Fiche de révision Hda contemporain PDF

Title Fiche de révision Hda contemporain
Course Histoire De L'Art
Institution Université Rennes-II
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Résumé du cours Histoire de l'art contemporain : un art de la couleur...


Description

Fiche de révision (L3 S1)

Mineure Histoire de l’Art et Archéologie Un art de la couleur au XXe siècle A/ INTRODUCTION La couleur est un phénomène perceptif, doté de subjectivité et d’expression. Elle est aussi culturelle et sociale (textes de Michel Pastoureau). Question de hiérarchie entre la ligne et la couleur (rubénistes et poussinistes au XVIIe siècle) puis dépendance de la couleur à la mimesis au XIXe siècle. Les théories sur la couleur de Newton, Goethe et Chevreul vont nourrir la production artistique des impressionnistes, des pointillistes et de Van Gogh (couleurs primaires, secondaires, complémentaires, mélange optique, ombres colorées). Au XXe, elle devient le sujet-même des œuvres, en autonomie complète : c’est l’abstraction.

B/ LA COULEUR COMME FORME ET SURFACE •

LE FAUVISME :

Utilisation de couleurs pures juxtaposées, la surface est vue comme un assemblage de plans colorés. Larges touches ou aplats pour construire l’espace par la couleur. Grande influence de Van Gogh et Georges Seurat, grâce à la rétrospective de 1907 au Salon des Indépendants. Toits de Collioure de Matisse : la profondeur est obtenue par la couleur, opposant couleurs chaudes et froides. Couleurs complémentaires (jaune/bleu) dans Bateaux à Collioure d’André Derain. Les fauves font scandale au Salon d’Automne de novembre 1905, le terme de « fauve » vient d’une critique de Louis Vauxcelles pour désigner ce type de peinture qui utilise les couleurs pures juxtaposées. Rupture avec le réalisme dans La Femme au Chapeau de Matisse, utilisation arbitraire de la couleur pour retranscrire une sensation. Simplification des formes (inspiré de l’art africain) et planéité dans La Raie verte.



L’EXPRESSIONNISME ALLEMAND :

- DIE BRÜCKE : intérêt pour le primitivisme et l’authenticité, rejet de l’art bourgeois. Abandon de la touche pour privilégier l’aplat. Couleur pures plus fortes que dans le fauvisme, complémentarité du rouge et du vert dans Maison rouge de Heckel : expressivité par la couleur et les lignes noires obliques. Fränzi à la chaise sculptée de Kirchner (1910) : visage schématique en référence à l’art primitif. - NEUE KÜNSTLER VEREINIGUNG MÜCHEN : Groupe constitué par Alexeï Jawlensky et Wassily Kandinsky en 1909. Impression du monde extérieur et vision singulière du monde par l’artiste. Etude de nature à Murnau de Kandinsky : simplification extrêmes des formes, couleurs complémentaires et formes cernées de noir.



LA NAISSANCE DES ABSTRACTIONS :

« Se rappeler qu'un tableau, avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. » Maurice Denis.

- WASSILI KANDINSKY : Dans Du spirituel dans l’art (1911) il propose une nouvelle conception de la peinture libérée de son contenu naturaliste, pour atteindre une dimension spirituelle et universelle. Remise en question de la finalité de l’art. L’abstraction n‘est pas une rupture mais une évolution progressive : on part d’une référence naturaliste pour en tirer une interprétation expressive. La couleur est une vibration et une sensation qui agit sur le spectateur (spiritualité et lien avec la musique). Il distingue les pôles chaud/froid et ombre/lumière : mouvement des couleurs (avant, arrière, vers l’extérieur, vers l’intérieur). Théorie du langage des formes et des couleurs, il distingue trois catégories de tableaux. Impression : nature extérieure sous forme graphique et picturale. Improvisation : expressions inconscientes d’une nature intérieure. Composition : expression reprise par le conscient, l’intentionnel et le sentiment . - PIET MONDRIAN : abstraction géométrique influencée par le cubisme, sa palette perd ses couleurs. Deuxième Nature morte au pot de gingembre de 1912 : vase turquoise au centre de la composition, formes géométrisées et cernées de noir, aucune profondeur, plus de hiérarchie entre figure et fond. Composition de 1917 : abandon de la couleur, rythme de lignes en grille. Il expérimente pour faire dialoguer lignes noires et plans de couleur (Composition en couleur B). Ses œuvres les plus connues associent des aplats de couleurs primaires et de non-couleurs, sans cadre. Rapports d’équilibre, de rythme, de plein, de vide. - KASIMIR MALEVITCH : il commence par des références au fauvisme, à l’expressionnisme et au cubisme (figuration). Ses recherches sur les papiers collés s’affirment dans l’exposition 0.10, Dernière exposition futuriste de tableaux en 1915. Son Quadrangle rouge associé au titre Réalisme pictural d’une paysanne à deux dimensions affirme sa mise à distance du sujet. Aucun prétexte figuratif, pas de cadre, essence de la peinture. C’est la naissance du suprématisme : Quadrangle noir, qui n’est pas un carré géométrique mais une forme picturale : autonomie de la couleur, flottement de formes (en lien avec la photo aérienne). Le tableau est une forme flottante dans l’accrochage de l’exposition : le Quadrangle noir dans l’angle de la pièce, place de l’icône, jeu sur les codes artistiques. Dans le suprématisme cosmique, les formes sont en mouvement, dans une nouvelle dimension en dehors de l’espace pictural (Suprématisme jaune de 1917). Forme désorientée et déséquilibrée dans Carré blanc sur fond Blanc : blanc symbolise la lumière et l’infini.



