Cours de Santé publique Ostéo PDF

Title Cours de Santé publique Ostéo
Author emmanuelle sauvain
Course Introduction à la santé publique
Institution Université Libre de Bruxelles
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2 Introduction aux Sciences de la Santé

S U 2

Module 1 – Définition des concepts et Méthodes en santé publique. Définition de la « Santé » (OMS) : La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Introduction d’une vision globale de l’individu englobant 3 composantes : Bio-Psycho-Sociale. Le terme santé publique vient plus tard, on parlait au départ d’ Hygiène (lutte contre malade infectieuse, c’est l’ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver, à améliorer la santé) et de Prophylaxie (c’est l’ensemble des moyens destinés à prévenir l'apparition des maladies.). La santé c’est :  Premièrement, la capacité de l’organisme à maintenir un équilibre approprié à son âge et à ses besoins sociaux, dans lequel il est raisonnablement indemne de profonds inconforts, insatisfactions, maladies ou incapacités. 

Deuxièmement, la capacité à se comporter d’une façon qui permette la survie de l’espèce aussi bien que l’accomplissement personnel ou le contentement de l’individu.



Troisièmement, ce n’est pas uniquement la lutte contre les maladies, c’est donner aux personnes le moyen d’évoluer dans leur vie tout en évitant en plus de tomber malade.

La plupart des définitions de la santé sont peu utiles car pas assez opérationnelles ; on met sur le même pied :  Les caractéristiques physiques et psychologiques d’un individu (caractéristiques individuelles)  Les conditions sociales et environnementales (les déterminants de la santé) Tous les facteurs n’ont pas le même poids et c’est tout l’enjeux de ce cours, comprendre comment les différents facteurs influx sur la santé. La santé publique va chercher à prévenir, prolonger et améliorer la santé de la collectivité. Elle dispose pour ça de plusieurs leviers pour agir tel que :     

L’environnement (assainir le milieu) L’hygiène (lutter contre les maladies par exemple grâce aux vaccins) L’éducation (éduquer la population à la santé, les bons gestes pour soigner…) L’accès aux soins (localisation des établissements de santé, la sécurité sociale …) Les mesures sociales (développer les mesures sociales pour favoriser l’accès aux soins fondamentaux pour ceux qui n’en n’ont pas les moyens)

Elle a beaucoup évolué avec le temps et avec les méthodes. Elle doit se définir sur base de ses but et objectifs plutôt que sur ses méthodes. L’objectif est de lutter contre les problèmes de santé et de maintenir et promouvoir la santé des populations. Elle fait appel à de nombreuses disciplines et sources de connaissances ou méthode d’intervention. C’est la coordination des différentes disciplines qui, d’une façon directe ou indirecte, ont une influence sur la santé des populations. Il y a deux façons d’aborder la santé : Par ses aspects négatifs : la mortalité, la morbidité, l’incapacité. Ce sont des choses faciles à mesurer, on parle donc d’aspects quantitatifs. But : prolongation de la vie 2

Par ses aspects positifs : la capacité d’un individu de vaquer à ses fonctions personnelles, sociales et de travail. Un individu en bonne santé est celui qui est capable de fonctionner aussi efficacement que possible dans son milieu, et de se consacrer pleinement à ses projets. Ce sont des choses difficiles à mesurer, on parle d’aspects qualitatifs. But : amélioration de la qualité de la vie. Aborder la santé c’est finalement une combinaison des deux types d’aspects complémentaires mais dissociables. Exemple : mesure de l’espérance de vie en bonne santé qui prédit à l’individu combien de temps en moyenne il peut espérer vivre sans limitation de ses activités. Définition de la maladie :  La maladie est un processus biologique anormal, explicable et classifiable en fonction de ses causes et de ses mécanismes. 

Un problème de santé est une souffrance actuelle ou potentielle qui résulte d’un processus perturbant l’état de santé et provoquant un état de mal-être (chose beaucoup plus subjective).

