Dissertation science politique PDF

Title Dissertation science politique
Course science politique : citoyenneté, partis et élections
Institution Université de Lille
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sujet et correction d'une dissertation en science politique...


Description

HAMMEL Mélie

SCIENCE POLITIQUE : dissertation Sujet : Les dynamiques de l'engagement. Les mouvement indépendantistes en Catalogne sont au centre de l'actualité. Il s'agit de citoyens réclamant leur indépendance face à l'Espagne. Ils forment alors un mouvement contestataire de la politique fédéral établie. On constate alors que l'engagement est souvent caractérisé par l'action collective. On définit l'action collective comme ce qui mobilise des groupe de citoyens et les détenteurs du pouvoir au nom de la défense d'intérêts communs. Ce sont aussi des actions qui mettent face à face les citoyens et les détenteurs du pouvoir politique et/ou économique sans passer par la médiation des élites. Nous allons donc nous focaliser sur ce mode d'engagement et ses dynamiques (qui considère les phénomènes dans leur évolution dans le temps) afin de traiter le sujet de dissertation. Il est alors légitime de se demander : Sous quelles formes les actions collectives se manifestent-elles ? Et quelles sont leurs évolutions dans le temps ? Nous verrons dans une première partie les formes de l'action collective et enfin nous étudierons son évolution, sa mutation.

I/ Les formes d'actions collectives Charles Tilly nomme l'ensemble des moyens de protestation « le répertoire de l'action collective ». Il affirme qu'un groupe à un nombre illimité de moyens de protestations mais il en choisit quelques uns vu comme plus légitimes, plus efficaces. Ils sont donc liés à des traditions difficiles et lentes à changer. Michel Offerlé quant à lui distingue trois grands types de répertoires contemporains. Nous allons ici présenter ces 3 types d'actions collectives qui sont les formes les plus utilisées. A/ le nombre La mobilisation la plus traditionnelle est celle du nombre. En effet le nombre émet une légitimité au groupe car il montre une capacité de nuisance et une efficacité. Le nombre n’a pas de valeur en lui-même, et il est utilisé différemment selon l’histoire des organisations qui mettent ce facteur en avant. Il est l'objet de rapport de forces, et de manipulations stratégiques ce d'ailleurs ce qui a été vu récemment sur l’évaluation de la participation aux manifestations contre et pro – Trump lors de sa cérémonie d’investiture. En effet les médias ont recensé quelques centaines de milliers de manifestants ce qui a immédiatement été accusé de mensonge par Trump, qui a dit que d’après ce qu’il avait observé sur les vidéos, il fallait plutôt retenir le chiffre d’un million de personnes. Ce qui est important, c’est aussi que le nombre peut être mobilisé de manière indirecte : par exemple un mouvement social peut mobiliser non pas le nombre de ses participants directs, mais de ses soutiens dans l’opinion, mesurés par les sondages. Dans ce mode on peut remarquer que la manifestation représente l'usage le plus courant et banalisé de protestation. David Meyer et Sidney Tarrow appellent « une société de mouvements sociaux » cette banalisation. Les manifestants cherchent à interpeller les pouvoirs publics envers leurs causes, il s'agit pour eux d'un mode légitime d'action. On peut également noter qu'en France elle devient un mouvement acceptable à partir du XIXème siècle. Retenons également que l'association de cette action à la gauche n'est pas tout à fait réel, en effet elle touche sur des sujets diverses qui peuvent appeler au rassemblement c'est d'ailleurs le cas pour les manifestations contre le « mariage pour tous ». Nous pouvons également casser l'idée que seul les ouvriers et employés manifestent avec l'exemple des patrons en Bretagne qui ont manifesté contre l'écotaxe. On peut donc voir que ce mode de mobilisation est très privilégié en France, d'ailleurs on

