PASS CM4 Madoc - Histoire médiévale PDF

Title PASS CM4 Madoc - Histoire médiévale
Course Histoire de l'art médiéval
Institution Université de Nantes
Pages 10
File Size 150.5 KB
File Type PDF
Total Downloads 51
Total Views 137

Summary

Histoire médiévale...


Description

PASS Option disciplinaire SHS Semestre 2. CM. « Introduction au Moyen Âge et à l’histoire du corps médiéval » Cours 4. Le temps des crises en Occident. XIVe-XVe s. Introduction La fin du Moyen Âge est largement vue comme une période de difficultés intenses, dont les premiers signes, de fait, se manifestent dès les dernières décennies du XIII e siècle, dans les régions les plus développées de l’Occident (Bassin parisien, Italie du nord, Flandres), qui combinent les premiers signes d’une crise du surpeuplement, dès les années 1270, avec un début de crise du salariat dans les villes. À partir du début du XIV e siècle, l’ensemble de l’Occident – ou presque – connaît le renouveau des famines et un état de conflictualité quasipermanent. C’est le temps des grandes tragédies : la Peste noire, la crise de la papauté dès le début de la lutte entre le roi de France Philippe le Bel et le pape Boniface VIII autour de la théocratie pontificale… et auxquels s’ajoutent, en Orient, l’échec final des États francs d’Orient (1291) et l’avancée turque qui aboutit à la destruction de l’Empire byzantin (1453). Ce fut pourtant, dans le même temps, une période extrêmement riche et foisonnante (mais on n’a pas le temps d’en parler) en particulier dans le domaine intellectuel, spirituel et artistique. On limitera ce cours, qui est fondamentalement politique, à trois thématiques essentielles : la Guerre de Cent ans, les reconfigurations politiques de la fin du Moyen Âge, et la crise du gouvernement ecclésiastique en Occident. I. La Guerre de Cent ans, conflit franco-anglais ou première guerre mondiale ?

1. Le conflit franco-anglais « Guerre de Cent ans » : c’est trop peu, la guerre publique des rois traîna bien plus longtemps, et commença bien avant le démarrage officiel du conflit. Le roi est en guerre chaque année aux beaux jours, avec ses vassaux qui accourent pour servir dans son ost, car il paie et bien, en monnaie, en or. La guerre publique est redevenue permanente depuis Philippe le Bel (1285-1314). C’est désormais surtout l’Etat qui maintient dans la richesse les nobles, parce qu’ils sont gens de guerre. Et dans les marges des hostilités publiques, entre deux expéditions royales, la guerre ne s’arrête pas mais prospère comme banditisme organisé, qui exprime le renouveau chaotique de la guerre privée.

1

Et ce qui change de ce point de vue, c’est qu’au XIVe siècle, le champ des combats se ne limita pas aux frontières des royaumes (en particulier celui de France), mais l’envahit tout entier. On n’a pas trop le temps de « raconter » la guerre de Cent ans, d’excellents manuels sont parus sur la question. Quelques étapes cependant : L’explosion : la succession de Philippe VI (mort en 1350). 1346, Crécy 1356, Poitiers 1360, traité de Brétigny Avec Henri V, roi d’Angleterre : Vers une double couronne ? Jeanne d’Arc

