Théorie des images - Cours de M1 et M2 M. Carbone PDF

Title Théorie des images - Cours de M1 et M2 M. Carbone
Author Eloïne Cdie
Course Philosophie contemporaine
Institution Université Lumière-Lyon-II
Pages 16
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Cours de M1 et M2 M. Carbone...


Description

Théorie des images Mauro Carbone Pourquoi devrait-on parler encore de «!représentations!» pour les images d’aujourd’hui ? Bibliographie se trouve sur le site de la faculté Examen oral ici aussi : questions assez vastes en général pour permettre/obliger de parler d’un peu de tout le cours => À nous de choisir entre dissertation et réponse plus directe Représentation : Tendance à considérer comme synonyme d’images. Mais est-ce encore adapté pour parler des images d’aujourd’hui ? On va voir ce que les mots image et représentation ont voulu dire dans les différentes époques de la culture occidentale et étude du rapport entre image et représentation Pour arriver à ce but : problématiser et identifier images et représentations => Essayer de comprendre historiquement dans les différentes époques ce qu’on a compris comme images/ comme représentations Il faudra se focaliser sur l’histoire du mot «!représentation!» Diapo : «! L’intitulé de ce cours ne pose pas une question rhétorique, à savoir une question n’attendant pas de réponse, cette dernière étant connue par celui qui la pose. La réponse n’est pas du tout déjà là. C’est pourquoi ce cours ne fera qu’essayer de motiver et d’articuler la question du titre, en soulignant que celle-ci vise à problématiser notre manière habituelle d’entendre la représentation tout d’abord par rapport aux images de l’époque actuelle. Mais pour comprendre les raisons d’une telle problématisation, il faudra se focaliser sur le mot « !représentation! » et sur qq passages de son histoire propre, pourrait-on en arriver à suggérer qu’une telle problématisation ne concerne pas que l’époque actuelle.!» The Truman Show, Peter Weir, États-Unis, 1998 Personnage qui grandit sans savoir qu’il est le protagoniste d’une TV-réalité (TV-réalité , mot sur lequel il faudra réfléchir…)… Tente alors d’en sortir et prend un bateau pour aller hors du monde des images pour rejoindre le monde de la réalité. Nous avons/avions l’idée que le monde des images est un monde différent par rapport au monde de la réalité. Nous avions/avons ce type d’idées reçues entre monde des images et réalité. S’il y a des différences, il y a peut-être aussi des relations. Et quel type de relations ? Visionnage de la scène où Jim Carrey se heurte au monde des images (scène du bateau) ≈ «!Il n’y a pas plus de vérité dans ce monde que dans celui que j’ai créé pour toi!» Réalité / Image => Séparées par un mur… et il faut trouver la sortie pour ne pas rester emprisonné dans le monde des images Le Piège des images, M. Wothke, France, 2011 : Agence « ! W Atjust ! » pour le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (publicité de sensibilisation) «!Ne laissons pas nos enfants se faire piéger par les images!» Le petit garçon est rentré dans les écrans à cause du fait que les images piègent et il n’arrive pas à en sortir Nouveauté par rapport à l’autre vidéo : Les images ne sont pas les seules méchantes, c’est aussi les écrans qui le sont Les images nous piègent, il y a non pas un mur contre lequel on se heurte, mais il y a une barrière transparente mais incontournable entre monde des images et monde réel Page 1 sur 16

