Morales du grand siècle PDF

Title Morales du grand siècle
Course Théorie littéraire
Institution Université de Limoges
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Summary

M1 MEEF Lettres Modernes
Fiche de théorie littéraire pour CAPES et Agrégation...


Description

FI C HE DE LEC TU R E

M ORA L ES D U G RA ND SIÈCL E! BÉ N I CHOU  !INTRODUCTION!! Au XVII ème siècle : deux littérature différentes : celle du sublime, du brillant, du romanesque et celle de la nature, de la vérité. Les deux tendances ont longtemps coexistés et se sont mélées. L'objet final est l'estimation de l'humanité. Les écrivains se définissent par le cas qu'ils font de la vertu humaine. Il y a ceux qui exaltent l'humanité et ceux qui la déprécie. Trois centres d'intérêts se dégagent : une morale héroïque (de la nature à la grandeur : conditions), une morale chrétienne rigoureuse (néant de la nature humaine) et unemorale mondaine (sans angoise et illusions, qui reuse la grandeur mais prône la confiance). C'est trois conceptions se trouvent notamment illustrée chez Corneille, Pascal et Molière. Mais attention à se borner à une définition seulement morale de la vie et conduite humaine. Ne pas schématiser et voir le rapport qui se construit entre littérature et Histoire mais ça reste aussi à relativiser.

LE HÉROS CORNÉLIEN.!! Corneille : symbole d'hostilité aux puissances de la nature. Blâmé ou apprécié pour sa fougue, son élan, sa chaleur. Il créait l'enthousiasme baigné ans l'atmosphère de l'orgueil, de la gloire, de la gé né rosité et du romane sque aristocratiques. «Le théâtre de Corneille est la glorification ou l'apothéose de la volonté». C'est la recherche du sublime. Notion de féodalité dans le théâtre cornélien + héritage de l'amour courtois. La passion anime les héros. Le bien ne réside pas dans la privation, le seul devoir est d'être digne d'eux-mêmes, d'être des exemples et chercher l'ambition héroïque (non celle que tous peuvent atteindre) : c'est l'orguel qui exalte le moi aristocratique (hérité de l'antiquité) : glorification de la puissance humaine à travers le type de l'aristocrate. !! Les passions forment la trame du théâtre cornélien, très lié à l'amour et à la famille. Loin d'être destructeur comme chez Racine et ses successeurs, les désirs sont liés à l'exaltation de

l'orgueim, en eux le sublime cornélien prend naissance. La vertu coûte moins qu'elle ne donne, elle prône les satisfactions de la gloire à celle de la jouissance pure et simple quand il faut choisir. Il ne faut pas toujours choisir et souvent la satisfaction des désirs et la gloire forment une unité. Le sentiment du grand naît d'une rivalité d'ambition. Les valeurs suprêmes, héritées de la féodalité sont l'ambition, l'audace, le succès. L'épée, la hardiesse et le verbe font le mérite. Le mal est constitué par la faiblesse, la timidité, les petits désirs et la soumission. C'est l'exaltation du moi qui fait le héros car douter serait sortir de l'héroïsme. Chez les femmes, la gloire réside dans la conquête d'un époux puissant. La gloire éveille des joies, des terreurs, des espérances qui font grandir. L'assurance, l'affirmation de soi, le ton de la grandeur sont les attributs que doit posséder c e l u i q u i g o u v e r n e . L e h é r os b a s e l a reconaissance de sa vie par la confrontation au jugement public. Ce dont parle Corneille dans ses pièces, sont des conceptions de son temps : mélange du social et du littéraire. !! Le choix de héros princiers et royaux est plus qu'une convention, une condition du drame car sinon la quête de gloire perdrait son sens. Quand l'orgueil croise le chemin du danger, de l'oppression, de la fortune il se change et persévère comme une vertu rare et héroïque. Le moi lutte contre les «injures du destin». On peut rapprocher Corneille de la pensée de Descartes : «le triomphe de la volonté et de la raison sur les passions». Ils entendent par volonté le pouvoir de réprimer ses désirs. Recherche de désirs qui n'allient pas la liberté du moi : accord entre l'impulsion et le bien. C'est donner au moi toute sa valeur et sa souveraineté. Stoïcisme : réponse de l'orgueil à la nécessité. !! Respect d'autrui,modération et justice font partie de la morale héroïque + modération de la force. Assaut de la générosité entre deux ou plusieurs personnes pour exalter le sentiment du sublime. L'émulation héroïque, partout chez Corneille est très exaltée dans les dénouements. Le héros Cornélien n'est jamais humble. !!

