Dissertation types de régimes politiques - Séance 5 TD Sciences politiques PDF

Title Dissertation types de régimes politiques - Séance 5 TD Sciences politiques
Author Clara Dufossé
Course Science politique
Institution Université de Bordeaux
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Dissertation sur les typologies relatives aux régimes politiques, séance 5 de TD séminaire d'analyse général de sciences politiques - M1 PERP - Université de Bordeaux...


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20/10/21 Clara Dufossé Séance 5 – Systèmes et régimes politiques L'évolution de la typologie des systèmes et régimes politiques

« Gouverner c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser » Cet adage de Nicolas Machiavel, théoricien, auteur et humaniste italien exprime la représentation d’un type de gouvernement monarchique au sein duquel les sujets auraient atteint un degré absolu de soumission au souverain. Avec son ouvrage, Le Prince, Nicolas Machiavel a tenté d’étudier à l’instar d’Aristote et de Rousseau, la nature des régimes et systèmes politiques. Ces différents auteurs ont observé leur environnement politique, les mécanismes des systèmes et régimes politiques et leurs possibles dérives allant jusqu’à créer à partir de ces études, diverses typologies. La typologie est par définition la science de l’analyse et de la description des formes typiques d’une réalité complexe, permettant la classification. Les notions de régimes et systèmes politiques se distinguent elles aussi et ont besoin d’être définies : tandis que le régime politique se rapporte au mode d’organisation des institutions politiques, le système politique admet une définition plus large en ce qu’elle englobe aussi bien les régimes politiques que les manifestations du pouvoir politique. La typologie des systèmes et régimes politiques se résume alors en l’opération qui consiste à la classification des régimes et systèmes politiques fondée sur un ou plusieurs critères. Ce travail de classification prend sa source dans une large réflexion sur le politique et les relations entre l’Etat et la société civile. Dès l’époque antique, Platon ou encore Aristote ont voulu s’attacher à une description et classification précise des différents régimes politiques tels que la démocratie, la monarchie ou l’aristocratie. Les classifications n’ont dès lors cessé de se multiplier avec des divergences plus ou moins importantes. Les travaux d’Aristote par exemple, ont eu une grande influence sur les travaux publiés plus tard par Rousseau dans son Contrat social ou encore dans De l’Esprit des Lois publié en 1748 par Montesquieu. En effet, même si les auteurs s’accordent pour dire que le régime politique est intrinsèquement lié au type de gouvernement et au nombre d’individus détenteurs du pouvoir, il existe une part de subjectivité dans les travaux des auteurs, une subjectivité née d’un contexte historique aussi bien que de l’ancrage culturel de l’auteur ou encore de sa classe sociale. Au sein des typologies classiques, on retrouve ainsi une distinction entre un type de gouvernement bon, et en opposition, un mauvais, le premier pouvant basculer dans la seconde catégorie selon certains critères comme par exemple le type d’intérêt sauvegardé par le régime. Cette représentation traduit par exemple l’importance de la religion au sein des Etats antiques et classiques, en ce que la typologie place les régimes soit dans le Bien ou dans le Mal selon que ce soit l’intérêt général ou personnel qui soit recherché. Pour ce qui est des typologies du XVIIIème siècle comme celle de Montesquieu, c’est davantage le niveau de séparation des