dénombre en moyenne une manifestation par jour à Paris. B/ l'appel à l'expertise Certains groupes n’ont pas la possibilité de peser sur le nombre et de le mobiliser. Le recours au nombre est alors difficile, donc il faut s’appuyer sur des ressources plus discrètes, avec d’autres formes de mobilisation qui reposent en particulier sur des intellectuels, des experts, des idées, des programmes, des rapports présentés comme scientifiques, et qui viennent appuyer la cause. On peut voir cela certains domaines comme l’environnement ou l’altermondialisme. Ainsi les mouvements écologistes cherchent à objectiver la réalité de manière chiffrée. Les altermondialistes quant à eux cherche à déconstruire la pensée néo-libérale et contester sa domination intellectuelle. Au niveau européen, l’expertise constitue une modalité de défense centrale des groupes d’intérêt ressource, elle a été très importante dans la construction européenne. La commission européenne l'utilise beaucoup dans ses travaux. L’expertise lui permet d’insister sur le caractère contraignant, et général de ses recommandations. Cette mobilisation de l’expertise peut se faire de deux façon : –

soit de manière directe : il s'agit de moment ou des intellectuels, des savants prennent la tête de mobilisations ou y participent en première ligne c'est le cas de Nuit Debout par exemple



soit de manière indirecte, ici les travaux d'intellectuels sont utilisés par ces mouvements, ils sont parfois re-traduits et interprétés dans une perspective militante. On sollicite alors des savants, des enseignants pour produire des rapports qui peuvent influencer les décideurs et/ou l’opinion.

Alors même qu'il est vu comme un instrument d'ordre social le droit est désormais utilisé à des fins de mobilisations, de contestations. Celui ci apparaît comme une « arme » efficace puisqu'il représente un mode d'accès efficace à l'Etat, cela est dû au fait que le droit doit être respecté il n'est donc pas contestable. Laurent Willemez montre comment dans les années 70 les organisations syndicales utilisent de plus en plus le droit comme défense des salariés. C/ le scandale Le mode d'action qui met en avant le scandale passe par des actions qui cherchent à provoquer le scandale (comme la dispersion de cendres de malades du sida dans les années 90) mais aussi cela passe aussi par des actions dénonçant des scandales. Ces deux stratégies s'avèrent efficaces pour faire exister dans la sphère publique une cause surtout quand elle a pour objet une multitude de cas individuels, diffus, non représentés, méconnus. Elles permettent donc une meilleure visibilité des causes défendus d'autant plus que cela s'impose d'avantage dans les sociétés très médiatisées. L'information est donc rapidement diffusées et partagées, elle touche donc un public large ce qui peut créer un très gros impact. Greenpeace utilise beaucoup le scandale avec l'idée de toucher un public large par des images ou vidéos choquantes la plupart du temps. On peut voir par exemple dans les journaux que les militants de cette organisation ont déclenché un feu d'artifice au sein d'une centre nucléaire. Aujourd'hui les journalistes sont des acteurs majeurs de la publication des actions et des décisions politiques, ils ont un rôle important dans la « frame analysis » ( construction de cadres qui permettent la mobilisation). Et par conséquent les médias sont des cibles de plus en plus directes de l’action collective, ils peuvent construire ou déconstruire un mouvement social en lui accordant une légitimité, une visibilité ou non.

