Fiche de lecture Outsider : sociologie de la déviance, Howard Becker PDF

Title Fiche de lecture Outsider : sociologie de la déviance, Howard Becker
Author emy Franzè
Course Sociologie L1
Institution Université de Paris-Cité
Pages 5
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Summary

Fiche de lecture courte sur Howard Becker (sociologue état-unien) dans son oeuvre Outsider : sociologie de la déviance.
Élève de L1 sociologie ...


Description

Emy Franzè Licence de sociologie - 2020/2021 Sociologie

Fiche de lecture

Sara El Daccache

Université de Paris 26 novembre 2020

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Howard S. BECKER, (1963). Comment on devient fumeur de marijuana, chap III, Utilisation de la marijuana et contrôle social, chap IV. (HB), Outsiders, Étude de la sociologie de la déviance,(64-102), traduit de l’américain par J-P. Briand et J-M. Chapoulie, 1984, Paris : Éditions Métailié. « La déviance est une propriété non du comportement lui-même, mais de l'interaction entre la personne qui commet l'acte et celles qui réagissent à cet acte. », c’est ainsi que Howard Becker tend à montrer dans son livre « Outsiders, Études sociologique de la déviance », publié en 1963 au États-Unis, puis traduit en 1985.(1) Howard Becker est un sociologue né en 1928 à Chicago. C’est un pianiste appartenant au milieu social du jazz et des stupéfiants licite ou illicite, ce qui l’a amener à s’intéresser à ce que l’on pourrait appelé la déviance social, à travers l’hypothèse que la marijuana est utilisé pour le plaisir. C’est dans un contexte de forte ségrégation et hiérarchisation social qu’il va publier son livre, qui va être critiqué et être le coeur de controverse. Dans le livre ou du moins dans le chapitre trois et quatre, il aborde la question de la place des consommateurs de marijuana. On va alors se demander comment devient t-on ou ne devient-on pas un·e fumeur·euse au EtatsUnis dans les années 50 ? Dans un premier temps nous étudierons l’aspect technique de la possibilité ou non de devenir un fumeur ? Dans une deuxième verrons comment et pourquoi ce choix est influencé. Et enfin, nous poserons un regard critique vis à vis de cet extrait. Tout d’abord, l’auteur commence par poser certaines bases en expliquant que la marijuana ne créé pas de situation de dépendance ou d’addiction. Puis, après avoir décrit la méthodologie utilisé ainsi que son hypothèse —qui est que la marijuana est utilisé pour le plaisir—, il décrit en trois phases le déroulement de l’apprentissage de la consommation de cet drogue. La première phase est l’apprentissage par la technique. En effet, il y a une méthode précise pour que la consommation face effet et que le·a fumeur·euse puisse « planer » (p.68) et ainsi prendre plaisir. La deuxième phase est celle de l’apprentissage par la perception. En outre, même si le·a novice à acquis une certaine technique, pour « planer», il faut qu’il·elle reconnaisse deux critères essentiels, celui de la sensation des effets sur son corps mais aussi de l’admission que ces effets existent. À partir de cette étape, où le·a novices est capable de « planer », il·elle est apte à pouvoir fumer pour le plaisir.

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Ce qui nous amène à la troisième phase, celle de l’apprentissage du goût pour les effets. Maintenant que le·a novice sait « planer », il·elle doit apprendre à aimer ce qu’il·elle éprouve. Cette fois-ci il n’y a pas de méthode pour y arriver tout est une question de ressentie, même si certain·e·s enquêté·e·s explique que la première fois n’est jamais la meilleur. Ainsi, cette phase est déterminante : si le·a novice apprécie les effets, alors il·elle va continuer à fumer dans cette optique de recherche de plaisir ; néanmoins, si il·elle ne considère pas comme agréable les effets, il·elle ne consommera plus ou dans « 10 mois à 1 ans » comme un·e enquêté·e l’a expliquer suite à sa propre expérience. Ainsi, l’effet recherché par la consommation de marijuana : le plaisir, est le fruit d’un apprentissage qui n’est possible qu’avec l’expérience, la reproduction schématique des autres fumeur·euse·s mais aussi l’écoute de son corps. Cependant, comment est maintenant perçu le·a novice ayant fini et réussi son apprentissage ou le·a fumeur·euse ancien·ne ? Avant tout, il est important de définir, selon l’auteur, le caractère déviant ou non d’un·e individu·e. Un·e individu·e· déviant·e serait « émanciper » (p.97) et/ou ferait parti·e d’un « milieu social non conformiste » (p.97), c’est à dire en dehors du « monde conventionnel » (p.96) et donc des normes socialement et juridiquement instauré, ici contre la consommation de marijuana. Et en effet, c’est par cette définition que le·a fumeur·euse va devoir réguler sa consommation selon ces normes mais aussi de son environnent. D’abord, selon l’approvisionnement. Cet approvisionnement se fait principalement par la mise en contact de connaissance en connaissance. La lois condamnent sévèrement la vente de drogue, il n’est donc pas simple de trouver une approvisionneur. Alors, la consommation d’un·e fumeur·euse sera déterminée par son interrogation social ou non dans une groupe de fumeur·euse ; si il·elle est intégré, il·elle va pouvoir trouver de la marijuana facilement et en consommer plus ; sinon il·elle sera restreint par l’impossibilité de s’en procurer. De plus, un autre critère sociale rentre en jeu dans la quantité de marijuana, celle du secret. La crainte du rejet social —parfaitement illustrer dans ce texte—, conduit le·a fumeur·euse à cacher ou à

