Chapitre 1 - sciences de l\'éducation : \"Qu\'est ce que les Sciences de l\'Education ?\" PDF

Title Chapitre 1 - sciences de l\'éducation : \"Qu\'est ce que les Sciences de l\'Education ?\"
Course Licence Sciences de l'éducation parcours Education et enseignement
Institution Université Paris-Est Créteil Val de Marne
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Summary

Chapitre 1 : "Qu'est ce que les Sciences de l'Education ?", de la matière Sciences de l'Education, avec Madame Oller....


Description

CHAPITRE 1 : Qu’est ce que les sciences de l’éducation ? Les sciences de l’éducation sont une discipline universitaire encore jeune. En effet, elles ont été créées en 1967. « Sciences » —> On veut donner une approche scientifique à la discipline. L’usage du pluriel montre une volonté d’affirmer une approche pluraliste. I. Une approche pluraliste de la discipline : Les sciences de l’éducation • Le contexte Les sciences de l’éducation font émergence grâce à l’explosion scolaire après la guerre des Trente Glorieuses. Cette explosion scolaire est dû à l’expansion économique lors de cette guerre. On considère alors que nous avons besoin de mieux former les individus, besoin de plus de connaissances scientifiques dès le plus jeune âge. Les enseignants doivent donc être mieux formés eux aussi. La référence sort de l’éducation car les sciences de l’éducation sont la diversité des approches scientifiques de l’éducation et non de la pédagogie. C’est pour cela que l’on fait aussi de la psychologie ou de la sociologie, etc… • Gaston Mialaret Gaston Mialaret est le premier professeur de sciences de l’éducation. Il a affirmé la nécessité d’une approche pluraliste. Pour lui, il est important d’élargir la notion d’éducation. En effet, il n’y a pas qu’à l’école qu’il y a de l’éducation (famille, crèche…). L’éducation s’intéresse à tout âge (enfants, adultes, personnes âgées). Elle couvre de nombreuses institutions et s’intéresse aussi aux formes d’actions pédagogiques.

• Ce qui regroupe les différentes disciplines des sciences de l’éducation est l’objet « éducation ». Pour Gaston Mialaret, la situation éducative est caractérisée par l’action d’un individu ou d’un groupe d’individus sur un autre individu ou groupe d’individus en vu d’exercer des modifications. Ces modifications sont éducatives : transmissions de connaissances, de savoir… Dans les sciences de l’éducation, on s’intéresse aux différents niveaux des situations éducatives :

- MACRO : Conditions générales à un niveau institutionnel global (système d’éducation dans une société donnée) - MICRO : C’est le plus petit niveau d’analyse (analyse du groupe classe) - MEZZO : Échelle intermédiaire de MACRO et MICRO (échelle d’un établissement scolaire)

Les sciences de l’éducation regroupent différentes disciplines scientifiques. Il y a les disciplines qui étudient les conditions générales et locales des institutions scolaires :

- Description du système scolaire : sociologie, histoire, démographie, économie, géographie, éducation comparée.

- Relations pédagogiques : psychologie, sciences de la communication, sociologie, didactique, sciences de l’évaluation. L’objectif de sciences de l’éducation est que ces différentes disciplines communiquent. L’objet « éducation » constitue un contour par rapport aux autres disciplines scientifiques. C’est la pluridisciplinarité qui constitue la clé de route de cette unité. Il faut faire la différence entre pluridisciplinarité, interdisciplinarité et trandisciplinarité :

- Pluridisciplinarité : c’est quand dans un travail, plusieurs disciplines sont réunies. Cependant, il n’y a pas forcément de synthèse collective des différentes disciplines. Le résultat est donc souvent une juxtaposition des données produites dans chaque discipline.

- Interdisciplinarité : L’interdisciplinarite= met en place un dialogue et des e=changes entre les disciplines. Il ne s’agit plus d’une vision morcele=e mais d’un enrichissement a> partir des diffe=rentes disciplines.

