Science politique PDF

Title Science politique
Author Leclerc Apolline
Course Science politique: Pouvoir, Etat, Régimes
Institution Université de Lille
Pages 27
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science po...


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SCIENCE POLITIQUE : POUVOIR, ETAT, REGIMES par Nathalie ETHUIN Moodle : PERNE ; examen : écrit (1h, 2 questions, sujet au choix)

- pouvoir (dans les techniques de management, provient de la l'autorité, issue de la légitimité) et relations entre les pouvoirs - appui sur l'histoire et la sociologie - inscription/évolution du pouvoir dans l'Etat, création de ce dernier et Etat-nation (identité et institutions)/Etat multinational

Chapitre introductif - La et le politique, la science politique Section 1 - Le repérage du politique : qu'est-ce qui est politique ? A - Les différentes acceptions du terme "politique" Le terme "politique" est polysémique et l'anglais distingue : - polity, l'espace de résolution des conflits sociaux (le politique). "La fonction politique naît de l'existence de conflits et de l'absence d'intégration sociale spontanée" selon Jean Leca et le politique assure le maintien d'une cohésion dans un groupe (Weber). On distingue ici les règles codifiées des normes sociales (régulation sociale, "vivre ensemble" et création mais contrainte et sanction). Il y aurait 3 types d'exigences à la subsistance de la vie sociale, selon Philippe Braud (produire et distribuer, communiquer pour le "grand public", maîtriser le système de contrainte). Par conséquent, plusieurs formes peuvent incarner le politique, tel l'Etat ou des tribus ancestrales sans réel spécialisation de l'exercice du pouvoir ; - politics, la lutte pour l'exercice du pouvoir (la politique). On tente, avec l'aide de la professionnalisation politique -spécialisation entre gouvernants et gouvernés au sein de l'Etat, d'exercer le pouvoir ou au moins d'influer le gouvernement du groupe. L'idée est également de tenter d'imposer sa vision ou son projet de société par la compétition. A cet égard, Paul Valery disait : "la politique, c'est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde" ; - policies, les programmes d'action publique (les politiques). Ce sens illustre les décisions et actions mises en oeuvre par le détenteur du pouvoir, à chaque niveau (ex : de la PAC de l'UE aux collectivités territoriales). Ainsi, "le politique est l'objet de la politique" d'après Pierre Favre. Le gouvernement d'une société tend à orienter les comportements de l'ensemble du groupe, diriger la vie en société, promulguer des règles générales et viser à leur respect. Des disparités existent donc entre les groupes gouvernants, selon les moyens ou le contexte. B - Rien n'est politique par nature, mais tout peut le devenir La désignation d'une chose comme étant politique résulte de la décision d'un groupe (entrepreneurs de politisation divers) de la qualifier comme tel. L'inscription d'une problématique

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comme un enjeu politique varie selon le contexte (régime, environnement...), la politisation d'un fait touche donc aux normes de société. Des conditions sont nécessaires pour politiser un phénomène : des connaissances sur le sujet, des normes sociales favorables (problématisation), des acteurs et des solutions plausibles. Section 2 - L'étude scientifique du politique : qu'est-ce que la science politique ? A - Pourquoi et comment étudier scientifiquement l'objet politique ? 1 - Les différentes approches du politique - approche journalistique (plus ou moins orientée) - approche stratégique (par le politique) - démarche philosophique (visée prescriptive selon des valeurs, ex : Platon, Machiavel) 2 - La science politique au XIXè : des savoirs de gouvernement - des connaissances accrues afin de mieux gouverner (ex : Comte : "savoir pour prévoir, afin de pouvoir"), dont la sociologie - premières écoles de science politique (fondé par Emile Boutmy, 1871) 3 - La science politique aujourd'hui : une discipline universitaire - discipline reconnue dans l'universitaire (fac de droit puis science politique par l'étude des comportements électoraux et des partis...) B - Première approche d'une démarche scientifique - démarche neutre (pas d'expression de ses valeurs, de son "sens commun" selon Durkheim), méthodologique

