Introduction aux épreuves projectives - S. Legendre PDF

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Summary

Cours de Sandra LEGENDRE
Licence 3
I. Les épreuves projectives : outils de l'examen psychologique de la personnalité
II. Les épreuves projectives : origines et mécanismes sous-jacents
III. Les épreuves projectives: catégories
IV. Quelle épreuve pour qui?...

Description

1

INTRODUCTION AUX EPREUVES PROJECTIVES LES EPERUVES PROJECTIVES : OUTILS DE L’E XAMEN PSYCHOLOGIQUE DE LA PERSONNALITE L’EXAMEN PSYCHOLOGIQUE : DE FINITION

L’examen est une activité du psychologue clinicien. C’est également appelé le bilan psychologique. C’est l’examen : - D’une personne singulière - D’un fonctionnement psychique particulier - De difficultés intrapsychiques et interpersonnelles - De symptômes de ressources personnelles - De son histoire et celle de sa famille. On va utiliser des tests, épreuves et techniques variés en fonction du contexte et de la demande L’examen psychologique est un moyen de diagnostic clinique (repérage de troubles mentaux…) L’EXAMEN PSYCHOLOGIQUE : AU CROISE ME NT D ES DIFFE RE NTS MODE LE S THEORIQUE S

Par exemple, pour un adolescent, il faut prendre en compte le contexte social, cognitif, psychoaffectif, environnemental… Cela nécessite des connaissances théoriques assez large, pas besoin d’être spécialisé dans tous les domaines. Il faut assez d’information pour choisir le bon test. ETAPES DE L’E XAMEN PSYCHOLOGIQUE

Entretien de rencontre Faire une analyse de la demande : pourquoi le patient vient, les attentes, le symptôme les plus gênant, ce que cela créé dans son environnement… et faire son anamnèse (avec la famille si c’est un enfant ou un adolescent). Entretien clinique Ces entretiens n’ont pas de nombre défini, cela dépend des épreuves, de la durée des entretiens, du besoin… Le psychologue pendant ces entretiens peut proposer des tests psychométriques et/ou les épreuves projectives qui ont un versant plus intrapsychique (questionnaire de conors pour les TDA/H)

COURS MAGISTRAL – METHODOLOGIE CLINIQUE ET TESTS PROJECTIFS | Sandra Legendre, le 19.09.2017

2 Entretien de compte-rendu C’est la transmission des résultats et les propositions thérapeutiques (réorientation vers un spécialiste ?) On ne transmet pas les résultats de la même façon selon les milieux (psychiatrie, cabinet, centre d’accueil pour adolescents fragilisés) Dans les types d’épreuves utilisé comme outils on différencie les tests - Quantitatif : épreuves objectives avec un chiffrage de capacité (performance cognitive = WESLER) - Qualitatif : on va à la fois voir de l’objectif car on est dans un test mais on va avoir une plus grande part d’interprétation subjective (on travail plutôt sur les mécanismes de défense, angoisse, etc.). LES EPREUVES PROJECTIVES : ORIGINES ET MECANISMES SOUS-JACENTS

Elles s’inscrivent dans le cadre du courant théorique psychanalytique. Elles sont basées sur la compréhension du comportement intrapsychique selon les théories psychanalytiques. LE S ORIGINE S

Les premières « méthodes projectives » datent des années 30 avec FRANCK qui met en avant de la parenté entre 3 types d’épreuves qui utilisait la projection sans les avoir mis en avant : - Test d’association de mots de Jung (1904) - Test de Rorschach (1920) : considéré comme une épreuve d’imagination à l’époque. On sollicite la projection chacun voit quelque chose qui lui est propre - Thematic Aperception Test (Murray, 1935) Ces trois méthodes projectives se basent sur une approche dynamique de la personnalité (il se passe des choses dans la tête des gens mais comment y accéder ?) LE MECANISME DE PROJE CTION

Freud dit que c’est une action psychique particulière dans la relation à l’autre. Cette action psychique particulière c’est de sortir des choses de soi et de les projeter voir de les attribuer à quelqu’un d’autre. Par exemple : dans la vie quotidienne, on peut faire des projections : jalousie de projection  la personne projette sur son conjoint l’intention d’aller voir ailleurs. La projection est à la base un mécanisme de défense pour se protéger de ce qui nous gêne. Dans les méthodes projectives, il s’agit d’associer à partir d’un stimulus visuel extérieur, que tout le monde peut voir, des représentations personnelles, internes, inconscientes.

