Fiche de lecture ISAP - Cristina de Robertis PDF

Preview

Summary

Fiche de lecture de l'ouvrage de Cristina de Robertis : ISAP, Intervention Sociale d'Aide à la Personne....

Description

Méthodologie Générale d’Intervention en Travail Social

I.S.A.P

INTERVENTION SOCIALE D’AIDE A LA PERSONNE : Les sept étapes de l’ISAP : pour que vous puissiez identifier chaque acte professionnel et en comprendre les implications.       

Le repérage du problème ou de la demande initiale L’analyse de la situation L’évaluation diagnostique L’élaboration d’un projet d’intervention commun LE CONTRAT La mise en œuvre de l’intervention L’évaluation des résultats La fin de l’intervention (fin de prise en charge ou clôture)

1- Le repérage du problème ou de la demande initiale : Il s’agit de ce qu’il faut décrypter de la situation, en distinguant le besoin du désir. La notion de « besoin » : Cela correspond à une sensation de manque, d’inconfort ou de privation. L’idée du besoin connote celle de nécessité que l’on peut mesurer d’un point de vue objectif. Avec le besoin, on est dans l’ordre de la nécessité vitale. On peut mourir de ne pas boire ou manger, le besoin a donc une dominante physiologique. La notion de « désir » : Cela correspond au fait de vouloir quelque chose, d’en avoir envie. Il reste subjectif et relatif à chacun. Il est lié au contexte (social, société, culture, époque). A peine satisfait, il réapparait. Le désir a donc une forte dominante psychologique. Le point de départ de l’action du travail social est la rencontre avec la personne. Il peut s’agir d’une demande directe (de la personne, de son entourage) d’une commande de votre service ou d’un partenaire… Le repérage du problème social ou de la demande formulée nécessite de la part du travailleur social de clarifier plusieurs points : -

Qui demande quoi ? Pour qui ? A qui est adressée la demande ? Quels sont les besoins qui ont été identifiés ?

Ce point de départ vous permettra de structurer la suite de la démarche professionnelle. Il faut savoir prendre son temps, et permettre à la personne aidée de suivre son propre rythme ; il n’y aura pas d’action psycho-sociale possible, ni de mobilisation du bénéficiaire si la relation n’est pas correctement établie.

2- L’analyse de la situation : Dans cette étape, il faut établir le recueil de tous les éléments relatifs à un problème, une demande, posés par une personne ou un groupe, à un travailleur social, et la réflexion sur ces éléments, la mise en relation de ceux-ci les uns par rapport aux autres. Cette analyse de la situation consiste en un recueil d’informations sur la personne, sa situation, le contexte global, les institutions et organismes sociaux qui l’entourent. Le travailleur social utilisera les connaissances apportées par divers domaines : Psychologie, Sociologie, Economie, 1|Page D.U.T Carrière Sociales : 2ème année 2014/2015

Méthodologie Générale d’Intervention en Travail Social

I.S.A.P

Géographie, Droit, Législation sociale, Institutions, afin de comprendre et cerner la réalité sociale complexe dans laquelle il intervient. Ainsi, les connaissances en sciences sociales permettent de rendre significatives les données recueillies et de les restituer dans un ensemble. L’analyse de la situation se construit à partir de deux axes interdépendants : d’une part la demande ou le problème visé, d’autre part l’analyse globale du secteur d’intervention (secteur géographique ou territoire, organisme employeur, institutions). Le binôme problème/besoin : -

-

Lorsque le bénéficiaire fait lui-même la démarche de définir et d’analyser ses difficultés, il prend conscience de son désir de changement et agit en conséquence. Cette action peut alors se traduire par une demande aux travailleurs sociaux. Les travailleurs sociaux peuvent aussi appréhender des problèmes sociaux et les évaluer en termes de besoin. Ils sont en contact direct avec les réalités sociales de leur secteur géographique ou de la catégorie de population concernée par leur action.