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Chapitre 1 - Le pouvoir en actes A côté toutes les acceptions du terme "politique" est toujours présent le pouvoir. Ce pouvoir a donc pour objet, notamment, de contraindre. A l'inverse, tout pouvoir n'est pas forcément politique. Il convient d'étudier les manières dont le pouvoir peut s'exercer avant de montrer la spécificité du pouvoir politique et de montrer que le pouvoir est irréductible à l'Etat. Section 1 - Pouvoir, domination et obéissance A - Pour une analyse relationnelle de l'exercice du pouvoir Selon le dictionnaire, le pouvoir est "la capacité de produire un effet, la possibilité d'action sur quelqu'un ou quelque chose". Ainsi, trois approches sont possibles du pouvoir, tel: - un attribut, ou approche substantialiste. Cela concerne la capacité d'un individu à entreprendre une tâche, afin de montrer l'acquisition et les effets de ce pouvoir ; - une fonction, ou approche institutionnaliste. Il est alors le résultat de l'exercice d'une fonction, selon une spécialité de cet exercice pour leur détenteur. Certains acteurs n'ayant pas de pouvoir en propre influencent l'élaboration des lois (lobbies, syndicats et autres groupements). Le droit n'est pas exnihilo, l'histoire permet de comprendre les faits actuels ; - une relation, ou approche interactionniste. Ici, comme l'énonce Robert Dahl, "A exerce un pouvoir sur B dans la mesure où il obtient de B une action que ce dernier n'aurait pas effectuée autrement". Des relations de pouvoirs naissent de ce fait ("faire faire" : demande d'action, réaction à cette demande...) et il convient de questionner l'autorité d'un individu ou groupement et ce qui fonde l'obéissance de celui sur lequel s'exerce le pouvoir. A cet effet, Weber le décrit comme "toute chance de faire triompher, au sein d'une relation sociale, sa propre volonté, même contre des résistances ; peu importe sur quoi repose cette chance". Dans cette relation, il est évident qu'une asymétrie naît, comme le souligne Foucault ("jeu de relations inégalitaires et mobiles"). La relation de pouvoir n'est donc pas nécessairement mécanique -issue d'un processus (contrainte par A ou assentiment de B, ex : domination masculine selon Bourdieu, où la conscience de cette relation de pouvoir n'est pas forcément présente). La Boétie montre lui que nous pouvons être activement impliqués dans des relations pouvoir où le pouvoir est exercé sur nous (accord). B - Le pouvoir comme relation sociale : obéissance et consentement L'image du "bâton et de la carotte" est ici présente : contrainte et persuasion, récompense et manipulation sont différenciés. Ainsi, on distingue le pouvoir d'injonction (sanction envisageable, garantie de l'autorité) ou celui d'influence (règles juridiques ne sont pas les seules, la norme existe et peut la remplacer -sanctions symboliques). Par la même, celui qui a le pouvoir n'est pas uniquement celui qui peut sanctionner, mais également celui qui peut récompenser (gratification matérielle ou symbolique, ex : estime de soi). Par ailleurs, des méthodes "douces" de management et autres leviers existent pour augmenter la productivité ou atteindre un objectif. La recherche de conformité est également un moteur de l'obéissance. Section 2 - La spécificité du pouvoir politique Si tout pouvoir n'est pas politique ; dès que le politique est introduit, des relations de pouvoir naissent. A - Le pouvoir politique : forme de régulation sociale 3

