Méthodologie du dessin PDF

Title Méthodologie du dessin
Course Méthologie du dessin
Institution Université Catholique de l'Ouest
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Semestre 2, M1, Mathilde Saiet...


Description

1 Méthodologie du dessin

Mathilde Saiet CM1 10/02/2015

I-

L’évolution du dessin durant le développement de l’enfant

Il évolue en fonction des capacités cognitives, motrices et affectives. Ces évolutions dans le dessin ne sont pas régulières, il y a des mouvements d’avancés et de régression. Les âges dans ce cours sont plus des moyennes. Luquet a indiqué différents stades d’évolution du dessin, à partir des propres dessins de sa fille, concerne le développement cognitif : -

1er stade, 9 mois jusqu’à 2 ans : gribouillis : correspond à un acte moteur, caractère ludique du geste, il ne s’agit pas pour l’enfant de représenter quelque chose, intéressant que le geste laisse une trace. Il n’y a pas d’intention représentative.

-

2ème stade, entre 2 et 3 ans : réalisme fortuit : progressivement le gribouillage va donner différentes formes, ces formes selon l’enfant vont devenir quelque chose. L’enfant va découvrir par hasard une analogie entre une chose et son tracé.

-

3ème stade, de 3 à 4 ans : réalisme manqué : intentions représentatives, l’enfant va réaliser des tracés à visés signifiantes, cela ne marche pas forcément. Il va commencer à aller à l’école. Quand le rond est fermé sur le dessin, l’enfant est capable de dire je. Un rond pas fermé renvoi à des angoisses archaïques (liquéfaction, vidage), indistinction dedans/dehors. La fermeture du rond amène des figures rayonnantes, ainsi que des figures contenantes. Puis apparaît vers 3 ans et demi, le premier dessin reconnaissable, le bonhomme têtard.

-

4ème stade, vers 4 ans : anthropomorphisme : les soleils et les maisons vont représenter un visage. Apparaît aussi la disproportion des éléments, des bonhommes aussi grands que les maisons voir plus grand. Réalisme manqué.

-

5ème stade, de 4 ans jusqu’à 9 ans : réalisme intellectuel : l’enfant va dessiner ce qu’il connaît des choses, il va dessiner une fée avec tous les attributs de la fée, c’est un dessin de connaissance sur la réalité des choses. Il donne tous les détails et indications pour qu’on puisse reconnaître cet objet. 3 caractéristiques : l’exemplarité (donne tous les détails), le rabattement (pas de perspective, pas de 3D), et la transparence (représente l’intérieur des objets). Vers 5 ans, on voit une différence entre les filles et

2 les garçons. De 6 ans jusqu’à 9 ans, il y a l’influence de la scolarité, l’anthropomorphisme disparaît, il y a une unité de sujet (une scène par feuille), l’enfant va préciser le lieu, il inscrit le bonhomme dans un espace, apparition de la ligne de base. Plus l’enfant avance et plus les dessins vont être réalistes, les choix de couleurs aussi, la représentation du bonhomme va s’améliorer. La représentation sexuelle va être indiqué. A la fin de ce stade apparaît les maisons rectangulaires. -

6ème stade, entre 9 et 11 ans : le réalisme visuel : l’enfant va réaliser un dessin qui va représenter la réalité tel qu’il la voit et non plus tel qu’il la connaît, soucis des détails, il n’y a plus de transparence et de rabattement. Cela consiste à dessiner en ce dégageant à toutes interférences intellectuelles. C’est stade de construction représentative. Vers 12-13 ans il s’agit du perfectionnement de l’habilité graphique, les thèmes sont plus individuels.

Evolution du dessin du point de vu affectif, on va repérer dans le dessin les intérêts affectifs et sexuels de l’enfant. On va repérer les problématiques en lien avec le stade phallique. On va voir les pulsions épistémophiliques (pulsion de savoir). L’intérêt des enfants va se fixer sur la question sexuelle, de la représentation des organes génitaux. Avec cette pulsion de connaissance, l’enfant va avoir de nombreuses théories, des théories sexuelles infantiles. Première question : d’ou viennent les enfants, comment ils naissent, d’ou ils sortent ? Cette question vient par la naissance d’une petite sœur ou frère, afin que cela ne se reproduise pas. Les enfants naissent par le nombril, la maman a mangé quelque chose, l’enfant est évacué comme une selle. Idée d’un clone de la mère. La théorie sexuelle infantile la plus connue est la théorie de la castration. La représentation du sexe, la question du phallique va assez vite disparaître en raison de l’interdit. L’oedipe va se traduire dans les dessins dans une idée de séduction vis à vis du parent oedipien, la représentation d’une petite fille avec son père entouré de petits cœurs. Apparaît la période de latence, avec le déclin de l’oedipe, quelque chose vient interdire l’oedipe, on assiste à la sublimation de la pulsion sexuelle. Les dessins vont devenir standardisés, conformistes. Cette sublimation permet que la pulsion épistémophique va être au service au désir d’apprendre. A l’adolescence, quelque chose de pulsionnel va être réactualisé, on peut retrouver à nouveau des dessins plus pulsionnels, on repère la trace de l’angoisse avec le dessin des monstres ou de héros surpuissants. Il y a beaucoup d’apparition de couleurs et de formes abstraites, très