Il y a donc double processus : celui du recueil d’un certain nombre d’éléments, mis en quelques sorte en mémoire, puis la réutilisation de ces éléments au bénéfice du bénéficiaire avec les informations qu’il donne, le tout dans un contexte amené à évoluer (politiques sociales, législations sociales, etc.). Ces éléments vont introduire la demande du bénéficiaire et vont conditionner la réponse possible à cette demande. C’est la combinaison de cette double dynamique qui constitue la démarche d’analyse de situation.

3- L’évaluation diagnostique :

Il s’agit de construire, à partir des éléments recueillis dans l’analyse de la situation, une synthèse de ces hypothèses traduisant la compréhension qu’a le travailleur social de la situation et du bénéficiaire. Le principe qui fonde l’évaluation diagnostique est qu’il est nécessaire de connaître et de comprendre pour agir de manière efficace. L’évaluation diagnostique organise la connaissance et la compréhension de la situation afin d’aboutir à l’élaboration d’un projet d’intervention : c’est un trait d’union entre deux phases du processus d’intervention, à savoir entre l’analyse de la situation et le projet d’intervention.

Les caractéristiques de l’évaluation diagnostique : -

-

Elle est centrée sur les difficultés à résoudre La visée est d’aboutir sur un projet d’intervention centré sur les difficultés à résoudre dès le premier contact avec le bénéficiaire. C’est un processus continu et dynamique Le processus d’évaluation diagnostique est une dynamique perpétuelle. L’évaluation change, évolue, se redéfinit à chaque étape/rencontre… se

2|Page D.U.T Carrière Sociales : 2ème année 2014/2015

Méthodologie Générale d’Intervention en Travail Social

-

-

-

I.S.A.P

basant sur la vie de chaque personne qui elle-même est un perpétuel changement. C’est une démarche subjective du travailleur social La compréhension du travailleur social de la situation se situe à deux niveaux : Intellectuel (classer les faits recueillis, faire des liens, exploiter des connaissances… Affectif (sentiments, affects, empathie…). C’est une démarche éthique Les différentes situations rencontrées font référence aux convictions et valeurs auxquelles le travailleur social se rattache. De l’évaluation diagnostique qu’un travailleur social fait de la situation du bénéficiaire dépend le type d’intervention qu’il mènera. Elle est partagée avec la personne Notre compréhension de la situation et les hypothèses qui en découlent ne peuvent être confirmées ou infirmées que par le bénéficiaire lui-même. C’est avec lui que nous aurons la garantie d’aller dans la même direction.

4- L’élaboration d’un projet d’intervention commun LE CONTRAT :

L’intervention sociale est au croisement, au point de rencontre de quatre différents projets : -

Celui du bénéficiaire : ce sont ses souhaits, ses espoirs, ses motivations. Celui du travailleur social, articulé avec celui du bénéficiaire : c’est l’évaluation, l’éthique, la déontologie et les dispositifs sociaux qui existent. Celui de l’institution : ce sont les missions du service, les orientations législatives, le cadre d’intervention et les moyens financiers, matériels, humains. Celui de la société : ce sont les politiques globales, les grandes orientations de l’action sociale.

Le projet du bénéficiaire est forcément plus au centre que les autres projets. Nous revenons toujours à la place centrale qu’occupe le bénéficiaire, à son implication, à sa prise en compte par le travailleur social.

La notion de CONTRAT : Le terme « contrat » n’amène pas forcément à quelque chose de concrètement signé. L’idée de contrat est celle de convention, de pacte, d’accord. Le point commun entre ces termes est l’idée d’entente, de transaction. ART. 1101 CODE CIVIL : « l’accord par lequel une ou plusieurs personnes s’obligent entre une ou plusieurs autres à faire, à donner, ou à ne pas faire quelque chose ». Le contrat entre le travailleur social et le bénéficiaire stipule leur accord quant aux objectifs à atteindre, à la reformulation des attentes réciproques ainsi que le temps, le lieu et la fréquence des rencontres. Cet engagement se traduira par la volonté de mettre les personnes en situation d’acteurs et de rétablir un équilibre dans les rapports sociaux.