L’allégorie de la caverne de Platon (voix off d’Orson Welles) Une allégorie mais aussi un dispositif de vision des images. Monde illusoire VS Monde réel Notre manière dominante de concevoir le rapport entre le monde réel et le monde des images est encore dominé par la manière platonicienne. Idée d’une séparation entre la réalité et le monde des images => Modèle du monde illusoire où l’on est enfermé Idée dominante : deux mondes séparés => Monde des images comme monde du faux, illusoire, dans lequel on risque tout le temps de rester emprisonné VS Monde en dehors de la caverne, des écrans, de la télé-réalité qui serait le monde réel et en tant que monde réel, monde vrai (tendance à penser que réel = vrai et que ce qui n’est pas réel, n’est pas vrai) «!Il n’y a pas plus de vérité dans ce monde que dans celui que j’ai créé pour toi!» => Le mur entre le monde illusoire et le monde réel, c’est une surface poreuse (poros (grec) = passage), traversé par des passages, frontière pas si nette. Permet une relation de va et vient entre notre corps et les mondes. Pas un absolu extérieur et un absolu intérieur «!Qu’est ce que l’image ?!» Louis Marin, « ! Introduction : L’être de l’image et son efficace ! », in Id., Des pouvoirs de l’image (1993), p. 10 «!La réponse hâtive de l’histoire de la philosophie « !occidentale! », ou hâtivement lue dans sa vulgate!» — on pourrait dire alors, la réponse du platonisme —à la question « ! qu’est-ce que l’image!», a été de faire de l’image — écrit-il en faisant écho à Merleau-Ponty sans le citer — «!un décalque, une copie, une deuxième chose!». «!Une deuxième chose!» : L’image vient toujours après, toujours précédée par une première chose. Et c’est ce qu’on a vu dans les trois vidéos => Monde réel PUIS monde illusoire, une copie illusoire, qqch de détaché par rapport au premier monde, qu’on appellera image Merleau-Ponty, L’oeil et l’esprit [daté de 1960], 1961, p. 23 «!Le mot d’image est mal famé parce qu’on a cru étourdiment qu’un dessin était un décalque, une copie, une seconde chose!» Louis Marin, « ! Introduction : L’être de l’image et son efficace ! », in Id., Des pouvoirs de l’image (1993), p. 10 • « l’illusion, un reflet appauvri, une apparence d’étant, un voile trompeur, […] réglé[…] par l’imitation!» => Conception platonicienne de la mimésis comme reproduction • « ! L’être de l’image ! » est d’être « ! (la pure est simple, voire trompeuse) image de l’être!» => Traditionnelle caractérisation minorative et méprisante de l’image • À savoir, une « !re-présentation! » dont « ! le préfixe re- importe dans le terme la valeur de substitution!» Le terme représentation a plusieurs acceptions (signification particulière d’un mot selon le contexte où il est employé) L’accent dans cette acception est sur le préfixe re- qui évoque la répétition donc l’image est conçue comme une re-pétition de qqch à travers sa copie L’expression veut dire que j’exprime qqch d’invisible, rendre visible l’invisible • «!Quelque chose qui était présent et ne l’est plus est maintenant représenté!» R. Debray, Vie et mort de l’image, Paris, Gallimard, 1992, p.21 • «!Image primitive comme substitut vivant du mort!» Image => Imago => Fait référence à l’image du visage du défunt et a donc la valeur du substitut vivant du mort Le mot représentation dans l’acception qu’on vient d’évoquer ( : reproduction de qqch qui était présent et devenu absent) fait référence de re-présenter qqch qui était présent puis absent. Page 2 sur 16

