CM 3 - Les Empires jusqu en 1914 Le Moyen Orient de 1876 à 1980 cours 1 Lyon II PDF

Title CM 3 - Les Empires jusqu en 1914 Le Moyen Orient de 1876 à 1980 cours 1 Lyon II
Course Histoire contemporaine
Institution Université Lumière-Lyon-II
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CM 3 - Les Empires jusqu'en 1914 Le Moyen Orient de 1876 à 1980 cours 1 Lyon II...


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Histoire Contemporaine – CM 3 – Deux empires à l’âge des impérialismes 1

CM 3 – D EUX

EMPIRES À L’ ÂGE DES IMPÉRIALISMES

L’un comme l’autre sont confrontés à l’impérialisme européen depuis le XVIIIe s. 1914 : année du choc des nationalismes et pour l’Empire Ottoman possibilité de s’affranchir de la tutelle de certaines puissances. Face à PGm, les 2 empires optent pour des stratégies différentes : Empire Ottoman choisit empires centraux, Iran neutralité. Comment les Empires Ottoman et Perse ont géré les ingérences multiples d’une Europe conquérante et dominatrice ? Bibliographie : Dictionnaire de l’Empire Ottoman MANTRAN, L’histoire de l’Empire Ottoman, Fayard, 1989 F. GEORGEON, Abdu Hamil II, 2003 Ian RICHARD, L’Iran de 1800 à nos jours, 2009

I. Face à l’impérialisme............................................................2 1.

L’impérialisme en action : le cas de l’Empire Perse....................2

le système Qâjâr avant les années 1870....................................................................................................2 Le tournant des années 1870....................................................................................................................2 La spirale de l’endettement et la mainmise des impérialismes russo-britanniques................................................2 Mozaffar al-Din Shâh : régner sous la coupe des impérialistes................................................................................3

2.

Un empire dans la tourmente : l’Empire Ottoman......................4

La poursuite du recul, le cas de l’Égypte....................................................................................................4 La crise arménienne..................................................................................................................................4 Des violences dans le Sasun (Anatolie) à l’été 1894 à l’intervention des impérialismes.........................................5 De la manifestation du parti Hint Chak aux pogroms de l’automne 1895...............................................................5 La prise d’otages à Istanbul en août 1896 du parti Dashnak....................................................................................6

II.

Penser autrement ?............................................................6

1. Le panislamisme : une solution pour sauver un empire musulman ?.................................................................................. 6 Un retour vers l’Islam ?.............................................................................................................................6 Pourquoi le panislamisme ?.......................................................................................................................6

2.

Le mouvement réformiste........................................................7

Les fondements.........................................................................................................................................7 Les hommes..............................................................................................................................................8

III. Des empires face aux révolutions........................................8 1.

Le constitutionnalisme iranien.................................................8

La mise en place de la constitution...........................................................................................................8 Les divisions entre constitutionnalistes et religieux..................................................................................8 Du coup de force du shah à la mainmise renforcée de l’impérialisme......................................................9

2.

Les jeunes turcs......................................................................9

Les Jeunes Turcs, des origines à la révolution de 1908..............................................................................9 L’invention de l’expression et son évolution..........................................................................................................10 Les principales idées politiques développées par les Jeunes Turcs.......................................................................10 Le mouvement jeune-turc......................................................................................................................................10 Vers la révolution....................................................................................................................................................11

La révolution jeune-turque, quelques jours et dix ans............................................................................12 Les racines sociales de la révolution.......................................................................................................................12 Le bouillonnement politique, ou la révolution de 1908.........................................................................................12

Histoire Contemporaine – CM 3 – Deux empires à l’âge des impérialismes 2 Les espoirs déçus....................................................................................................................................................13 1908-1918...............................................................................................................................................................13 La contre-révolution de 1909, matrice des conflits à venir et tournant de la révolution jeune turque................14 Les réformes entreprises par le CUP à partir de 1909 et leurs limites...................................................................14

IV. Conclusion : l’arabisme et les tensions turco-arabes..........15

I. F ACE À L ’ IMPÉRIALISME Fondements et mécanismes de l’impérialisme européen sont bien connus. Ces modalités se manifestent-elles de la même manière pour la Perse ?

