L\'oeuvre de guerre de Fernand Leger une représentation du traumatisme PDF

Title L\'oeuvre de guerre de Fernand Leger une représentation du traumatisme
Course psycho et traumatisme de guerre
Institution Université de Picardie Jules Verne
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L’œuvre de la guerre de Fernand Léger: une représentation du trauma? NATURE : Il existe à la fois une œuvre pictural qui appartient à une œuvre posthume, car Léger n'a jamais voulu posté ses œuvres de son vivant. L'éditeur, à répartir en trois partie : En Argonne (1915), Verdun (1916), A l’hôpital (1917). Sa collection comporte 85 dessins au total. A cote de cette œuvre pictural, ce trouve l'écriture de son expérience avec son amis et avocat Louis Poughon. Il a trouvé un équilibre en écrivant. Il a écrit 50 lettres à Poughon entre 1914 et 1918. Cette écriture est très intéressée car il va le supplier tout le long de le sortir des champs de bataille. L’AUTEUR : Lorsqu'il répond à l'ordre de mobilisation, à l'âge de 34 ans. Il commence seulement à être reconnu parce qu'il est l'une des figures majeures du courant d'avant-garde pictural : Cubisme, qui a fortement séduit Fernand Léger, comme Contraste de forme ou Réveil matin qui fait référence à la réalité quotidienne, une œuvre qui est construire sous le contraste de ligne et de couleur vive. Pour Fernand Léger, l’abstraction se veut réalisme pictural c'est à dire à l'affirmation de réalité à la peinture. Comme il énonce: « La valeur réaliste d'une œuvre est parfaitement indépendante de toute qualité imitative.». D'abord affecté dans le régiment comme sapeur (creuse des tranchés), en 1914 il a était désigné comme brancardier par son supérieur, car il ne supportait pas le champ de bataille. Dans une des lettres il dit qu'il n'était pas inséré dans la vie de soldat. Au titre de brancardier il est témoin direct des dégâts fait au corps, observé pour la première fois à une si grande échelle et avec une telle gravité. Il écrit sur la perception de son travail : «Nous sommes surtout spectateurs de ce formidables drames». Il est lui-même blessé. Il quitte l'Argonne en septembre 1916, pour rejoindre le Bar-le-Duc. Il participe à la fin de la bataille de Verdun. L'année suivante il est accepté en Champagne à un poste calme. Puis il tombe malade en 1917 où il sera hospitalisé, et il est réformé en 1918. Comme les peintres Georges Braque et André Derain, il a un aspect de la guerre direct puisqu'il connaît tout de même les côtés les plus sombres. Les brancardiers constituent les premiers maillons d’évacuation pour les blessés, ils ont en charge la sélection des blessés, ceux qui vont pouvoir survivre ou non. Ils ont la culpabilité d'avoir laissé les autres à la mort.

THEMATIQUE : Son expérience de brancardier pendant la guerre et ses rencontres avec la mort. CONTEXTUALISATION : -

Historique : Période de la grande guerre 1914-1918. Artistique : Cubisme en France, Fauvisme, Expressionnisme en Allemagne, Futurisme en Italie, Vorticisme en Grande Bretagne.

COURANT : Die Brucke : Hirchner, Heckel, Nolde Catégories de peintres : -

Peintre- soignant : Beckmann, Nevinson, Leger. Peintre- missionnés : Bonnard, Vallotton, Paul Nash. Peintres dit combattant : Grosz, Dix, Beckmann, Derain, Braque, … Peintre-camouffleur : André Mare.

Problématique : En quoi les représentations picturales et scripturales de Fernand Léger constituent un Traumatisme ? PLAN : Introduction. I.

II.

L’œuvre picturale : impuissance à dire la mort. 1- Les combattants. 2- Le spectacle de la mort. Les lettres à Louis Poughon : écrire la mort. 1- La vue. 2- L’ouïe. 3- Le toucher. 4- Le goût. 5- L’odorat. 6- Le rapport à sa propre mort.

Conclusion. Bibliographie.

I.

L’œuvre picturale : impuissance à dire la mort.