II/ l’évolution de l'action collective, sa mutation. A/ transformation des « causes » : vers de nouveaux mouvements sociaux ? Le thème des nouveaux mouvements sociaux (NMS) émerge au milieu des années 1960 au moment où le mouvement ouvrier commence à coexister avec de « nouveaux » mouvements féministes, étudiants, régionalistes, écologistes, par opposition aux « anciens » mouvements, qui étaient liés au syndicalisme ou au mouvement ouvrier. Ces Nouveaux Mouvements Sociaux s’inscrivent dans le cadre d’une société postindustrielle, caractérisée par des valeurs «postmatérialistes ». Pour Inglehart leur nouveauté tient à l’originalité de leurs formes d’organisation (faible centralisation, assemblées générales, refus de la délégation politique…), des répertoires d’actions innovants à l'époque (sitin, grève de la faim…), des revendications et valeurs plus « qualitatives » et identitaires. Ils mettent surtout en avant une forme d'autonomie, d'autogestion, d'indépendance vis-à-vis de l’État. Inglehart met en évidence, à travers de nombreuses études statistiques, la naissance et la diffusion à partir des années 1960-1970 de valeurs dites « post-matérialistes » dans les sociétés occidentales développées. Exemples : L’environnement, l’égalité des sexes, la liberté sexuelle, le désarmement nucléaire, la reconnaissance de cultures régionales émergent comme nouvelles « causes » qualitatives moins centrées sur les problématiques du travail. Elles sont clairement liées, dans les sociétés tertiaires, à l’affirmation des classes moyennes salariées et intellectuelles. On constate donc clairement que la dimension identitaire prend le pas sur la dimension économique. des critiques ont été adressé face à cette thèse. On dit alors que cette perspective assez évolutionniste, a lieu en même temps que des mobilisations très conservatrices comme les luttes anti-avortement. En effet elles se sont développées à la même période. Par ailleurs, les mobilisations conventionnelles de type «  ancien », fondées sur des revendications quantitativistes et « matérialistes », sont encore les plus nombreuses. Comme l'a démontré Olivier Fillieule dans son analyse des manifestations de rue en France (Stratégies de la rue, 1997), les revendications matérielles (salaires, emplois, conditions de travail…) l’emportent nettement sur les griefs d’ordres « post-matérialistes ». C'est d'ailleurs ce qu'on a pu constater lors des manifestations sur la loi travail. B/ transformation de l'engagement : vers un militantisme distancié ? S’est alors répandue à partir de la fin des années 1990 une autre thèse générale sur les évolutions du militantisme, ne portant plus tant sur la nature des causes défendues que sur les formes d’organisation des groupements militants. Pour le dire vite, on serait passé d’un mode de fonctionnement pyramidal et centralisé dans les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier à un fonctionnement en réseaux, plus horizontal et décentralisé dans les organisations associatives. Cette thèse simplifiée ici à l’extrême et sur laquelle on va s’arrêter plus longuement, a été notamment développée par un sociologue, Jacques Ion d’abord en 1997 avec la publication de l’ouvrage « La fin des militants ? » , aux Editions de l’Atelier. Il a ensuite remis l’ouvrage sur le métier en 2005 en publiant avec Spyros Franguiadakis et Pascal Viot un livre synthèse intitulé « Militer aujourd'hui », aux Editions Autrement. Jacques Ion défend la thèse de l’avènement, ou en tout cas du développement, de nouvelles formes de militantisme, nouvelles sur le plan des pratiques d’actions valorisées et surtout sur le plan des modes d’organisation des groupements militants et des rapports que les militants entretiennent à leur organisation. Selon lui, des militants désormais plus réflexifs, individualistes et distanciés se seraient substitués aux militants anciens dont la loyauté à l’organisation et la remise de soi étaient très fortes. Le sociologue Jacques Ion oppose deux idéaux-types de militantisme : – Le premier, communautaire, est celui d’un « militantisme affilié » qui renvoie à l’image de l’adhérent dévoué à son organisation et celui des partis de masse, fortement intégré et discipliné. Ce militantisme est fondé sur une forte sociabilité militante, constitutive d’un nous puissant qui est l’un des ressorts de l’engagement. Il fonctionne à l’intégration communautaire. L’engagement au Parti communiste ou dans les partis ouvriers correspond à ce premier modèle. – Le second qui renvoie à un modèle plus « sociétaire » est celui d’un « militantisme affranchi » où l’engagement serait plus distancié et intermittent, sur la base du je plutôt que sur la base du nous. L’engagement, moins arrimé à des collectifs institutionnalisés, devient plus ponctuel et plus informel

