L\'ART - dissertation sur la notion de l\'art PDF

Title L\'ART - dissertation sur la notion de l\'art
Author Colas MARX
Course Philosophie
Institution Université Sorbonne Nouvelle
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Summary

dissertation sur la notion de l'art...


Description

PHILOSOPHIE LEÇON 7 : QU’Y A-T-IL DANS L’ART DE PLUS QUE DANS LA RÉALITÉ ? > Notion : art, réel, perception ! > Pour cette notion il est important de connaitre des références artistiques classiques mais il faut prendre garde à ne pas simplement les énumérer (les exemples ne sont pas des arguments) ! Il est dur de donner une définition à l’art, car cette dernière est constamment changeante, elle évolue grâce aux artistes qui ont transgressé et boulversé ses codes, et ainsi laissé leurs noms dans l’histoire. Le propre de l’art serait-il alors d’échapper à toute définition ? L’art tel qu’on le conçoit aujourd’hui se distingue du savoir-faire de l’artisan, même si la pratique de l’art suppose également un savoir-faire technique. Mais pendant longtemps le mot «!art!» possédait le sens général de procédé produisant un résultat et était donc synonyme de «!technique!». On ne voyait pas le travail des artisans comme oeuvre d’art mais comme produit manufacturé (souvent fabriquer dans des ateliers par plusieurs artisans : par exemple les oeuvres de Rembrandt) = la définition de propreté intellectuelle était différente. Le mot «! art! » prend le sens qu’on lui connait aujourd’hui au XVIIème grâce notamment à Descartes qui le libère de sa définition de savoir-faire. Les beaux-arts classiques = l’architecture, la sculpture, la danse, la peinture, la poésie, la musique, et depuis peu le cinéma considéré comme le 7ème art. Au XVIIIème apparait le therme esthétique, qui utilisé comme substantif désigne le domaine de la philosophie s’intéresse à la question de l’art et du beau (ce qui relève des sens et de la perception). Le mot «!réalité! » vient de «!res! » = la chose, qui a donné «!réel! » pour qualifier ce qui existe effectivement. Cette notion de réel s’oppose donc d’une part à ce qui est abstrait, conceptuel et d’autre part à ce qui est illusoire, apparent. Mais pour Platon, il existe différent niveau de réalité entre ce qui s’impose aux sens et ce qui s’impose à l’esprit (l’Idée). L’esthétique considère le réalisme comme une doctrine très rigoureuse qui, au XIXème, affirme que l’oeuvre doit n’être qu’une représentation facile de la réalité (il ne faut pas enjoliver ou dissimuler ses aspects les plus séduisants), posant ainsi la question du rapport entre art et réalité, copie et ressemble. Il semblerait ainsi que le réalisme ne dise rien de plus ni de moins que la réalité, mais en réalité il est limité par le point de vu humain, ce que l’oeil perçoit. > Dans le sujet «! de plus! » s’entend une opposition à «! de moins! » : l’art pensé comme moins que la réalité est l’art pensé comme une illusion, une tromperie, une dégradation de la réalité, une simple copie. Ce que l’art aurait en plus serait donc quelque chose que la réalité n’a pas. = Paradoxe : comment l’art peut-il avoir ce que la réalité ne possède pas ? Comment peut-il y’avoir quelque chose en plus que la réalité ? > Parenthèses sur Rodin : Au XIXème siècle il bouleverse les conceptions réalistes en constatant que l’image du mouvement n’est pas une représentation du mouvement, ne donne qu’une impression superficielle de mouvement. La photographie à l’époque permet de décomposer toutes les étapes du mouvement. Pour Rodin, ce n’est que dans la superposition de ses étapes et le déséquilibre que l’on peut créer le mouvement, en rendre compte de manière réaliste. I - Si l’art a pour but de créer l’illusion de la réalité, alors il n’y a rien de plus dans l’art que dans la réalité elle-même …Et il y’aurait peut-être même moins : l’art serait alors une réalité dégradée.

