TD 9 Vie Politique Française - \"Mai/Juin 1968\" PDF

Title TD 9 Vie Politique Française - \"Mai/Juin 1968\"
Course Vie politique française
Institution Université de Lille
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Summary

Séance de TD complète avec :
-Réponses aux questions sur le dossier
-Intro + Plan de dissertation
...


Description

Rémy Bretton,

L1 Science Politique TD 9- Vie Politique Française Autour de mai-juin 68 : Enjeux et controverses

1) Quelle est la critique adressée par B. Gobille à une lecture des événements en termes de « carnaval des affects » ? En quoi les revendications sont elles politisées ? (Document 3) La critique adressée par B. Gobille à une lecture des événements en termes de « carnaval des affects » entend qu'il s'agit d'une lecture partielle et erronée de mai-juin 68. En effet, l'objectif des évènements est de remettre en question le système afin d’améliorer le quotidien des français. Les causes et justifications de mai-juin 68 sont beaucoup plus profondes : il est question d'à la fois libérer la culture, la créativité, de rechercher plus égalité tout en questionnant les français sur la société consumériste. Cela passe en partie par l’éducation, la remise en question de notre système éducatif dans sa forme et dans son fond, afin de le rendre accessible à tous. Il y a dans en les acteurs du mouvement une réelle envie d’ouvrir les pensées, de faire évoluer les mentalités sur un certain nombres de points tels que la famille, l'école, le capitalisme, ou encore la sexualité. C’est une révolution pour les laissés pour compte, les opprimés, qu'ils soient ouvriers, étudiants, ou plus généralement des minorités. Mai-juin 68 veut casser les barrières afin de donner les mêmes chances de réussite à tous, en tentant de lutter contre les déterminismes sociaux que fondent le capitalisme. Les revendications sont politisées puisqu’elles touchent au quotidien des français, à l’univers politique. Si elles ont un aspect avant tout social, mais elles doivent passer par le monde politique pour pouvoir être entendues et appliquées. Il y a là la volonté d'une réforme radicale de tout le système. A ce titre, les acteurs poussent les politiques à prendre des mesures, contraints qu'ils sont par le rapport de force, mais ont aussi et surtout l'envie et l'espoir d'une prise de pouvoir qui devenait jour après jour plus crédible.

2) Restituez, dans un esprit de synthèse organisée, les enjeux du « Mai ouvrier ». Que peut on dire de la réalité des convergences entre ouvriers et étudiants ? (Document 3) Le « Mai ouvrier » est une des plus grandes grèves du XXème siècle, et pourtant l'une des plus oubliée. Dans le monde du travail, le mouvement aura entrainé sept millions de grévistes et engendré trois semaines de paralysie économique. Le Mai ouvrier touche toutes les catégories de travailleurs, des immigrés aux jeunes, en passant par les ouvriers les plus précaires. Tout débute le 13 mai 1968 où des manifestants se réunissent à Paris et dans d’autres villes pour faire valoir leurs droits. Le but est de remettre sur la table les conflits sociaux auxquels les réponses du pouvoir n’avaient pas été satisfaisantes, changer les rapports de force, la hiérarchie dans les entreprises, en bref : ré-organiser le monde du travail en vue d'imposer plus de justice sociale. Cependant tous les grévistes n’ont pas les mêmes revendications ce qui peut créer des tensions, le travail des syndicats est donc de nationaliser les requêtes afin de les organiser et créer plus de cohérence.

