Fiche DE Lecture - Bachelard, L\'air et les songes, Introduction, Imagination et mobilité PDF

Title Fiche DE Lecture - Bachelard, L\'air et les songes, Introduction, Imagination et mobilité
Author Thomas Dumats
Course Philosophie
Institution Université de Reims Champagne-Ardenne
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Alexei du Périer HkBL

Imagination, imaginaire Bachelard, L’Air et les songes Introduction : « Imagination et mobilité »

Rêve/réalité Langage poétique Psychisme aérien Sublimation dynamique

Problème : En quoi consiste le voyage vers le monde de l’imagination à partir du réel ? Thèse : Le monde de l’imaginaire transcende le réel et par un rapprochement avec un des quatre éléments, le plus souvent l’air, c’est le lieu du voyage de l’être cerné par le langage poétique. La relation avec le réel est néanmoins nécessaire et garantie par cet élément, d’où le phénomène de sublimation aérienne caractérisé par un mouvement ascendant et la relation de continuité entre les images, amplificatrices psychiques. I/ L’imagination comme déformation de la perception, mobilité spirituelle révélée par le langage dans la poésie, agissant par un voyage dans un monde transcendant a) L’imagination est l’expérience humaine consistant en la déformation des images perçues de manière à se dégager de la réalité L’imagination est plus la faculté de déformer librement des images perçues que d’en former. L’action imaginante se caractérise par l’imaginaire plus que l’image, par l’ouverture par rapport à la réalité, une aberrance affranchie de logique. L’imagination est « l’expérience même de la nouveauté » dans le psychisme humain. Blake : « L’imagination n’est pas un état, c’est l’expérience humaine elle-même. » Celle tenant au langage se dégage de la réalité. Une image qui se fixe prend les caractères de la perception et rompt avec l’imagination « sans image » toujours au-delà de celles-ci. La recherche de nouveauté est comblée par les images nouvelles. b) L’image est en mouvement constant La mobilité des images s’oppose à leur constitution. « L’imagination […] est, avant tout, […] le type de la mobilité spirituelle la plus grande, la plus vive, la plus vivante. » D’où la notion de mobilité, attachée à l’image, et qui n’est pas indéterminée. Une psychologie de l’imagination du mouvement pourrait conduire au résumé du cinétisme d’une image. c) La nouveauté des images permet l’aspiration vers une autre vie, révélée par la parole

Les images neuves « vivent de la vie du langage vivant » donnent « une tonicité même à notre vie physique. » On cherche à se les accaparer. A travers les images littéraires, « la parole se révèle le devenir immédiat du psychisme humain. » L’expérience d’une multiplicité d’images nous permet de les ordonner et d’oublier nos perceptions et nos souvenirs pour être en relation avec nos désirs, nous « élancer vers une vie nouvelle. » d) L’imagination devrait être un voyage dans le strict imaginaire Mais il faut cerner sa rêverie. « Un vrai poète […] veut que l’imagination soit un voyage » qui mettrait en marche « la rêverie vraiment dynamique » mettant en série toute une vie imaginaire composée d’images mobiles. Paul Valéry : « le vrai poète est celui qui inspire. » Certains poètes invitent à un voyage dans le réel, nouvellement éclairé, mais le vrai voyage est dans le domaine de l’imaginaire. Le trajet entre les deux est continu : « chaque objet contemplé […] est le départ d’un rêve et d’un vers, c’est un mouvement linguistique créateur. » e) Le monde de l’imaginaire où se meuvent les images est transcendant et se caractérise par les quatre éléments Le domaine de l’imaginaire est infini et transcendant, appartient à l’air, la mer, la terre ou le feu, et ses images s’y meuvent comme des êtres palpables mais dans une autre réalité. « L’imagination […] prend l’allure d’un psychisme précurseur qui projette son être » en correspondance avec le psychisme aérien ici étudié. Chaque impression est doublée d’une image nouvelle, et on ressent un dynamisme devant la variété et l’audace de l’imagination des grands auteurs. II/ La relation nécessaire entre rêve et réalité dans la matière imaginaire, liée le plus souvent à l’air, est révélée par le langage poétique, qui permet de voir le lien entre les images dans leur continuité a) Une relation entre l’imaginaire et le réel est nécessaire, entre sublimation dialectique et sublimation discursive La régularité des itinéraires des voyages de l’imaginaire permet d’étudier la « sublimation discursive à la recherche d’un au-delà et la sublimation dialectique à la recherche d’un à-côté » de manière à mettre en évidence une « cohérence par la mobilité » et aussi établir une relation de filiation indispensable entre le réel et l’imaginaire, sans laquelle l’un comme l’autre ne peuvent être correctement utilisé par l’individu. b) La matière imaginative prend la forme d’un des quatre éléments, dont le plus typique est l’air, où le mouvement et la liberté dominent La matière de l’imagination, pensée, rêvée, vécue, se présente sous quatre formes : feu, terre, air et eau. Dans une série d’images, un seule de ces éléments domine. Cela ne fixe pas pour autant l’image. L’élément conduit les images et « donne la continuité à un psychisme imaginant. » Adopté par l’imagination matérielle, prépare « une transcendance caractéristique » pour l’imagination dynamique. La sublimation aérienne est la plus typique. Elle se constitue facilement par sublimation dialectique. L’air se rapproche de la liberté, et « le mouvement [y] prime la substance. » c) Le langage poétique permet de rejoindre la mobilité dynamique de l’imaginaire par la sublimation, un mouvement vertical ascensionnel Le mobilisme visuel est cinématique et non dynamique. On ne peut donc pas participer substantiellement et activement au mouvement pour le vivre intérieurement. Seule une « induction matérielle et dynamique » pourrait « soulever notre être intime. » L’ « espace à