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3 Notre psychisme laisse la projection se faire Les objectifs de ces méthodes projectives : Comprendre le fonctionnement psychique singulier du sujet, les conflits, les modes défensifs, les potentialités de changement, les ressources et les défaillances. Par quels processus ? Activités perceptives  porte sur le contenu manifeste Activité projective  porte sur le contenu latent Activité cognitive  construction de la réponse afin qu’elle puisse être communiquée LES EPREUVES PROJECTIVES : CATEGORIES

Un test consiste en un matériel défini et standardisé. Les tests projectifs ont comme particularité de donner lieu à des réponses libres et ouvertes, ce qui permet la création. Les différentes épreuves : • Structurales • Thématiques • De complétion • Expressives EPRE UVES STRUCTURALE S OU ASSOCIATIVE S

Consigne type : « Qu’est-ce que ça pourrait être pour vous ? Qu’est-ce que cela représente pour vous ? » (Consigne ouverte et libre) On présente alors des mots, des images… Le matériel est volontairement flou et déstructuré, contrairement au TAT avec des personnages. Les tests construits dans l’idée que celui-ci va nous renseigner sur la structure de personnalité du sujet est dit « structural ». EPRE UVES THE MATIQUE S (VE RBALES)

Organiser un récit imaginaire à partir d’images figuratives (moins flou, orienté vers des thèmes) La consigne : « Imaginez une histoire à partir de cette image ». La première méthode du genre est le TAT (Thematic Aperception Test) inventée par Morgan et Murray en 1935. Il faut bien sûr faire une distinction entre : - Le contenu manifeste : ce qui est figuré sur la planche - Le contenu latent : ce qui est sollicité chez le sujet au niveau inconscient

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4 Quelques exemples d’épreuves thématiques : - Children Aperception Test (CAT) de Bellack. 1ère édition en 1961 ; édition colorée en 2014 - Patte-Noire de Corman de 1961 - DPI de Perron de 1969 - SAT de Bellack de 1990

Pré-requis pour passer ces tests : - Capacités langagières (pour raconter l’histoire) - Familiarité avec le contexte culturel de référence (le Patte-Noire avec un mouton au lieu d’un cochon dans les pays musulman) - Capacité d’historicité : avec les enfants qui ont des difficultés au niveau de la pensée, il est difficile pour eux de faire une histoire

EPRE UVES DE COMPLE TI ON

Ces épreuves consistent à compléter des phrases, des histoires, des légendes d’images… Par exemple : - Les fables de Duss : on commence une histoire et l’enfant doit la continuer - Le test de frustration de Rosenzweig - Les contes de Royer EPRE UVES EXPRE SSIVE S OU CREATIVE S

C’est la création d’une production à thème plus ou moins imposé. La consigne oriente la création. Ce type de test est souvent utilisé en art-thérapie et avec les enfants habitués à construire des choses. Ce type de test cible donc principalement les enfants car c’est un test ludique et sollicitant fortement l’imaginaire. C’est une approche à la fois développementale et projective. Pour les dessins il y a diverses consignes : - Le dessin du bonhomme - Le dessin de la famille réelle et enchantée : ces dessins se trouvent au carrefour entre l'activité projective et un regard développemental. Cela consiste en deux dessins : un de la vraie famille et un après le passage d'un magicien qui transforme tout le monde. Si on ne fait faire que le dessin de la vie réelle, on a rien au niveau projectif. - Le dessin de soi à l’école, de soi à la maison, etc. : utile avec les enfants qui parlent moins bien

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5 Autres types d’épreuves : le scéno-test : Le scéno-test (von Staab, 1938) est très prisé en clinique infantile (3-12 ans). Il consiste en une boite de jouets très attractive (figurines humaines, meubles de maison, formes diverses, etc.). Il a un double statut : épreuve expressive et thématique. Ill y a également une idée de projection et de construction d’une histoire avec les jeux. Il s’évalue avec une grille d’analyse du jeu libre. Il y a donc une variété d’épreuves projectives qui suscitent des réponses à des niveaux de conscience différents Avec le dessin l’enfant a conscience de dessiner son père en ogre alors qu’avec le Rorschach, la personne n’a pas conscience que la réponse donnée est en lien avec sa structure de personnalité. Il faut utiliser cette variété dans le choix des épreuves pour un même sujet en fonction des hypothèses cliniques de départ. QUELLE EPREUVE POUR QUI ?

Avant 6 ans on privilégie les dessins, le scéno-test, le CAT (Children Aperception Test) et le Patte-Noire Entre 6 et 12 ans ce seront des dessins, le scéno-test, le Patte-Noire, le CAT, le TAT (Thematic Aperception Test) et le Rorscharch. Pour les adolescents et les adultes, on va plutôt miser sur des techniques expressives selon la motivation, le TAT, de DPI (« Dynamique personnelle et images » qui est une épreuve thématique comme le TAT), le Rorschach, etc.

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