La divination est une partie de la culture religieuse PDF

Title La divination est une partie de la culture religieuse
Author loire romain
Course La société romaine
Institution Université Paul-Valéry-Montpellier
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Summary

révision semestre 1...


Description

La divination est une partie de la culture religieuse dont on a assez peu de traces. L’omen de la colonne trajane Cette colonne se trouve dans l’axe du forum romain, au delà on voit le Palatin, on regarde vers le sud, autour de la colonne trajane se trouve le forum de Trajan. La colonne figurait les campagnes de Trajan en Dacie, en Roumanie actuelle, dans laquelle il y avait les Daces dirigés par le roi Décébale, Trajan va les combattre pour aller y exploiter les mines d’or qui font la richesse de ce peuple. Les campagnes de 101-102 et 105-106 sont représentées autour de la colonne, ce monument assez extraordinaire dans sa conception n’est pas le seul de ce type, ce serait Apollodore de Damas qui en aurait eu l’idée. On se pose la question de la lisibilité, que pouvons nous voir quand on est en bas des dessins qui sont en haut ? On se pose également la question de l’intention de ceux qui ont fait ce programme iconographique, il y a deux types de réponse avec la question de l’intention et de la réception. On peut tout à fait avoir l’idée que l’artiste ou le commanditaire veuille une représentation sans autres objectifs, pour la beauté du geste, dans ce cas là le contenu réel des dessins est moins important que l’intention, cet acte gratuit symbolise l’expression ultime du pouvoir, le monument n’est vu par personne mais pour cette raison même il a une puissance symbolique énorme. Mais certes dans l’état actuel des choses on ne peut pas voir la colonne mais il faut imaginer qu’elle était entourée de structures avec des étages qui auraient permis de voir les choses réellement. Quelle que soit la solution qu’on adopte, que la colonne a été regardée ou non, dans tous les cas quand on fait l’analyse d’une oeuvre on peut avoir ces deux éléments en tête, se situer au niveau du spectateur et au niveau de l’intention même. Il y a la représentation d’un camp romain avec lustratio et suovétaurile, mais à droite on a quelque chose qui surgit un peu sur la scène de gauche, on a un arbre qui est là pour séparer les scènes mais en même temps cette ligne est franchie et interrompue par un évènement, une

soudaineté, un signe brusque, ce serait la façon de représenter le caractère extraordinaire de l’évènement. À droite l’empereur est entouré de deux légats, il est entrain de s’adresser à une foule, c’est discours de début de campagne ou contio, l’image se trouve entre une scène religieuse classique de lustratio et ce discours, il y a visiblement un sens supérieur à cette scène, ce qui met aussi la puce à l’oreille c’est la structure, on a en bas l’évènement et au dessus à droite l’empereur qui fait un geste de la main et ouvre probablement pour dire “je constate et j’accepte ce que je vois”. Quand on met cette scène de chute de cheval/mule en parallèle, pas avec les récits de la campagne, mais avec la littérature des prodiges et signes divins, on voit que très souvent une chute dans un contexte militaire est interprétée comme un signe, on a l’exemple d’Octavien sur le chemin d’Actium qui croise un âne et un ânier qui s’appellent fortuné et victoirieux, on peut donc supposer qu’on a affaire à un signe. D’autant plus que ce signe a lieu au début de la campagne, quelqu’un qui chute de cheval et n’est pas habillé comme un romain, l’empereur accepte ce signe qui pourrait signifier la chute des Daces voir même de Décébale, c’est assez cohérent. Ce signe s’inscrit dans une horizontalité et verticalité qui lui donnent de la crédibilité, horizontalement on a la litatio et la contio comme moment où on s’adresse aux troupes et les premiers mots sont de bons ou mauvais augures, et c’est le début d’une campagne est un moment où la divinité est sensée s’exprimer, particulièrement attendu que les dieux se manifestent en ce début de campagne. Au milieu de la colonne on trouve un trophée et la victoire entrain d’écrire sur le bouclier les exploits de la première campagne de Trajan, or cette victoire est quasiment à l’aplomb de la chute que l’on vient de commenter, et tout en haut on a un arbre au pied duquel se trouve le roi Décébale poursuivi par des cavaliers romains. À partir du moment où on se rend compte que ces trois scènes sont alignées verticalement ça crée un effet de cohérence verticale et aussi de curiosité, quel était le plaisir ou l’amusement des romains de voir que ce que les dieux avaient annoncé en bas se réalise en haut, représenter la cohérence de l’aide divine, assez exceptionnelle comme représentation. Relief républicain du Ier siècle avant notre ère à Ostie On a un homme à gauche qui est orienté vers l’extérieur, entrain de donner quelque chose, on a aussi un homme qui tend quelque chose à l’enfant, il y a un édicule sur lequel est posé quelque chose, un coffre, l’homme a probablement puisé quelque chose dans ce coffre, l’homme est barbu et porte une massue avec une peau de lion, c’est donc Hercule. Sur la partie droite, il y a des personnages sur deux petits bateaux ou sur le rivage, ils pêchent au filet, c’est une sorte de pêche miraculeuse qui renvoie probablement aux origines du sanctuaire, les pêcheurs pêchent par hasard une statue d’Hercule c’est donc le signe que le dieu se manifeste et entend qu’on l’honore, un signe évident de la présence du dieu. On a au milieu une scène qui renvoie aux modalités du culte actuel, le dieu est entrain de donner une tablette de sorts, oraculaire, piochée dans le coffre et la remet à l’enfant, mais en fait c’est l’enfant en tant que véhicule neutre et naïf va piocher quelque chose dans le coffre sous l’influence d’Hercule. Tout ça prend sens dans la scène de gauche, peut-être le dédicant dont on trouve le nom Caius Fulvius Saluis, a donné probablement ce relief au sanctuaire qui figure la puissance du dieu, originelle, actuelle, et prophétique avec la remise de quelque chose, présence d’une petite victoire ailée, port de guerre de Rome, donc possible figuration du couronnement de guerre d’une général après une campagne, tout cela sert de strip publicitaire à l’entrée du sanctuaire, vante la puissance du dieu. Pourquoi est ce que cet haruspice a fait ce cadeau ? Cet haruspice a du aller voir l’oracle et demandé le tirage d’une tablette mais ce qui est intéressant c’est qu’il signale qu’il est haruspice; il y serait peut être allé pour demander la confirmation