Du 14 au 17 mai des salariés en grève décident de séquestrer des patrons et d’occuper des grandes usines telles que Renault-Billancourt ou encore Chausson. Dans ces usines, on compte souvent plus de 80 % d’ouvriers en grève. Entre le 17 et le 20 mai les grèves se généralisent dans toute la France, dans les usines, mais également dans le secteur public, dans les bureaux de poste, ou encore les hôpitaux. Généralement les grèves sont spontanées, puis relayées et encadrées par les syndicats. C’est une révolution syndicale, car ce sont les syndicats qui apparaissent le plus, l'ouvrier dans son individualité étant noyé dans l'organisation et dans la masse. Le mouvement révèle que les syndicats ont perdu de leur influence et sont moins appréciés par les travailleurs, car jugés trop réformistes, trop peu combatifs, ou parfois même trop autoritaire dans leur encadrement. Certaines grèves ont marqué les esprits par leur émancipation du syndicalisme, dans la prise d'initiative collectives et parfois autogestionnaires, les ouvriers souhaitant revendiquer eux-mêmes leur mécontentement auprès du patronat. Du 25 au 27 mai les négociations de Grenelle débutent. Les ouvriers obtiennent une augmentation du SMIG de 35%, mais les débats sur l’âge de départ en retraite ou l’augmentation des salaires dans le public n’aboutissent à rien de concluant. Finalement, le 27 mai, des accords sont signés mais les ouvriers ne les acceptent pas, les syndicats ayant parfois trop reculé. Dans certaines grandes entreprises telles que Peugeot-Sochaux, où les syndicats en sont à l’origine, les grèves sont plus longues et plus violentes que dans la plupart des autres entreprises et ne s’arrêteront que le 21 juin 1968. Les manifestations étudiantes ayant souvent lieu en même temps que les manifestations ouvrières, l'unité est parfois requise dans un but commun : l'égalité. Si les perspectives de luttes et les intérêts à cours terme des étudiants et des ouvriers sont différents, il est à noter que les étudiants sont toutefois conscients d'être de futurs salariés.

3) Après avoir présenté les deux types de documents, résumez successivement le principal argument de N. Sarkozy et celui d’A. Garrigou. En quoi les deux textes sont ils révélateurs des usages instrumentaux de la mémoire d’un événement ? (Documents 4 et 5) Le document 4 est un extrait du discours de Nicolas Sarkozy, datant du 29 avril 2007, prononcé lors de sa campagne présidentielle à Bercy. Son discours est une accusation de la gauche, justifiée par l'argument de Mai 68. Pour lui ce mouvement est contraire, non seulement aux valeurs intrinsèques de la droite traditionnelle que sont le mérite ou l'ordre, mais également au bon sens et au discernement même. N.Sarkozy tente de convaincre que la gauche issue de Mai 68 prône le chaos, la perte de toute morale, au profit de l'émergence d'un société désorganisée, anarchique, qui aurait bouleversé les fondements naturels du système, dans l'éducation comme la politique. Il veut montrer que ce mouvement, qu'il associe à la gauche actuelle, est pleine de contradictions. Mai 68 aurait ainsi, selon lui, ouvert la voie à l'ultralibéralisme par le biais du laxisme. On peut y voir une tentative de récupération des voix du monde ouvrier. Il utilise à ce titre des figures notables du socialisme telles que Blum ou Jaurès pour décrédibiliser la gauche actuelle qui selon serait fainéante, sans valeur, et prenant le parti des « voyous », depuis les évènements. Son but est de faire avaler que la droite défendrait aujourd'hui mieux les travailleurs.

Le document 5 est un article écrit par Alain Garrigou le 13 novembre 2013 intitulé « Génération 68, un mythe » tiré du blog du Monde Diplomatique. Dans son article Alain Garrigou explique que le mouvement de Mai 68 n’a pas eu une grande influence sur les générations le succédant. Pour lui, rien n'en ressort : ni réforme, ni figure. Il explique toutefois que Mai 68 n’a pas disparu, et ce notamment pour la droite, qui en tire un moyen d'attaquer la gauche modérée contemporaine, pourtant bien loin de la gauche soixantehuitarde, qui prônait le socialisme-autogestionnaire, et étant trotskiste, maoïste, situationniste ou encore anarchiste. En conclusion, il est à noter que l'on ne peut, aujourd’hui, affirmer qu'il y est eu une « génération 68 » qui ait pu dominer le jeu politique ou des idées, mais que le mouvement est en définitive devenu un outil contre les instigateurs de ceux qui l'ont justement rejetée en ce temps, et qui en avait pourtant déjà fait les frais.