Les racines des images dans notre culture a qqch à voir avec le phénomène de la mort => Voie pour re-présenter l’absent qui était présent Chaque époque a/a eu sa propre manière de regarder Représentation => Repræsentatio (latin, qu’on trouve dès le XIIIè s. !) → Action de replacer devant les yeux de qqn, geste de mettre en face/mettre devant les yeux • «!En langue liturgique, ‘représentation’ désigne ‘un cercueil vide sur lequel on étend un drap mortuaire pour une cérémonie funèbre’!» => Pour évoquer la présence de celui qui est devenu absent L’usage du cercueil vide est déjà attesté en 1291 (cf. le Dictionnaire universel de Furetière dans son édition de ? Représentation : « ! Au Moyen-Âge, figure moulée et peinte qui, dans les obsèques, représentait le défunt!» (définition dans le Dictionnaire de la langue française Littré, 1863-1872) => L’usage du mannequin royal remonte en Angleterre à 1327 à l’occasion de la mort d’Edouard II et en France à 1422 à l’occasion de la mort de Charles VI (la fig moulée qui prend la place du cadavre du roi est une idée qui dure deux siècles (1610 pour Henri IV, procession funéraire)) ↳ Changement dans l’usage du terme « ! représentation ! », premier usage était forme de représentation du défunt qui ne vise pas à le reproduire, à l’imiter. Mais là, le platonisme a repris sa domination. Le sens de représentation reprend le sens de la présentation de qqch d’absent, qui n’est plus Cours numéro 2 (revient sur le cours de la semaine dernière) (Y a t il encore du sens de parler d’image en utilisant le terme de «!représentation! » ? Un certain type d’images vise à l’utilisation de représentation, mais peut-être qu’il faudrait nuancer et distinguer différents types d’images) Idée de la représentation comme intensification Aux origines des images L’image comme re-présentation d’un absent non seulement au sens de reproduction substituant celui-ci, mais aussi son intensification «!Il y a plus dans la copie [éternelle] que dans l’original [périssable]!», R. Debray, Vie et mort de l’image, 1992, p.21 (Gilles Deleuze dirait que là, il y a déjà un premier « ! renversement du platonisme!») Raisons principales de notre tendance culturelle à identifier les significations des mots « ! représentation! » et « ! image! » : l’usage de la repræsentatio (M.Â) reprend celui de l’imago (tradition romaine). • Rapport à la mort, • Rapport à la vision (placer devant les yeux), • Valeur de substitution, • Evocation mimétique (sauf cas du cercueil) Louis Marin, Des pouvoirs de l’image (1993), p.12 « ! Tel serait le premier effet de la représentation en général. Tel serait le « ! primitif ! » de la représentation comme effet : présentifier l’absent, comme si ce qui revenait était le même et parfois mieux, plus intense, plus fort que si c'était le même!»,«!le préfixe re- importe dans le terme, non plus, comme il y a une instant, une valeur de substitution, mais celle d’une intensité!» L’image représentifie l’absent et l’énergie à travers laquelle l’image s’auto-présente comme celle qui représente le même modèle, l’image parle à la fois de son modèle et d’elle-même. L’image veut Page 3 sur 16

en même temps qu’on la regarde, qu’on reconnaisse le défunt (le modèle) qu’elle représentifie et qu’elle est elle-même la représentification de ce modèle → elle veut être légitimée «!La force de l’image est ici - dans ses effets - autant force de présentification de l’absent qu’énergie d’autoprésentation : faire reconnaitre le mort dans la monstration, […] c’est se présenter représentant le mort!» → Intensité = force + énergie = pouvoir(s) de l’image (toujours selon Marin) Grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam) Image = problème pour les trois grandes religions monothéistes «!Tous les monothéismes sont iconophobes par nature, et iconoclastes [volonté de détruire les images?] par moments!», R. Debray, Vie et mort de l’image (page 77) → Volonté de détruire les images Judaïsme et islam → Tendance aniconique (« !an-! » privatif + eikôn « ! image, icône ! » = absence d’images) → Deux religions qui partagent cette volonté de ne pas produire les images C’est une culture qui a un rapport au visible et à l’image différent par rapport aux autres cultures Pourquoi, nous, les Occidentaux, nous avons adopté un rapport au visible différent par rapport aux autres grandes religions monothéistes ? Rapport aux images est devenu mondialisé, rapport élaboré et produit par rapport à la civilisation occidentale (#Ordi #Téléphone #…………) → Elaboration d’une vision marquante des images à travers le christianisme Judaïsme, «!Deuxième commandement!» (on commence par le judaïsme pour arriver par la suite au christianisme) Dieu qui s’adresse à Moïse (??) : «!Tu ne feras pas pour toi ni sculpture, ni toute image de ce qui est dans les cieux en haut, sur la terre en bas, et dans les eaux sous terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les serviras pas.!» (Ex. XX, 4-5 ; Dt. V, 8-9) Le tabernacle biblique (Exode, XX???) • Le Tabernacle originel est la tente qui abritait l’Arche d’alliance à l’époque de Moïse • Les termes hébreux pour le désigner sont miskhan, c'est-à-dire la Demeure (de Yahvé), Dieu d’Israël, ou Tente d’Assignation (de Rencontre), ou Tente du Témoignage. Le mot français «!tabernacle!»…? • Les instructions pour la construction du Tabernacle sont données par Dieu à Moïse et détaillées dans la Bible, livre d’Exode, chapitres 25 à 27. Les chapitres 35 à 40 décrivent l’accomplissement du travail • Il fallait mettre un voile pour diviser l’espace du Tabernacle en deux parties, l’une étant le Saint (partie des fidèles, du public) et le Saint des Saints (prêtres, religieux) → «!Tu feras un voile bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors ; il sera artistement travaillé, et l’on y représentera des chérubins. […] le voile vous servira de séparation entre le lieu saint et le lieu très saint. Tu mettras le propitiatoire [un couvercle d’or pur] sur l’arche du témoignage dans le lieu très saint!» (arche du témoignage → arche qui contenait les Dix commandements), derrière le voile, il y avait les Dix commandements, dont l’un interdisait de produire des images → Dieu avait établi que les fidèles pouvaient contempler qu’UNE SEULE image : celle des chérubins brodés sur le voile qui les séparait de l’espace Saint des Saints Comme le Père de l’Eglise Saint Jean Damascène et le Docteur de l’Eglise Bede, dit le Vénérable, le signalèrent déjà dans la première 1/2 du VIIIè siècle : les chérubins qui étaient représentés sur la tente du tabernacle et sur le voile séparant le Saint du Saint des Saints constituaient la seule image permise de l’Ancien Testament. Voile qui distribuait du visible (Bible de Charles le Chauve, l’arche d’alliance et scènes de l’histoire juive. Reims, vers 870 (Rome, Saint-Paul-Hors-Les-Murs) : Représentation de l’arche contenant les Dix commandements featuring le voile) Page 4 sur 16