2. La guerre de Cent ans vue d’Europe A rebours de la lecture nationale que le mythe de Jeanne d’Arc a déchaînée à partir du XIXe siècle, et la fondation du « roman national » français, en particulier sous la plume de Jules Michelet, on peut relire la Guerre de cent ans non comme un affrontement nationaliste entre France et Angleterre, mais comme un conflit global, qui signale de nouveaux modes de conflictualité, à l’échelle européenne, et de conjonction entre les intérêts des royaumes et ceux des familles, entremêlées, qui les gouvernent. Prenons par exemple l’assassinat du roi de Castille Pierre Ier (un tyran) par son demi-frère Henri de Trastamare en 1369. Celui-ci exprime bien l’échelon international de la guerre de Cent ans, tout comme les pratiques de la guerre et l’usage, par les rois principaux du conflit, des conflits périphériques, dans leur propre jeu. Comme on le constate avec cet exemple, la Guerre de cent ans fut un conflit majeur, cerné de conflits secondaires, et d’enjeux européens. Global, ce conflit le fut en ce qu’il consacre (tout autant qu’il crée) les stratégies d’alliances matrimoniales des grandes familles régnantes. En effet, l’une des causes du conflit tient dans les alliances matrimoniales obsessionnelles entre familles de France et d’Angleterre : à chaque génération, une union légitime, et donc des héritiers qui peuvent prétendre à l’une comme à l’autre couronne – du moins si on accepte la transmission des droits au pouvoir par les femmes. Or, le déclenchement du conflit n’arrête pas cette obsession, au contraire il la nourrit : la guerre alternant périodes de conflits et en périodes d’accalmie, chaque trêve sanctionnée par un projet de mariage, et la machine est relancée… Nul doute que le Traité de Troyes, qui sanctionne le mariage entre Henri V et Catherine de France, n’est dans 2

ce contexte qu’un représentant de plus de cette obsession. Ces unions, ce traité traduisent donc une vision encore familiale des institutions politiques, dans lesquels on n’unit pas vraiment deux Etats mais deux « couronnes » dans des stratégies d’alliances de familles, pour lesquelles le royaume est un patrimoine. Ces alliances matrimoniales ne concernent d’ailleurs pas que la France et l’Angleterre, bien entendu, et leur caractère large, à l’échelle européenne, est rendu à tous nécessaire par les prescriptions hallucinantes de l’Eglise en matière de conception de l’union incestueuse, lesquelles obligent d’aller chercher loin une épouse de rang égal… Ce qui en fait un outil de la diplomatie. Malgré tout, le lien matrimonial récurrent des Capétiens, c’est avec l’Anglais. Global, ce conflit le fut donc aussi parce qu’il a eu pour manifestation l’implication d’armées « étrangères » dans le conflit (les Navarrais – pas encore français – les Italiens, les Allemands, les Catalans), ce qui signifie et entraîne la circulation de contingents cosmopolites, de mercenaires spécialisés avec des impacts en dehors des zones de conflit direct : notamment dans le cadre des démobilisations. Mais aussi une globalisation des méthodes guerrières, une simultanéité dans les évolutions du métier de soldat, des corps d’armée, des technologies (la poudre) qui maintient toutefois les spécificités de certaines communautés (l’arc long des Gallois). II. Les reconfigurations politiques de la fin du Moyen Âge On ne les traitera pas toutes, mais seulement 2 cas. 1. Les monarchies administratives : la guerre, facteur de modernisation des Etats La mise en place de l’armée permanente Au début de la guerre de Cent Ans, l'armée du roi d'Angleterre bénéficie d'une supériorité sur celle de son adversaire. Les contingents sont organisés en corps de troupes spécialisés. Lors des premières batailles, à L'Ecluse (1340), à Crécy (1346) et à Poitiers (1356), les archers gallois démontrent la supériorité de ces dispositions. De leur côté, les Français recourent d'une part aux cohortes féodales fournies par le service vassalique et agencées en batailles (groupes de combats formés de chevaliers), d'autre part au mercenariat, notamment pour les sections spécifiques, marine et unités d'arbalétriers. Cette combinaison manque de cohérence. L'efficacité anglaise est telle que le roi de France Charles V préfère éviter les rencontres frontales. Il regagne le terrain perdu en restructurant l'organisation défensive du royaume. En 1367, il oblige les villes à rénover leurs enceintes et à entraîner des 3