1.L’ IMPÉRIALISME

EN ACTION

:

LE CAS DE L ’E MPIRE

P ERSE

Le mot « Iran » est le nom que les Iraniens ont toujours donné à leur propre pays. Occidentaux, jusqu’à époque contemporaine, ont préféré le nom donné par les Grecs anciens. « Perse » utilisé jusqu’en 1935, selon usage des diplomates et voyageurs. 1935 : Rezâ Shâh va imposer aux chancelleries européennes d’abandonner le nom de Perse, car pour lui renvoie à des connotations de contes, de légendes, de cultures anciennes, alors qu’il veut montrer la modernité de son pays, tourné vers l’avenir et le progrès.

le système Qâjâr avant les années 1870 Dynastie au pouvoir en Perse est la famille Qâjâr, a permis par liens du sang, famille très élargie, de tenir l’empire. Empêche ou du moins ralentit le renouvellement des élites. Place stratégique au XIXe : rivalité d’influences en Mésopotamie avec Empire Ottoman, gêne l’avancée des Russes dans le Caucase, avec 2 vassaux importants, Géorgie et Arménie. 2 nations chrétiennes qui ont hésité entre se mettre sous la protection de la Russie, du fait proximité religieuse, ou rester et maintenir protection perse, qui paraissait moins menaçante au niveau fiscal et politique. En parallèle, l’activité des missionnaires chrétiens est facilitée par le système des capitulations. Pourtant, en Perse, ces Églises traditionnelles, arméniennes notamment, ce sont montrées moins favorables vis-à-vis des missionnaires, mal vus par les persans. Chrétiens ont reçu éducation modèle, et s’intègrent assez bien dans la société perse. Jusqu’à la PGm, arméniens ont reçu postes importants dans l’armée, la finance, l’État  ce sont des élites au sein de l’Empire Perse. Politique intérieure : tentatives de réformes au cours du XIXe. vizir Amir Kabir (1807-1852) vizir en 1848 et pendant 4 ans mène politique de réforme similaire à celle de l’Empire Ottoman : assainissement finances, écoles modernes, réforme justice, etc. va limiter les privilèges accordés aux Russes en mer Caspienne et aux Anglais dans Golfe Persique. Shah le démet en 1851, bien que convaincu de la nécessité des réformes, mais craint le poids croissant du vizir. Guerre de Crimée est un échec pour le régime persan, qui comptait récupérer territoires. 1857 : anglais récupèrent tous les privilèges diplomatiques et commerciaux. Perse recule sur l’est du territoire et en perd au nord au profit des Russes. Dès le début XIXes, recours à l’emprunt vis-à-vis notamment du RU, jusque dans 1870s que situation stabilisée.

Le tournant des années 1870

Histoire Contemporaine – CM 3 – Deux empires à l’âge des impérialismes 3

La spirale de l’endettement et la mainmise des impérialismes russo-britanniques

C’est à ce moment-là que convergent les différents éléments constitutifs de l’impérialisme européen. Spirale endettement pour financer réformes (pour faire face à impérialisme européen). Bien que de nombreuses compétences soient mobilisées pour réformer l’État, faiblesse économique et militaire de la Perse permet d’arracher privilèges exorbitants. Shah met en vente à des particuliers des domaines de l’État. Émerge alors la catégorie nouvelle des grands propriétaires terriens. Se retrouvent de manière majoritaire tout au cours du XXe s au parlement ; vont freiner toutes les réformes agraires avant la « révolution blanche » de 1960. Par ailleurs, la monnaie iranienne, n’est pas indexée sur l’or mais sur l’argent. Or le rapport or/argent a entraîné la dépréciation des 4/5 de la valeur de la monnaie iranienne entre 1800 et 1914. Pour rembourser la dette il faut encore plus de monnaie  vont emprunter plutôt que d’en fabriquer. Dans un 1er temps, vente de concessions pour des durées souvent longues, voire à perpétuité  des pans entiers de l’activité économique sont cédés à des sociétés étrangères, ce que fait entrer de l’argent frais, mais l’État se dessaisi. Finance est contrôlée progressivement par les Russes et les Britanniques, les 2 seules banques présentes dans l’Empire Perse sont Brit et Russe. C’est ainsi que dans leur propre pays, les Iraniens se retrouvent dans situation payer dans une monnaie émise par une banque étrangère et que la plupart des transactions bancaires sont effectuées et contrôlées par des banques étrangères. 1899 : tentative création Banque nationale, échec. 1928 : création système bancaire étatisé national. Problèmes sur le plan militaire. Avant les 1920s, pas de véritable armée nationale iranienne. Si empire a perdu des provinces, c’est qu’il n’était pas en mesure de mettre sur place une véritable armée. À l’exception d’une brigade de cosaques, dirigée par des officiers russes, qui a pour objectif 1er de protéger le Shah.