Un tel pouvoir, d'encadrement, de résolution des conflits nait des tensions qui sont inhérentes aux sociétés. Des multiples sources de tensions existent, entre classes ou valeurs. Ainsi, le propre du pouvoir politique est d'intervenir afin de résoudre, réguler ou au moins apaiser ces conflits. Par conséquent, ce qui distingue le pouvoir politique des autres est son large champ d'application (une société entière). Ce pouvoir fixe les limites des autres pouvoirs, notamment par le droit. Ce qu'on appelle actuellement "un Etat est un ensemble d'institutions spécialisées disposant d'un pouvoir d'injonction juridiquement codifié, et dont les décisions s'appliquent à l'ensemble de la population vivant sur un territoire". Weber définit un Etat comme "une entreprise politique de caractère institutionnel [...] revendique, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique légitime''. Le sociologue désignerait l'actuel Etat comme une bureaucratie ; la contrainte policière et armée est questionnée dans les conflits entre Etat et autres groupements (Syrie : Etat, opposition, Daesh, coalition). Par ailleurs, l'Etat est l'existence d'institutions administratives chargées de faire appliquer les règles par tous (recours à la force en dernier recours, d'autres ressources existent). Néanmoins, le pouvoir politique n'est pas irréductible à l'Etat. La possibilité du recours à la coercition est un attribut nécessaire au pouvoir politique, mais n'est pas une condition suffisante (consentement existe). B - Les trois formes idéal-typiques de domination et de légitimité 1 - Weber Pour Weber, il est rare qu'un pouvoir qu'un pouvoir politique ne s'exerce que par la coercition -simple possibilité, ne légitimant pas le pouvoir politique. Le consentement du dominé est cherché par le dominant, même par son aspect dictatorial : "tout pouvoir cherche un minimum de volonté d'obéir'. L'auteur distingue ainsi puissance (outil face aux résistances) et domination, cette dernière étant la possibilité de se faire obéir sans avoir à recourir à la force (autorité, légitimité et obéissance). Ainsi, légalité et différente de la légitimité (ex : régime nazi est légal -par l'élection- mais pas légitime). La légitimité ne se réduit donc pas à la légalité, introduisant l'équité, la morale et la raison. De ce fait, la légitimité désigne le caractère de ce qui est à un moment donné perçu comme bien fondé, équitable (ex : Rousseau : "le plus fort n'est jamais assez fort s'il se transforme sa force en droit") dans le but de stabiliser le pouvoir -par la propagande notamment. Par conséquent, "toutes les dominations visent à entretenir la légitimité". On peut obéir par la force de l'habitude du système en place ou par acquisition des valeurs (charisme, intérêts matériels, idéal). Comment A parvient-il à se rendre légitime aux yeux de B ? Weber propose une typologie des formes de légitimité, par des exemples historiques (légitimités charismatique, traditionnelle et légale-rationnelle). Suivant cette distinction, un idéal-type n'est donc pas atteignable et constitue un outil -simplifiant le réel- de domination politique. Selon, lui la légitimité : - traditionnelle, renvoie à une croyance en les vertus du temps et du caractère sacré des traditions (croyances, par "disposition acquise", en ce caractère ancestral, ex : dynasties monarchiques). Des relations personnelles de loyautés sont mises en place. Ces institutions sont acquises par l'éducation ("communauté d'éducation" : doit être entretenue) ; - charismatique, s'appuie sur les croyances en un individu (a classiquement trait à un don divin), jugé exceptionnel et impliquant une soumission à celui-ci (ex : Urho Kekkonen, CDG). Une communauté émotionnelle est alors créée, pouvant résulter de périodes de crises. Braud énonce que le contexte