- Transdisciplinarité : La transdisciplinarite= travaille autour d’objets qui n’appartiennent pas en propre a> une discipline. Elle relie des disciplines, sans obligation, de manie>re à atteindre le me?me objectif a> travers des activite=s très varie=es. Cette définition des sciences de l’éducation pose des difficultés d’ordre épistémologique car c’est une transdisciplinarité. En général, une science est autonome et ne comporte pas plusieurs discipline.. Épistémologie (= philosophie des sciences) : C’est l’étude de la science ou plutôt des sciences. L’usage de ce mot est récent (20eme siècle). Il implique que la connaissance scientifique, de même que la connaissance commune sur laquelle elle s’appuie, se situent toutes les deux dans l’histoire. Entre cette base et son environnement social, culturel et éthique se situe l’éventail entier de la connaissance scientifique. L’épistémologie est la partie de la philosophie qui a pour objet une étude critique des concepts fondamentaux, des principes, des méthodes, des pratiques, des théories et des résultats des différentes sciences. En les considérant du point de vue de leur évolution, l’épistémologie s’efforce d’en déterminer l'origine logique, leurs valeurs, leur portée scientifique et philosophique. II. La construction d’une discipline scientifique Entre 1883 et 1914, c’était LA science de l’éducation. En décembre 1983, des cours de science de l’éducation sont créés à La Sorbonne. Ce premier cours était assuré par Henri Marion qui est un professeur de philosophie. L’instruction publique avait pour objectif de préparer professionnellement les enseignants. En effet, cette discipline émerge à deux périodes où il y a des enjeux particuliers, afin de former les enseignants :

• 1967 : Lié à une massification scolaire après guerre. • 1870 - 1871 : Défaite contre les Prusses, ce qui entraîne une révolte « Commune de Paris ». La population a peur que la 3ème République tombe et que l’on retombe dans la monarchie. L’objectif est donc d’asseoir la République. Afin de créer une religion d’état, on lutte contre le pouvoir de l’église. Les politiques vont injecter le discours républicain partout et cela commence par l’école qui n’est pas encore gratuite et ouverte à tous à ce moment là. • Lois FERRY :

- En 1881, l’école publique devient gratuite - En 1882, l’école devient laïque et obligatoire jusqu’à 13 ans Il faut donc former des instituteurs d’états afin de former les élèves. • Entre 1914 et 1967, les cours de science de l’éducation ont disparu car ils ne résistent pas à la première guerre mondiale. • Depuis 1967, les cours de sciences de l’éducation visent à réfléchir à la formation des élèves.

A. Les prémices : Henri Marion et la conception d’une science pratique Henri Marion fait des cours de pédagogie. Il reprend les lieux communs, les conceptions des spécialistes de son époque. Pour lui, la science de l’éducation est une science et un art. La pédagogie est la science de l’éducation : « l’étude méthodique, la recherche rationnelle des fins qu’on doit proposer en élevant des enfants et les moyens les mieux appropriés à cette fin ». La science de l’éducation est donc pour lui une science pratique qui n’est pas assimilable à une autre science. La science de l’éducation est une science morale et politique du fait de son incertitude relative car la nature de son objet est libre. Pour lui, la discipline la plus à même de se rapprocher de la science de l’éducation est la psychologie. Il va utiliser la psychologie pour légitimer ses enseignements. B. Émile Durkheim : élaboration d’une science objective 1. Définitions Emile Durkheim est nommé comme professeur de la science de l’éducation en 1902 à La Sorbonne. Lui, il va proposer et développé une approche sociologique des faits éducatifs. Selon lui, il existe plusieurs définitions de l’éducation. Définition dans un sens large : Ensemble des influences que l’être humain est susceptible de recevoir. Définitions diapo.

Pour Durkheim, il est important de distinguer les définitions normatives qui reposent sur des valeurs, et les définitions positives qui reposent sur des faits attestés. En effet, une discipline est une science si elle repose sur des faits attestés. Dans une vision normative, l’étude est prônée dans une vision idéale et parfaite. C’est la vision d’Henri Marion. 1ère définition diapo Dans une vision positive, l’éducation est définit en terme de pratiques et d’institution. On va décrire, comprendre ce qui est fait. C’est la vision de Durkheim. 2eme définition diapo Pour Durkheim, l’éducation constitue un système qui s’impose aux individus. Elle est caractéristique d’un contexte donné, d’une société donnée à une période donnée. 2. Et la pédagogie dans tout ça ? Pour Durkheim, la pédagogie n’est pas un art, ni une science car celle ci est orientée vers l’action. C’est donc une théorie pratique. La pédagogie n’est pas neutre mais elle est prescriptive. Elle vise la pratique, de dire comment il faut faire. Pour lui, les théories pédagogiques n’ont pas pour objectif de décrire. Citation voir diapo Durkheim montre donc qu’une science doit être objective, elle doit décrire. 3. Définition de la science d’éducation L’objectif de la science de l’éducation est de produire des connaissances et non de juger des pratiques. Il s’agit de repérer les causes des phénomènes et d’en déterminer les effets. Durkheim va s’appuyer sur la sociologie et l’histoire. Pour lui, l’éducation est un fait social. Durkheim ne se contente pas de présenter l’histoire des doctrine de l’éducation, il élabore une histoire de l’enseignement scolaire en rapport avec l’état de la société. Pour lui, la psychologie permet seulement le repérage des méthodes pédagogiques. Il y a donc deux conception de la science de l’éducation : • Une conception académique par Durkheim • Une conception d’une science appliquée pour Henri Marion III. Les sciences de l’éducation qui prennent appui sur la sociologie L’objectif est de comprendre ce que font les individus, comment ils font ce qu’ils font et pourquoi ils font ce qu’ils font. En effet, dans une société, les individus ont des pratiques distinctes. L’objectif des sciences humaines et sociales est de mettre à jour ces pratiques et de les comprendre. A. Tenir un discours constitutif et non normatif Les sciences de l’éducation ne s’intéresse pas de savoir si ce que font les individus est bien ou mal. Elles n’émettent pas de jugement pas de valeur, et n’ont pas de regard normatif.