Au cours de ces trois années de guerre, Fernand Leger exécute de nombreux croquis (aquarelles, huiles sur toile) et il existe véritablement une œuvre de guerre de Fernand Leger, notamment « Popote de la vache enragée ». On a aussi « La preuve que l’homme descend du singe, 1915 » qui met en avant le fait que Fernand Leger partage la promiscuité quotidienne des combattants, qui se juxtapose à une atroce solitude affective, d’ignobles conditions matérielles dont souffre Leger et dont il se plaint (au même titre que les autres combattants). Cette expérience du champ de bataille est aussi pour lui la rencontre avec toutes les épreuves fondamentales vécues sur le front (danger, peur, mort). C’est aussi le sentiment d’appartenir à une humanité séparée du monde et le sentiment d’être confronté à une réalité incommunicable (qui ne peut être dite et comprise que par ceux qui l’ont vécu). Cette expérience du front est aussi pour Leger une découverte, c’est-à-dire, le petit groupe d’hommes auquel il appartient et que les historiens anglo-saxons appellent le groupe primaire (celui auquel il est attaché et sur lequel il compte pour survivre). Il réaffirme de manière rétrospective, dans un entretien accordé en 1949, qu’au contact des hommes qu’il a rencontré, « des mineurs, des terrassiers, des artisans du bois et du fer » qu’il a été touché par « la richesse, la variété, l’humour, la perfection de certains types d’hommes, leur sens exact du réel utile, de sa valeur pratique, son application opportune au milieu de ce drame ». Ces dessins du front peuvent se décliner en plusieurs séries. Il réalise notamment à partir de l’automne 1915, une série appelée « Soldats dans l’abri » puis une autre série intitulée « Joueur de cartes » et une troisième série appelée « Soldats jouant aux cartes ». Dans tous les cas, son style pictural n’apparait pas modifié du fait de la guerre : il s’inscrit dans la continuité de ses réalisations d’avant-guerre, en particulier sa série appelé « Contraste de forme ». Les formes sont schématisées, par endroit grisées au crayon pour donner l’idée de volume. Les corps sont composés essentiellement de formes géométriques (cubes pour la tête et le tronc, des tubes circulaires pour les membres et des cercles pour les articulations.). Ces hommes sont dépersonnalisés, réduits à une mécanique : ils apparaissent effacés dans leur individualité et dans leur humanité, au point qu’on les confonde avec

l’environnement dans lequel ils sont placés. Dans « Soldats dans une maison en ruine », il recourt au même procédé pour représenter les ruines (cubes / tubes). Les soldats se retrouvent donc en choses inanimées. Les corps et les visages disparaissent au milieu de ces ruines  on ne les distingue plus des ruines. Pour Fernand Leger, le même langage plastique convient à la fois aux hommes et aux ruines. Il réalise également une série intitulée « Les Foreurs », qui rapporte le travail des sapeurs, chargés de creuser des tunnels sous les tranchés pour atteindre celles de l’ennemi et les faire exploser. Il réalise également sa série « Partie de cartes », avec le même schéma, insistant ici sur les périodes d’accalmie sur le champ de bataille. Il insiste sur la sociabilité entre les combattants qui née de ces périodes d’accalmie en dessin puis en peinture. A Verdun, il réalise plusieurs dessins, dans lesquels il insiste sur le manque de repères, sur la confusion extrême qui règne sur le champ de bataille, sur la dislocation physique des choses mais aussi des corps, insistant sur la perte d’intégrité des corps sous l’effet de puissances destructrices. Il émerge surtout de cette série le seul dessin de Fernand Leger dans lequel il représente un cadavre sur le champ de bataille : encre sur papier, « Le Boche dans les fils de fer ». En 1916, Leger réalise « Soldat à la pipe », produit d’une permission à Paris, qui rencontre une unité chromatique, assurée par une grisaille qui domine l’œuvre. On y retrouve les compositions cubistes de ses dessins, qui lui permettent d’affirmer une construction mécanique des corps à laquelle il tient beaucoup. « Le soldat blessé », de 1917, issus également d’une permission, représente un soldat Allemand blessé à la tête. On y retrouve les principaux procédés de Leger pour représenter ce soldat. Dans l’ensemble, son œuvre du temps de guerre ne dit pas ses rencontres avec la mort, à l’exception d’un dessin où il représente un soldat ennemi. Pourtant, en tant que brancardier, Leger a forcément rencontré la mort. De toute évidente, il a éprouvé des difficultés à représenter par son art ses rencontres avec la mort (soit par déni, soit parce qu’il a considéré que son art ne lui permettait pas de représenter ses rencontres avec la mort). Ses dessins disent surtout son amour pour ceux qui l’entourent : ceux de son groupe primaire, dont il admire le courage et dont il met en avant leurs valeurs guerrières, alors que le cubisme semble particulièrement bien adapté pour décrire la mort de masse et pour dire les corps déchiquetés. Ces représentations de la mort, il les a moins bien représentés par son art que par l’écriture. L’essentiel de sa représentation scripturale se situe dans sa correspondance avec Louis Poughon. Il semble qu’il n’a pas tenu de journal de guerre mais on a trouvé des lettres à sa petite amie, Jeanne Lohy (Janot), qui a pris une place particulière dans sa vie du fait de la séparation. A travers sa correspondance, il va lui dire son amour et ne va pas parler de la guerre. Il va se marier avec elle, au sortir de la guerre, en décembre 1919.

II.

Les lettres à Louis Poughon : écrire la mort.

