Fiche Grammaire Emploi de si PDF

Title Fiche Grammaire Emploi de si
Author Kévin Bonnel
Course Lettres
Institution Université de Pau et des Pays de l'Adour
Pages 2
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Summary

Fiche Concours CAPES Lettres...


Description

L’emploi de « si » Sources : Rapport de jury de l’agrégation 2001 p80-86 GMF Introduction : Le morphème « si » présente un éventail très ouvert d’emplois morphosyntaxiques. Résultant de deux étymons latins, sic et si, il fait, en grammaire traditionnelle, l’objet d’une double identification : comme adverbe (d’affirmation OU d’intensité) et comme conjonction de subordination (dans l’interrogation indirecte ET l’expression de l’hypothèse). « Si » adverbe est ainsi compris comme l’homonyme de « si » conjonction, homonymie due au hasard de l’évolution phonétique qui, en français, rassemble ces deux signes sous une forme unique. Nous distribuerons les occurrences du corpus selon la nature, conjonctive ou adverbiale, de leur fonctionnement syntaxique. I) « Si » est une conjonction 1) Interrogative Voir III 2) Circonstancielle « Si » est de toutes les conjonctions circonstancielles celle dont la syntaxe est la plus singulière. On isole généralement ses emplois hypothétiques, que l’on oppose à ses emplois temporels itératifs (=toutes les fois que) ou adversatifs (=il est vrai que…mais…). Hypothèse  S’il venait, il nous ferait plaisir. Répétition  S’il venait, on lui faisait fête. Opposition  S’il était généreux avec les uns, il était bien mesquin avec les autres. C’est le contexte qui permet d’interpréter l’effet de sens du « si »  rien dans la syntaxe ne l’indique. « Si » introduit toujours une proposition à l’indicatif. En revanche, les temps de la principale et de la subordonnée sont à analyser car ils permettent d’interpréter le sens de « si » : a) « Si » + présent / futur  hypothèse envisagée comme probable, les chances de réalisation sont présentées positivement, de manière « potentielle »  ex : S’il vient, nous irons au parc. b) « Si » + imparfait / conditionnel présent  hypothèse envisagée comme contraire à l’état des choses actuelles = décalage entre le procès dénoté et le moment de l’énonciation  « irréel du présent » ou potentiel  il y a de fortes chances pour que cela ne se produise pas  ex : S’il venait, nous irions nous promener / Si j’étais riche, je me ferais construire une maison. c) « Si » + plus-que-parfait / conditionnel passé ou conditionnel présent  hypothèse portant sur un fait passé qui s’est révélé faux = « irréel du passé »  ex : Si Napoléon avait gagné la bataille de Waterloo, Louis XVIII ne serait pas remonté sur le trône. Remarque : Quand la subordonnée hypothétique se présente logiquement comme antérieure à la principale, alors ce sont les valeurs hypothétiques qui dominent. Quand les deux propositions se présentent sur le même plan temporel, alors ce sont les valeurs de répétition, de généralité ou

d’opposition qui prévalent. II) « Si » est un adverbe 1) Comparatif On rencontre l’adverbe « si » dans certaines constructions du comparatif d’égalité. Il remplace l’adverbe « aussi » dans les phrases interrogatives et négatives  ex : Est-il vraiment si méchant que cela ? / Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami. 2) Enonciatif « Si » appartient à la catégorie des « mots-phrases » = les mots qui forment un énoncé à eux-seuls. Ils peuvent reprendre globalement un contenu propositionnel antérieur ; en particulier, ils apportent une réponse globale, positive ou négative à une question  ex : - N’as-tu pas aimé le film ? - Si. Ils constituent alors les substituts de la phrase qu’ils évitent de reprendre  ici, la réponse « - Si. » sous-entend « - Si, je l’ai aimé. ». Dans cette dernière construction, le mot-phrase « si » est employé comme renforcement.

3) Exclamatif L’adverbe « si » peut s’employer dans les exclamations avec phrase incomplète  ex : a) Elle était si jolie ! / b) S’il faisait beau ! Ici, le caractère incomplet des phrases provient a) de l’absence d’une subordonnée en corrélation avec l’adverbe d’intensité « si » et b) de l’absence de principale pour une subordonnée hypothétique marquant un souhait. Ces structures incomplètes sont particulièrement recevables à l’oral.

4) D’intensité Si = adverbe d’intensité  il est alors toujours antéposé à l’adjectif, à l’adverbe ou au participe passé dont il indique le degré  il amène une conséquence  ex : Elle est si fatiguée qu’elle va se coucher.

III) « Si » est un outil interrogatif La conjonction « si » est l’équivalent interrogatif de la conjonction « que » : elle cumule le marquage de la subordination et l’indication du caractère interrogatif de la subordonnée (marqué par « est-ce que » dans l’interrogation directe)  ex : Je sais qu’il viendra / Je me demande s’il viendra. Les subordonnées interrogatives ou interrogatives indirectes sont construites à l’aide d’un verbe percontatif et de la conjonction « si »  ex : Je me demande si… / Je ne sais pas si… / Il s’efforce de savoir si… / Dis-moi s’il est là....


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