Fiche lec td n°8 - Semestre PDF

Title Fiche lec td n°8 - Semestre
Course Sociologie du sport
Institution Université Rennes-II
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Semestre ...


Description

Fiche de lecture TD n°8 Biographie : Anaïs Bohuon est une professeur maître de conférences en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) de l’Université de Paris Sud. C’est également une sociologue historienne dont les travaux se portent sur l’histoire et la sociologie du corps, du genre et du sport. Elle sort en 2012 son premier ouvrage étudiant le contrôle des genres dans les compétitions sportives. Oumaya Hidri-Neys commence sa carrière à la Faculté des Sciences et des métiers du sport de Valenciennes. En 2000, elle s’inscrit à l’UFR STAPS de Paris et obtient un diplôme DEA cultures sportives ainsi qu’un doctorat. Elle devient en 2006 maître de conférences à l’UFR STAPS de Paris puis en 2009, de Lille. D’un point de vue idéologique, elle a tout d’abord formé sa thèse autour du poids des apparences physiques lors de l’accès au marché du travail des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et à ensuite travailler sur le thème de la violence dut aux normes de l’apparence physique dans « Sport, Violences et Régulations ». Ces deux chercheuses se sont mises ensemble pour écrire l’article n°82 paru dans le recueil « STAPS » de 2008/4, allant de la page 57-70 sur 116 pages. Le but de l’article est d’expliquer les logiques du recrutement du personnel de Décathlon qui est une grande distribution d’articles de sport dans le monde. En s’appuyant sur une enquête, Hidri et Bohuon explique le déroulement ainsi que le contenu d’un entretien d’embauche chez Décathlon tout en reliant ceci à l’importance de la pratique sportive lors du recrutement. Par ailleurs, cette pratique du sport nous apparait comme importante, voir une condition pour l’obtention d’un poste dans l’enquête qui fut mené.

Description : L’enquête mené par Hidri et Bohuon regroupe 15 recruteurs encore en activité de Décathlon qui ont fourni leur aide et va permettre de rapidement démontrer que l’entreprise recherche la performance que l’on peut retrouver par exemple dans le sport. Cette notion de performance présente dans le sport devient un caractère important recherché par les recruteurs. Les recrutements se composent par ailleurs de plusieurs étapes. Tout cela passe d’abord par les différentes ressources comme les ressources humaines et par la suite, les responsables commerciaux avec des entretiens durant généralement de une heure à deux heures en abordant tant les représentations que les pratiques professionnelles, les compétences importantes, les qualités demandés aux candidats ou bien encore leurs appartenances sociales. Le recruteur dès l’obtention des différents CV regarde les loisirs sportifs des candidats et va alors différencier ceux pratiquant régulièrement qui seront orienter vers des postes de vendeurs. Aucun niveau d’étude n’est demandé aux pratiquants sportifs pour les différents postes mise à part celui de recruteurs où le niveau minimum demandé est de bac+4. Malgré des études ou des formations différentes des candidats par rapport aux postes, cela n’empêche pas l’embauche qui sera compensé par l’organisation de formations pour les employés permettant de connaitre leurs rayons. Le contenu du CV passe dès lors pour obsolète au détriment du vœu que les candidats soient sportifs. Le recrutement va par ailleurs passés par une appréciation de l’apparence physique de la part du recruteur qui doit décider si l’apparence est en adéquation avec le sport du rayon et avec les représentations que se font les clients des sportifs.

Les recruteurs classifient les candidats par leur niveau de pratique du sport et cela au détriment de leurs capacités, de leurs qualités ou de leurs compétences, étant donné un mode de classification flou. C’est ainsi que Jonathan, recruteur, déclare sur un candidat « Bon lui, il était 30/4 ou… 2/6… ou je sais plus en fait, mais bon on s’en fout, il est classé voilà ». De par cette déclaration on aperçoit une classification que les recruteurs ne maitrisent pas et dédaignent. Par ailleurs, ils n’ont aucune possibilité de vérifier les dires d’un candidat quand a sa pratique du sport. On voit également que ce ne sont pas forcément les compétences qui sont recherchés et on va plutôt parler de valeurs comme ce qui est présent dans le sport. Quatre valeurs sont ainsi détachées : la responsabilité, la fraternité, la vérité et la vitalité. Décathlon va plus loin avec des initiatives comme la métaphore sportive où les recruteurs sont définis comme des sélectionneurs permettant au travers de formations de progresser plus vite, avec une équipe sportive (les salariés), un capitaine et un entraineur qui pourrait être assimilés aux encadrant. Les valeurs se basent sur le néomanagement avec pour éthique « sport-passion » permettant ainsi aux salariés d’allier travail et sport. Les valeurs vont variés selon les disciplines sportives pour autant Décathlon cherche un socle de valeurs pour ses employés. Ainsi, il est demandé un esprit d’équipe, le dépassement de soi et la vitalité ce qui montre que seulement une pratique sportive va primer sur les études. Les recruteurs partent lors des entretiens sur des discours sur les qualités physiques et morales qui sont finalement qu’idéologique dut au fait que réellement le recruteur ne fait que très peu le lien entre la pratique du sport et la performance commerciale. Dès lors il est visible que l’apparence physique est plus recherchée que la passion pour le sport ou les compétences, les valeurs qui sont importantes. Le critère de l’apparence physique devient majoritaire par le vœu de faire vendre au client un maximum ce qui passe par une représentation conforme aux idées des clients. On peut dire que Décathlon ne cherche pas des salariés sportifs forcément mais des salariés paraissant sportif. On parle plus d’évaluation visuelle en cherchant de part l’apparence si le candidat est sportif contraire à l’évaluation des compétences importantes pour tout métier. Le lien entre les employés et les clients est la base recherchée chez Décathlon et il faut contenter au maximum ces clients. Il y a donc un recrutement pour le client pour satisfaire ses représentations dont il se fait. On peut à partir de cela parler de discrimination à l’embauche sur les caractéristiques physiques notamment. L’article s’appuie sur une réflexion que l’on peut définir comme microsociologique qui s’appuie sur des entretiens de 15 recruteurs exerçant chez Décathlon. La difficulté rencontrée par les auteurs est qu’il leur a fallu 6 mois pour accéder aux recruteurs qui sont par ailleurs responsables des Ressources Humaines.

Réflexion personnelle : L’enquête de Oumaya Hidri et Anaïs Dohuon permet de faire ressortir la position que peut avoir le sport et son influence dans le domaine professionnel. Ici, le sport est utilisé dans un but discriminatoire où tout est mis en œuvre pour attirer et faire acheter le client au travers d’un « personnage physique ». A mon avis, si le sport peut être une caractéristique pour un travail il ne doit pas pour autant être assimilé à l’apparence physique et doit être complété par des formations, des études, des valeurs, des compétences adéquates au travail demandé....


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