Leger fait appelle à Poughon dès les premiers jours de la guerre pour lui demander de le recommander à son ancien patron ou à ses collègues du cabinet. A chacune de ses lettres, il va revenir la dessus de manière pressante et il va demander à son ami de le sortir de la guerre (« Mon cher vieux, je t’assure que je te demande de faire tout ce que tu peux pour me décoller de là »). Leger appuie ses suppliques en arguant de son cafard, de sa souffrance, de son sentiment d’injustice à l’égard d’autres artistes, certains ayant été versés dans des sections dites de camouflage. En dépit des solutions de Leger, de son insistance, rien n’y fera. Seule son hospitalisation à la fin de 1917 permettra à Leger de s’éloigner du champ de bataille. A travers sa correspondance, il se livre bien plus qu’avec son art sur son expérience de guerre. A Poughon, il dit ses rencontres avec la mort et pour le faire, il fait appel à ses sens. Il a un rapport très sensoriel à la mort (la mort de l’autre, de l’ennemi, de l’autre moins anonyme, …).

1- La vue. Dès les premières semaines de la guerre, Leger est confronté à la mort. Il s’attarde dans une lettre datée du 5 octobre 1914 sur sa rencontre avec les cadavres boches (power point). Dans sa dimension visuelle à la mort, on retrouve très souvent des cadavres Allemands mêlés à des cadres français. Il y revient notamment dans une lettre de 1916, après la bataille de Verdun. Il se rend à Fleury, dans un village complétement détruit. Il s’y rend comme on se rend à un pèlerinage (citations sur le power point). Il écrit un peu plus tard « Il y a de mains dont j’aurai voulu prendre la photo exacte ». Pour lui il n’est pas possible de représenter le cadavre par son art : le meilleur moyen est la photographie.

2- L’ouïe. Dans une lettre datée d’octobre 1914, il écrit : voir le power point. Il assiste à la mort de l’autre qu’il connait et rapporte cette souffrance et la mort.

3- Le toucher. La relation tactile n’est que très peu évoquée par le peintre. Essentiellement parce que ce contact tactile suscite chez les brancardiers une forme de répulsion et aussi le sentiment d’être inutile et impuissant, alors que toucher un être vivant suscite de l’apaisement. Le quelques séquences qui rapporte avec des rencontres tactiles de cadavres sont inopinés et ne rentre pas dans ce travail de brancardier, à une exception près (citation sur le power point). Dans une journée du 14 juillet 1915, il revient sur cette relation (lors d’une lettre du 12 aout) : citation sur le power point. En novembre 1916, il rapporte une autre expérience : citation sur le power point. Ce qu’il met en avant c’est que les cadavres ne sont plus que des objets.

4- Le goût. Le 1e janvier 1915, il écrit après avoir ramassée les cadavres de soldats italiens volontaires pour servir l’armée française : citation sur le power point. Le rapport au cadavre est lié au sang et au fait que le type soit mort sur lui : il a senti la mort.

5- L’odorat. Il insiste sur la prégnance de l’odeur des cadavres. Il rend compte d’un souvenir qu’il décrit à Poughon dans une lettre du 30 octobre 1916, alors qu’il se trouve à Fleury : « L’odeur de pourriture était tellement forte dans leur terre remuée que j’ai dû ficher le camp ».

6- Sa relation à sa propre mort. A plusieurs reprises, il s’est vu mourir, ce qu’il explique dans les lettres du 1e janvier 1915 et du 23 février 1915 : citation power point, ainsi que dans les lettres du 12 avril 1915 et du 12 août 1915. Les bombardements suscitent la terreur de sa propre mort. L’un des traits de l’écriture de Leger est ce ton persifleur, jusqu’à la cruauté. C’est ce ton qui autorise son témoignage. On perçoit chez Leger une attirance profonde pour la brutalité de la guerre : il a un gout pour la guerre. En octobre 1916, il écrit notamment : « Je me remplissais du spectacle vraiment fantastique qui m’entourait ». Le spectacle du champ de bataille fascine le peintre. Il y revient à plusieurs reprises (power point). A la fin de l’année 1917, il est hospitalisé pour neurasthénie et gastrite nerveuse. Ces diagnostique lui permettent de quitter véritablement le champ de bataille et de bénéficier d’une réforme en 1918.

Conclusion  Leger a représenté une seule fois le spectacle de la mort par son art. Ce très peu dit l’impuissance du peintre à recourir à son art alors que le style cubiste qu’il défend parait particulièrement approprié pour dire le démembrement des corps sur le champ de bataille. Comme beaucoup de peintre français, il avoue son incapacité à dire son expérience au cœur de l’horreur. C’est l’écriture qui l’autorise à dire ses rencontres avec la mort. Son écriture renvoie à une très grande sensorialité avec la mort puisque l’essentiel des sens pour dire ses rencontres avec la mort. Ce qui frappe à travers ces correspondances c’est l’accumulation de ses rencontres avec la mort, qu’il s’agisse de la mort de l’autre ou de sa propre mort, même si évidemment, il ne les rapporte pas toutes....


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