se

cacher

des

non-fumeurs,

sous

peine

d’être

rejeté

aussi

bien

physiquement

qu’émotionnellement. Ce qui va découler de cette peur de l’exclusion social, c’est une régulation de leurs consommation en fonction de la présence de l’approbation d’un fumeur·euse ou la réprobation d’un non-fumeur·euse. Cette regulation tient aussi de la peur de se retrouver dans deux situations : celle d’être découvert·e en possession de marijuana et celle d’être découvert·e à cause de son incapacité à cacher les effets de la drogue. 3

Enfin, le dernier mais pas le moindre, la régulation par l’aspect moral. On peut alors distinguer quatre types de moralité envers les fumeur·euse·s : la morale sociale et la moral légal ; et la moral externe au fumeur et celle interne. Je m’explique, d’abord la moral social et extérieur au fumeur·euse est, comme nous l’avons vu précédemment, celle de la réprobation social basé sur la nocivité de la marijuana et de l’addiction qui en découle et ainsi tend à dissuader le fumeur·euse. Ces « impératifs sociaux » (p.96), sont construis sur la justice et la condamnation de la consommation de drogue. En effet, la justice limite la consommation de drogue des individus par la peine de prison et d’amende (mais aussi en déstabilisant les sources d’approvisionnement), ce qui crée un sentiment de peur chez le consommateur·rice. Ensuite l’aspect et les questionnements internes du fumeur·euse, qui lui·elle aussi vie dans cette société qui au sens commun dit que « la drogue c’est mal », alors pour pouvoir fumer il·elle doit se dépasser de ces notions. Un processus d’auto-justification se met en place pour ne pas être rattaché à l’image du drogué sans contrôle qu’ils·elles se font. Cette auto-justification passe par la rationalisation de la nocivité de la drogue, et se persuade des effets bénéfiques de la marijuana, « j’ai l’impression d’être revigoré » ou « c’est probablement bon pour des gens qui manquent de poids » (p.98-99). Ainsi, le·a fumeur·euse, par la construction social, s’adapte et régule sa consommation en fonction de nombreux critères, ce qui montre bien à quel point la marijuana est mal perçu. Nous terminerons en portant une regard critique sur certaines notions. D’abord, d’après cet extrait on constate très clairement l’importance d’appartenir à un groupe social ou à une société, et la peur de l’exclusion est pour moi ce qui ressort majoritairement de ce texte, et est aussi l’enjeux fondamentale qui cadre notre deuxième partie. Aussi, de part la définition de déviation, l’auteur explique clairement que « ce ne sont pas les les motivations déviantes qui conduisent au comportement dévient mais, à l’inverse, c’est le comportement déviant qui produit, au fils du temps, la motivation déviante », c’est à dire que c’est le comportement hors de la norme (ici la curiosité des effets de la marijuana), qui conduit à des motivations déviantes (ici la motivation est nourrit par le plaisir que la marijuana procure qui à suivi le comportement) et ce n’est pas l’inverse, ce n’est pas la motivation de s’émanciper des normes qui a conduit le·a fumeur·euse à fumer. Ça pose alors la question des normes, car ce que l’on qualifie de hors norme (de déviant) ne le serait pas sans l’instauration de ces mêmes normes ; c’est à dire que l’on construit des normes et on catégorise ce qui n’y rentre pas. On peut alors en déduire que si tout cela est une construction sociale, alors autre part ou bien même si on change de classe sociale, ces 4

normes socialement instauré seront tout autres. Cependant, ici, l’auteur exprime de façon homogénéisante le caractère de ces normes, en utilisant par exemple le terme de « sens commun » pour les définir. En définitive, ce texte soulève beaucoup de questionnements quant à la légitimité du fumeur·euse à fumer. Aussi, il montre que l’activité de fumer relève d’un processus d’apprentissage et que cette aptitude à fumer ou non n’est pas fixe, elle est en constante « redéfinition » (p.79) et en constante évolution selon les changements sociaux qui environne le·a fumeur·euse.

Sitographie • (1) Babelio, Citation de Howard Becker, juillet 2017, (Howard Becker, Outsiders, Etude de sociologie de la déviance, 1963), consulté le 25 novembre 2020. < https://www.babelio.com/auteur/ Howard-S-Becker/141280/citations >

• Alain GARRIGOU, « BECKER HOWARD S. (1928- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], (consulté le 25 novembre 2020). < https://www.universalis.fr/encyclopedie/howard-s-becker/ >

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