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rend le personnage charismatique. Les dominés lui accordent une totale confiance, dans une relation personnalisée, donc fragile (ou se meut en autorité traditionnelle, par la routine) ; - légale-rationnelle -ou statutaire, basée sur la raison et le droit. Ici, l'obéissance a pour objet les règles et pas forcément l'individu (juridicisation des relations de pouvoirs : manif', saisine du TA ou élections), qui essaient tout de même d'entretenir les autres autorités. La nature des croyances (à éveiller et entretenir par la socialisation -plus diffuse que l'éducation), le statut des dominants (croyances partagées mais pas d'égalité dans la capacité de création de ces croyances) et le type de relation induit entre dominant et dominé distinguent ces trois formes de domination, le plus souvent mêlées entre elles. A cet effet, Jacques Lagroye définit la légitimation comme "l'ensemble des actions par lesquelles les dirigeants tendent à légitimer leur autorité, la revendiquer, en fonction des représentations qu'ils ont du régime désirable et désiré" (ex : pouvoir thaumaturgique -ou de guérirdes rois de France est ritualisé). Même aujourd'hui, chaque élu est en perpétuelle conquête de l'opinion par : cérémoniel présidentiel (ex : "Vive la République, vive la France" n'est pas inscrit dans un texte, c'est une pratique), bains de foule... Ainsi, même les plus appréciés des dominants sont "dominés" par ces pratiques. La science (ex : Soumission à l'autorité, du psy Stanley Milgram : expériences en 1961, à Yale, lors du procès d'Eichmann. Teste la réaction des personnes au droit positif injuste ou l'autorité de la science), l'expertise sont devenus des ressorts de l'exercice du pouvoir (technocrates, expert en économie). La communication est également fondamentale de nos jours, au même titre que les sondages (ex : déchéance à 85%, malgré l'équivoque). 2 - Marx, Gramsci et Bourdieu L'étude de l'idéologie dominante montre que l'acceptation finit par prendre le dessus. Il convient d'étudier cette idéologie chez Marx, la thèse de Gramsci et enfin la domination symbolique de Bourdieu. a) Marx La Boétie montre la puissance de certains groupes, qui peuvent influer sur les autres. Après lui, Marx (1818-1883) montre les idées de ces classes (par la puissance matérielle, d'où la lutte des classes -entre bourgeoisie industrielle et financière et prolétariat, qui a besoin des moyens de la bourgeoisie pour subsister). b) Gramsci Gramsci -homme politique italien, marxiste et fondateur du PC italien en 1920- énonce la nécessité pour les dominants de créer une domination culturelle, via un "univers d'idées". Le peuple se reconnait dans ces symboles, images (vient s'additionner au pouvoir étatique, qui ne contrôle pas tout). Aujourd'hui, un certain gramscisme de droite existerait : les dominants qui ont gagné dans la bataille de l'hégémonie culturelle sont la droite (ex : Sarkozy s'en réclame). Ces croyances du peuple sont pour Gramsci fondamentales. Althusser évoque la même idée avec son concept des "appareils idéologiques d'Etat" (répression et soft power). c) Bourdieu Professeur de sociologie au Collège de France, Bourdieu prolonge les analyses de Marx (axe trop sa thèse sur les inégalités économiques selon lui) et le conception de la domination comme