Ces définitions ont recours à un concept fondamental : la maladie ou le problème de santé est le résultat d’un processus, le produit d’une histoire naturelle (quel est le processus de la maladie, comment elle s’exprime et comment elle évolue dans le temps). Toutes les maladies ont le même modèle, qui se déroule en 4 phases. 1) Initiation du processus étiologique ; atteint lorsque le sujet est exposé à un ou plusieurs Facteurs de Risques (FR). 2) Initiation du processus pathologique ; Stade pré-clinique, altération physiopathologique présymptomatiques. 3) Manifestation clinique de la maladie ; Stade clinique précoce, la maladie est symptomatique. 4) Issue finale de la maladie ; Stade clinique tardif, guérison (totale ou non), chronicité ou décès. Du stade 1 au stade 2, on parle de phase d’induction, le sujet exposé est victime d’altérations. C’est le moment de la prévention primaire (éviter le développement d’une maladie). Du stade 2 au stade 3, on parle de phase de promotion, le sujet malade devient symptomatique. C’est le moment de la prévention secondaire (éviter l’aggravation de la maladie). Du stade 3 au stade 4, on parle de phase d’expression, la maladie évolue jusqu’à son issue finale (fatale ou non selon les facteurs de risques et l’individu). C’est le moment de la prévention tertiaire (mise en place du traitement). Définition de la santé publique : La santé publique contribue aux sciences de la santé et ces spécificités sont que la santé publique s'intéresse à l'analyse des phénomènes de santé dans les populations, plutôt qu'au niveau des individus. Ces populations sont définies sur base de leurs caractéristiques : âge, genre, caractéristiques ethniques, lieu de vie, profession, circonstances socio-économiques… Le fait d'approcher les questions et les problèmes de santé sous l'angle de la santé publique implique cette acceptation philosophique qu'il existe une responsabilité collective pour soigner, protéger et promouvoir la santé de tous, sans préoccupation de l'âge, du genre, ou des caractéristiques ethniques ou socioéconomiques. Il y a une responsabilité collective pour répondre aux soins de tous et engendrer ce continuum de la santé. En bref, la santé publique est concernée au premier chef par la promotion et la défense de la santé, et sa base de travail pour l'analyse est constituée par les communautés ou les populations. 2

Donc, pas que de la prophylaxie contre les maladies, mais, il faut englober :   

L’environnement des collectivités, Prendre en compte les différences d’accès aux systèmes de soins de chacun, La gestion des établissements de santé d’un point de vue économique.

Alors que, traditionnellement, elle recouvrait essentiellement l'hygiène du milieu et la lutte contre les maladies transmissibles, elle s'est progressivement élargie. On utilise aujourd'hui santé publique au sens large pour évoquer les problèmes concernant :    

La santé d'une population, L'état sanitaire d'une collectivité, Les services sanitaires généraux, L'administration des services de soins.

Les éléments essentiels en santé publiques sont : 1) 2) 3) 4) 5) 6) 7)

Responsabilité collective. Rôle primordial de l’état : protection et promotion de la santé des peuples. Partenariat et contribution de la population. Rôle majeur la prévention. Étude des déterminants socioéconomiques de la santé et des maladies. Étude des facteurs de risque. Etudes multidisciplinaires pour l’action.

Evolution du concept de santé, il y a différents modèles qui ont été mis en place.  Modèle biomédical : La personne comme un système fermé. La santé comme l’absence de symptômes physiques (de la maladie). 

Modèle psychosomatique ou bio-psycho-social : Interaction causale entre le corps et l'âme (psychè), pour l'explication et le traitement de la maladie, pour la prévention et la promotion de la santé.



Modèle socio-écologique de la santé : Identifie les liens inextricables entre les personnes et leur environnement. Le mode de vie joue un rôle central dans le développement de la santé. La personne est considérée dans sa globalité. Vision positive de la santé.



D'autres modèles existent : comportemental, éducatif, social, …

Ce qui nous différencie de la médecine c’est notre cible propre. Pour le reste, on utilise des outils similaires même si certains sont uniquement propre à la médecine ou à la santé publique. Il n’y a pas de dualité entre la santé publique et la médecine. 2

Les méthodes en santé publique :  Qualitatives, mesurent les éléments plus subjectifs.  Quantitatives, mesure de la fréquence des phénomènes de santé dans la population (c’est l’épidémiologie qui va se compléter par les statistiques, l’informatique, l’information sanitaire). Car, l’épidémiologie est la science de base de la santé publique.

L’objectif de la sante publique c’est de manager la sante et d’observer l’efficacité des programmes mis en place par ce managérat. Schéma conceptuel d’une formation en santé publique :

Définition de l’épidémiologie : L’épidémiologie est la science qui étudie la fréquence et la distribution des problèmes de santé dans les populations humaines, dans le temps et dans l’espace, ainsi que les déterminants (=facteurs de risques) de cette fréquence et de cette distribution. L’épidémiologie essaye avant tout de trouver les causes afin de prévenir la maladie (prévention primairetrouver les comportements à risques) ou de modifier dans un sens favorable l’évolution de la maladie déjà présente (prévention secondaire- empêcher la maladie de s’aggraver et de devenir fatale). Elle permet de mieux connaître les déterminants de santé L’épidémiologie s’intéresse :  Aux groupes d’individus et non aux individus eux-mêmes  Aux malades ou non-malades (donc utilisé par les cliniciens) Les composantes de l’épidémiologie sont donc : descriptive, explicative, évaluative. Les autres méthodes en santé publique :  Identifier les besoins de santé, les problèmes et leur origine : 2

o o o o o o o 

Sociologie de la santé Psychologie de la santé Anthropologie Méthodes de recherche Toxicologie environnementale Microbiologie du milieu …etc.