3|Page D.U.T Carrière Sociales : 2ème année 2014/2015

Méthodologie Générale d’Intervention en Travail Social

I.S.A.P

Certaines conditions sont nécessaires pour que le contrat devienne un véritable moyen pédagogique : -

L’autodétermination qui est le droit de la personne à prendre des décisions concernant sa vie. La participation de la personne dans la prise de décision et la formulation du contrat. La négociation afin que le bénéficiaire ait le sentiment que tout ne lui est pas imposé. La flexibilité du contrat est indispensable pour qu’il conserve son caractère dynamisant et adapté aux circonstances. La durée limitée dans le temps facilite la souplesse et la possibilité de révision du projet.

Ce contrat apporte les bases nécessaires pour la mise en œuvre de l’intervention, mais aussi pour l’évaluation des résultats et facilite également la mesure de la progression vers les objectifs définis.

5- La mise en œuvre de l’intervention : Le travailleur social fera des choix d’intervention en fonction de sa compréhension de la situation du bénéficiaire et des hypothèses qu’il pose au fur et à mesure du processus de travail. C’est de l’évaluation diagnostique que découle la justification du choix des interventions. Diverses variables influencent le choix des interventions : -

L’origine de la rencontre travailleur social/bénéficiaire. Le niveau de réalité sociale de l’intervention : le bénéficiaire (individu, famille, groupe). La durée dans le temps de l’intervention, durée prévue et établie à l’avance ou alors non déterminée préalablement.

La façon de faire est aussi importante que le contenu de ce qui est fait, c’est au niveau du « comment faire » que s’inscrivent les valeurs et principes éthiques auquel le travailleur social adhère dans sa relation établie avec le bénéficiaire. Le travailleur social est constamment à la recherche de nouveaux rapports entre ce qu’il sait, ce qu’il fait et comment il le fait, c’est-à-dire, mettre en place des stratégies.

Notion de stratégie : La stratégie est considérée comme l’art de concevoir, coordonner et diriger un ensemble d’opération afin d’atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. La mise en œuvre de stratégie et de moyens d’interventions est présente tout au long du processus de travail. Après l’accord conclu (contrat travailleur social/bénéficiaire), c’est à partir des objectifs de changement définis dans le projet commun que les différentes stratégies et les moyens sont établis.

4|Page D.U.T Carrière Sociales : 2ème année 2014/2015

Méthodologie Générale d’Intervention en Travail Social

I.S.A.P

Définir des objectifs que l’on peut atteindre est la manière la plus sûre de conduire les personnes à faire l’expérience de la réussite. Cette pédagogie, par une démarche de « petits pas », rend visible les étapes et les objectifs intermédiaires. Chaque « pas » réussi favorise le « pas » suivant et restaure la confiance en soi, l’espoir, la motivation de la personne et le dynamisme. Dans le champ du travail social, la stratégie est l’art de faire coopérer un ensemble de moyens à une fin. Elle prend en compte des éléments de nature différente comme la personnalité, le réseau, les moyens matériels, le temps.

