Le sanctuaire de Delphes PDF

Title Le sanctuaire de Delphes
Course Histoire des idées dans la Grèce antique
Institution Sorbonne Université
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Cours sur la cité de Delphes : le sanctuaire ...


Description

Le sanctuaire de Delphes Delphes, en grec Delphoi ou Dhelfí est une ville de la Grèce ancienne, en Phocide, sur le versant sud-ouest du Parnasse. En harmonie avec une nature superbe, investie d'une signification sacrée, le sanctuaire de Delphes était au VIe siècle avant JC le véritable centre et le symbole de l'unité du monde grec.

Le sanctuaire d'Apollon Pythien Etait très vaste et conformément à l'usage, entouré d'un mur d'enceinte destiné à délimiter l'espace sacré d'Apollon et percé de plusieurs portes. À l'intérieur même du sanctuaire d'Apollon, juste au sud du temple, un enclos en plein air resta consacré à Gaïa et Thémis. À l'extérieur du hiéron (sanctuaire), et le long de ce mur d'enceinte, on peut identifier les ruines de plusieurs constructions ou aménagements successifs : les thermes romains, construits au IIIe siècle après JC ; un vaste portique dorico-ionien d'époque hellénistique, le portique d'Attale, et l'agora romaine, grande place rectangulaire dallée, bordée de portiques abritant des boutiques où l'on vendait probablement des souvenirs et des objets de piété. Étagé sur le flanc de la montagne, le sanctuaire est parcouru par la voie sacrée, qui conduit en deux lacets jusqu'à la terrasse du temple. Tout au long de la voie sacrée sont disposés les monuments votifs dédiés aux dieux : « trésors », trépieds, statues, colonnes, etc.

La voie sacrée et ses monuments On pénétrait dans le sanctuaire par une porte principale, et au-delà de laquelle commençait la voie sacrée conduisant au temple d'Apollon ; de chaque côté, tout au long de cette rue, s'élevaient les innombrables monuments votifs, les offrandes et les Trésors construits par les plus grandes cités de la Grèce pour abriter les ex-voto (statues, objets en marbre, en bronze, en or, isolés, dressés sur des colonnes ou des piliers, ou alignés sur des bases). Ces édifices érigés dans le téménos (espace sacré) étaient avant tout des offrandes faites au dieu par les habitants d'une cité. L'argent nécessaire à leur construction était généralement prélevé sur le butin consécutif à une victoire ou sur les bénéfices d'une quelconque opération fructueuse. Si tous les ordres architecturaux sont représentés dans ces monuments, leur plan d'ensemble reste toujours le même dans ses grandes lignes : un bâtiment de taille modeste, sorte de temple en miniature, comprenant une cella (partie close avec la statue du dieu, équivalent du naos) précédée d'un prodomos (entrée, correspondant au pronaos) doté de deux colonnes. Les ex-voto delphiques montrent aussi l'ardente rivalité qui dressait les cités les unes contre les autres, même en présence de leurs dieux. Il s'agissait non pas tant de briller que d'éclipser les cités rivales. Dans la partie haute du sanctuaire, les ex-voto, non moins nombreux, semblent avoir eu un caractère différent. Deux types y sont particulièrement bien représentés : le trépied et le pilier. Il était naturel d'offrir au dieu du trépied prophétique l'instrument même de sa mantique (art de la divination). Les piliers avaient le plus souvent un caractère

honorifique par exemple des piliers honorant des princes pergaméniens (Pergame dans la Turquie actuelle), bienfaiteurs de Delphes, Attale Ier et Eumène II, ou un roi de Bithynie (royaume en Turquie), Prusias II. Le pilier d'Attale Ier faisait partie d'un ensemble plus vaste, consacré à la fin du IIe siècle par les souverains pergaméniens. Un escalier monumental menait aux deux piliers d'Attale et d'Eumène, ainsi qu'à un espace enclos comprenant un autel bas, dédié peut-être au héros thessalien Néoptolème (fils d’Achille, héros de la guerre de Troie et tue Priam) ; un oikos (« maison », « patrimoine ») où étaient semble-t-il suspendus des mâts de navires, trophées d'une quelconque victoire navale ; un portique destiné aux pèlerins.