Les vérités les plus hautes étaient sensées être placées dans l’espace de l’invisible… Grande différence avec les églises chrétiennes ! #LeSupermarchéDuVisible «!Il y a plus de dix siècles, les penseurs chrétiens de l’image furent les premiers dans l’histoire occidentale à faire de l’image un enjeu philosophique et politique ! », M.J. Mondzain (philosophe spécialisée dans l’étude de l’image…?), L’image peut-elle tuer ? (2015), p.17 Stéphane Lojkine, Image et tabernacle (I) ( http://utpictura18.univ-montp3.fr/Dispositifs/ DispositifTabernacle.php À ABSOLUMENT LIRE) → Le voile séparant le Saint du Saint des Saints «!divise l’espace en espace ouvert du visible et espace restreint, inaccessible, des vérités invisibles!», «!où est inscrit entre autres l’interdit biblique de la représentation!» Christianisme : L’Eglise chrétienne des premiers siècles n’avait pas de doctrine constituée sur les images. Elle a vécu dans une contradiction latente entre l’interdit biblique et la pratique de la décoration des églises et de l’adoration des icônes L’iconoclasme byzantin (VIIIè-IXè s. après JC) : • Disposition à l’iconoclasme (des mots grecs eikôn «!image, icône!», et klaô « !briser!»), à savoir, au sens strict, à la destruction délibérée d’images, c'est-à-dire de représentations religieuses de type figuratif (appartenant souvent à sa propre culture), généralement pour des motifs religieux ou politiques. Ce courant de pensée rejette la vénération adressée aux représentations du divin, dans les icônes en particulier. La vénération des images en tant que telle augmentait énormément le pouvoir politique des moines chrétiens, donc c’est l’empereur lui-même qui soutient le mouvement iconoclaste comme forme de lutte politique contre les moines. Image comme forme d’idolâtrie, culte qui s’adresse aux pouvoirs miraculeux, magiques • Querelle des images (crise de ce qui fonde symboliquement l’autorité) : En 726, l’empereur Léon III détruit une image du Christ très vénérée qui se trouve au-dessus de la porte de bronze de son palais à Constantinople. C’est le premier épisode de la crise iconoclaste, d’une politique impériale de destruction des images sacrées, confirmée par un édit en 730 ↳ Plutôt que l’influence de l’islam tout proche ou un geste antireligieux, il faut y voir la volonté de l’empereur de laïciser l’image. En effet, la société byzantine assignait un statut symbolique particulier à des images matérielles, les considérant à proprement parler non pas des « ! représentations!» au sens moderne de ce terme, mais des « !symboles ! » (syn-ballein → mettre ensemble, remettre ensemble ce qui l’était auparavant) ne faisant qu’un avec leur modèle → D’où le culte de ces images Si l’image est quelque chose ayant un lien avec la divinité, alors elle est extrêmement puissante (politique autant que religieux) → Laïciser rapport aux images ↳ Autrement dit, le geste de l’empereur visait à couper un tel lien symbolique afin de purifier la religion populaire et de limiter l’influence des moines, grands penseurs des images. L’iconoclasme atteint sont point culminant sous l’empereur Constantin V (741-775). Des moines subissent le martyre pour défendre les images. Cours numéro 3 La phase de la culture byzantine est une phase où les images sont conçues comme des symboles Moines = grands défenseurs des images dans l’Empire byzantin L’impératrice Irène ramène le calme en convoquant à Nicée le Concile Nicée II (787), le septième œcuménique, qui reconnaît la légitimité de la vénération des images (icônes). La vénération ne va pas à la représentation matérielle mais au prototype («!typos!» (grec) : figure → Le Christ), plus généralement à la personne de ceux qui sont représentés. La justification byzantine des images s’appuie avant tout sur le mystère de l’incarnation. Si les images étaient Page 5 sur 16