C’est la conception de Platon qui considère l’art trompeur car son rôle est de créer une illusion de la réalité, sa copie mais rien que sa copie. TEXTE PLATON - La République, livre X, 598 a-d, page 140 Socrate, qui converse avec Glaçon, lui fait remarquer qu’un objet vu sous différents angles aura ainsi différentes apparences, mais qu’il restera le même objet. L’apparence ou les apparences de l’objet ne sont donc pas l’objet lui-même, la vérité de cet objet ne peut se trouver que dans son Idée (sa forme, son essence, sa définition…) c’est à dire dans ce qui a, chez Platon, le plus de réalité. L’artiste, puisqu’il ne représente que l’apparence, ne représente même pas la réalité de l’objet, mais une copie d’une représentation faite par nos sens, la copie d’une copie. Aujourd’hui l’art contemporain permet une forme d’art qui ne reproduit pas la réalité, mais qui l’interprète. Au XXème, l’art se libère donc du réalisme grâce à de nombreux courants comme le fauvisme ou le cubisme, qui change cette idée de la représentation comme se devant d’être la plus fidèle possible ou modèle, mais conservant une volonté de figuration (la réalité est certes interprétée, mais l’oeuvre reste figurative). Exemple de Fauvisme : Paysage à l’Estaque, Georges Braque, 1906

Exemple de Cubisme : ! Nature morte à la nappe à carreaux, Juan Gris, 1915

Mondrian, dans sa «!série! d’arbres! », représente bien ce cheminement de la figuration jusqu’à la limite de l’abstraction : en simplifiant peu à peu la forme de l’arbre pour en faire ressortir la particularité, il passe de la copie et de la figuration à l’interprétation et à l’évocation. Ses oeuvres les plus connues restent tout de même ses «! Compositions! «! , oeuvres totalement abstraites. «"Série d’arbres"», Arbre Argenté, Piet Mondrian, 1911

«"Compositions"», Composition en rouge, jaune, bleu et noir, Piet Mondrian, 1926

«"Série d’arbres"», Arbre Rouge, Piet Mondrian, 1908

«"Compositions"», Victory BoogieWoogie, Piet Mondrian, 1944

Pour le sens commun, l’abstraction est un concept artistique assez nouveau mais il possède en réalité plus d’un siècle. Kandinsky en aurait eu l’idée en voyant une de ses toiles (figuratives) de coté et l’aurait trouvé ainsi plus interessante. Par exemple avec Jaune - Rouge - Bleu, Kandinsky renonce à toutes représentations d’objet matériel et privilégie les formes et les couleurs pour ce qu’elles sont plutôt que pour ce qu’elles représentent. Dans Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, il théorise ses choix artistique comme par exemple la valeur qu’il attribue aux couleurs (c’est à dire ce qu’elle rend une fois mise en rapport aux autres, ou la façon dont elles modifient les formes = un ocre paraitra plus rouge à côté d’un jaune et plus orange à côté d’un rouge; une même forme peinte en bleu paraîtra plus grande si elle est peinte en jaune)

Jaune - Rouge - Bleu, Vassily Kandinsky, 1925

À l’époque de Platon, l’idée que la peinture ne puisse rien représenter n’existe pas encore et il faut encore longtemps pour se libérer de cette conception de la peinture comme représentation des objets sensibles. D. Aras dans son ouvrage On n’y voit rien évoque le cas de soubassement, découvertes dans certaines églises vénitiennes, recouverts avec des petits points de peintures et est alors considéré comme décoration et non comme oeuvre d’art. Au moment où le pointillisme devient une forme d’art (avec des artistes comme Pallock), cette technique était, elle, déjà très ancienne.

Number 20, Jackson Pallock, 1848

Mais qu’est-ce qui fait alors L’oeuvre d’art ? Cette interrogation pose la question de l’intention, ainsi que de la reconnaissance par le public et dans l’histoire = ce qui fait l’oeuvre se trouve aussi dans notre regard. > Parenthèse : Un décalage similaire se retrouve dans les goûts architecturaux : exemple du «!Pavillon allemand! » présenté à l’exposition universelle de 1929 par Mies Van Der Rose, un des fondateurs du Bauhaus, principe de simplification des formes et des matériaux en se débarrassant de toute décoration superflue.