Le temple d'Apollon C'est à l'intérieur du temple d’Apollon qu'officiait la Pythie. Devant l'entrée du temple, on peut encore voir les restes du grand autel d'Apollon, élevé en marbre blanc par les Grecs de Chio en reconnaissance de leur libération, soit au moment de la révolte des cités ioniennes contre les Perses (499-494 avant JC), soit après la bataille de Mycale (479 avant JC, bataille du cap Mycale l'une des dernières confrontations entre Grecs coalisés et Perses de la deuxième guerre médique, cap au large duquel l'affrontement débuta, et qui se situe en face de l'île de Samos.). Cet autel s'élevait sur l'emplacement de l'autel très ancien qui se dressait auparavant devant le temple, antérieurement à l'incendie de 548 avant JC. C'est au sommet de cette plateforme que l'on sacrifiait les chèvres offertes par les pèlerins qui venaient consulter l'oracle. Le temple d'Apollon dont on peut voir aujourd'hui les ruines date du IVe siècle avant JC ; il ne fut que le troisième à avoir occupé ce site. Un premier édifice monumental avait sans doute été construit sur ce même emplacement au VIIIe-VIIe siècle avant JC. Selon l'Hymne homérique à Apollon, ce fut le dieu lui-même qui l'avait élevé, assisté dans cette tâche par deux architectes légendaires, Agamêdès et Trophônios. Selon d'autres légendes citées par Pausanias, ce « premier » temple aurait lui-même été précédé de trois édifices primitifs, successivement construits en branches de laurier, en cire d'abeille et de plumes et en bronze, bâti par Héphaïstos. L'archéologie, elle, révèle la succession au même emplacement de trois édifices : un temple du haut archaïsme mais il fut détruit par un incendie en 546 avant JC. Une souscription fut alors lancée à travers l'ensemble du monde grec – et même au-delà, puisque le roi d'Égypte Amosis II versa une contribution considérable – pour réunir les fonds nécessaires à la reconstruction d'un nouveau temple. La mission d'achever ce travail fut confiée aux Alcméonides, une puissante famille athénienne contrainte à l'exil sous la tyrannie de Pisistrate. Mais le temple des Alcméonides ayant été ravagé par un tremblement de terre en 373 avant JC, une nouvelle souscription fut lancée, dont on a retrouvé une grande partie des comptes, gravés sur des stèles. Ce temple, restauré à plusieurs reprises à la suite de pillages ou de tremblements de terre, dura jusqu'à la fin de l'Antiquité lorsqu'il fut partiellement incendié après l'interdiction du paganisme (religions polythéistes de l’Antiquité).

L’organisation du bâtiment

Le temple s'ouvrait à l'Est par un vestibule (ou pronaos), auquel on accédait par une rampe, le long de laquelle on pouvait lire des devises des Sept Sages de Delphes (« Connais toi toi-même », « Rien n'est trop », etc). Ce pronaos, autrefois recouvert par un dallage, renfermait la statue d'Homère. Au-dessus de l'immense porte plaquée d'ivoire qui faisait communiquer le pronaos et la cella était fixé un epsilon couché, d'abord en bronze, puis en or comparable à celui gravé devant le nom de la déesse Terre sur l'omphalos, et qu'on peut considérer comme le symbole de la porte cosmique. Dans la pénombre de la cella, le pèlerin découvrait un autel consacré à Poséidon, les statues d'Apollon et de deux des trois Moires (littéralement les « portions de destin assignées à chaque homme ») sont des divinités du Destin implacable)– celle de la troisième Moire étant remplacée par une statue de Zeus Moiragétès (« qui dirige le Destin ») – et le foyer sur lequel le prêtre d'Apollon avait tué Néoptolème. La consultation avait lieu dans la partie la plus reculée du temple, l'adyton (littéralement : « l'endroit où l'on n'accède pas »). Les textes anciens montrent que l'adyton était une fosse au fond du naos, une échancrure dans le dallage, découvrant la terre vierge. À l'intérieur était construit un puits creusé jusqu'au rocher, qui était à proprement parler le chasma (« fente ») d'où sortait le pneuma, le souffle divin. Au-dessus du puits était scellé le trépied, sur lequel montait la Pythie. Outre le puits, l'adyton contenait un laurier sacré, l'omphalos surmonté d'un baldaquin, le tombeau de Dionysos et, à l'origine, l'eau de Cassotis y coulait. L'omphalos, le seul accessoire que l'on ait retrouvé, était une pierre sacrée qui, selon le mythe, était tombée du ciel. Elle marquait l'endroit où s'étaient rencontrés deux aigles lâchés par Zeus, l'un du Levant, l'autre du Couchant, marquant ainsi le centre ou nombril de la Terre. L’omphalos était percé, de part en part, par un canal central où était fixé une tige de métal qui servait sans doute à maintenir un réseau de bandelettes ou un filet de laine, mais aussi à assujettir les deux aigles de Zeus. L'omphalos, qui semble dater du VIIe siècle avant JC, porte une inscription en caractères archaïques mentionnant uniquement le nom de la divinité (ΓΑΣ, au génitif, la Terre), précédé d'un epsilon. L'omphalos, qui était aussi le monument funéraire du serpent Python, le fils de la Terre, qu'Apollon avait tué pour s'emparer de l'oracle, était placé sur une profonde crevasse d'où s'échappaient des exhalaisons (pneuma) délétères, provenant de la décomposition du corps de Python, et qui mettaient la Pythie en état de délire prophétique selon certains mythes.