nulle dimension » évoque les aspirations du corps vers une finalité poétique, où on a « l’impression d’une sublimation intime absolue » par relation particulière avec les objets du réel. Les phénomènes aériens se caractérisent par leur mouvement ascensionnel, d’où par les images une impression de légèreté et d’allégresse. La vie de l’âme, ses émotions et ses espérances « ont une différentielle verticale dans toute l’acceptation mathématique du terme. » d) La continuité de l’imagination liée au dynamisme peut être synthétisée grâce à un rapprochement avec un des autre éléments Dans les métaphores qui comprennent un mouvement d’ascension, la différentielle verticale est positive ou négative selon qu’elles suscitent l’enthousiasme ou l’angoisse. « Toute valorisation est verticalisation. » La chute est aussi une réalité psychique, selon la « cote ». Le voyage en haut mène la sublimation discursive où « se constituent en nous les chemins de la grandeur. » Nous sommes toujours dans un dynamisme vertical. L’imagination est une continuité, mais pas une série de formes ou d’images habituelles. Les quatre éléments aident à faire une synthèse et révéler cette continuité « profonde ». e) Les espérances légères sont amplifiées psychiquement pour relier rêve et réalité L’étude se portera sur les espérances légères créant un mouvement différentiel et non pas transcendant. Les mots, le verbe ont une tonalité qui apporte une idée dont nous pouvons ensuite nous approprier la nouveauté. « L’imagination dynamique est un amplificateur psychique « de l’impulsion verticale suscitée par les images de l’air, qui « s’évaporent ou se cristallisent » rendant compte de la difficulté du sujet. Il faut la coopération du lecteur pour « réunir dans une ambivalence » le rêve et la réalité. La psychologie adoptée ici reste partielle. La pneumatologie sera aussi laissée de coté, au profit des seules images à valeur poétique et imaginative. « A sa naissance, en son essor, l’image est, en nous, le sujet du verbe imaginer. Elle n’est pas son complément. La monde vient s’imaginer dans la rêverie humaine. » III/ Annonce du plan du livre : des exemples concrets sur lesquels seront appliquées les thèses Le « Rêve de Vol » est un exemple d’onirisme dynamique qui peut laisser des traces dans le psychisme, et permet même « de déceler ce qu’il y a de concret et d’universel dans des poèmes souvent obscurs et évasifs. » La « Poétique des Ailes » permet de distinguer les poètes créatifs des copieurs. Les exemples de psychologie ascensionnelle positive permet de qualifier les métaphores de la chute morale sous leur forme négative, des chutes qui ne sont pas une donnée première de l’imagination dynamique (c’est en revanche le cas pour l’imagination terrestre). L’imagination de la chute n’est pas non plus une simple ascension inversée, mais doit être étudiée selon « les jeux dialectiques du vertige et du prestige, » avec courage et grandissement. L’élévation a ses valeurs associées comme la hauteur, la lumière et la paix, qui peuvent servir pour une métaphysique de l’imagination. Différents poètes peuvent être associés à un certain élément, voire en être le type fondamental. Nietzsche semble être le représentant du complexe de la hauteur. « Chez un génie, l’imagination produit la pensée. » Les phénomènes aériens eux-mêmes peuvent directement influencer l’invitation au voyage d’une imagination aérienne. Les vents violents ont en revanche peu donné de matière poétique. La violence s’attache mal à une psychologie aérienne. La psychologie de la respiration est laissée de côté.

Réflexion personnelle Dans son introduction de L’Air et les songes Gaston Bachelard définit l’image comme sujet et non objet de l’imagination. Elle vient du monde et c’est elle qui imagine. N’y a-t-il pas là un certain dénigrement du sujet pensant ? En effet ce serait non pas lui qui créerait les images mais les images qui surviendraient à son insu. Cependant, parmi les hommes il y a des génies créateurs. Sont-ils alors véritables auteurs de leurs créations ? On pourrait laisser au moins une part de responsabilité à une sorte d’inspiration divine. Or les images ne peuvent venir que du monde. Ce dernier est la source de la création. Peut-on parler alors de véritables créations, si les images ne sont que déformations des perceptions ? Oui car la nouveauté de l’image est justement tant dans son objet même que dans la manière de le représenter, même si ce dernier vient indirectement du monde extérieur. Et ces images, matérialisées sous forme de poésie, sont elles-mêmes sources d’imagination pour nous lecteurs. Il y aurait donc une sorte de réseau d’échange d’images, du monde vers l’artiste (ou le poète), et de l’artiste vers l’homme commun, qui en trouve son interprétation du monde changée et qui peut à son tour imaginer et créer....


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