(moins idéologique aussi). L’engagé sacrifie moins sa vie privée sur l’autel de son engagement et cherche à optimiser le temps qu’il y consacre. Par exemple l’engagement humanitaire ou caritatif correspond à ce deuxième modèle. Pour Ion, c’est le résultat d’une évolution historique vers une montée de l’individualisme et la redéfinition des rapports entre vie privée et vie militante. A la fin de l’ouvrage « La fin des militants ? » il utilise une métaphore promise à un grand retentissement : « À l’engagement symbolisé par le timbre renouvelable et collé sur la carte, succéderait l’engagement symbolisé par le post-it détachable et mobile : mise de soi à disposition, résiliable à tout moment ». Le post-it aurait remplacé le timbre et le militant distancié aurait remplacé le militant total, chez qui l’engagement était synonyme d’embrigadement, voir d’aveuglement alors que le nouveau militant serait aujourd’hui plus pragmatique et plus enclin à exprimer ses opinions personnelles, quitte à retirer le post-it en cas de désaccord ou de déception par rapport à son organisation militante C/ les réseaux sociaux : nouveau mode de rassemblement et de militantisme Lors des élections présidentielles nous avons pu constater une forte réaction sur les débats ou affaires sur les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux permettent le rassemblement de millions d’internautes, ceux-ci sont des manifestants potentiels supplémentaires. On remarque d'ailleurs que les candidats s'en servent de plus en plus. En effet durant toute la période de campagne présidentielle ils n'ont cessé d'utiliser des posts, des gift, de publier des vidéos afin d'attirer l'attention des potentiels électeurs. Cela permet de toucher un plus large électorat et d'être plus visible. En France, 31% des utilisateurs de réseaux sociaux Internet déclarent en effet avoir déjà pris part à une activité militante et 15% disent avoir laissé un commentaire sur un site traitant d’un enjeu politique. Les internautes de moins de 35 ans représentent 72% de ceux qui utilisent les réseaux sociaux à des fins politiques, mais ils n’ont que peu de points communs, aussi bien au niveau des revenus qu’en terme de niveau d’éducation. En Janvier 2017 un article du journal Libération annoncé que « L'indicateur le plus révélateur qui permet de mesurer les données d'audience des sites et des réseaux sociaux est celui de «l'engagement» car il évalue au plus près l'impact d'une communication politique « . L'article allait plus loin en déclarant que les réseaux sociaux étaient une manière très importante d'obtenir des débats politiques. On apprend alors que lors des primaires de la droite « les réseaux sociaux n'avaient pas anticipé la victoire de Fillon, or l'engagement permettait bien de l'entrevoir ». L'article montre que le fort engagement pour Fillon soit les « j'aimes » ou les « partages » sont largement visibles au sein des réseaux sociaux. De plus émettre un simple « j'aime » peut paraître une façon plus simple de s'engager. Néanmoins ce phénomène étant nouveau il n'y a que très peu d'étude sur la question. Ces af firmations ne sont donc faites que par le biais de constatations journalistiques. Mais l'intérêt toujours plus visible des hommes et femmes politiques pour ce mode d'intervention atteste de son efficacité d'influence.

Pour conclure nous constatons que les raisons de la mobilisations collectives sont multiples et dépendent autant de l'individu, du groupe que du contexte politique. Une fois l'intérêt suscité les actions collectives se déroulent sous trois formes différentes le nombre, l'expertise et le scandale. Ces dynamiques du point de vu de la forme ne sont pas les seules dynamiques. En effet les mobilisations ne sont pas stables dans le temps et évoluent, on peut donc voir l'apparition de nouveaux mouvements sociaux, un militantisme distancié et enfin l'apparition récente des réseaux sociaux dans ce domaine. Correction : comment la participation politique évolue -t-elle dans la société à travers des engagements plus ou moins légitimité ? I/ l'engagement comme fondement du système démocratique représentatif A/ explication du concept B/ élargissement des formes de l'engagement

I/ les effets pervers d'un système ou les gouvernants définissent ce qui est légitime ou pas A/ une délégitimation et dépossession des moyens d'engagement B/ asymétrie de pouvoir face au processus de l'engagement comment peut-on passe de logiques strictement personnelles à l'émergence d'une cause et d'une action collective formant un intérêt commun ? I/ les dynamiques de l'engagement propre à l'individu II/ comment ces logiques peuvent s'insérer dans des mobilisations collectives protéiforme regroupant nombre d'acteurs de la société...


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