Répondre aux besoins, organiser les programmes de santé : o Éducation pour la santé o Économie de la santé o Droit de la santé o Éthique en santé publique o Management en santé publique o Politique de santé o Promotion de la santé

Ce qui est essentiel en santé publique c’est l’analyse d’un besoin, de l’offre et de la demande. L’identification des besoins sanitaires de la communauté est l’une des étapes importantes de la santé communautaire car c’est sous cette étape qu’on va mettre en place les stratégies nécessaires. On considère comme besoin en santé un écart entre un état de santé donné et un état idéal, ou du moins acceptable. Le problème devient : idéal pour qui ? Acceptable pour qui ? et qui va décider tout cela ?

Les besoins ressentis, exprimés et assumés sont dit subjectifs, ils sont propres à chacun et ressenti par la population mais non mesurable, ou alors de manière qualitative, et pas universels. Les besoins objectifs sont eux exprimés sur une bases factuel scientifique, ils sont classifiables et mesurables par les sciences quantitatives. On les identifie par des mesures faites par des scientifiques. En santé publique on cherche la relation entre 3 composantes, les besoins, la demande et les services de santé (= l’offre). LE BESOIN est défini sur base d'informations dites objectives dans la mesure où :  Des experts indépendants estimant le même paramètre arriveront à la même conclusion  Le processus de recueil et d'analyse suit un protocole validé et connu. LA DEMANDE est le désir d'un individu ou d'un groupe de population par rapport à une amélioration de la santé ou à l'utilisation d'un service.  La demande peut être exprimée ou non 2

  

La demande de soins de santé augmente avec l'âge Les femmes expriment généralement une plus grande demande (de soins) de santé que les hommes La demande est limitée par la perception et, de ce fait, concerne principalement les soins curatifs et plus rarement les mesures préventives. Une personne ne fait appel à un service que si elle en ressent le besoin

L’OFFRE est l'ensemble des services et des soins mis à la disposition de la population par les professionnels et les systèmes de soins de santé. Qui doit déterminer les besoins de santé ? Ce sont les professionnels de santé, les individus et les groupes, les représentant de la collectivité…etc.

On cherche une adéquation entre les 3, mais il existe plusieurs situations concordantes. La meilleur étant la situation 1 sur le graphique, c’est-à-dire un parfait équilibre entre besoin, demande et offre. Pour la sous-utilisation (situation 4), on a par exemple le sida, les services existent la maladie est là mais la demande est très faible. Pour le mécontentement (situation 2), on a par exemple le covid ou même le cancer du poumon, les services sont très dépourvus de diagnostique pour le moment. Pour le gaspillage (situation 3), on a par exemple la chirurgie esthétique sans indication médicale. Le management de santé, c’est, sur base d’une analyse de situation, on va mettre en place des objectifs et un programme de santé pour réaliser ces objectifs et enfin un bilan d’évaluation.

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C’est l’intégration de la coordination efficace et efficiente des ressources en vue de l’atteinte des objectifs fixés. Différentes dimensions d’un problème/ d’une priorité en santé (besoin) ; on va se baser sur :  Importance d’un problème o Fréquence du problème (Prévalence et Incidence) o Gravité du problème (Mortalité et Morbidité)  Vulnérabilité du problème (Techniquement, Opérationnellement, acceptation par la population ?) Concept de prévalence et d’incidence :

Les indicateurs de santé sont de différents types, c’est la mortalité, la morbidité, l’importance des facteurs de risques, les handicaps provoqués, mais on peut aussi y rajouter les indicateurs démographiques. Mortalité :  Taux brut de mortalité (nb de décès/population)  Taux de mortalité infantile (nb de décès avant l’âge de 1ans/ nb de naissances vivantes)  Espérance de vie (nb moyen probable d’année de vie)  Espérance de vie à la naissance (homme = 76ans, femme = 83ans) Mortalité prématurée ce sont les décès survenus avant 65 ans (tumeurs, morts violentes, maladies de l’appareil circulatoire). Il y à une mortalité évitable aussi liée aux comportements individuels à risques. Morbidité :  Maladies/ Pathologies (morbidité ressentie, diagnostiquée et réelle) 2

  

Prévalence Incidence Létalité (nb de décès / nb de malade)

Modalité opérationnelle d’analyse des besoins :

