Dissertation Pierrot Le Fou PDF

Title Dissertation Pierrot Le Fou
Author Marine Dehout
Course Analyse des Arts
Institution Université de Lille
Pages 3
File Size 99.2 KB
File Type PDF
Total Downloads 53
Total Views 177

Summary

Download Dissertation Pierrot Le Fou PDF


Description

Dehout Marine UE Analyse des Arts Odile Bachler

Université Lille 3 Charles de Gaulle Année universitaire 2018 / 2019 L1 ICAS / TD groupe 2

PIERROT LE FOU

Pierrot le fou met en scène deux personnages, Ferdinand et Marianne : un homme, marié à une femme riche, ne supportant plus la vie extravagante et une jeune femme, étudiante et mêlée a des affaires illégales qui retrouve un cadavre dans son appartement. Ayant eu une relation 5 ans auparavant, ils se retrouvent, et partent ensemble dans le sud avec la voiture du défunt, à Porquerolles. Ils décident d’attaquer une station service afin d’obtenir les fonds pour une nouvelle vie. Ce film a été réalisé par Jean-Luc Godard en 1965, et est inspiré du roman de l’américain Lionel White, Obsession. La vie de ce réalisateur fait écho dans le film. L’actrice ayant le role de l’amante, Anna Karina, est sa femme depuis 5 ans, tout comme les protagonistes. Cette histoire propose une conception de l’amour et de la vie. Marianne est une jeune femme qui ne cherche qu’a vivre, tandis que Ferdinand est un homme torturé. On y trouve un certain paradoxe, la notion de liberté est mise en avant. Pierrot le Fou est un symbole de la Nouvelle Vague, les héros sont jeunes, oisifs, en quête d’indépendance et n’ont pas peur d’enfreindre la loi. Ils aspirent a une vie libre et sans convention. Jean-Luc Godard cherche a nous donner sa définition de la liberté par ce film. La liberté, telle que la conçoit Jean-Luc Godard, est-elle faite de désordre, de violence et de chaos ? Est-elle le fait du hasard ? Pourquoi le Sud ? Pourquoi la mer ? Qu’est-ce que l’éternité pour Jean-Luc Godard en 1965 ? Le cinéma nous propose de multiples références, en passant par Velazquez à Rimbaud, afin de nous expliquer sa vision idéaliste du monde.

Godard prend la liberté de commencer son film par une critique de la société de l’époque. L’occupation américaine prend une place importante dans la société française, le capitalisme a une influence destructrice sur la société de consommation. Tout comme dans la société, il est présent dans de nombreuses partie du film, grace a des plans sur des voitures américaines, le jukebox, le coca cola, les dollars, les touristes américains, ou encore la fascination de Marianne pour les EtatsUnis : elle rêve de partir à Chicago, New York ou Miami Beach, tandis que Ferdinand songe à l’Italie. L’un des premiers plans du film le montre dans une baignoire, citant Elie Faure : « Le

monde où il vivait être triste ». Le cinéaste cherche a passer, ici, un message aux citoyens français pour leur faire réaliser que le rêve américain n’est qu’une illusion. Il est un symbole de La Nouvelle Vague par sa façon de remuer les consciences.

Les différents personnages de ce film ont une aspiration commune : la liberté. Il est un idéal vers lequel chacun d’entre nous aspirent. Ferdinand symbolise l’immobilité et la reflexion traduite par la lecture et la philosophie, tandis que Marianne est symbole de la liberté et du temps present. Elle incarne l’action par son mode de vie et la violence qui lui est propre. Leurs caractères opposés ne peuvent s’apaiser que par ce sentiment universel de liberté. Ils partent alors en direction du sud, tout d’abord pour rejoindre le frère de Marianne. Lors de ce périple, ils aperçoivent la Statue de la Liberté, ce sentiment est renforcé lorsque Ferdinand declare « Il était temps de sortir de ce monde degueulasse et pourri », ils sont alors en route pour une nouvelle vie. Godard filme l’ennui d’une société capitaliste à travers un couple en fuite.