pouvoirs qui fait la justesse du régime. Ainsi, selon les siècles et les penseurs, les critères typologiques ont variés et de là ont émergées plusieurs typologies. Une mission commune semble pourtant se dégager dans chaque ouvrage : la recherche du régime politique le plus efficient et juste visant à rationaliser les régimes et ainsi à les faire perdurer. L’intérêt en cette recherche infinie et certainement inatteignable d’un système politique idéal. Si l’on s’intéresse aux typologies actuelles, elles ont tendance à distinguer trois types de régimes : démocratique, autoritaire, totalitaire. Cependant, les typologies et études sur le sujet sont vouées à évoluer encore avec toujours de nouvelles théories. Dans ce cadre, il paraît intéressant de voir dans quelle mesure les typologies relatives aux régimes et systèmes politiques se sont-elles développées, et ce dépendamment d’influences d’ordre aussi bien historique que subjectif ? Pour ce faire, il est essentiel d’étudier la genèse des typologies et de la réflexion relative aux régimes et systèmes politiques à travers l’étude de théories classiques (I), avant de se pencher sur l’évolution des typologies avec notamment la naissance de théories modernes (II). Avant d’apporter un élément de réponse à ce sujet d’étude, il est important de rappeler que les différentes typologies qui vont être étudiées et développées ci-après, restent des théories et quand bien même elles s’appuient sur des cas scientifiques et concrets, toute théorie qui viserait à rationaliser de manière absolue le régime serait confrontée à cette difficulté qu’est le réel. Par là même, il faut entendre que la pratique diffère de la théorie et qu’aucun système n’est infaillible. Les nombreuses typologies qui se sont succédées et celles qui sont vouées à apparaître affirment en cela, toutes et sans distinction, un caractère limité.

I.

La genèse des typologies relatives aux régimes et systèmes politiques

En matière de régimes et systèmes politiques, les premières typologies sont apparues au sein de la période antique avec comme vocation la recherche du meilleur régime qui puisse être (A), ces typologies à l’image de celle d’Aristote auront par la suite une grande influence sur les travaux qui émergeront aux siècles suivants (B).

A. L’apparition de théories antiques ou la recherche du meilleur régime -

Les régimes et systèmes politiques ont fait l’objet d’une large réflexion et ce dès l’ère antique. Beaucoup d’auteurs se sont intéressés à l’étude des relations Etat/citoyen.

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Exemple : chez Platon, le régime politique idéal est une aristocratie où le savoir et la raison dominent.

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Au-delà de la réflexion sur les régimes politiques, l’étude sur le sujet s’est enrichie par l’apparition de typologies. Avec Aristote en précurseur dans ses œuvres Ethique à Nicomaque et La Politique. Il dresse une typologie avec deux critères fondamentaux (le

nombre de détenteurs du pouvoir et la finalité de l’exercice du pouvoir) qu’il combine afin de distinguer les différents régimes politiques. -

3 types de gouvernement justes sont dépeints : la monarchie, l’aristocratie et la politie (République). De l’autre côté, Aristote théorise leur équivalent dégénéré, dérivé du Bon régime qui se place ainsi du côté du vice : la tyrannie pour la monarchie, l’oligarchie est la forme dégénérée de l’aristocratie tandis que la démagogie est celle de la politie.

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« Toutes les constitutions qui ont pour but l’intérêt commun sont, en fait, des formes correctes, en accord avec les stricts principes de justice ; celles, au contraire, qui n’ont en vue que l’intérêt personnel des dirigeants sont défectueuses et sont toutes des déviations des constitutions normales » à Témoin de la quête du meilleur régime par Aristote et les penseurs antiques.

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Aristote ne semble cependant pas admettre de régime favori, il ne théorise pas un régime qui serai le meilleur selon lui. Le meilleur régime pour Aristote serait un régime hybride qui mêlerait la politie avec une forme d’aristocratie. Selon l’auteur, la constitution de ce régime doit prendre en compte tous les intérêts et tenter de les satisfaire. Le pouvoir ne doit pas être entièrement donné au peuple car le peuple agit par passion et non pas avec Raison. De plus, Aristote insiste sur le principe selon lequel la constitution du régime le plus juste doit anticiper les risques d’agitations et lutter contre la corruption.

B. Des théories largement ancrées et reprises par les penseurs des lumières -

Les typologies énoncées ci-dessus ont été largement reprises et ont influencé les penseurs et les typologies qui sont apparues par la suite.