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capacité de se faire obéir de Weber. Son oeuvre est centrée sur la reproduction sociale, faisant perdurer les inégalités, en mettant l'accent sur les facteurs économiques et culturels. Pour Bourdieu, la domination est "tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force". Dans ce cas, on oublie que c'est un rapport de force, car il est accepté par la majorité. Des groupes sociaux, stratifiés, composent la société en fonction des inégalités entre capitaux : - économique (patrimoine et revenu) ; - culturel ("objectif", soit les diplômes et "incorporé", soit le niveau de langage et les pratiques culturelles) ; - social (connaissances et réseau). Ainsi, les groupes possédant le plus de capitaux dominent, selon le diagramme des probabilités de pratiques, ou habitus (abscisse et ordonnée). De ce fait, les dominants peuvent dissimuler le rapport de force, impliquant une violence symbolique : "la violence symbolique est une violence qui s'exerce avec la complicité tacite de ceux qui la subissent et aussi souvent de ceux qui l'exercent, dans la mesure où les uns et les autres sont inconscients de l'exercer ou de la subir". Ainsi, la domination ne peut être efficace que lorsqu'elle n'est pas perçue (ex : son ouvrage La domination masculine et l'image du "plafond de verre" ou 1984 : parti intérieur, parti extérieur et prolétariat, qui montre néanmoins un déterminisme). Pour lui, l'éducation de l'école devient un outil de cette domination : on attribue souvent les différences scolaires à l'égalité des chances couplée à un "don" ou le mérite. C'est pour lui faux car la condition sociale est en corrélation avec les résultats scolaires (le plus rentable serait donc le capital culturel). Dans ce cadre, la personnalisation de l'échec scolaire -par la méritocratie- est une forme de violence symbolique (dans La distinction). Section 3 - Le pouvoir politique ne se réduit pas à l'Etat A - Les sociétés sans Etat Les ethnologues, dont Pierre Clastres, et les anthropologues expliquent l'absence d'Etat mais l'existence d'un pouvoir politique dans certaines sociétés. Ces derniers étudient notamment les sociétés "primitives", en excluant l'ethnocentrisme dont nous faisons parfois preuve (pour Bourdieu, un point de vue n'est qu'une vue à partir d'un point). Ainsi, on prend en compte l'altérité. A cet effet, pendant la seconde partie de la colonisation, Clastres travaille sur deux tribus amazoniennes : les guarani et les guayaki. Il en tire son ouvrage La société contre l'Etat car il se rend compte que ces sociétés évitent que l'Etat émerge, au sens d'autorité de régulation, tout en considérant qu'il puisse exister autre part. Dans ces groupes, le pouvoir est diffus et aucune distinction ne s'opère entre majorité gouvernante et minorité dominée : il n'y a pas de pouvoir coercitif (police). Toutefois, il existe un chef (doyen ou meilleures capacités), mais celui-ci n'est pas chef dans le cadre d'un pouvoir étatique. Ce processus du pouvoir est -uniquement- perceptible lorsqu'il y a conflit : le chef a un pouvoir d'arbitrage mais ne détient pas le monopole de la contrainte. En dehors de ces conflits, chacun a l'égal droit et devoir de faire respecter les normes (port d'arme), par les traditions du groupe. Selon Clastres, le chef est simplement "un faiseur de paix" et intervient par la parole dans ces conflits : le groupe impose un contrôle social sur le chef, chacun régulant le pouvoir du chef qui n'est pas un maître.

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La petite taille des tribus et l'organisation sociale et économique mise en oeuvre pour empêcher la création d'un Etat permettent à ce système de subsister. L'autosubsistance stricte (ne produisent pas plus, ni moins, que ce qui est nécessaire : pas de dépendance, ni inégalité) participe à cette stabilité. Cela s'explique par le fait que la propriété soit collective et que les biens soient répartis selon des règles dont chacun est le garant. Jean-Williame Lapierre propose dans Vivre sans institutions une échelle de 9 degrés quant à la spécialisation politique : des sociétés étatiques à celles où la régulation se fait sans médiation. Jean Malaurie étudie à cet égard les sociétés Inuits. Dans la société féodale, le pouvoir politique morcelé des seigneurs cumule plusieurs fonctions : chef, juge et préleveur des impôts (pas de réel monopole, pas d'Etat). B - "Microphysique du pouvoir" et gouvernementalité : la question du pouvoir chez Foucault 1 - L'archipel des pouvoirs Michel Foucault, philosophe ayant mis en évidence l'exercice du pouvoir en étudiant la manière de sanctionner (Surveiller et punir, introduisant la panoptique). Pour lui, il ne faut pas se contenter d'une perspective juridico-discursive du pouvoir : des processus tacites et implicites, ne relevant pas forcément du droit, existent. Ainsi, "le pouvoir s'exerce à partir de points innombrables, et dans le jeu de relations inégalitaires et mobiles" : il est irréductible aux règles-transgressionssanctions. Il étudie alors comment les dominants s'y prennent pour exercer ce pouvoir, tel une technique (ex : parents sur enfants, par la sanction ou la manière douce -récompense, persuasion). Un lien existe pour lui entre le savoir et le pouvoir. Pour Foucault, il y a une pluralité d'entités exerçant le pouvoir ("archipel des pouvoirs"). Ces micropouvoirs normalisent l'individu. Ce pouvoir s'exerce sur les esprits et sur les corps (rationalisation ou "discipline des corps", attitude différente dans les sphères publique et privée). Ainsi, les relations de pouvoirs ont des effets sur les corps, notamment avec la redécouverte au XVIIIè siècle de cette possibilité (le corps doit être discipliné pour la productivi...


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