4) Quels sont les principaux thèmes regroupés dans le dossier iconographique ? Soulignez dans quelle mesure les différentes illustrations symbolisent les « enjeux des mobilisations » évoqués par B. Gobille dans le document 3. (Documents 6) On peut tout d'abord observer une inquiétude pour les générations à venir, au sujet du chômage, car il s'agit d'un mouvement qui vise à renverser la société de consommation pour construire un système d'égalité véritable, de par l’émancipation des travailleurs et en déconstruisant la hiérarchisation des valeurs et des mœurs. Néanmoins, il en ressort également un certain désespoir, montrant la conscience de certains sur le fait que le mouvement est en réalité une grande illusion, un moment de contestation de l'ordre établi comme le dirait Bourdieu, mais éphémère, et ne pouvant mener à rien sur le long terme. Les différentes illustrations symbolisent les « enjeux des mobilisations » évoqués par B Gobille car elles prônent les réclamations des manifestants telles que la critique du capitalisme et de la société de consommation, l’instauration d’un socialisme libéré de la hiérarchie des valeurs, ou encore la contestation du régime ou de la personnalisation du pouvoir et de l'autoritarisme que représente de Gaulle pour la jeunesse.

Dissertation : «Pour plus d'un jeune révolté des barricades, il y aura du désenchantement, sinon du désespoir à voir sa révolution terminer dans les draps anonymes du suffrage universel », disait Claude Imbert dans une tribune du journal l'Express, annonçant ainsi la fin du mouvement de maijuin 1968, par les accords de Grenelle, puis les élections législatives du 23 et 30 juin, donnant la majorité aux gaullistes de l'Union pour la Défense de la République (UDR). Par « mai 68 », on entend l'ensemble des évènements (grèves, occupations, blocages et manifestations) qui caractérise une révolte, de nature sociale, culturelle et politique d'une certaine frange de la population de cette époque, contre une société de consommation jugée répressive, violente, et peu regardante des aspirations de la jeunesse ni de la condition des ouvrier-e-s. Étant donné que la chronologie des évènements n'est pas suffisante à traiter la question, du fait que le caractère politique de mai 68 est aussi à analyser après les évènements et auparavant, nous analyserons le sujet de manière thématique, et par point de vue. Il s’agit de montrer que non seulement mai 68 est politique, mais que plus encore, les évènements s'inscrivent au travers d'une époque d'apparente tranquillité et qui révèle pourtant une véritable crise, un malaise, au niveau politique, dans la société toute entière.

En quoi mai 68 est-il politique, et dans quelle mesure peut-on dire que ce caractère est d'importance capitale ? Après avoir montré en quoi mai 68 du point de vue des acteurs, est une crise politique, un moment de rupture, nous analyserons le fait qu'il l'a aussi été pour le pouvoir en place. Enfin, nous soutiendrons que finalement, la crise de 68 fut aussi celle sur le moment, et après coup celle de ceux et celles qui ne s'y sont pas reconnus, ou qui en ont été évincé-e-s. I) Mai 68, une crise politique comme point de rupture nécessaire pour les act-rices-eurs étudiant-e-s A) Un contexte international favorable : germe des évènements B) Un conflit de rupture nécessaire avec une conception ancienne du pouvoir et des mœurs Transition : Toutefois, si la contestation politique est d'abord portée par la jeunesse, puis rejointe par l'aspect social des grèves ouvrières dès les premiers jours, on peut se demander en quoi elle a pu être politique pour l'acteur d'opposition à la crise, l'autorité étatique en place. II) Mai 68, une crise politique nouvelle et difficile à gérer pour le pouvoir A) Premièrement, l'état de panique : une crise inattendue et un pouvoir désemparé B) Secondement, une réponse pragmatique aux évènements, en trois temps Transition : Nous avons ainsi vu que la gestion de la crise par le pouvoir était aussi politique, mais ne serait-il pas réducteur de s'arrêter là, en ne voyant dans les évènements, en somme, que deux camps : les soixante-huitard-e-s, et le gouvernement ? III) Mai 68, une crise politique pour les acteurs oubliés, et pour ceux qui n'y participent pas A) Une crise qui révèle deux gauches. B) Les tentatives d'émancipation de l'autorité syndicale : les ouvriers, grands oubliés de mai 68....


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