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Auteurs majeurs en termes de typologie des systèmes et régimes pol : Aristote, Montesquieu, Rousseau, mais il ne faut pas réduire le sujet à ces trois auteurs. D’autres écrits sont de grande portée : Le Prince de Machiavel, classification Weberienne qui s’appuie sur le type de domination, Hérodote

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Lors de l’étude des trois textes d’Aristote, Montesquieu et Rousseau : similitudes dans les objets d’études à la souveraineté, le nombre de détenteurs du pouvoir politique, les lois, la finalité du régime, l’assujettissement des citoyens au(x) dirigeant(s), les possibles dérives des régimes et systèmes politiques.

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Ainsi, même si les typologies diffèrent, il est possible de remarquer une influence des travaux anciens sur les modernes. Les penseurs des Lumières à l’image de Montesquieu et Rousseau se sont ainsi inspirés des travaux d’Aristote afin de dresser leurs classifications.

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Les auteurs se focalisent sur 3 gouvernements : Montesquieu théorise trois espèces de gouvernements à gouvernement républicain, monarchique et despotique. Tout comme Rousseau qui détermine 3 gouvernements à partir du nombre de détenteurs du pouvoir à Démocratie (tout le peuple), l’aristocratie (une minorité) et la monarchie (un).

Néanmoins, même si l’on observe certaines influences entre les auteurs, il s’agit davantage d’un fil conducteur au sein des travaux. Les auteurs à l’image de Rousseau et Montesquieu ont su innover en réadaptant des concepts anciens aux situations que ces derniers ont pu observer. L’utilisation de cette influence a pour effet de rafraichir les théories et amène de la cohérence en matière de typologie des régimes et systèmes politiques en ce que l’on peut aisément identifier les convergences et nouveautés dans les théories, cela nous permettant de démontrer qu’il existe bien un phénomène d’évolution. Cette évolution tend toutefois à une finalité nouvelle : celle de la sauvegarde des régimes et systèmes politiques désormais ancrés durablement dans le monde.

II.

L’émergence de typologies modernes : une recherche de pérennité et de rationalisation des régimes Avec l’accumulation de théories modernes, trouver le meilleur régime ne semble plus être la première volonté des auteurs, désormais il s’agit davantage de sauvegarder les systèmes politiques déjà en marche (C), ce qui n’est pas une tâche aisée tant les objets d’études sont complexes, ce qui rend les théories relativement limitées (D).

C. L’apparition de nouvelles typologies : un gage de survie des régimes et systèmes politiques -

Les auteurs modernes ont différemment des auteurs antiques souhaité non pas chercher le meilleur régime qui puisse exister mais rationaliser au maximum les régimes qui étaient en place.

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Dans un premier temps, beaucoup de théories sur les régimes parlementaristes qui se sont développés en Europe. Ainsi, les évènements politiques, courants de pensées et révolutions ont été le terreau fertile des changements politiques. Les régimes et systèmes ont mutés en fonction du contexte historique. Ces changements ont engendré de nouveaux travaux et par conséquent de nouvelles typologies.

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Théories de Rousseau et Montesquieu plus en détails : les types de gouvernement découlent des lois, l’influence du libéralisme prônée par Montesquieu, la séparation des pouvoirs. Tandis que Rousseau est démocrate, conception égalitaire de la société et auteur de la théorie de la volonté générale..

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De nouvelles théories ont vu le jour : la classification de la domination par Max Weber, Régimes totalitaires d’Hannah Harendt

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Jusqu’à l’instauration des régimes parlementaires et des démocraties en Europe, cet objectif était complexe tant les régimes étaient fragiles et pouvaient être renversés. Cependant, de nos jours et pour prendre le cas français en exemple : on ne cherche plus à déterminer quel modèle est le meilleur. La démocratie semble d’office choisie par une

grande majorité du peuple. Cependant, persiste de nouvelles questions telles que quelle forme de démocratie est-elle la plus adaptée à notre société ou comment renouveler le modèle démocratique actuel français ? -

Ainsi, les auteurs en effectuant ce travail de typologie et classification des régimes et systèmes politiques participent à enrichir ces derniers en cherchant à les rationaliser au maximum, à les rendre plus efficientes ou à simplement éviter qu’elles ne disparaissent.

