Fcais Tle 1213 identité et diversité cours PDF

Title Fcais Tle 1213 identité et diversité cours
Author Didier Picon
Course Littérature
Institution Sorbonne Université
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Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Séquence 2 : A la découverte de l’autre Questionnement traité :En quoi l’autre est-il semblable et différent ?

Séance 1 : Regards croisés sur la colonisation

Marguerite Duras (1914-1996) est une romancière dont la vie se confond avec le XXe siècle. Elle a été marquée par les guerres, la Shoah, la colonisation et la bombe atomique. Elle a écrit de nombreux romans (L’Amant, 1984) et pièces de théâtre (India Song, 1973).

Né en Guyane, Léon-Gontran Damas (1912-1978) est un homme aux origines multiples : amérindiennes, africaines et européennes. Dans ses poèmes, il se révolte contre l’éducation qu’il a reçue et qu’il considère comme une perte de sa culture amérindienne et de ses racines africaines au seul profit de la culture européenne. Pigments est son premier recueil de poèmes.

Mohammed Dib (1920-2003) est un écrivain algérien d’expression française. Dans une trilogie comprenant La grande Maison, L’Incendie et Le métier à tisser, il dresse le portrait réaliste de l’Algérie rurale de la première moitié du XXe siècle. Ce portrait neutre, ne plut ni aux colons qui le jugèrent subversif ni aux séparatistes qui n’y trouvèrent pas une figure de héros admirable. Mohammed Dib avait pour but de donner à voir et non de juger. L’Incendie fut publié en 1954, année du début de la guerre d’Algérie.

M. Lebreton & L. Rouquette – PLP Lettres-Histoire, Externat Saint Joseph 1

Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Texte 1 – Saigon au temps de la colonisation Dans Un barrage contre le Pacifique, Marguerite Duras raconte la déchéance d’une famille de fonctionnaires coloniaux, composée de la mère, du fils et de la fille. La mère a acquis une parcelle de terre infertile dans le delta du Mékong et tente vainement d’y construire un barrage pour la fertiliser. Au cœur du roman, un jeune homme chinois riche a offert un diamant à Suzanne, la fille, dont il est amoureux. La famille se rend à la ville, Saigon (aujourd’hui Hô-Chi-Minh-Ville), pour le vendre.

C’était une grande ville de cent mille habitants qui s’étendait de part et d’autre d’un large et beau fleuve. Comme dans toutes les villes coloniales il y avait deux villes dans cette ville ; la blanche et l’autre […]. Les quartiers blancs de toutes les villes coloniales du monde étaient toujours, dans ces années-là, d’une impeccable propreté. Il n’y avait pas que les villes. Les blancs aussi étaient très propres. Dès qu’ils arrivaient, ils apprenaient à se baigner tous les jours, comme on fait des petits enfants, et à s’habiller de l’uniforme colonial, du costume blanc, couleur d’immunité et d’innocence. Dès lors, le premier pas était fait. La distance augmentait d’autant, la différence première était multipliée, blanc sur blanc, entre eux et les autres, qui se nettoyaient avec la pluie du ciel et les eaux limoneuses des fleuves et des rivières. Le blanc est en effet extrêmement salissant. […] Arrosées plusieurs fois par jour, vertes, fleuries, ces rues étaient aussi bien entretenues que les allées d’un immense jardin zoologique où les espèces rares des blancs veillaient sur elles-mêmes. Le centre du haut quartier était leur vrai sanctuaire. C’était au centre seulement qu’à l’ombre des tamariniers s’étalaient les immenses terrasses de leurs cafés. Là, le soir, ils se retrouvaient entre eux. Seuls les garçons de café étaient encore indigènes, mais déguisés en blancs, ils avaient été mis dans des smokings, de même qu’auprès d’eux les palmiers des terrasses étaient en pots. Jusque tard dans la nuit, installés dans des fauteuils en rotin derrière les palmiers et les garçons en pots et en smokings, on pouvait voir les blancs, suçant pernods, whisky-soda, ou martelperrier, se faire, en harmonie avec le reste, un foie bien colonial. […] C’était la grande époque. Des centaines de milliers de travailleurs indigènes saignaient les arbres1 de cent mille hectares de terres rouges, se saignaient à ouvrir les arbres des cent mille hectares des terres qui par hasard s’appelaient déjà rouges avant d’être la possession des quelques centaines de planteurs blancs aux colossales fortunes. Le latex coulait. Le sang aussi. Mais le latex seul était précieux, recueilli, et, recueilli, payait. Le sang se perdait. On évitait d’imaginer qu’il s’en trouverait un grand nombre pour venir un jour en demander le prix2.

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Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, 1950. 1. 2.

Les arbres : la partie sud du Vietnam fut plantée d’hévéas par les colons français, afin de récolter le latex servant à produire du caoutchouc. Le prix : le roman est paru en 1950, en pleine guerre d’Indochine (1946-1954). A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le Vietnam, guidé par Hô Chi Minh soutenu par le bloc communiste, revendique son indépendance. Malgré des tentatives d’accord, la France bombarde, dès 1946, le port d’Haiphong déclenchant un conflit sanglant qui ne s’acheva qu’en 1954 par la défaite de la France à Diên Biên Phu.