Mozaffar al-Din Shâh : régner sous la coupe des impérialistes Début 1890s : Iran entre dans période révolte générale contre la monarchie, dont le catalyseur est la perte de la régie des tabacs . Un britannique du nom de Talbot obtient en mars 1890 le monopole de la culture et du commerce du tabac. Tracts, manifestations, révoltes. Monopole suspendu dans la ville de Tabriz. Oulémas shiites vont sortir de leur réserve et vont prendre position contre la régie des tabacs. Boycottage qui s’étend à tout l’Iran . En 1892, le Shah est obligé de céder et de retirer le monopole. Mais tensions se poursuivent, le shah Nasser al-Din Shâh est assassiné en 1896. Mozaffar al-Din Shâh monte sur le trône à 43 ans, à la suite compromis entre Brit et Russes. Au cours XIXe, Brit et Russes ont toujours eu leur mot à dire sur les successions en Iran. D’une santé fragile, il meurt en 1907, après avoir fait face à des conditions politiques difficiles. Pression importante des réformateurs, même s’il n’est pas hostile aux réformes, répugne à la violence politique et surtout, dans ce contexte de pression caisses du trésor sont vides et il va donc emprunter à la Banque impériale britannique une certaine somme sur 40 ans. Mais au début du e XX s, il a encore besoin d’argent : les Russes lui font un prêt d’un montant 6 à 7 fois supérieur au montant britannique, pour une durée de 75 ans. Moyen de pression sans égal sur le gouvernement iranien pendant toute la période. Malgré afflux d’argent, le shah a encore besoin de trouver de nouvelles sources de revenus. Il envisage donc de rationaliser la gestion des revenus de la douane, qu’il afferme en 1898. En 1899, toute l’administration des douanes est confiée à des fonctionnaires belges. 1er en charge de la mission : Joseph Naus. Manière dont il va moderniser le système d’affermage va faire de lui des commerçants et des libéraux, avec développement

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administration. Le shah le nomme ministre d’État. Mais il n’est pas britannique, non plus russe. Remise en ordre des douanes suscite une révolte, portée notamment par le clergé shiite. Situation dramatique le devient encore plus car en 1903 le gouvernement a déjà dépensé tout l’argent des emprunts russes.  campagne anti-Naus lancée en 1905, révolte dans le pays est généralisée : année de la Révolution russe. Russes affaiblis, shah se retrouve dans position de faiblesse. Britanniques soutiennent les religieux, puis les libéraux, puis les réformateurs, afin de conforter leur influence en affaiblissant le shah. La population accepte cette politique car les réformes sont vues comme des freins à l’absolutisme, assimilé à l’impérialisme russe.

2.U N

EMPIRE DANS LA TOURMENTE

:

L ’E MPIRE

O TTOMAN

À partir de 1878, période pessimisme et repli sur soi commence : période de doute (cf CM 2). Peut-on faire confiance à l’Europe et aux nationalités chrétiennes ? cette politique d’occidentalisation est-elle une politique pertinente ? Abdu Hamil II suspend la constitution, met au pas les opposants, impose son pouvoir au sein de l’État et va modifier la politique extérieur de l’Empire Ottoman. Les britanniques étaient jusque-là un soutien de l’Empire Ottoman, se tourne vers l’Allemagne. Au moment de la chute de Bismarck et de la réorientation de la politique de Guillaume II  augmentation relations commerciales, notamment autour du chemin de fer, coopération militaire envisagée. Cf dans manuels pour renversement des alliances.

La poursuite du recul, le cas de l’Égypte Égypte : pays incontournable pour l’agrég. Un homme à l’origine de l’Égypte moderne : Muhammad Ali, fin XVIIIe et début XIXe. Albanais d’origine (ne parlera jamais correctement arabe). Fait en sorte de créer sa propre dynastie, en menant politique étrangère et militaire offensive, grand réformateur. Au milieu du XIXe, Égypte devient objet rivalité entre les puissances. Sous Ismaïl, les successeurs de Muhammad Ali obtiennent le droit de porter le titre de khédive, titre qui marque vassalité avec certaine autonomie. Ce khédive entreprend réformes internes : vie parlementaire, écoles de filles, constitutions. Politique de réformes : emprunt et endettement . Khédive vend ses actions du canal de Suez aux Anglais. Influence fr (F. de Lesseps) chute de 1876.  marque la fin de l’influence fr. Fr n’est pas en mesure de prendre position après 1870. En 1876, caisse de la dette contrôlée par 6 commissaires européens. 1878 : nouveau gouvernement constitué, des français et des britanniques sont membres du gouvernement. À ce moment-là, le khédive soutenu par l’armée tente de s’opposer à cette mise sous tutelle. 1879 : Ismaël est destitué par les Anglais au profit de son fils, Taufiq (1879-1892). Tensions nationalistes ne diminuent pas. Fr ne peut pas intervenir du fait de ses prétentions sur la Tunisie. Mise sous tutelle du pays entraîne prise de conscience, réaction nationaliste a lieu. Un groupe se constitue, sociétés secrètes vont se constituer, émergence du Parti National en 1879. En 1882, Urabi est nommé ministre de la guerre. Ce personnage est un nationaliste très populaire, qui après démission par le khédive, tente résistance militaire, battu par les britanniques. Contraint à l’exil. Le R-U occupe militairement le pays, dont il devient le maître. Organise de manière tacite un protectorat. Le consul anglais gouverne et dirige réellement le pays. Conseillers britanniques dans 3 secteurs clefs : finance, justice, intérieur . Gère aussi la guerre, la diplomatie. Khédive n’est plus qu’une façade pour maintenir illusion État indépendant. 1882 : marque échec résistance militaire. Si mouvement décapité, résistance continue, présence britannique n’est pas acceptée. Opposition intellectuelle. Avant 1882, incarnée par el-