Au contraire, les sciences de l’éducation essayent de faire des constats. Cela veut dire que si les individus ont des comportements déviants, ne respectant pas la norme attendue, la sociologie n’est pas là pour juger leur comportement. Ces sciences sont là pour penser le monde social comme il est et non comme il devrait être. Ainsi, il faut interpréter mettre a distance ce que l’on pense personnellement et nos jugements. L’objectif principal est de comprendre. Mais attention, comprendre ne veut pas dire excuser. B. Proposer des interprétations du monde social La sociologie s’intéresse à l’organisation générale de la société mais à différents niveaux (macro, mezzo, micro). Par exemple, pour comprendre la délinquance, il y a plusieurs hypothèses selon les écoles de penser des différents chercheurs :

- Si la délinquance existe, c’est à cause des structures de la société qui sont

inégalitaires. En effet, il y a des groupes non reconnus, qui se sentent oppressés et dominés. C’est pour cela qu’ils deviennent délinquants. (Niveau macro)

- Si les individus produisent des comportements déviants, c’est parce qu’ils l’ont décidé. Ils ont fait un calcul rationnel pesant le pour et le contre. (Niveau micro) Le fait que les chercheurs ne soient pas d’accord sur les méthodes, les interprétations, les théories, nous permet de comprendre la société de manière plus fine. C. Interroger les « cela va de soi », les discours de sens commun Pour ne pas formuler de discours normatif, il faut interroger les discours de sens commun. Dans le monde, il y a des choses qui vont de soi. Tellement bien qu’on ne les interroge même pas : ce sont des discours qui sont mis en œuvre dans les conversations quotidiennes, mais on ne sait pas d’où viennent ces discours. Par exemple, on peut penser que les traditions ont toujours été présentes. Au contraire, elles ont été construites et transmises. Le travail de sociologue est de chercher d’où viennent ces traditions, comment elles ont été transmises, comment elles évoluent… L’objectif est de rendre étrange ce qui est singulier. Le sociologue va interroger la société, les pratiques et les discours de sens commun. « Le sens commun est un fond d’évidence partagé par tous qui assure dans les limite d’un univers social, un consensus primordial sur le sens du monde, un ensemble de lieux communs tacitement accepter qui rendent possible la confrontation du monde ». Bourdieu C’est a dire que l’intérêt du sens commun est que celui ci permet aux individus de se mettre d’accord sur la représentation et l’interprétation du monde, afin de pouvoir vivre ensemble et de simplifier le monde. D. Nécessité, intérêt et caractéristiques du sens commun Le sens commun nous permet de vivre ensemble, d’avoir des repères. On ne peut pas vivre sans respecter le sens commun. Le sens commun est propre à un groupe social. Cependant, un groupe social n’est pas unifié. Il est donc important de s’appuyer sur des catégories afin de comprendre la

société. La difficulté est de ne pas prendre ces catégories comme allant d’elle même, mais de les interroger. Le sens commun est différent en fonction des époques, il évolue (l’homosexualité par exemple). Être critique, analyser le sens commun, ce n’est pas dire n’importe quoi. Il faut se demander pourquoi tel groupe social tient tel discours sur tel autre groupe social. La difficulté c’est que le chercheur est aussi un individu qui a ses propres valeurs et ses propres idées reçues. Il doit mettre à distance ses idées reçues. De plus, il faut examiner quand le discours a été tenu, comment, pourquoi et son contenu....


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