interdites dans l’Ancien Testament, c’est que Dieu n’avait pas encore jugé les hommes prêts à contempler sa face. L’incarnation de Dieu le Père dans son Fils a constitué historiquement une révolution sémiologique : le Fils est l’image du Père, Dieu a créé une image de lui-même ; il a permis que, par la grâce, le chrétien contemple sa Face. Il est donc possible de représenter physiquement le Fils de Dieu, et de peindre les saints. Concile Nicée II → Evénement que l’on peut considérer comme majeur dans le rapport entre l’Occident et le visible. Les pères de l’Eglise disent qu’il ne faut pas vénérer les images en tant que telles → IDOLATRIE. Il faut vénérer ce vers quoi elles tendent. Les images doivent être vues comme une médiation vers quelque chose qui les excède. Justification théologique : La Bible parle du fils créé à l’image du père, le Christ, Dieu incarné, est une image du père, il a alors imprégné, produit une image → Justification divine (pour justifier la production et contemplation d’images si ces dernières sont conçues comme deux «!translations vers le prototype!») Légitimité de la vénération des images (icônes) → Si le Fils est l’icône du Père, une telle image n’est conçue ni comme un idole ni comme une «!re-présentation!», mais comme une translatio ad prototypum (« ! translation vers le prototype ! », Jean Damascène, De vide ortodoxa) (conception non mimétique et non représentative des images), rendue possible par la réciproque schèsis (relation) intime entre l’un et l’autre Damascène n’opère pas une distinction nette entre les images naturelles et les images artificielles La crise reprend en 813 pour s’apaiser définitivement en 843. Les icônes ne seront plus contestées mais elles doivent être exécutées selon de rigoureux principes théologiques. Icônes ne doivent pas ressembler à leur modèle → stylisation à donner aux images, nécessaire pour éviter toute tentation mimétique. Hors de toute mimésis du réel, l’icône déréalise le prototype qu’elle réduit à un caractère, qu’elle stylise. «!L’idole et l’icône sont deux choses opposées l’une à l’autre!» (Concile Nicée) L’idole est l’image sacrée à laquelle des pouvoirs magiques sont attribués [Voir photo l’opposition de l’idole et l’icône fait écho à celle […]] (même si apparemment c’est pas très important) Seulement après la querelle iconoclaste on peut parler d’une véritable théorie de l’image chrétienne Il faudra attendre 1150 pour que De la foi orthodoxe de Jean Damascène soit traduit en latin. Les idées de celui-ci seront alors reprises dans la Somme théologique de Thomas d’Aquin. Par cette médiation, qui est aussi un détournement, se diffuse dès lors en Occident le discours iconophile byzantin. «!Il fallut produire une pensée qui mît en relation le visible et l’invisible!», M.-J. Mondzain, Image, icône économie, p.15 «!D’un corps divin, lui-même matière, il pouvait par conséquence y avoir image matérielle. Hollywood vient de là, par l’icône!», R. Debray, Vie et mort de l’image, Paris, Gallimard, 1992, p. 77 Le christianisme de l’Europe occidentale a cherché ...


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