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M ORA L ES D U G RA ND SIÈCL E! BÉ N I CHOU  L'amour est un stimulant de la grandeur, c'est la récompense directe de la vaillance et de la force. Souvent c'est symbolique : exigence que l'homme aimé se couvre de gloire au dehors. L'amour est aussi l'aliment du bien : amour sublimé (influence du platonisme). Doctrine amour courtois : soumission parfaite à la dame, les dames rendent vertueux leurs amoureux. L'amour peut présider à la vertu. Corneille confond l'honneur et le coeur plus qu'ils ne les opposen. Tout le mouvement du drame va chez lui de la division passagère del'âme à la conscience retrouvé de son unité (rapprochement avec la littérature précieuse). !! Parce que l'amour ne sait que s'abandonner à lui-même, la société le condamne comme un symbole de dissolution morale mais ça s'oppose à une autre conception, celle selon laquelle l'amour entre dans le jeu de la vertu (c'est la tentative de la littérature courtoise). Mais l'amour courtois tend à se donner pour incompatible avec le mariage et à faire oublier la dignité sociale. Pour Corneille, le parfait amour n'est pas seulement le plus entier mais le plus capable, s'il le faut de renoncer à se satisfaire. Chez Corneille l'amour ne doit pas avoir la première place ou tout conduire dans une tragédie, ce n'est même pas la source exclusive des vertus. En faite son théâtre repose qu'à moitié sur l'opposition grandeur/amour et il cherche à les concilier plutôt qu'à les mettre en conflit. Répugne à briser les liens amour-pouvoir. (ils ne sont pas ennemis). Il place toujours lavertu dans l'existence de la femme aimée et elle triomphe. Dans son théatre, on ne trouve ni déch'ance sociale des héros, ni re b él l ion c on t re l ' a u t or i t é f a m i l i a l e , ni manquement à la foi conjugal.

LE DRAME POLITIQUE DANS CORNEILLE. !! Le théâtre de Corneille est marqué par l'Histoire de son temps : crise grave des relations aristocratiques. Conflit entre la royauté et les nobles (complots, rebéllions, entreprises militaires...). Du côté royal : renforcement administratf, politique de monarchie absolue,

repression (Richelieu) : c'est la Fronde; La noblesse cont est e nt les max im es de l'absolutisme. La morale cornélienne, fondée sur l'orguem ey la grandeur glorieuse, marque l'opposition noblesse/roi de son temps. L'horreur profonde de toute humiliation du moi est la source de la vertu cornélienne. On a pu voir une condamnation dans le thépatre de Corneille de la politique de Richelieu mais ce n'est pas volontaire, il traduisait justel'opinion générale. Retrait du duel est mal perçu. C'est montrer que seule la justice royale compte. Dans le théâtre cornélien, le duel est très présent : la loi féodale est placée au dessus de la royauté. Ce sont les vertu s qu i ch ez Cornei lle const itue nt l a générosité. Le héros cornélien est stoïque et clément. Du champ varié de la grandeur d'âme, Corneie à reteni ce qui pouvait condamner l'abus du pouvoir. Richelieu chercha a modifier ou contrôler les publications car il guverne à l'encontre de l'opinion et il était donc soucieux de ce qui se passait, d'où la création de l'Académie.!! L'oeu vre de Corne il le ne t ou che pas seulement à la politique mais elle s'organise tout entière comme un vaste drame politique : reflet des oppositions de forces, de pensées et d'arguments des Etats à cette époque. Attention : Corneille n'est pas un défenseur ou un partisan des grandset d'ailleurs, au XVIIème, les auteurs étaient très versatiles mais on peut notercertaines inclinaisons. Dans le théatre de Corneille, le jeu intéresé des ambitions occupent une place majeure. L'image du mauvais roi qui mésuse et abuse de son ouvoir, du tyran, est présente d'un bout à l'autre du théâtre. !! Un monarque qui manque d'audace, des ministres qui conseillent mal la cour enfin, sont dans la tragédie de Corneille le milieu où se trâment les fourberies et les trahisons, formant l'antithèse des vertus qui brillent ailleurs. La situation ainsi crée par l'absolutisme est chez Corneille le point de départ du drame politique. Dans ces drames, la noblesse va s'attribuer face à la tyrannie le beau rôle d'une révolte légitime et salvatrice. En fait, le but de Corneille est de concilier la royauté et les «gens de coeur» mais les

