Introduction aux sciences de l’éducation PDF

Title Introduction aux sciences de l’éducation
Author Elodie Froute
Course Sciences de l'éducation
Institution Université Côte d'Azur
Pages 3
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Summary

Licence générale de psychologie....


Description

Introduction aux sciences de l’éducation Les sciences de l’éducation, ancrage disciplinaire et historique, variété des domaines d’intervention Les sciences de l'éducation ont un ancrage disciplinaire et historique et une grande variété de domaines d'intervention. L'ignorance n’est pas de la bêtise, c’est un état et non une qualité intrinsèque de la personne, elle dépend du contexte et ne peut se qualifier qu'avec la position de 2 personnes en référence à un ensemble de savoirs particuliers. C'est un statut qui peut s'atténuer voire disparaître sous l'effet du travail. Piaget définit l'intelligence comme une faculté d'adaptation. Selon Bourdieu dans Le métier de sociologue, la naïveté est constitutive du chercheur car il se positionne en état d'ignorance. L'enseignement et l'apprentissage se font aussi et surtout en dehors des institutions ! Tu peux apprendre, je peux t’enseigner, mais je ne peux pas t’apprendre. Cependant la plupart des choses que l’on apprend ont été acquises sans qu’elles nous soient enseignées. I. Les sciences de l'éducation font partie des sciences de l'Homme A. Des connaissances et des savoirs sur les phénomènes d'éducation L'éducation est un ensemble de processus essentiel au cœur de notre société. Mais pourquoi faut-il une science pour traiter de cette question ? Il y a une distinction fondamentale à faire entre apprendre et enseigner. Mais cette distinction est très peu faite dans le lgg courant. Apprendre = prendre avec soi, activité intrinsèque du sujet, on ne peut forcer personne à le faire. Enseigner = action d'autrui sur le sujet visant à le transformer. Connaître = avoir un rapport familier à. Savoir = objectivation d’une connaissance (théorie de Guy Brousseau). Les sciences de l’éducation forment une discipline dont le but est de produire et de diffuser des savoirs objectifs sur l’Education, de passer de la connaissance au savoir. Ce sont des sciences sociales, elles permettent de comprendre la société. Plus la société possède de connaissances dans un domaine, moins elle est encline à construire des savoirs sur ces phénomènes. Càd que plus on dispose de connaissances, moins on a envie de savoir. Les sciences de l’éducation ont du mal à s’établir car beaucoup de gens pensent déjà avoir de fortes connaissances sur le sujet. Cependant, toute connaissance fondée sur l’opinion est erronée. B. Les phénomènes scientifiques sont étudiables grâce aux apports des sciences sociales Selon Durkheim, l’éducation est l'action d'une génération adulte sur celle qui n'est pas encore mûre pour la vie sociale. Le processus éducatif constitue le sujet, et sans éducation il n’y a pas de société. On fait d'habitude une opposition binaire entre le sujet et la société, mais il n'existe en fait aucune séparation absolue entre les deux. Pour devenir sujet, il faut toujours faire partie de la vie sociale (Kant). En effet, être un sujet c'est être interpellable par autrui. D’un point de vue psychologique, il faut comprendre par quels phénomènes les capacités cognitives humaines amènent à l’éducation, au savoir. L’intelligence n’est pas liée au QI mais à la capacité à recevoir l’enseignement.

L'assujettissement est le fait de faire entrer l'autre comme sujet d'une institution. Un être vivant devient sujet parce qu'il entre dans le jeu de l'interaction sociale, il n'y a donc point de sujet sans éducation ni assujettissement, ce n'est pas d'abord le sujet puis l'éducation. L'éducation vise à créer des sujets, consiste à en faire advenir. Le sujet en est la finalité, et ça fonctionne dans les deux sens. Pour Anna Arendt, l’éducation est le fait d’entrer sous l’autorité de quelqu’un de son plein gré. Bachelard : « En sciences, l'opinion a en droit toujours tort. » Toutes les opinions doivent être mises à l'écart dès lors qu'on mène une étude scientifique. La connaissance est ce qui permet de faire face à une situation, d'agir. Le savoir est ce qui permet de désigner, décrire cette connaissance. Mais les connaissances n'ont pas forcément besoin d'être désignées par des savoirs (ex : il n’est pas nécessaire de connaître comment faire bouger notre corps pour marcher). Pourquoi construire des savoirs sur quelque chose que l'on connaît très bien, c'est-à-dire éduquer ? Il faut être capable de désigner les connaissances, qui peuvent parfois faire obstacle (ex : nombres réels). C'est un instrument de clarification sur toutes les connaissances. On a beaucoup de connaissances sur la société, mais pas forcément beaucoup de savoirs. → Les sciences de l'éducation ont pour objectif de clarifier les problèmes que les gens connaissent. II. Comment l'Ecole et les Sciences de l'éducation ont fait route commune d’un point de vue historique A. Naissance de La science de l'éducation : l'Ecole au centre La science de l’éducation naît en 1883. Avec l’émergence de la III° République (1870 - 1940) : •