Texte 2 M. Lebreton & L. Rouquette – PLP Lettres-Histoire, Externat Saint Joseph 2

Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Dans son recueil de poèmes intitulé Pigments, Léon-Gontran Damas proteste contre l’assimilation qui gomme l’identité culturelle et linguistique des Noirs et des Métis de la Guyane et des Antilles.

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J’ai l’impression d’être ridicule Dans leurs souliers dans leur smoking Dans leur plastron dans leur faux-col Dans leur monocle dans leur melon […]

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J’ai l’impression d’être ridicule Dans leur salon dans leurs manières Dans leurs courbettes dans leurs multiples besoins de singeries. Léon-Gontran Damas, Pigments, 1937.

QUESTIONS SUR LES TEXTES 1 ET 2 1. Quels sont les trois groupes humains de la société coloniale, décrits par Marguerite Duras ? 2. Quel rôle joue le vêtement dans le texte de Marguerite Duras et dans le poème de LéonGontran Damas ? 3. A quel extrait du texte de Marguerite Duras le poème de Léon-Gontran Damas fait-il écho ? 4. Dans le dernier paragraphe du texte 1, le verbe « saigner » est utilisé à plusieurs reprises. Que traduit cette répétition ? 5. Qu’est-ce qui différencie la position de Marguerite Duras et celle de Léon-Gontran Damas au sein de la société coloniale ? 6. En quoi ces deux auteurs se rejoignent-ils dans la vision qu’ils donnent du monde colonial ? Ecriture Marguerite Duras qualifie d’ « uniforme » la tenue coloniale. Expliquez pourquoi le vêtement est un vecteur privilégié de l’uniformisation dans nos sociétés.

M. Lebreton & L. Rouquette – PLP Lettres-Histoire, Externat Saint Joseph 3

Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Texte 3 L’action se déroule à Bni Boublen, près de Tlemcen, au nord-ouest de l’Algérie. Un jeune garçon, Omar, découvre, peu à peu, la difficulté de la vie, l’injustice des colons et la révolte qui couve parmi les fellahs.

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Bni Boublen, ce n’est peut-être pas un endroit merveilleux. Ils n’en savent pas grandchose, les gens de la ville, bien qu’ils aient la réputation d’être instruits en tout. Sur Bni Boublen, ils connaissent encore moins de choses. Là-haut dans le Nord, ou là-bas dans l’Est1, et n’importe où dans le monde, ils n’en savent pas grand-chose. Qui estce qui en parle ? Personne ! Pour en parler, il faut le connaître. Si on le connaît, plus on y pense, plus il apparaît, non pas merveilleux mais comme un coin où il fait bon vivre. On y respire l’air des montagnes. Et si on s’y sent un peu seul, ce n’est pas la solitude qui se saisit de toi dans la grande ville. Il est, ici, une autre solitude. Celle des chemins caillouteux et empoussiérés qui parcourent le pays. Bordés de haies, les champs de vigne s’étendent à perte de vue ; de place en place se montre une méchante cabane de fellah2. Toutes ces cabanes sont semblables. Elles ont l’air de quelque chose de perdu, de quelque chose de triste qui te poursuit sans cesse. Les fellahs ne quittent jamais Bni Boublen ; s’ils le quittent, ils ne sont plus bons à rien. Leurs voix sont admirablement nostalgiques, leur salut plein de chaleur. Mais la colonisation blesse : ses yeux ont désespérément peur et les yeux des hommes sont désespérément durs. Le colon considère le travail du fellah comme totalement sien. Il veut, de plus, que les gens lui appartiennent. Malgré cette appartenance en titre, le fellah est pourtant maître de la terre fertile. Bétail et récoltes, partout la vie est sa génération. La terre est femme, le même mystère de fécondité s’épanouit dans les sillons et dans le ventre maternel. La puissance qui fait jaillir d’elle des fruits et des épis est entre les mains du fellah. Puissant et redoutable, il doit être ; il lui faudrait un jour protéger par les armes son foyer et ses champs.

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Mohammed Dib, L’Incendie, 1954. 1. 2.

Au nord se trouve Oran et à l’est (nord-est) Alger. Fellah : petit propriétaire ou travailleur agricole.

QUESTIONS SUR LE TEXTE 3 1. Qu’est-ce qui fait la puissance du fellah ? 2. D’où vient l’hostilité que ressentent les fellahs vis-à-vis des colons ? Expliquez deux raisons distinctes. 3. Malgré la soumission au colon, pourquoi le fellah est-il présenté comme irréductiblement libre ? 4. Relevez les éléments positifs et négatifs de la description du village. L’impression générale est-elle celle d’un village plaisant ou d’un village hostile ? 5. A quels événements la dernière phrase du texte fait-elle référence ?

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Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

S’ENTRAINER POUR LE BAC Corpus composé des textes 1, 2 et 3

Compétences de lecture Présentation du corpus. Explicitez dans les trois textes du corpus quel rapport l’auteur entretient avec le monde colonial et le mode d’énonciation qu’il choisit pour évoquer ces réalités.