groupes de combattants locaux. En 1373, il fait le choix d'une armée entièrement contractuelle. Le tout est distribué en compagnies (troupes de soldats) conduites par des capitaines directement responsables et chargés du recrutement, du commandement et du paiement des soldats. En 1415, le désastre français d'Azincourt permet à Henri V (1413-1522) de prendre pied en Normandie et dans le bassin parisien. Charles VII renverse le rapport de force dans les années 1430. Il expulse l'ennemi anglais de Normandie et de Guyenne entre 1450 et 1453, grâce à l'institution préalable d'une armée permanente. En 1445, l'ordonnance de Louppy-leChâtel prévoit la segmentation de l'ensemble de l'armée en quinze compagnies, dites « de l'ordonnance ». Chaque compagnie, engagée de manière continue, est composée de cent lances, comprenant chacune six hommes. En outre, le roi favorise la formation d'un corps d'artillerie de campagne. L’administration centrale En raison de la guerre, les besoins en argent de la monarchie ne cessent de croître, donc son appareil bureaucratique pour exercer une nouvelle violence : l’impôt. La guerre est donc un facteur puissant de modernisation de l’État, notamment par la modernisation fiscale qui en découle. L’administration provinciale A partir du milieu du XIVe siècle, les exigences financières de la monarchie française engendrées par les guerres obligent à la mise en place de nouvelles circonscriptions fiscales quadrillant tout le royaume pour répartir et collecter les impôts directs extraordinaires, prélevés paroisse par paroisse. Ces contributions sont votées par les assemblées représentatives. Initialement, ces assemblées, notamment les Etats de Langue d'Oïl de 1355 pour le nord du royaume, s'arrogent également le droit de désigner les hommes qui doivent procéder à la répartition et à la collecte des impositions, ce sont les élus. Les circonscriptions sont donc appelées des élections dont les limites décalquent souvent celles des diocèses. Dès les années 1360, le pouvoir royal reprend le contrôle des élections et nomme lui-même les élus, chapeautés par des généraux des finances (Commis itinérant chargé de surveiller la levée des impôts). En 1443, les élections sont regroupées en quatre puis cinq généralités. Les assemblées représentatives

4

L’avènement de l’impôt (= prélèvement fiscal régulier pour le roi) est une rupture forte. Il n’y a pas, à l’impôt, de contrepartie, pas de contre-don comme dans le lien féodal. Le problème du souverain est donc de convaincre de la légitimité de cet impôt, selon 2 principes : 1) la légitimité de l’impôt est déterminée par le fait qu’il n’est plus levé pour la personne du roi (lien personnel caractéristique de la féodalité) mais au bénéfice d’une réalité qui dépasse le roi : la couronne, et bientôt l’État. 2) pour justifier l’impôt on a besoin d’un travail législatif préparatoire, donc d’un appareil d’État nouveau et d’un dialogue entre le roi et son peuple. Au milieu du XIVe siècle, de nouvelles institutions royales apparaissent en France : les états. En Angleterre, les crises que traverse le royaume sont autant d'occasions pour le Parlement d'arracher des concessions de la part de la monarchie. En 1340-1341, au moment où la campagne en France semble marquer le pas, Edouard III lui confère des pouvoirs étendus en matière fiscale extraordinaire. A la fin de son règne, en 1376, quand les Anglais n'ont plus que des possessions réduites en France (Calais, Cherbourg, Brest, Bordeaux et Bayonne), le « Bon Parlement » obtient d'être officiellement constitué en deux chambres, celle des Lords, composée des barons laïques et ecclésiastiques, et celles des Communautés ou Communes, la House of Commouns, composée des représentants des comtés et des bourgs. La chambre des Communes est dotée d'un président, le speaker, à même de mieux organiser les débats de cette assemblée et de leur donner plus de poids, ainsi que de parler au nom de la chambre. La chambre des Communes reçoit également la prérogative d'user de la procédure judiciaire de l'impeachment qui permet de mettre en accusation et de faire juger par le Parlement des membres du Conseil royal. 2. Les communes italiennes Depuis la fin du XIe siècle, les cités du centre-Nord de l’Italie se sont progressivement dégagées de la tutelle des empereurs germaniques et des évêques qui jusqu’alors les gouvernaient, pour s’emparer de pans entiers du gouvernement local, exercé collectivement par des élus des citoyens (consuls et assemblées représentatives) : c’est le système, très original, des « communes » italiennes. Un autogouvernement qui s’étend au-delà des enceintes des villes, et atteint la campagne environnante, appelée contado. Les communes s’affrontent très fréquemment entre elles pour « manger » le contado des voisins. L’empereur Frédéric Ier Barberousse s’opposa à cette auto-gestion, dans la seconde moitié du XIIe siècle, et pendant plusieurs années mit en échec une association de communes liées contre lui, la Ligue lombarde, menée par Milan, mais fut finalement défait à la bataille du Legnano (1176) et signa avec les communes la paix de Constance (1183) qui reconnaissait les pouvoirs de 5