Fondation de l'école gratuite, laïque et obligatoire par Jules Ferry. La première école accessible à tous sans distinction de classe n’a été construite qu’en 1975.

• Une génération de penseurs, pédagogues, républicains militants : * Henri MARION (1846 - 1896) : philosophe et pédagogue français, il enseigne à la Sorbonne. Il a joué un rôle très important dans l'éducation des filles. Il a été chargé de cours en pédagogie et en sciences sociales. * Gabriel COMPAYRE (1843 - 1913) : homme politique français, il assure l'un des premiers cours à l'université dédié à la science de l'éducation. C’est un précurseur de la discipline. * Ferdinand BRISSON (1841 - 1932) : homme politique français, très engagé dans des institutions (Ligue des droits de l'Homme, Ligue de l'enseignement), c'est à lui qu'on doit le principe de laïcité. Il a été prix Nobel de la paix pour sa militance éducative. * Emile DURKHEIM (1858 - 1917) : philosophe et sociologue, il a été nommé à la chaire de pédagogie de Bordeaux puis à la Sorbonne sur une chaire de Science de l'éducation qui le fera devenir sociologie. L’influence du ministère de l’instruction publique : - 1883 : création de la 1ère chaire de Sciences de l’Education à Paris. - 1884 : chaire crée à Bordeaux, Lyon, Montpellier et Nancy. - 1887 : chaire crée à Toulouse. - Huit cours supplémentaire sont ouverts sous l’impulsion d’université (Grenoble, Rennes, Caen) de municipalités (Douai, Lille) ou conseils généraux (Dijon). Aucune demande n'émanait de l'enseignement secondaire ou primaire pour que l'on crée une science de l'éducation. (A l'époque : primaire = pauvres ; secondaire = classes bourgeoises). Les enseignements 'bricolent' des méthodes d'éducations sans pour autant se rendre compte du besoin d'étudier cette discipline. Les universitaires n'en ressentent pas le besoin et la science de l'éducation reste une matière minorée, alors que la psychologie et la sociologie trouvent leur place. Les écoles Normales, malgré un certain besoin, ne font aucune demande non plus concernant cet enseignement.

C'est seulement une école républicaine qui lance cette matière. Ce projet est laïc alors que la société est essentiellement tournée vers la religion. La demande d'une science de l'éducation est alors lancée par les politiques. Elle a été décrétée nécessaire mais considérée par certains comme un pur « investissement de forme ». La formation d'enseignant a donc été restructurée afin de transformer les connaissances en pédagogie en savoirs. Cependant les étudiants de ces cours sont au début essentiellement des instituteurs et des bourgeois. Thèmes et auteurs des premiers cours de science de l'éducation : - Enseignement général essentiellement philosophique et pédagogique. - Grands auteurs : Spencer, Locke, Rousseau, Pestalozzi. Cependant la discipline ne dure pas, elle est peu reconnue au sein du corps universitaire et les instituteurs ont du mal à prouver son utilité. C’est pour cela que Durkheim transformera sa chaire de SDE en chaire de sociologie. La discipline ne réapparaît qu’en 1967. B. Les sciences de l'éducation deviennent une discipline universitaire (1967) Tout au long du 20ème siècle, de nombreuses personnalités y travaillent : Claparède, Piaget (psychologie) Decroly, Montessori (médecine) Ferrière, Cousinet (sociologie) Buise, Dottrens (expérimentalistes) A cette époque, en Grande-Bretagne, on voit la création d’école libre sans emploi du temps, càd que les enfants étaient libres de ne pas aller en cours. Ce genre d’expérimentations avait besoin d’être pensé, réfléchi. Dans ce contexte des années 60, il fallait des lieux pour réfléchir, étudier, comprendre, former la jeunesse. Les sciences de l’éducation renaissent....


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