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M ORA L ES D U G RA ND SIÈCL E! BÉ N I CHOU  épisodes violents, en attendant ne manquent pas. Parfois ce sont les nobles qui prennent les armes seuls face au tyran, ou épaulés par le peuple comme c'était le cas lors de la Fronde. La clémence volontaire des rois était parmi les dénouements heureux, le plus vraisemblable. Co rne i l l e re podu i s ai t l à l e s c o mpl o t s aristocratique contre le roi de son époque. Dans la réconciliation finale, peu importe de savoir si le rou ou les nobles ont le plus grand rôle, la plus grande gloire est la vraie et bonne royauté. Ce que Corneille souhaitait, c'était non pas préciser les termes du débat mais en sortir l'effet dramatique le plus intense. Bien que Corneille ne soit pas un théoricien, ses personnages argumentent souvent en interraction avec les discusions politique du temps de Corneille. Il compare par exemple à l'image de Montesquieu plus tard, les divers régimes politiques. Chez lui, la tyrannie est la ruine de la monarchie : elle ouvre les porte à la subvertion totale. Et les débats contenu par exemple dans Cinna ne sont pas purement rhétorique. !!

LA MÉTAPHYSIQUE DU JANSÉNISME. !! Le ja ns é n i sm e ma rq u e p rof on dé m e n t l'époque du XVIIème siècle. A l'origine du mouvement : les échanges entre 1617 et 1635 de entre Du Vergier de Hauranne, abbé de SaintCyran, et son ami Jansen, évêque d'Ypres. Ils projetaient une réforme mal définie de l'Église catholique. Ils furent tr-s vite condamnés par Richelieu. Pourtant le jansénisme se perpétue. Les jansénistes pensaient que le salut de l'homme depuis le pêché d'Adam et la chute, ne peut que résulter d'une faveur gratuite de Dieu, et non de l'effort humain, aussi incapable d'obtenir par lui même la grâce que d'y résister. Penser autrement, c'était mettre l'homme au niveau de Dieu et rendre inutile la venue et les souffrances de Dieu. Les Jansénistes s'en prenaient au relâchement des mœurs et à la corruption des principes du christianisme. Ils étaient se heurtaient aux jésuites, promoteur d'une religion et morale plus accommodante. Pascal, Racine et Boileau sont très

influencés par le jansénisme. Le jansénisme se perpétue surtout dans la pensée plus que dans la p ra t i q u e . L a do c t r i n e fon da m e n t a l e du jansénisme est de dire que le mérite humaine na pas de rôle déterminant dans le salut. La nature de l'homme ayant été corrompu par le pêché originel, l'homme n'a plus de forces pour son salut. La grâce doit donc être indépendante de nos mérites ou démérites naturels, elle doit être gratuite et irrésistible. Mais on peut se demander à quoi sert le libre arbitre de l'homme si tout dépend de dieu.!! La théologie janséniste est destinée à écraser toute forme d'idéalisme, même chrétien, qui ne s'accompagne pas d'une négation absolue des valeurs humaines, toute forme de vertu ou de grandeur suspecte de pactiser avec la nature et l'instinct. L'œuvre de Corneille exprime une conception semblable dans l'opposition sublime/ bassesse. Mais Corneille a confiance en l'homme tandis que le jansénisme le dénonce comme une illusion criminelle. Le jansénisme met en conflit de façon ouverte l'idéalisme aristocratique (valeurs individualisme noble) et la religion. Dans la chevalerie, la gloire humaine et la charité chrétienne s'accorde jusqu'à un certain point, cessant de se combattre de front pour se hiérarchiser. La tendance à la synthèse et à la conciliation des valeurs était si ancienne et si forte que l'exigence contraire, celle qui ne veut considérer que l'opposition des deux termes, nature et grâce, gloire terrestre et mérite chrétien, apparaît davantage au cous des siècles comme une nouveauté subversive pour la société et pour l'Église. !! Humanisme dévot : conceptions favorable à la nature humaine. Les vertus et les talents naturels forment des ponts vers l'excellence humaine. Doctrine optimiste. !! Desmarets de Saint-Sorlin : Délices de l'esprit = les étapes qui conduisent à Dieu = délices des Arts, délices des Sciences (plus spirituelles encore que l'art), délices de la Réputation, délices de la Fortune (puissance ou grandeur), et enfin délices de la Vertu avant celles de l'union mystique. !!