Les autres monuments principaux de l'enceinte sacrée Parmi les autres principaux monuments de l’enceinte sacrée se trouvent notamment le stade de Delphes (IVe siècle ou au début du IIIe siècle avant JC) et le théâtre (IVe siècle avant JC, en partie conservé) dont l'auditorium (cavea), qui comporte 35 gradins en calcaire blanc du Parnasse, pouvait contenir environ 5 000 personnes. Dès l'époque archaïque, Athéna eut un temple et fut appelée Athéna Pronaia (« gardienne du temple »), son temple le Marmaria (« les marbres ») était situé sur la route de Thèbes à Delphes, 1 500 m environ avant d'arriver au hiéron d'Apollon. Entre les deux temples s'élevaient trois édifices : un trésor dorique anonyme (vers 475) ; une trésor éolique (ordre

d'architecture classique originaire d'Asie mineure du nord-ouest, nom est issu des Îles Éoliennes) de la fin du VIIe siècle, dont les chapiteaux forment des corbeilles de feuilles d'eau retombantes et qui doit probablement être attribué à Marseille ; une tholos (rotonde) d’une grâce remarquable, oeuvre de Théodoros (vers 390-380). La destination de l'édifice rond en marbre demeure encore inconnue. Enfin, dans l’enceinte sacrée se trouvait la fontaine Castalie jaillissant de la brèche des Roches Phédriades (une des falaises tombant à pic au-dessus du sanctuaire), elle servait au lavage du temple d'Apollon et aux ablutions de la Pythie. Les importants vestiges qui nous sont parvenus ne donnent qu'un pâle reflet de la richesse artistique du site dans l'Antiquité. La disposition des lieux (la forte pente entraînant des glissements de terrain et des chutes de pierres), les pillages dont fut victime le sanctuaire expliquent l'état des monuments. Les ruines sont ainsi groupées en deux secteurs principaux : d'une part le sanctuaire d'Apollon proprement dit, qui comprend le temple, le théâtre et l'essentiel des constructions religieuses ; d'autre part le petit sanctuaire d'Athéna Pronaia. Le plus célèbre édifice de cet ensemble est la Tholos, dont la fonction n'a pu être élucidée jusqu'ici. Delphes possédait en outre un gymnase et un stade. Le sanctuaire panhellénique a également joué un rôle clé durant les grandes guerres en Grèce et durant les périodes de colonisation. À son apogée, il incarnait le lieu d'unité entre les Grecs et son histoire a légitimé l'emplacement du nombril du monde grec à Delphes.

Bibliographie : - Pierre Lévêque , Dans les pas des dieux grecs, Tallandier Éditions, Paris 2003 - George Roux, Delphes, son oracle et ses dieux, Belles Lettres, Paris 1976

Sites consultés : - http://www.larousse.fr/encyclopedie/ville/Delphes/116038 L'Encyclopédie Larousse enligne, article sur la ville de Delphes - http://whc.unesco.org/fr/list/393/ Site de l'UNESCO, liste du patrimoine mondial...


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