Ici le pavillon relève plus de la sculpture que de l’habitation, et est construit selon la technique du plan libre : le toit est soutenu par des piliers en acier permettant des murs en verre et/ou autres matériaux qui n’auraient pu convenir à des murs porteurs. Si aujourd’hui ce genre de construction nous semble super modernes, elles sont en réalité vielles d’un siècle et étaient alors considérées de mauvais goût.

Si aujourd’hui l’idée que l’on puisse montrer autre chose que le sensible par le biais de l’expression abstraite nous est accessible et est relativement acceptée, elle ne l’était évidemment pas dans l’Antiquité. Pour Platon, l’art est donc un simulacre, destiné à tromper et à produire une illusion (l’oeuvre d’art serait alors l’équivalent de l’ombre sur le mur de la caverne). Platon définit l’art comme «!copie d’une copie!» qui copierais l’objet sensible qui copie lui même l’Idée. = en vérité sa véritable cible est surtout les poètes qui à travers la mythologie construisent un simulacre de réalité. La philosophie se construit alors contre la mythologie et préfère l’explication par la raison à l’explication par les mythes, le savoir à la croyance. La conception de l’art la plus commune est celle de l’art comme simple copie. La légende attribue à Zeuxis le fait d’avoir représenté une treille de vigne de manière si réaliste que même les oiseaux si trompait et essayaient de picorer. II - La Réalité ne se réduit pas à l’apparence des choses La réalité ne serait plus ce qui s’impose aux sens (comme l’apparence) mais plutôt ce qui demande à être dévoilée. Dans ce cas, l’apparence = ce qui s’impose à nous, nous apparait en premier n’est qu’apparence et non pas la réalité (comme le pense le sens commun). La réalité demanderait justement à être dévoilée du voile de l’apparence. C’est cette conception de la réalité qui guide et donne sens à des démarches comme celles de l’abstraction. Par conséquent, l’art n’est plus une illusion mais un moyen d’accéder aux choses même : il dévoile la réalité («!une réalité nue et sans voile!» de Bergson) qui était cachée sous l’apparence (= référence au cours sur le langage : pour Bergson, les mots masquent la particularité des sentiments de la même manière que l’apparence masque la réalité). On est ainsi à l’opposé de l’opinion du sens commun : l’art donne accès au réel, et plus il s’éloigne de l’apparence plus il donne accès au réel. L’artiste devient donc un Révélateur. Se pose alors la question de la vérité : il y’aurait dans la démarche artistique non seulement une recherche du beau mais aussi du vrai, une saisie d’une réalité au delà des apparences. TEXTE BRANCUSI - Brancusi contre EU. Un procès historique, 1928 Constantin Brancusi est un artiste qui crée des sculptures abstraites mais aussi figuratives «! à la limite!» de l’abstrait en choisissant de simplifier les formes à l’extrême (voir Muse endormie) En 1928 son oeuvre Oiseau dans l’espace fait l’objet d’un procès retentissant : l’oeuvre n’étant pas figurative (à l’opposé des oeuvres classiques), elle n’est pas considérée comme objet d’art par les douanes américaines et doit être sujet d’une taxe à l’importation. Brancusi refuse de payer cette taxe car pou lui l’enjeu de ce procès est celui de la définition d’une oeuvre et de la question de la reconnaissance de l’art.

La muse endormie, Constantin Brancusi, 1910

Oiseau dans l’espace, Constantin Brancusi, 1923

Durant ce procès, le sculpteur Jacob Epstein témoigne en sa faveur : selon lui, une oeuvre d’art doit : - Posséder une valeur esthétique - Entrainer une satisfaction - Être réaliser par un artiste Ce qui fait l’oeuvre d’art, ce serait donc la personne qui la fait ? (l’argument de l’auteur exclu le fait de considérer comme oeuvre d’art quelque chose considéré comme non-intentionnel. Ainsi il n’existe pas d’oeuvre «! par hasard! » ( l’intention de l’artiste est une partie de l’oeuvre) et un objet naturel n’est pas une oeuvre d’art (qui doit provenir de l’intention humaine, être le produit d’un savoir-faire)). Il est ainsi dur de trouver un seul critère déterminant pour définir une oeuvre et le plus souvent on doit avoir recours à une combinaison. > Parenthèses : toute oeuvre ne cherche pas le beau, et certain mouvement cherchent en particulier la disharmonie, la dissonance et cherchent à gêner le regard plutôt qu’à le conforter. Par exemple Goya, si il peignait des tableaux de commande, destinés à la vente et donc d’une esthétique plus classique et consensuelle ( comme la Gallina Ciega), a aussi peint de nombreux tableaux comme Saturne dévorant un de ses enfants, ou Le sabbat des sorcières, des peintures très expressives, presque de l’ordre de la caricature et à l’esthétique et aux couleurs très lourdes et sombres, loin du Goya populaire qui plaisait à l’époque. Mais au final, ces oeuvres personnels ont souvent été retenues comme les plus représentatives de son oeuvre. = Il ne faut ainsi pas confondre le beau du sujet, du modèle, et le beau de la représentation, du tableau lui même. La gallina ciega, Francisco de Goya, 1788

