système de stockage de l’info est permanent et illimité : l’information peut cependant être modifiée ou rendue indisponible temporairement.

• Modèle de mémoire de Cowan (1988), 3 registres mnésiques : - Sensoriel - à long terme - à court terme, appelé mémoire activée qui est un sous-ensemble actif de la mémoire à long terme.

I/ Modèle de Baddeley et Hitch (1974) Ce modèle présente la mémoire de travail comme un concept clé, un système dynamique à composantes multiples. C’est la rupture avec la mémoire à court terme qui est plutôt un système de stockage transitoire et plus ou moins passif. → Définition de Baddeley (1990) :

→ La boucle phonologique et et le registre visuo-spatial sont 2 systèmes esclaves sous la supervision du système de contrôle attentionnel appelé l’Administrateur central. 1) La boucle phonologique : Elle a pour rôle de stocker l’information verbale présentée auditivement ou visuellement. Elle est structurée par 2 sous-composants : un stock phonologique et une boucle de récapitulation articulatoire :

Le stock phonologique est un composant passif de stockage de l’information verbale présentée auditivement. Il stocke l’information sous forme de codes phonologiques à raison d’une durée très brève (1,5 à 2 secondes). Néanmoins, l’information peut être

réintroduite et maintenue dans le stock grâce à la boucle de récapitulation articulatoire. Cette dernière permet effectivement le maintient actif de l’information dans le stock et l’introduction dans ce stock d’informations verbalisables présentées visuellement, et ce après recodage phonologique de ces informations. → La boucle phonologique présente 3 arguments empiriques : - L’effet de similarité phonologique : rappel sériel immédiat d’une liste de mots phonologiquement similaires ou dissimilaires (ex : « roi, choix, bois » et « maison, demeure, domicile »). - L’effet de longueur : le rappel sériel immédiat d’une liste de mots courts est meilleurs que celui d’une liste de mots longs. - L’effet de suppression articulatoire : la répétition à voix haute d’une syllabe pendant une tâche de rappel sériel immédiat altère la performance. Il supprime aussi l’effet de similarité en modalité visuelle mais pas en modalité auditive.

2) Le registre visuo-spatial : Ce système est spécialisé dans le stockage temporaire de l’info visuo-spatiale et est impliqué dans la manipulation des images mentales. Sa structure présente 2 composantes : - Visuelle (cache visuel) - Spatiale (scribe interne)

3) L’administrateur central : Il s’agit d’un système de contrôle attentionnel dont le rôle est de superviser et coordonner l’information venant des systèmes esclaves, de gérer le passage de l’information en mémoire à long terme, et de procéder à la sélection stratégique des actions les plus efficaces. Baddeley (1986) apparente ce système au système attentionnel superviseur qui compose le modèle attentionnel de l’action décrit par Norman et Shallice (1986) :

Ce modèle définit 3 niveaux de contrôle attentionnel : - Niveau 1 : répertoire de schémas d’action - Niveau 2 : Gestionnaire de conflits - Niveau 3 : Système attentionnel superviseur (SAS) Baddeley (1996) fractionne L’administrateur central en sous-composantes exécutives spécialisées et dissociables : - La coordination de 2 tâches réalisées en même temps - La flexibilité attentionnelle - L’attention focalisée - L’activation des informations en mémoire à long terme Miyake et al. (2000) isolent 3 fonctions principales de l’administrateur central : la mise à jour, la flexibilité, l’inhibition. + une 4ème composante : la coordination de 2 tâches réalisées en même temps.

Modèle actualisé de la mémoire de travail (Baddeley, 2000) :

II/ Du modèle initial de mémoire de travail au Buffer épisodique Le Buffer épisodique est un système de stockage temporaire d’informations multimodales. Il est dit « épisodique » car il stocke des épisodes dans lesquels l’information est intégrée dans l’espace et le temps, et « buffer » car il constitue une interface temporaire entre les systèmes esclaves (= la boucle phonologique et le registre visuo-spatial) et la mémoire à long terme. /!\ Ce buffer est différent de la mémoire épisodique car il peut être préservé chez des patients amnésiques avec une atteinte majeur de la mémoire à long terme /!\ Il est contrôlé par l’administrateur central qui est responsable de l’intégration des informations en épisodes cohérents à partir de multiples sources. Le modèle actualisé de Baddeley n’est pas la seule proposition théorique existante, il y a également celui de Cowan (1997). Bien qu’il ait été révisé et qu’il existe d’autres modèles théoriques, il demeure, en neuropsychologie, le modèle théorique de référence sur lequel on se base pour évaluer la mémoire de travail et entreprendre ensuite, si nécessaire, une prise en charge....