gouvernement des communes, y compris sur leur contado. À partir du milieu du XIIIe siècle, les anciens régimes communaux ‘classiques » (consulats) laissent un peu partout la place à ce qu’on appelle un régime de popolo. Lorsque le Popolo (régime « populaire » en fait aux mains des grands bourgeois, qui excluent la vieille noblesse féodale du pouvoir communal) s’empare du pouvoir dans les communes au XIIIe siècle, balayant la vieille aristocratie féodale, une part importante de la population prend donc une part active dans l’administration de la cité, avec des postes tournants auxquels on accède par tirage au sort, tandis qu’une élite restreinte et fortunée accapare les postes clefs. Toutefois ces changements ne brisent pas les haines entre lignages des grandes familles urbaines de ces cités-Etats, et ont même plutôt tendance à les exacerber. Ces haines se combinent aux oppositions entre Guelfes et Gibelins (pro-pape et proempereur), pour désigner une opposition politique vaste entre familles enserrées dans des réseaux différents. Ainsi, les cités dans leur ensemble sont, à la fin du XIII e siècle, mûres pour le pouvoir personnel. Elles ont perdu le sens de l’intérêt collectif et de la solidarité et ne se passionnent plus que pour les guerres civiles, les meurtres privés et les batailles de rues. Les institutions communales survivent, mais de façade. La suite est inévitable : la seigneurie. La seigneurie naît donc de l’instabilité de la vie politique citadine : le seigneur et son groupe s’appuient donc sur ceux qui ont intérêt à la paix et à revenir aux affaires de la ville : nobles ruraux, marchands, et le petit peuple, exclu de la vie politique mais subissant les troubles des factions. D’autant que le contexte économique est fragilisé. Ces seigneurs prennent donc le pouvoir à la faveur d’un coup de main, laissant toutefois en place, nommément, les institutions communales : ils deviennent podestats ou capitaines du peuple pour 5 ou 10 ans, puis à vie et reçoivent des pouvoirs extraordinaires. Ils étendent ensuite leur autorité dans les villes voisines : la guerre devient incessante dans toute l’Italie du Nord. Ainsi, au milieu du XVe siècle la liberté n’est plus qu’un lointain souvenir pour une majorité des villes de l’Italie centro-septentrionale. La carte de la région s’est simplifiée à la faveur des conquêtes territoriales exercées par les villes majeures sur leur environnement et sur les cités de moindre importance dont elles ont écrasé les prétentions d’indépendance (Florence et Sienne par exemple), ce qui donne naissance à ces cités-Etats dominées désormais par des familles dont les membres se succèdent au sommet de la commune ; dont le pouvoir s’organise autour de clientèles ; dont l’autorité s’exalte dans le mécénat artistique (cf. Laurent le Magnifique) et la culture de cour (Nicolas Machiavel). Les grandes cités