3 défensifs par rapport à la pulsion sexuelle réactualisé. Souvent dans les dessins des pré-ados, la figure humaine disparait.

II-

La lecture du dessin (comment lire ou interpréter un dessin)

Le dessin en situation de bilan, d’examen psychologique, il peut être utiliser pour cela. Le dessin est une épreuve « facile », l’enfant est content de dessiner, c’est un bon support pour l’entretien. Le dessin a 3 fonctions : permet d’évaluer la maturation psycho-affective, d’évaluer le développement intellectuel (approche psychométrique), projection du vécu de l’enfant (approche projective), utiliser en psychothérapie en complément d’autres jeux pour aider l’enfant à verbaliser et à figurer son théâtre psychique. Il est souvent utiliser en complément d’autres méthodes. Par exemple on utiliser un patte noir et un dessin.

On va pouvoir englober dans l’acte de dessin, tout un ensemble plus vaste que le dessin : l’intention même de dessiner, la préparation du matériel, le dessin en lui-même, le fait de regarder le dessin et ce que devient le dessin (le donne-t-il ? a qui ?), et l’ensemble des énoncés qui accompagne la production du dessin. Le dessin n’est surtout pas le dessin qu’on vous apporte, on ne pas envisager la lecture d’une dessin en dehors de la présence de l’enfant et de tous les autres repérages, ce qu’il raconte autour du dessin, le temps du dessin, ce qu’il en dit. Sinon c’est de l’analyse sauvage.

Dans le cadre du bilan, l’idée est de préciser à l’enfant qu’il ne s’agit pas d’un devoir, qu’il n’y a pas de note, et qu’il n’y a pas de bon ou de mauvais dessin. La consigne est : dessine un dessin comme tu veux, il n’y a pas de bon ou mauvais dessin. La présence du psy est obligatoire pour voir l’ordre des éléments du dessin, la vitesse du dessin, l’application etc. Le clinicien doit être présent du début jusqu’à la fin. On peut interroger l’enfant sur ce qu’il pense de son dessin, est-ce qu’il en est content, est-ce qu’il aimerait le modifier. Cela permet à l’enfant d’associer librement à partir de sa production.

Le dessin du bonhomme peut être utilisé comme approche psychométrique. Il va s’appuyer sur l’évolution en fonction de l’âge. Au début l’homme têtard, puis les bars, les jambes poussent avec tout un tas d’éléments : les doigts, les pieds. A 4 ans on repère l’apparition du nombril. Puis les éléments de reconnaissance sexuelle, apparition des vêtements et cheveux vers 6-7ans en lien avec la période de latence. A 8 ans apparaît le cou. Vers 9 ans c’est les

4 détails qui vont commencer à être nombreux (les yeux avec des pupilles, des cils). Vers 11 ans les proportions sont relativement justes. L’approche la plus connu est Harris, il a établit une sorte d’échelle de cotation pour transformer le dessin du bonhomme en épreuve psychométrique. On va pouvoir quantifier une sorte de quotient intellectuel, un âge mental. Consigne : dessine un bonhomme de face le mieux que tu peux. Chaque élément va coter 1 point.

La dame de Fay est une variante du dessin du bonhomme. La consigne : dessine : une femme se promène et il pleut. Il est coté en fonction des idées représentées, 5 idées : femme, elle se promène, elle se trouve dans un paysage, il pleut, elle se protège.

L’intelligence peut toujours être frappé par la sphère fantasmatique, affective. D’un point de vue projectif, le dessin du bonhomme va renvoyer à la constitution de l’image corporelle. En tant qu’approche projective, on va pouvoir repérer par le dessin ce que l’enfant projette de sa propre représentation corporelle. Ce que Winnicott appelle l’inscription de la psyché dans le soma. Deux dimensions : -

schéma corporelle : doit être identique chez tout le monde

-

image du corps : personnelle

Le dessin du bonhomme sert à représenter les 2, on va pouvoir observer si l’enfant a une perception du schéma corporel à peu près normal, et ses représentations quant à sa propre image corporelle. On peut retrouver dans certains dessins une pathologie du schéma corporel. Les pré-adolescents peuvent traduire dans le dessin du bonhomme leurs difficultés avec la représentation du corps. On peut observer également l’appartenance sociale.