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M ORA L ES D U G RA ND SIÈCL E! BÉ N I CHOU  Le lien du christianisme conciliant avec l'idéalisme aristocratique est partout visible au XVIIème siècle. !! Corneille n'était pas des janséniste mais à la totale opposé, comme c'est le cas de tous les stoïciens car malgré la dureté du stoïcisme, une glorification de la liberté humaine et l'apologie de l'orgueil en émane ce qui est l'inverse de la doctrine janséniste. !! + Pascal qui est lui janséniste. !!

LA DÉMOLITION DU HÉROS. !! Le héros de Corneille, par sa nature plus grande que nature, son homme plus qu'homme, qui fut le modèle de l'idéal de l'aristocratie tant qu'elle demeure à l'esprit de tradition n'a pas pire ennemi que le pessimisme moral janséniste. La littérature morale du siècle de Louis XIV semble concentrée toute entière autour du problème de la grandeur de l'homme ou de sa bassesse, de l'élévation de ses instincts ou de leur brutalité. C'est en fait la condamnation d'une époque révolue qui s'accomplit : sous Louis XIV le surhomme aristocratique était mal en point. Selon Pascal, l'homme croit à tord trouver dans son moi l'explication de son destin. Si elle est en lui, c'est plutôt dans la partie de son être qui lui est imposée et sur laquelle il ne peut agir. Dans cette entreprise de la dissolution de l'autonomie humaine, on en arrive tout naturellement à invoquer l'influence de l'organisme sur la vie morale. Théorie des humeurs de La Rochefoucauld qui explique les actions des hommes par elles. En effet, l'homme est sans cesse parcouru d'influences changeantes qui agissent sur son esprit. Avec Pascal, il revient sur la versatilité de l'homme, son «! inconstance! ». Ils démentent la gloire du moi par la faiblesse de l'homme au sein de l'univers mais cette gloire pourrait trouver refuge dans le désir même que la gloire inspire s'il était prouvé que ce désir fut noble. C'est à quoi s'emploie la morale aristocratique quand elle représente l'amour de la gloire comme un bien immatériel, par lequel l'âme échappe l'injurieuse dépendance des

choses, comme une démarche spontanément humaine. Les écrivains qui prétendent rabaisser l'homme, présente toujours le désir sous son aspect, au contraire, le plus esclave, le moins délié, le plus intéressé. L'instinct est avant tout pour eux l'instinct d'appropriation, d'absorption jalouse. A cet instinct humain, dépouillé de tout prestige, ils attachent le désir de gloire. Il n'est qu'une forme de l'intérêt, une nuance de la libido dominandi, l'affirmation glorieuse de soi et qui ne vaut pas mieux que la cupidité. Ils la nomme «! amour-propre! », amour égoïste de soi et anéantissent les prétentions idéales de l'orgueil. !! Il faut cependant faire remarquer que les tenants de l'idéalisme aristocratique ne nient pas que la gloire, le désir d'accaparer les suffrages et d'éclipser autrui, ait des côtés ridicules ou bas. Ils distinguent donc la belle et la mauvaise ambition, l'intérêt général et particulier, ce qui rend libre et ce qui rend esclave. Ils font deux étages dans la nature humaine mais leurs adversaires ne les voient pas. Pascal ou la Rochefoucauld raillent l'opinion publique qui croirait que la noblesse est d'une grandeur réelle et considère les grands comme étant presque d'une nature différente. !! Les Jansénistes veulent prouver que les amis de la gloire se trompent sur eux-mêmes et que s'ils pouvaient se voir tels qu'ils sont, ils se verraient tout entier conformes à l'image basse qu'on leur trace de l'homme. Toute leur assurance repose sur le sentiment qu'ils ont d'aimer et de rechercher un bien idéal mais ce sentiment est faux : c'est un mirage de notre conscience. Il faut échapper à cet aveuglement. !! La morale glorieuse doit succomber à ces deux vérités : l'homme n'est pas grand et le désir qu'il a de grandir ne le grandit pas. !!