La liberté, selon Godard, n’est pas indissociable de la violence, elle en fait meme partie. Elle est présente tout le long du film : dès le debut, par une certaine violence psychologique dû à l’obligation de Ferdinand de rester avec sa femme par intérêt alors qu’il ne l’aime pas. Mais également physique, qui peut être représenté par le corps retrouvé dans l’appartement de Marianne, ses activités illégales ou les tactiques qu’ils trouvent pour obtenir de l’argent. Le violence est le départ de la liberté. Elle unit deux amants anticonformistes torturés en quête d’une vie meilleure dans un monde qui ne les intéresse plus. Le bonheur nécessite une fuite irresponsable et passionnée vers le soleil.

Cette quête de liberté est symbolisé par les nombreux plans sur le bleu du ciel ou de la mer. Ils matérialisent un profond besoin d’éternité. L’utilisation des couleurs primaires renforcent ce désir. Ferdinand vit dans l’ombre de la couleur bleue qui lui rappelle la couleur de la mer, de la Méditerranée, symbolique d’une certaine éternité. Les couleurs utilisaient par Godard ne sont pas choisis au hasard : le bleu symbolise la liberté recherchée par les deux protagonistes. Elle évoque le ciel, la mer, l’espace et le rêve. Ferdinand declare, lors de cette escapade : « Regarde la mer, les vagues, le ciel. La vie est peut être triste mais elle est toujours belle », cette citation permet de comprendre son attachement à la couleur bleue, qui occupe une place centrale dans le film. Le rouge est également très utilisé, il symbolise l’amour, la chaleur, la sensualité, la passion, mais également la violence. Ces adjectifs peuvent décrire a eux seuls la relation entre Marianne et

Ferdinand, deux être opposés par leurs caractères utilisant la violence pour entretenir la passion de leur amour. Il s’oppose à la couleur blanche, qui est également prédominante, signifiant la pureté et l’innocence.

L’amour est une liberté sans limite. Le bonheur est intimement lié à l’utopie, un monde idéal imaginé par Thomas More en 1516.

Le bonheur, c’est aimer et être aimé, ce que les deux

protagonistes recherchent indéniablement. Cette notion est utopique : l’amour fait souffrir par une violence morale. La souffrance est une partie importante de la vie, elle est faite d’obstacles. Ferdinand et Marianne se retirent dans un endroit isolé en emportant l’espoir d’une vie meilleure mais ne s’en sortent qu’avec des rêves. Le bonheur est un concept illusoire inventé par l’homme, c’est un état de satisfaction durable impossible a obtenir dû aux différents obstacles de la vie. Lors de ce périple remplis de rêve et d’espoir, ils ne ressentent que de la joie. Ferdinand, d’origine calme, se transforme par la violence de cette amour et tue Marianne, avant de s’ôter lui-meme la vie afin de donner une éternité à cette amour. La phrase finale est « Elle est retrouvée. Quoi ? L’éternité. C’est la mer allée avec le soleil. », cette dernière phrase est tirée du poème de Rimbaud, L’éternité. Il revendique le droit au rêve dans un dernier souffle existentialiste.

Godard ne décrit pas seulement ce sentiment par le récit, mais également par le procédé de réalisation cinématographique. Il joue avec le spectateur par des cadrages et des plans pour les sortir de leur conformisme. Il utilise une bande-son coupée a certains moments, les interruptions sont signalée par un écran noir ou un signal lumineux. Ou, au contraire, il utilise des répétitions de phrase : « C’était un roman d’amour… Un roman d’amour ». Ce langage crée un bégaiement par l’alternance des voix ou la rupture entre l’image et le son, obligeant le spectateur a déchiffrer chaque plan. Il réinvente le cinéma et les genres : il les inclue tous dans une seule et meme oeuvre : on passe du film d’amour au film d’aventure. Les chapitres s’enchainent et sont annoncés par la voix off de Marianne : « C’est fini le roman de Jules Verne. Maintenant, on recommence le roman policier avec des voitures, des revolvers, des boites de nuit. » Le producteur de cinéma décrit ses oeuvres comme « Une bataille, l’amour, la haine, la violence, la mort. En un seul mot, c’est l’émotion » : Godard nous donne sa définition du cinéma et tente de le révolutionner....


Similar Free PDFs