Le dessin de la famille est surtout utilisé dans le cadre du placement ou dans des enquêtes, maltraitances etc. Le dessin de la famille permet d’exprimer les problématiques oedipiennes et identificatoires, l’inscription dans l’ordre des générations, rivalités fraternelles. L’avantage est comme il y a plusieurs personnages, on voit souvent émerger une sorte de scène, un scénario, et ainsi la participation du fantasme. On voit 2 types de registres : registre identitaire narcissique du fonctionnement psychique, et le registre objectal identificatoire (lien à l’objet, à l’autre) du fonctionnement psychique. La consigne : dessine une famille comme tu imagines. C’est le « une » qui inscrit dans une épreuve projective, on peut voir si l’enfant arrive à ce décaler de la représentation familiale, facilite les projections, permet au clinicien de s’intéresser et de comparer le dessin avec la famille réelle. Cela est toujours accompagné

5 d’un entretien semi-directif dans le cadre du bilan, l’intérêt est de faire parler l’enfant, de lui faire identifier les différents personnages du dessin et ce qu’ils font. 2 ème question : si tu faisais parti de cette famille, quel personnage serait tu et pourquoi ? Quel est le moins gentil ? Quel est ton personnage préféré. Raconte une histoire au sujet de cette famille imaginaire. Il faut déterminer le personnage principal, cela peut être lié au temps que l’enfant met à le dessiner, un personnage extrêmement détaillé, le seul ou il y a de la couleur, celui qui est placé en 1 er sur la feuille, le plus grand, la place qu’il occupe dans la feuille, l’enfant ne parle que de lui. Importance de repérer la dévalorisation, l’omission ou le barrage d’un personnage, un des membres de la famille réel. Cela peut représenter un personnage mort, que l’on ne voit plus, la suppression de l’enfant lui-même. L’absence d’une partie d’un corps d’un personnage. Faire un corps tout petit ou à l’écart, ou bâclé, peut représenter un personnage dévalorisé. Ou fait au dernier moment sur un coin de feuille. Ajout d’un personnage, comme un héros, idéal de l’enfant.

Le dessin, Dolto disait que c’est un autoportrait inconscient, cela vient traduire l’expression pulsionnelle de l’enfant. Il va permettre de faire émerger des productions de l’inconscient. Cela ne révèle pas une vérité de l’inconscient, il n’est pas question qu’on va pouvoir lire à livre ouvert dans l’inconscient. Cela va indiquer une dynamique des mouvements fantasmatiques et des mouvements de défenses. Le risque est d’interpréter le dessin comme une simple transposition du fantasme. C’est un peu comme dans le rêve, certains éléments vont être relié à d’autres par association. Il ne s’agit pas tellement d’interpréter un dessin mais de relancer la fantasmatisation. Et toi si t’étais le chat dans le dessin, tu lui ferais quoi au petit oiseau ?

Historiquement, c’est Anna Freud et Mélanie Klein qui utilisait le dessin. Anna Freud utilisait le dessin comme un support, une médiation. Pour Klein, le jeu et le dessin sont un matériel analysable au même titre que les associations libres en analyse pour l’adulte. Pour Klein, le dessin il doit être interpréter de la même manière qu’un rêve. Le dessin est la voie royale pour avoir accès à l’inconscient de l’enfant. Comme dans le rêve, les désirs refoulés vont pouvoir se frayer une voie en se représentant dans le dessin sous forme déformé. Le dessin a pour vocation un accomplissement de désir mais de manière déformée. On retrouve les mêmes mécanismes qu’on retrouve dans le travail du rêve. On va retrouver la condensation, déplacement, et la dramatisation. Le contenu manifeste est autrement centré, c’est un transfert d’intensité. On retrouve le mécanisme d’élaboration secondaire, on rêve d’éléments très

6 isolés, à la fin du rêve, il les mets dans un ensemble cohéré, une mise en scène pour que le tableau se tienne, tout cela au service de la défense. Dans le dessin, il y a pleins d’éléments isolés puis du sens y est mis pour les liés. Dans l’interprétation des rêves, Freud mettait en garde contre la clé des songes, cela est valable pour le dessin. Il n’y a pas de règles, de notice pour interpréter un rêve. Il n’y a pas de référence, de symbolisme (un arbre veut dire), mais c’est en lien avec les associations libres du rêve que Freud interprète un rêve. Il faut pouvoir se défaire de l’idée qu’il y aurait une sorte de déchiffrage, il n’y a pas de traduction directe. Il y a une symbolique universelle et une symbolique personnelle, c’est la symbolique personnelle qui prime dans le rêve comme dans le dessin.