D. Un décalage entre les typologies théorisées et la réalité des objets étudiés -

Comme dit précédemment, les régimes et systèmes politiques ont fait l’objet d’une importante réflexion à travers les siècles. De nombreux ouvrages se sont succédés sur ce même sujet.

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Des influences variées sont observables à Subjectivité des auteurs : vient des époques dans laquelle ils vivent, des évènements vécus, traumatisants, de la classe sociale ou encore du bord politique.

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Ainsi, une part d’influence historique et personnelle intervient évidemment au sein des typologies

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Second critère qui rend relatif les théories : la complexité des objets étudiés et la relativité de ces derniers à on parle de régimes politiques : démocraties, monarchies, tyrannies, ce sont déjà des concepts plus ou moins abstraits car une démocratie athénienne par exemple est totalement différente d’une démocratie européenne actuelle, dans le même esprit, une jeune démocratie ne ressemble pas identiquement à une démocratie ancienne et ancrée dans le paysage politique d’un pays à Ainsi les variables choisies et les objets étudiés peuvent être si différents entre eux que la théorie peut dès lors devenir très abstraite et difficile à appliquer concrètement. Et dans cet exemple il est question de régimes, alors bien plus restrictifs que les systèmes, si l’on prend comme exemple le cas des systèmes : s’essayer à une typologie des systèmes politiques en tant que tel paraît impossible tant cette notion est vaste.

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Autre exemple de théories qui est éloignée de la réalité ou qui n’est même pas applicable : Le Prince de Machiavel : ouvrage célèbre et très repris parfois sans même comprendre la pensée de l’auteur. Du Prince on se fait une image « machiavélique » justement et c’est en cela que l’on se trompe souvent sur la pensée de Machiavel. A l’instar d’Aristote, l’auteur dresse une typologie de 6 régimes avec 3 vertueux et 3 tombés dans la « perversion ». Le Prince est très repris aujourd’hui encore, comme manuel pour gouverner, laissant la typologie machiavélienne dans l’ombre en quelque sorte. Cela montre bien que même des auteurs célèbres ont pu parfois théoriser des typologies qui sont restées de faibles portées ou le cas échéant, que leur pensée ait été détournée.

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Critique possible à émettre sur les typologies des régimes et systèmes : la classification repose essentiellement sur des modèles présentant trois types de régimes. Peut-être estil possible de questionner ce choix de limiter l’étude à trois types de régimes uniquement. Aujourd’hui, on distingue dans la typologie moderne les régimes autoritaires, des démocratiques et des totalitaires. Cela dit comme réussir à mettre dans

la même catégorie les démocraties nordiques de celles présentes en Amérique latine ? Cette critique a pour but d’éclairer sur l’importance du choix des critères dans la classification. Car ces critères doivent être assez généraux pour pouvoir ériger une classification claire et accessible mais elle se doit en même temps de ne pas être trop relative pour qu’elle corresponde au mieux avec le réel.

Ainsi, la typologie en matière de régimes et systèmes politiques ne cesse d’apporter aux régimes en place et aux régimes futurs en ce qu’elle permet de renseigner sur l’état des régimes, prévoir les potentielles dérives, faire perdurer les régimes en place ou même anticiper au mieux les changements à venir. Il semblerait que la réalité soit plus ou moins éloignée de la théorie et que les outils connus à ce jour admettent certaines limites, cependant, au vu de l’avancée technologique et de l’essor considérable des moyens de communication par exemple, il est tout à fait possible de prévoir des avancées et progrès quant aux techniques et classifications à venir. Ces évolutions permettront ainsi de poursuivre cette quête ancienne et utopique du régime politique idéal....


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