LE PARTI JANSÉNISTE. !! Le jansénisme comme parti, secte ou cabale a échoué bien qu'il aurait dû avoir le vent en poupe : en effet : le discrédit du sublime héroïque était général sous le règne de Louis XIV et tous les grands écrivains de l'époque, Racine, Molière, Boileau, sont, chacun à sa façon, les témoins et les

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M ORA L ES D U G RA ND SIÈCL E! BÉ N I CHOU  artisans de ce discrédit. Il s'agit d'abord d'une évolution politique car la monarchie absolue rendait anachronique le moi chevaleresque et toute morale qui pouvait se fonder sur lui. É v o l u t i o n é c on o m i q u e a u s s i p u i s q u ' o n condamnait tout le système des comportement de l'homme noble : gaspillage et dépense somptuaire. On valorisait le bourgeois : conscient de ses appétits et guindé contre leur désordre. !! Le jansénisme peut-être considéré comme la dernière manifestation d'un grand mouvement de pensée qui traverse tout le début des temps modernes et met en cause les habitudes autoritaires de l'Église catholique. Le jansénisme était très attaché aux prérogatives de la religion. Ils défendaient sous son nom non pas l'excellence de l'homme mais les droits de sa conscience. Pascal, par exemple, anéantit la raison en tant que principe d'orgueil mais l'encourage et l'exalte en tant qu'exigence de la vérité. L'exercice de la raison est exigé pour la sauvegarde de la foi véritable car la servitude conduit à la superstition et toutes deux sont ruines de la religion. Les jansénistes repoussaient l'idée d'une Église organisée à la façon d'une monarchie absolue comme c'est le cas dans le catholicisme (Pape domine) et en ça ils se heurtaient aux Jésuites. Cependant les jansénistes demeuraient en deçà de l'idée d'une Église démocratique. !! Les dispositions générales d'esprit et la façon dont les jansénistes concevaient la discipline et l'obéissance détonnait sous Richelieu et Louis XIV. Au temps de Pascal, tout esprit d'indépendance et d'autonomie était réputé subversif et traité comme tel. Le jansénisme fut éliminé dans la mesure où il contredisait l'évolution de la société française et les puissances qui en étaient issues. Mais la monarchie avait besoin d'un jansénisme purgé pour concilier une vertu décente et une conduite docile, des mœurs réglées et des consciences traitables. Purifié, il imprègne bien le siècle de Louis XIV. Le jansénisme proprement dit, tire sa vigueur du fait qu'il représente une protestation contre le train des choses et les puissances établies, qu'il fonde sa sévérité sur des pensées outrées et des aspirations importunes à

la société réelle. Le jansénisme apparaît comme purement négatif à l'égard de la vie réelle, il est coupé de la réalité. Ce qui demeure redoutable dans le jansénisme c'est la tournure agressive que prend chez lui la négation des valeurs terrestres et de l'autorité : nihilisme. !! Pascal : A chaque fois qu'il veut définir la société humaine on assiste à la variation des lois et des coutumes à travers le monde, à leur inconsistance du point de vie de la raison et du droit, à leur soumission au caprice ou au hasard. Le seul principe d'unité dans ce chaos est la force : «! L'empire fondé sur l'opinion et l'imagination règne quelque temps...; celui de la force règne toujours!».!! En conclusion, le jansénisme est le règne des familles notables émancipées et de la morale contrainte, le triomphe conjugué de la conscience et de la règle.

RACINE!! La tragédie de Racine peut-être considérée comme la rencontre d'un genre littéraire traditionnellement nourrit de sublime avec un nouvel esprit, hostile à l'idée même de sublime. Racine est très lié en effet au jansénisme. !! La tragédie, telle qu'elle s'était reconstitué en France dans la premiè...


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