On va retrouver figurer la trace du fantasme par le scénario imaginaire que l’enfant produit. Le fantasme se matérialise sous la forme d’un scénario imaginaire ou le sujet est présent, ou va figurer un accomplissement de désir sous forme déguisé. Cela vient indiquer un type de relation, un mode de désir et de satisfaction, par ricocher un mode de défense. Le scénario est toujours à considérer sur le mode du désir et de la défense.

On va retrouver la question du fantasme qui va être individuel. Et on va retrouver aussi les fantasmes originaires, thèmes retrouvés fréquemment chez tous les individus : -

fantasme de scène primitive, le fantasme de représentation du coït des parents (scène de violence, mode sadique), fantasme de sa propre conception

-

fantasme de castration, une figure vient castrer un enfant

-

fantasme de séduction, vient s’exprimer par on m’a séduit

C’est ces 2 lignes de fantasmes qu’on retrouve dans les dessins.

III-

La souffrance psychique dans le dessin

La question du retard intellectuel, c’est un domaine ou le dessin a été particulièrement utilisé pour repérer les troubles du développement. Ces des dessins qui vont être caractérisé par un retard d’évolution, la fréquence des répétitions, des stéréotypés, un dessin identique est répété. Les très grandes disproportions dans les éléments.

Les troubles névrotiques, on va retrouver en ce qui concerne la névrose de l’enfant principalement de l’inhibition. Cela peut être des enfants assez peu créatifs, ils se contentent de recopier des images, qui contrôlent. Les dessins inhibés vont venir représenter l’angoisse

7 de l’enfant vis à vis des es pulsion libidinales ou agressives ; l’anxiété dominante va venir se traduire par l’inhibition. Comme un graphisme très léger, ratures, dessins barrés (conflit psychique entre désir et défense), dessin assez vide, personnages incomplets (élément évacué car trop angoissant), dessin tout petit. Dans les cas de compulsion obsessionnel : symétrie, dessins barrés qui seraient du à une annulation rétroactive.

Dans les cas des troubles psychotiques, très proche des enfants qui représentent des troubles cognitifs. Le schéma corporel est altéré, des objets étranges ou bout d’objet incorporé dans le bonhomme. Souvent il y a la représentation des organes génitaux. Il y a des personnages ouverts, pas de distinction nette entre intérieur et extérieur. Absence de structure. Beaucoup de stéréotypies et néo-morphisme (formes qui ne correspondent à rien) ou para-morphisme (ressemble à un parapluie mais l’enfant dit que c’est un animal). Dans l’ensemble impression de désagrégation du dessin, dispersion, de remplissage.

IV-

Les abus sexuels

Est-ce qu’il y a des signes graphiques qui peuvent être caractéristiques des enfants victimes d’abus ? Est-ce que une sexualisation exacerbée peut venir traduire quelque chose ? La question est : est-ce que l’hyper-sexualisation vient répondre à un fantasme ou à une réalité ? Il est assez banal de rencontrer des contenus sexuels dans le stade phallique ou oedipe. On ne peut pas définir ou émettre l’hypothèse d’un abus sexuel vécu par l’enfant à partir d’un dessin, même un dessin figurant une scène sexuelle. Que ça soit du fantasme ou de la réalité, les enfants peuvent produire les mêmes dessins. Favez-Boutonnier a donné quelques pistes, elle défini une sorte de « normalité » qui se situe entre 2 extrêmes : la représentation trop crue des organes sexuels (pas assez de refoulement) et l’absence de toutes références à la sexualité (trop forte répression). Elle nuance ces propos, avant 5 ans si il y a une représentation massive des organes génitaux, cela peut être normal, par contre après la latence, cela doit interroger. La période de latence, l’intériorisation de l’interdit fait que l’enfant à tendance à ne plus trop dessiner des organes génitaux.

Il n’y a pas de recettes mais des signes qui doivent interroger : -

hypo-sexualisation : pas de signes sexuels

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hyper-sexualisation : trop de signes

8 -

liens entre 2 personnages : représenter le contact grâce à des liens

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grandes dissociations graphiques

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personnage barré...


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