L’EXPRESSIONISME ABSTRAIT DANS LES ANNEES 50 :

Contexte d’après-guerre : les artistes européens émigrés aux USA vont modifier le paysage artistique américain. Apparition de l’abstraction (Piet Mondrian) et du surréalisme (André Breton). New York remplace Paris comme capitale artistique, accompagné des textes théoriques de Clément Greeberg. - JACKSON POLLOCK : technique du dripping et du pouring, utilisation de peinture industrielle au lieu de la peinture à l’huile. Le pinceau sert à faire couler la peinture, prolongement du geste de l’artiste, l’ensemble du corps est engagé. Aucune partie de la toile est plus importante qu’une autre : démystification.

La ligne est à la fois dessin et couleur : entrelacs et saturation de l’espace. Pas d’orientation de la toile ni de profondeur, on parle d’all-over. Retranscription des pulsions de l’artiste, c’est une « peinture comme acte ». - MARK ROTHKO : primauté de la couleur, qui devient le sujet de l’œuvre. Diminution des contrastes de valeur et absence de délimitation entre les couleurs. Il s’inspire de l’Atelier Rouge de Matisse, la simplicité du modèle renforce le rôle de la couleur. Ses tableaux abstraits s’affirment comme des grands plans colorés autonomes, organisés en grands rectangles horizontaux. Les formes semblent flotter, et s’atteignent pas le bord de la toile (pas de cadre). Palette chromatique très libre : couleurs chaudes saturées, jeu de nuances ou de contrastes, effet de transparence ou d’opacité (luminosité). Immersion du spectateur dans la couleur. - PIERRE SOULAGES : usage du brou de noix associé à des lignes noires (radicalisation des formes comme chez Mondrian). Teinte unique du noir, plus ou moins intense, jeu sur la matière et les effets lumineux sur celle-ci. Il forme l’Outrenoir en 1979, le « noir au-delà du noir », un noir qui devient lumière. Concentration des effets de texture, grâce aux reliefs, striures et aplats. Déclinaison du noir (mat, brillant, gris) en fonction des outils utilisés, de la lumière, et du point de vue du spectateur (espace de rencontre avec les tableaux).

C/ LA COULEUR COMME ESPACE Couleur pensée comme un moyen d’ouvrir l’espace, par le monochrome et la notion d’environnement. Idée de couleur comme espace dans le suprématisme cosmique de Malevitch (Carré blanc sur fond blanc). La couleur quitte les limites d’une forme définie pour dématérialiser la peinture et tendre vers l’infini. Inspiration du contexte de l’époque : conquête de l’espace. La couleur devient une expérience sensible.

- LUCIO FONTANA

: fondateur du mouvement spatialiste, dans lequel il intègre la technologie et les matériaux novateurs. Il développe la notion de concetto spaziale pour entrer en phase avec le cosmos. Dans Concetto Spaziale, des perforations au poinçon forment une spirale, qu’il décline en lacérations au cutter. Il souhaite ouvrir l’espace de la toile vers une nouvelle dimension, le vide. Par le trou ou la fente, il fait communiquer l’espace du tableau (matérialité) et le vide (immatérialité). La couleur en monochrome devient la « couleur-espace », et la fente est qualifiée « d’attente » (attese). L’avant de la toile est à temporalité rapide, et l’arrière à temporalité lente. Transgression de l’espace réservé à la peinture (cadre). L’exposition Concetto Spaziale a luce nero à Milan en 1949 fait intervenir la lumière pour modifier la couleur : expérience du spectateur immergé dans un environnement sensible. - YVES KLEIN : époque bleue à partir de 1956-57 avec l’exposition Propositions monochromes, époque bleue à Milan. Diffusion dans l’espace de la couleur libérée de toute forme, sans cadre, tendant vers l’immatérialité. L’IKB (mélange de pigments et de résine) devient son unique couleur : elle reprend la dimension spirituelle et cosmique associée au bleu par Kandinsky (lien avec la conquête de l’espace). L’exposition Yves le Monochrome de 1957 oppose la matérialité visible de l’IKB (sous différentes formes) et son immatérialité invisible qui traduit la sensibilité picturale à l’état pur du bleu. L’exposition Le Vide de 1958 présente uniquement le bleu immatériel, et des manifestations du bleu (cocktail, lumière). La couleur est autonome, l’expérience contemplative est remplacée par l’expérience sensible....


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