Analyse et interprétation. En quoi le vocabulaire et les images utilisés pour décrire l’assimilation des colonisés dans les textes 2 et 3 concourent-ils à montrer le caractère inhumain de ce processus.

Compétences d’écriture Rédigez un paragraphe argumentatif dans lequel vous expliquerez pourquoi les colonisés souffrent d’être « blanchis » par les colons.

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Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Gandhi : un retour aux sources porteur de sens Gandhi (1869-1948), nommé Mahatma Gandhi (« Grande Âme « ), a suivi des études en Inde et en Angleterre. Il devint avocat et défendit les Indiens contre les discriminations et le racisme pratiqués par les colons britanniques. Adepte d’une lutte non violente, il prêcha l’égalité des hommes, la suppression de la caste des « intouchables » ou le boycott des produits anglais. Il fut assassiné en 1948 peu de temps après la Partition de l’Inde et du Pakistan.

Document 1

Document 2

Gandhi a fait ses études de droit à Londres. Il a exercé pendant vingt ans en Afrique du Sud où il a défendu la communauté indienne contre les discriminations raciales. En 1914, il retourna en Inde où il décida de mettre fin, pacifiquement, à l’exploitation coloniale de son pays.

Gandhi, en 1931, venu à Londres pour la conférence de la Table Ronde. IL portait le dhoti et se couvrait les épaules d’un kahdi 1.(étoffe tissée par les Indiens avec des outils traditionnels). A partir de 1905, le mouvement Swadeshi préconisa la consommation exclusive de produits indiens. Gandhi adopta ce principe et prescrivit de rejeter les produits manufacturés à l’étranger, particulièrement les tissus, car l’Angleterre écoulait en Inde ses stocks à prix fort alors que le coton venait d’Inde.

1. Décrivez les vêtements et les attitudes de Gandhi sur les deux photographies. 2. Pourquoi le jeune avocat (document 1) porte-t-il un habit européen ? 3. Pourquoi Gandhi porte-t-il un dhoti pour se rendre à la conférence de la Table Ronde ? 4. En quoi le document 2 est-il un symbole du combat pacifiste de Gandhi ?

ETUDE DE LA LANGUE M. Lebreton & L. Rouquette – PLP Lettres-Histoire, Externat Saint Joseph 6

Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Autour du mot « individuel » Exercice 1 Voici une série de mots de la même famille que le mot « individuel » : individu, individualiste, individuation, individualiser, individualisme, individuellement, individualisé, individualisation. En vous aidant d’un dictionnaire, précisez la classe grammaticale de chacun d’entre eux. Puis dites à quelle définition correspondent ces termes. a) b) c) d) e) f) g) h)

Qui concerne une personne particulièrement. Qui se distingue des autres. Caractère de qui privilégie l’individu au groupe. Personne considérée pour elle-même, isolément des autres. Partisan d’une doctrine qui privilégie l’individu au groupe ou à la société. Personnalisation. Ce qui constitue la particularité d’une personne et la distingue des autres. Rendre quelque chose ou quelqu’un différent des autres en tenant compte de ses particularités.

Exercice 2 Quel sens peut-on donner à « individuel » dans les phrases suivantes ? a) Les caractères individuels de cette variété de plante en font une spécificité rare. b) Si chacun a sa façon individuelle d’intervenir, nous ne serons pas efficaces. c) Tous les cas individuels ont été soigneusement étudiés.

Autour du mot « singulier » Exercice 3 Recherchez dans le dictionnaire le sens des mots soulignés. a) Ils se singularisaient des autres habitants du quartier par leur accent et leur mode de vie. b) Les querelles entre clans ethniques se finissaient en combats singuliers. c) Le voyageur qui arrive pour la première fois dans un pays qu’il ne connaît pas trouve parfois les coutumes singulières. d) L’exercice consiste à mettre les verbes au singulier. Exercice 4 Construisez trois phrases où l’adverbe « singulièrement » aura le sens de « très, bizarrement, principalement », puis trouvez d’autres synonymes ayant un sens proche.

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Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Exercice 5 Voici une série de mots que l’on peut associer au mot « singulier » : rare, original, curieux, étrange, extraordinaire, pluriel, drôle, excentrique. Construisez une phrase où vous pourriez remplacer ces mots par le mot « singulier ».

Autour du mot « collectif » Exercice 6 1. Complétez le tableau avec les mots et expressions suivants : Un clan, une série d’objets, une quête, un amateur d’objets, récolter, individuellement, une réunion de personnes, le communisme, en commun, une société, rassembler des objets, ensemble, une série, réunir des fonds, une association, une distribution, seul, un spécimen, le libéralisme.

Mot de la famille de « collectif » Une collecte Un collectionneur Collectionner Collecter Une collectivité Une collection Le collectivisme Collectivement

Synonymes

Antonymes

2. Construisez une phrase avec les mots de la colonne de gauche.

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Objet d’étude n°1 : Identité et diversité – Terminale BAC PRO

2017-2018

Séquence 3 : Cannibale, de Didier Daeninck

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