Différentes stratégies en travail social : -

-

-

Les stratégies concernant les personnes : Elles ont pour but d’aider le bénéficiaire à reprendre en main ses responsabilités, devenir « sujets » réels, à affirmer leur appartenance à la cité, à confirmer leur citoyenneté. Il s’agit d’apporter un soutien, de valoriser la personne et de l’aider à retrouver confiance en elle. Le travailleur social cherche à mobiliser les ressources internes de la personne c’està-dire ses motivations, ses envies, ses capacités… Les stratégies concernant l’environnement : Elles s’adressent au milieu proche (familial, professionnel, relationnel) et aussi au milieu plus élargi (repères sociaux, personnes ressources, institutions diverses...). Nous attendons de l'environnement une aide, directe ou indirecte, pour la réalisation d’un projet. Cependant l’environnement peut aussi se comporter en frein à la mise en œuvre du projet. Cela implique une étude approfondie de l’environnement pour en connaître les ressources, les possibilités, les limites, les dangers. Les stratégies concernant les moyens et les ressources : Elles sont principalement d’ordre institutionnel et professionnel. Chaque profession a ses atouts, ses méthodes, ses particularités d’action, voire son propre champ d’intervention. Du côté institutionnel, il s’agit de mobiliser au bénéfice du projet, les ressources locales, les capacités des institutions et les moyens prévus pour les dispositifs de politique sociale.

Les travailleurs sociaux doivent agir comme force de proposition et de création de nouvelles ressources. Ces initiatives s’inscrivent dans une relation partenariale avec la mobilisation des personnes et des institutions pour construire des réponses nouvelles adaptées aux évolutions des problèmes sociaux.

La notion de partenariat et de réseau : Le terme partenariat est un dérivé du mot partenaire et signifie qu’il s’agit d’une association de personnes autour d’un objectif commun. Il est question d’une mise en relation et d’un travail en commun des différents acteurs d’origines et d’horizons professionnels divers, mais engagés sur les mêmes terrains ou les mêmes problèmes qui permettent alors la complémentarité professionnelle. La différence des approches et des méthodes apporte justement cette complémentarité, élément important pour l’évolution du bénéficiaire.

5|Page D.U.T Carrière Sociales : 2ème année 2014/2015

Méthodologie Générale d’Intervention en Travail Social

I.S.A.P

Le partenariat est synonyme de concertation et de convention. Il s’agit alors de donner corps à un projet mené en commun où chaque personne a un rôle défini.

6- L’évaluation des résultats :

La notion d’évaluation : Le concept d’évaluation renvoie à l’idée de valeur. C’est donc le fait d’assigner une valeur aux choses et aux actions. L’évaluation des résultats fait référence à la mesure de l’atteinte ou non des objectifs et comprend deux démarches : -

Celle de vérification des résultats. Celle d’analyse des processus.

Il s’agit de dire non seulement si les objectifs de départ sont atteints mais aussi comment ils ont été atteints, en portant une appréciation sur les manières de faire.

L’évaluation entre le travailleur social et le bénéficiaire : Ensemble, le travailleur social et le bénéficiaire font le point sur les résultats positifs ou négatifs, sur les objectifs atteints ou non, sur les changements produits dans la situation. Régulièrement ils réfléchissent sur les étapes accomplies et comparent la situation de départ à la réalité actuelle. Cette évaluation permet de mesurer les acquis ou les changements dans la situation du bénéficiaire. Cette phase évaluative se conclut par la désignation de nouveaux objectifs soit par la décision de mettre un terme à l’accompagnement.

7- La fin de l’intervention (fin de prise en charge ou clôture) : L’accompagnement arrive à son terme ; il s’agit de se quitter, de conclure le travail entre le bénéficiaire et le travailleur social. Cela se conclu lorsque les objectifs ont été atteints ou lorsque la poursuite de l’action n’est plus justifiée. Cette phase est un moment important car elle consolide les acquis et affirme l’autonomie conquise par le bénéficiaire. Cette clôture d’intervention peut survenir pour diverses raisons et à n’importe quel moment du processus de travail. Elle peut revêtir plusieurs formes ; elle peut être à l’initiative du bénéficiaire, il peut s’agir aussi d’une action qui arrive à son terme ou il peut s’agir d’une passation à un collègue ou un partenaire. Le contexte relationnel et affectif de la fin de l’intervention est important. Cette phase de la méthodologie soulève des sentiments contradictoires car il s’agit de se désengager et de mettre fin à une relation significative dans laquelle le bénéficiaire et le travailleur social se sont investis.

6|Page D.U.T Carrière Sociales : 2ème année 2014/2015...