Le sabbat des sorcières, Francisco de Goya, 1797

Saturne dévorant un de ses enfants, Francisco de Goya, 1919-1923

La notion du beau, pour le sens commun, dépend de l’objet choisit comme sujet (pour faire un beau tableau il faudrait donc choisir un beau sujet), mais en réalité il est toujours possible d’en faire une représentation sans valeur esthétique. De même, si on prend un objet dépourvu de beauté naturelle, sa représentation peut en avoir. Par exemple : la beauté des toiles de Goya n’est pas dans leur modèle. Le beau au vrai sens du terme n’est pas nécessairement décoratif, la beauté visée par l’art correspond à celle qui ne satisfait pas facilement le sens commun. Ramener l’art à sa fonction décorative, c’est le dénaturer. > Ligne 13 : «! un ouvrier ne peut pas créer la beauté! » : un ouvrier produit un objet technique pas une oeuvre d’art, de plus «! il ne pourrait la concevoir! » = une intentionnalité derrière l’oeuvre = la différence entre un artiste et un ouvrier c’est l’intention : si un ouvrier met une intention derrière son travail, il devient alors artiste. Aujourd’hui l’idée que l’abstraction est une forme d’art est passée dans les moeurs. TEXTE BRANCUSI - Carola Giedion-Welcker, Constantin Brancusi, 1957 Son point de vu est cohérent avec celui de Platon : la réalité n’est pas dans l’apparence mais dans l’essence des choses. Par exemple la copie la plus parfaite de l’apparence d’un animal serait un animal empaillé, ou encore un moulage, l’empreinte du visage, du corps, des traits… Parenthèses : un objet peut être considérer comme une oeuvre d’art tandis que dans les cultures d’où il provient il est considérer comme un objet technique. Les musées ne sont pas synonyme d’oeuvre d’art. La notion de musée est très moderne. TEXTE HEGEL - Cours d’esthétique, 1827, page 145 Esthétique : ce qui relève des sens, de la perception, ce terme désigne une spécialité de la philosophie. «!Il n’y a pas d’apparence sans essence!» = pas de fond sans forme. Hegel tourne en dérision le goût du sens colin pour les arts d’imitation. Il se moque de l’admiration que le sens commun a pour Dioxis. Hegel répond à cette admiration que l’art n’est pas fait pour tromper le regard des animaux mais qu’il doit avoir un fin plus élevée. Et cette fin n’est pas de l’ordre de la copie de la nature. Son but n’est pas de rivalisé avec elle, il ne peut pas car si il chercherait à tromper, il ne tromperait qu’un peu. L’oeuvre d’art témoigne de l’activité de l’esprit ce n’est donc pas une simple copie de l’oeuvre. «!Certains portraits sont ressemblants jusqu’à la nausée! » = lorsque l’oeuvre est si semblable à la nature, alors elle va produire une impression de malaise. Ron Mueck fait des oeuvres qui ne sont pas abstraction mais quelque chose de réel, figé. Cette réalité figée produit une impression morbide.

Mask II, Ron Mueck, 2001-2002

A girl, Ron Mueck, 2006-2007

Comme le fait Oscar Wilde ce n’est pas l’art qui imite la nature mais c’est l’inverse. C’est une idée un peu loufoque mais qui a du sens. Dans Le Déclin du massage, Wilde dit que l’art a une fonction didactique, pédagogique. L’art nous apprend à voir parce que nous ne voyons que ce dont nous voyons la beauté. Le brouillard embellit le paysage, le brouillard isole, annule la perspective. Pour apprécier le brouillard, la beauté du brouillard il faut apprendre à la voir. Et Turner l’a montré. La nature copierai alors l’art.

