Le discours paradoxal ( Pippinato Léa, 21900809) PDF

Title Le discours paradoxal ( Pippinato Léa, 21900809)
Author Léa Pippinato
Course Argumentation et rhétorique médiatique
Institution Université Paul-Valéry-Montpellier
Pages 2
File Size 51.5 KB
File Type PDF
Total Downloads 65
Total Views 118

Summary

Exercice portant sur la construction d'un discours paradoxal avec présentation orale et support diaporama à l'appui...


Description

Idées pour le discours par paradoxal adoxal (oral)

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. » Qui peut prétendre un seul instant ignorer ce célèbre adage en provenance de ce texte, de ce pilier de renom qu’est la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ? Pourtant, au risque de vous décevoir et de mettre à mal vos convictions, l’égalité n’existe que dans la loi. En réalité, elle n’est qu’un idéal destiné à alimenter les aspirations, cependant vaines, des êtres humains. Ainsi, je ne peux que m’opposer à une valeur dont l’existence n’est pas, et n’a jamais été prouvée. J’irais même jusqu’à dire que l’égalité est intrinsèquement mauvaise. Laissez-moi vous présenter un exemple qui, je l’espère, saura continuer, ou commencer, à vous persuader. Prenons l’exemple d’une femme d’une cinquantaine d’années ayant dédié une partie conséquente de sa vie à apporter tout le soin nécessaire à son foyer et à sa famille. À côté de celle-ci, se trouve un jeune homme dont l’entrée dans la trentaine n’a même pas encore débuté. Pensez-vous un seul instant qu’au nom de votre louable et immuable principe d’égalité, ces deux personnes puissent travailler aussi longtemps et intensément ? Ne croyez-vous pas que cette femme dévouée mériterait son repos et que cet homme devrait se démener pour au moins deux ? Pourtant, l’égalité voudrait que leur labeur soit strictement le même sans la moindre distinction. En plus de cet aspect contestable, l’égalité présente un aspect véritablement dangereux qui, j’estime, ne doit pas être minimisé. En France, près d’un siècle après l’adoption du suffrage universel masculin, les femmes acquièrent fièrement à leur tour le droit de vote. Par conséquent, à partir de ce moment, l’ensemble des citoyens majeurs a pu faire entendre sa voix et détenu la capacité de jouer un rôle majeur au sein de la vie politique du pays. Néanmoins, même en vertu des considérations les plus utopistes qui soient, il est évident que chaque individu n’est pas doté d’une éducation et d’une raison suffisamment construites et élaborées pour mener à bien cette mission. Le résultat d’un scrutin n’est pas un simple choix, il s’agit de l’aboutissement d’une réflexion qui se doit d’être éclairée. L’avenir d’un État ne peut reposer entre les mains de tous. Il est par conséquent irresponsable de confier ce droit de participation à l’entièreté de la population avec comme seul justification le postulat d’égalité. Continuons à présent à dérouler le fil de ce raisonnement pour rajouter de l’eau au moulin. Ce vertueux principe qui, en apparence, n’a comme objectif que la garantie du bien commun, efface en réalité les singularités propres à chaque individu. Si l’égalité règne en maître, quelle place restet-il à la différence ? Au titre de ce raisonnement, je me permets d’avancer la notion, d’ailleurs très réputée, de socialisation différenciée. Comme vous le savez, les individus qui composent notre monde sont divisés en groupes sociaux qui peuvent prendre appui sur une multitude de critères. Pour rester claire et concise, je vous propose de partir sur les terrains du sexe et du milieu social. Biologiquement, nous naissons fille ou garçon, et cette condition aboutit fatalement à l’enseignement d’apprentissages différents, qui, dans le milieu sociologique, portent le nom de normes et valeurs.

Aussi stéréotypé que cela puisse paraître, mais en raison de ce processus, un petit garçon appréciera jouer avec une jolie voiture tandis qu’une petite fille se tournera pour sa part vers une belle dînette. Il en va de même pour cet autre déterminant qu’est le milieu social. Bon nombre d’entre vous doivent connaître ces deux œuvres cinématographiques cultes que sont « La vie est un long fleuve tranquille » et « Neuilly sa mère ». Au-delà de leur aspect parfois comique, ils illustrent les écarts de culture entre classes populaires et catégories supérieures. Bien que plutôt déterministe, cette approche permet aux individus de trouver leur place au sein de la société et d’occuper un rôle en lien avec cette socialisation. Par conséquent, dans ces deux cas, l’introduction d’un quelconque principe d’égalité viendrait chambouler et bouleverser la structure sociale en place et ne permettrait en aucune façon aux personnes de se construire sur le long terme. De plus, ma critique à l’égard de la valeur égalitaire est aussi vive pour une raison une fois de plus pessimiste mais profondément réaliste. Ainsi, pour énoncer ma pensée de la manière la plus franche qui soit, je dirais qu’il est impossible de mettre en place l’égalité. Personne ici n’ignore cette situation, mais depuis près d’un an, le monde entier subit une vague pandémique sans précédent qui nécessite la prise de mesures fortes sur tous les plans, mais conséquemment dans le domaine de l’économie. Pour prendre l’exemple le plus parlant aux yeux de la majorité, je rappelle qu’à l’heure actuelle, en raison évidemment de la crise sanitaire, le déficit public de la France s’élève à près de 180 milliards d’euros, ce qui, il va sans dire, est énorme. Personne ici et nulle part ailleurs ne peut donc, de par les moyens matériels à disposition, prétendre pouvoir assurer à toutes et tous les mêmes revenus, les mêmes conditions d’habitation, les mêmes loisirs et le même confort global. En outre, comme abordé brièvement au commencement de ma prise de parole, il serait profondément injuste d’offrir à chacun des opportunités strictement identiques. Je ne suis personne pour prétendre avoir réussi à vous faire ouvrir les yeux sur la nature profonde de la valeur égalitaire. Je ne suis personne pour me définir comme convaincante. Je ne suis personne pour dicter vos modes de pensée et vos conduites. Néanmoins, si vous me le permettez, je souhaiterais vous faire réfléchir sur cette parlante citation de Jean d’Ormesson : « La naissance est le lieu de l’inégalité. »....


Similar Free PDFs