Matrice des priorités en santé :

Priorité pour l’action = covid, obésité Choix d’opportunité = chirurgie esthétique Priorité pour la recherche = cancer du poumon Les précurseurs de la santé publique du XXIème siècle : 1920-1970 : mouvement pour l’assurance maladie et les efforts ultérieurs de rationalisation des coûts du système de soins :  Ce sont les ouvriers qui ont lancé la notion d’assurance maladie  But : rendre la santé plus accessible  Les soins doivent être donnés en fonction des besoins médicaux et non des revenus Crise économique des années 70 : changement du système de soins. Pourquoi ?  Le système de soins absorbe trop de ressources  Un accès meilleur au service de santé est différent d’un accès égal à la santé  Les problèmes de santé persistent dans la population Changement :  Diminution des ressources affectées au système de soins  Diminuer les inégalités et les problèmes de santé 2

1970-1990 : nouvelles alternatives pour améliorer la santé et diminuer les dépenses médicales  Il est possible d’améliorer la santé sans pour autant augmenter les budgets on va s’intéresser aux habitudes de vie, au milieu du travail, l’environnement physique, … = une vision plus globale de la santé  Combinaison d’incitations individuelles et de réglementation collective : exemple du tabac  On va réduire les coûts de santé car chacun est responsable de sa santé et va prévenir ses propres maladies : un mirage Actuellement :  Les professionnels des soins dénoncent l’insuffisance des financements  L’État réagit contre chaque innovation technologique ou chaque nouvelle forme de soins  Rationalisation des soins  Émergence des actions sectorielles en santé : exemple des villes « en santé » Il s’agit notamment de :  Nouvelle perspective de la santé des Canadiens (rapport Lalonde, en 1974) qui montrait que la santé était déterminée par l’interaction entre la biologie humaine, l’organisation des soins de santé, l’environnement et le mode de vie ; 

La Déclaration d’Alma-Ata (en 1978) qui soulignait l’importance des soins de santé primaires en tant que point de départ du continuum des soins de santé au niveau communautaire ;



La Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé (en 1986) qui identifiait les conditions fondamentales ou « sine qua non » pour la santé et proposait cinq stratégies-clés pour la nouvelle santé publique. La charte comprend 5 piliers que sont : l’aptitudes individuelles (les comportements et habitudes de vie), la politique pour la santé (prévention, dépistage), l’environnements favorables, l’action communautaire, les services de santé.

Dimensions de la santé publique :

Evolution du concept de santé :  Médecine sociale : Lien entre statut social et santé de l’individus et de la communauté (déterminants de la santé)  Santé communautaire : protection de la santé communautaire. Les interventions sont larges : environnement sanitaire (vecteur contrôle…), traitement des maladies, immunisation, éducation sanitaire…  Médecine communautaire : services qui interviennent au niveau de la communauté (groupe et caractéristiques particulières)  Médecine préventive

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Les différents champs de la santé :

Soins de santé primaires : Les soins de santé primaires sont des soins essentiels reposant sur des méthodes et des techniques pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables, accessibles à un coût que la communauté et le pays peuvent supporter. Médecine préventive : Médecine préventive : tous actes réalisés par les médecins et paramédicaux en vue :  D’empêcher l’apparition d’une maladie (prévention primaire)  D’empêcher le développement d’une maladie (prévention secondaire)  D’empêcher les complications d’une maladie (prévention tertiaire) o

Prévention secondaire : intervient sur les tout premiers signes d’une maladie afin d’éviter son développement et son aggravation. Elle prend en compte le dépistage précoce et le traitement des premières atteintes

o

Prévention tertiaire : empêche les complications, réduit les rechutes et favorise la réadaptation et réinsertion sociale et professionnelle. Elle intègre aussi les éléments de la prévention quaternaire (c’est-à-dire les procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables et l’identification de patients ou de populations à risque de surmédicalisation, etc.).

Médecine curative : c’est la médecine qui vise le traitement ou la guérison d’une maladie déclarée Prévention primaire : elle se situe en amont de l’apparition des maladies par les vaccinations, la suppression de facteurs de risque, l’amélioration de conditions de vie, … Ex : tabac, alimentation Modèle de l’histoire naturelle de la maladie :

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La prévention quaternaire : à l’échelle de la première ligne de soin, c’est la lutte contre la surmédicalisation qui va entrainer plus d’effet secondaire que d’amélioration dû a une interaction entre les différents médicaments. Lutter contre le manque d’empathie et pour le respect de la prise en charge du patient, que ça soit sur l’investissements de ce derniers dans sa prise en charge ou même sur l’apport des différents soins palliatifs. (Acharnements thérap...


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