Tempête de neige en mer, Joseph Mallord William Turner, 1842

III - L’esthétique Kantienne Cette pensée se trouve dans l’ouvrage La Critique de la faculté de juger ou critique du jugement, en 1790. Kant analyse le jugement de goût mais pas le goût gustatif ni le bon ou mauvais goût. Quatre définitions (citations) : 1) «!le gout est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d’une façon toute désintéressée. On appelle beau l’objet de cette satisfaction!» 2) «!Est beau ce qui plait universellement sans concept!» 3) «!La beauté est la forme de la finalité d’un objet en tant qu’elle est perçue dans cet objet sans la représentation d’une fin!» 4) «! Est beau ce qui est reconnu sans concept, comme l’objet d’une satisfaction!» = Le jugement de goût est désintéressé chez Kant, cela signifie que le plaisir que nous donne l’oeuvre n’est pas du registre d’une satisfaction biologique. Au contraire dans la contemplation esthétique, je suis délivrée de mes désirs. Il faut suivre la distinction que fait Kant entre l’agréable et le beau. Cette distinction nous mène à comprendre que l’agréable procure un plaisir sensible, il est relatif à une appréciation personnelle, subjective qui ne peut évidemment pas s’argumenter. Par exemple «! j’aime le vin des canaris! » «! j’aime le chocolat noir! » «! moi je préfère le chocolat blanc! » = L’agréable ne peut être argumenté, ne suppose aucune question. Mais si je dis qu’une chose est belle, la manière même dont la phrase est composé : c’est une phrase prédicative (en logique). Ceci (le sujet) est (le copule) beau (prédicat) Le prédicat est un élément de l’objet. La beauté est dans l’objet, elle lui appartient. Cette idée est donc totalement à l’opposé d’opinion commune. Pour le sens commun le beau peut être juger, c’est affaire de subjectivité. - Je peux porter un jugement économique, historique, technique… - Je peux donc trouver quelque chose de beau mais qui n’est pas agréable (comme les tableaux de Goya) Le jugement de goût est-il universel ? Le jugement de goût est à la fois universel et nécessaire mais étranger au concept.

Le jugement de goût est universel, il découle logiquement de la première proposition. Lorsque la beauté faisait partie du sujet, pourtant le domaine du beau pour le sens commun est le domaine du jugement. Les hommes ne se mettent pas d’accord pour aimer les mêmes oeuvres. Ce n’est pas une universalité de fait mais de droit. Ce n’est pas une universalité de fait. «!De droit!» (= en théorie) différent «!de fait!» (dans les faits). De fait on est pas d’accord pour trouver la même chose belle mais il y’a une universalité de droit (on devrait tous être d’accord) = c’est théorique. Le jugement de goût est nécessaire, il ne peut pas ne pas être. Pour Kant on ne peut pas ne pas reconnaitre la supériorité de Vermeir sur un petit artiste. Cabanel est dans le goût du public, avec La naissance de Vénus. Il est de la même époque que Manet. La Naissance de Vénus est de la même année qu’Olympia de Manet, tableau qui fut refusé par l’académie car il choque alors que celui de Cabanel a été accepté. Olympia choque par sa réalité, par la représentation d’une femme nue dans son lit, une femme non mythologique. Les articulations de la femmes sont très réalistes, sa posture, son expression, la forme des draps… Le regard de cette femme crée scandale car elle regarde le spectateur et à cette époque les femmes ne doivent pas regarder les hommes. Cette femme est une prostituée, récompensée par son client (on peut le voir au bouquet). C’est le portrait d’une courtisane. De plus le chat noir est à l’époque considéré comme le sexe féminin. Manet a retouché ce tableau pour annuler le contraste du chat sur le lit et la couleur de la servante. Les deux tableaux sont de la même année et pourtant Cabanel n’a pas marqué l’histoire, contrairement à Manet qui a ramené quelque chose de nouveau (a contrario de ce qu’aime le public).

Olympia, Edouard Manet, 1863

La na...


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