6

commerçantes sont ainsi parvenues au rang d’Etats, aux dépens de la liberté de leurs habitants. III. La crise du gouvernement de l’Eglise Trois principaux facteurs : De 1378 à 1449, l’Eglise romaine est secouée par une des crises les plus violentes de son histoire, qu’on a appelée le « grand schisme d’Occident » : un schisme, c’est-à-dire une opposition brutale en 2 camps, et interne à l’Eglise latine : un problème d’élection pontificale contestée, (double élection à quelques semaines de distance, de Urbain VI, pape italien, et Clément VII, parent du roi de France), mais débouche sur une situation très complexe, parce que chaque pontife (et ses successeurs) prennent place dans une capitale, Rome pour l’un, Avignon pour l’autre, et chacun soumet une zone d’obédience. L’Europe occidentale se scinde en 2 obédiences : celle d’Avignon (France + ses alliés : Savoie, Ecosse, Castille) et celle de Rome (Angleterre, Flandre, Empereur et princes germaniques). En Italie, on se déchire. Les chrétiens sont désorientés : soit trop de papes (où est l’élection divine ? qui est le vrai pape ? Question de l’universalité de la papauté ?), soit pas du tout : c’est la première fois que sont posées des questions (et des critiques) sur la fonction pontificale, non sur les papes indignes. Le conflit n’est résolu qu’au XVe siècle (1449). 2. Le besoin de réforme : la centralisation romaine, la corruption des prélats, les lourdeurs administratives, la richesse de l’Eglise deviennent insupportables. De fait, dans les milieux des élites, on aspire à un allègement des structures d’Eglise, dont la masse administrative a fini par masquer les objectifs spirituels de son fondateur. Et se manifestent de plus en plus fréquemment des tendances contestataires fortes, génératrices d’hérésies (cf le « Hussisme », de Jean Huss, prédicateur de Bohême). Au sein de l’Eglise, la monarchie pontificale apparaît pour beaucoup comme un modèle très contestable, sinon tyrannique : il convient de revenir aux principes antiques de gouvernement de l’Eglise, d’avant la réforme grégorienne, d’avant la monarchie pontificale, lorsque le droit, les dogmes et les pratiques étaient tranchés collégialement au sein des conciles : c’est le conciliarisme. Enfin, l’Empire porte un coup important en s’éloignant brusquement du pape : la Bulle d’or de Charles IV (1356) réserve à 7 princes électeurs (4 laïques, 3 ecclésiastiques) le privilège de désigner l’empereur « choisi par Dieu et élu par les princes ». Le couronnement à Rome par le pape n’est plus qu’une cérémonie accessoire. Un des éléments principaux de la chrétienté médiévale se défait alors. Avec des décalages chronologiques sensibles, la fin du 7

Moyen Âge est donc marquée dans tout l’Occident par une émancipation de l’Etat par rapport à la papauté. En effet dans le même temps les souverains développent une attention toute particulière à « leur » clergé, dont ils se veulent les chefs, surtout dans les deux Etats les plus puissants d’Occident, le royaume de France, et celui d’Angleterre. Emerge l’idée de clergés « nationaux », aboutissement à la fois de la construction d’Etats-nations, et de l’autonomisation du pouvoir civil. La papauté se resserre alors sur la question financière (collecter de l’argent dans toute l’Europe) ce qui permet à la papauté de développer une politique de munificence, de prestige, de richesse, mais gênant : cela fait des prélats et surtout des cardinaux de vrais princes de l’Eglise avec réseaux de clientèles et manigances politiques. Le besoin de réforme est de plus en plus vif chez les élites, qui veulent une Eglise épurée, moins focalisée sur l’argent, plus fidèle aux principes évangéliques, plus exemplaire aussi… Autant de dispositions contrariées, et de déceptions, qui mènent à la Réforme dite protestante, menée par le chanoine Martin Luther, au début du XVIe siècle. Conclusion : l’Europe des États à la fin du XVe siècle A cette date, LES GRANDES MONARCHIES CENTRALISATRICES paraissent enfin avoir trouvé leur équilibre, mais c’est un fait nouveau. La

France

des

Valois

semble

être

l’Etat

européen

le

plus

puissant,

démographiquement, financièrement et militairement parlant. Le roi n’a plus de concurrent véritable à l’intérieur du royaume (le duc de Bourgogne n’étant plus un compétiteur sérieux) ce qui le porte à regarder avec insistance au-delà, c’est-à-dire, on l’a dit, en Italie. Toutefois, la diversité prévaut encore, et les terres intégrées récemment au domaine royal ne l’ont été qu’au prix de concessions qui institutionnalisent cette diversité. L’Angleterre des Tudor cicatrise lentement les plaies laissées par la Guerre des Deux Roses (Lancastre et York), plaies plus profondes chez l’aristocratie exsangue que pour le pouvoir royal lui-même. L’épreuve a démontré la souplesse et la résistance des institutions anglaises. La reprise économi...


Similar Free PDFs