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Afghani, influence Muhammad ‘Abdul et Saad Zaghloul. À la veille de 1914, formes résistances s’organisent et prise de position politique qui concerne essentiellement les élites. En 1914, le protectorat est déclaré unilatéralement sur l’Égypte, dans les conditions de la guerre à venir, les Britanniques ont voulu marquer le système.

La crise arménienne Système politique que le sultan Abdulhamid élabore est le produit d’une double réaction, contre l’autorité du sultan et contre le libéralisme et son pendant, le constitutionnalisme . Pour lui cette orientation a conduit le pays au bord du gouffre, les populations ne sont pas assez mûres et ont besoin d’un guide. Envisage des réformes menées de manière autoritaire. Système mis en place est clairement État policier, où tout le monde est surveillé, les publications sont censurées, des mots sont mêmes interdits. Suite au massacre des chrétiens dans le Caucase, crise majeure. 1894-1896 : crise arménienne. 3 phases.

Des violences dans le Sasun (Anatolie) à l’été 1894 à l’intervention des impérialismes Ces violences placent Abdul Hamid face aux réformes exigées par les grandes puissances. Car Arméniens sont chrétiens. Cultivateurs arméniens s’opposent aux nomades kurdes. Jusqu’alors paiement tribut aux kurdes pour bénéficier de leur sécurité. Refus au printemps 1894. Arméniens attaquent kurdes, qui ripostent. Pourquoi évènement « banal » devient dramatique. Dans 1890s, révolutionnaires arméniens s’installent dans le Sasun, et encouragent les cultivateurs à s’opposer aux Kurdes. Incident est alors vu par les administrateurs comme une vaste insurrection en faveur de l’émancipation de toute l’Arménie  il faut écraser au plus vite cet acte de sédition. C’est aussi la position du sultan, qui ne veut pas se voir reproduit scénario des Balkans. Il faut rétablir l’ordre par tous les moyens. Prend une semaine. Puis s’ensuit répression très violente dans la région, qui fait de nombreuses victimes. Consuls et missionnaires ne tardent pas à diffuser l’information. Quartier général du parti Hint Chak se trouve à Londres  bruit international qui contraint sultan à envoyer commission d’enquête. S’y adjoignent collaborateurs russes, anglais et fr . Août 1895 : rendu des conclusions , qui divergent. Membres ottomans expliquent qu’il y a eu une tentative d’insurrection, réprimée, mais que les massacres sont dus à des brigands arméniens. Consuls expliquent que si la population arménienne a abrité des révolutionnaires, il y a eu abus d’autorité de l’armée. Puissances imposent un plan de réforme. Pour Abdu Hamil, cela est synonyme démantèlement de l’Empire Ottoman, avec à terme indépendance Arménie. Sultan accepterait de mener des réformes, mais elles doivent concerner l’ensemble de l’empire. + met en garde contre risque réaction brutale des populations musulmanes. Alterne les phases où il accepte et refus de négocier, pour ne pas donner l’impression de céder. Joue des rivalités entre puissances : les Russes ne souhaitent pas l’indépendance de l’Arménie (car Arméniens en Russie du Caucase), les Fr soutiennent les Russes, l’adversaire est donc la GB.

De la manifestation du parti Hint Chak aux pogroms de l’automne 1895 Hint Chak : favorable à l’émancipation de l’Arménie. Septembre 1895 : manifestation devant la Sublime Porte. Manifestation dégénère, arméniens attaqués dans la capitale, grandes puissan...


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