d’un signe qu’il avait vu de son coté. C’est quelque chose d’assez classique qu’on voit dans d’autres sanctuaires, les devins ne sont jamais sûrs donc il vaut mieux deux types de procès divinatoires que d’un seul,

l’haruspice qui fait une interprétation pour un signe et remercie Hercule d’avoir validé son talent, le général a bien gagné. 1978 Congrégation de la Doctrine de la foi, Normes de reconnaissance d’une apparition Ce document vise à reconnaître quels sont les critères pour distinguer une apparition miraculeuse probante, non probante, ou non miraculeuse. Reconnaître une apparition peut montrer l’actualité de la foi, de la puissance de dieu, mais en même temps il y a une extrême méfiance du vatican par rapport à cette perturbation de la doctrine, une vraie tension, (apparitions de Fatima, de Medjugorge)… Comment les rapports de force jouent ? sincérité/ hypocrisie etc… Une bonne étude de cas pour aider à comprendre les romains. Qu’est ce qui est commun avec ce qu’on a vu ou pas ? Il y a une extrême méfiance, l’église s’en tient à ce “pour l’instant rien ne s’y oppose”, on a trois possibilités, constat de supernaturalitate, constat de non supernaturalitate mais très souvent on s’en tient à une position de doute, non constat de supernaturalitate. Le processus probatoire est extrêmement lent et progressif, pour les romains il y a une expression régulière des dieux alors que là le temps des miracles est révolu et on est dans l’expression du doute, là est thématisé un problème que les romains n’avaient pas comme la question de la véridicité des enfants, problèmes que les anciens ne voyaient pas. Dans une société où on a pas de message divin pré-écrit on peut pas savoir, cette parole écrite est un moyen de contrôle extrême, on ne veut pas mettre au compte de dieu des choses qui ne sont pas de lui. Il faut également vérifier empiriquement que la puissance de dieu se manifeste à cet endroit (pèlerinage, charité, conversions), toute une série de manifestations qui à l’échelle de la communauté montrent que la puissance divine agit sainement. Dans la divination romaine il y a aussi la considération d’opportunités politiques, dans la décision de reconnaître un phénomène comme un signe il peut aussi y avoir des considérations d’autres choses, comme Bruce MacBain en parle dans Prodigy and expiation (1982), la validation ou non des prodiges dans les cités italiennes est utilisée comme moyen diplomatique d’indiquer la proximité de ces cités avec Rome, un signal politique positif ou négatif, de rapprochement ou d’éloignement. Si Rome reconnait un signe et décide de mettre en oeuvre des pratiques rituelles pour expier ce signe, oui on vous considère comme nos alliés et c’est une affaire des dieux de Rome, sinon signal négatif, que ce soit un prodige ou non ça ne concerne pas Rome, c’est une façon d’utiliser un canal religieux pour exprimer un degré d’appartenance politique. Tite Live, 21, 62 Ce texte fait le récit d’un évènement de 218 avant notre ère, c’est la suite du texte vu au cours précédent. Pourquoi reconnaître les prodiges dans ces cités ? C’est une façon d’envoyer un signal positif de Rome à des populations alliées, les populations Latines, Étrusques, Sabines et du Picenum, sont des alliés récents, mais le principal enjeu pour Rome à cette date est de s’assurer pendant cette guerre punique que ses alliés traditionnels ne s’allient pas aux carthaginois, quand Hannibal on se demande si on va conserver ses alliés. Reconnaître les prodiges souligne l’alliance par canal religieux, on reconnaît le prodige et on s’en assure, les prodiges qui ont lieu dans des territoires discriminants avec des enjeux politiques et militaires sont souvent mis en avant dans ces sources religieuses. Maintenant nous allons voir un exemple inverse, Rome choisit de ne pas reconnaître ces prodiges. Tite Live, 43, 13, 3-8 En 167 deux prodiges refusés qui forment un apax dans la littérature des prodiges,

pourquoi ont ils été refusés ? Le premier prodige prend place dans un lieu privé, avec T. Marcius Figulus, pourquoi refuser ce prodige ? On reconnait la marque de la divinité dans le temple de Fortuna, mais dans ce cas là il

concerne visiblement un individu privé. Depuis le milieu du IIIè avant JC, de manière plus sensible, les grands aristocrates revendiquent le soutien des dieux et de la Fortune qui les pousse au pouvoir, c’est un processus très long, ils revendiquent des signes divers et variés, s’entourent de prêtres spéciaux qui leur prédisent des choses, et on a affaire à une privatisation du dialogue avec les dieux de certains hommes politiques majeurs. Mais en réalité ils cherchent à montrer que les signes qui les concernent concernent la communauté dans son intégralité, il y a la volonté de communautarisation des signes privés, on va faire reconnaître par les autorités des signes qui sont des présages privés pour montrer qu’on est un individu chéri des dieux. Cette reconnaissance ou non est un enjeu majeur du pouvoir entre le IIIè siècle avant JC et le Ier siècle de notre ère. En 168, Paul Émile vient de tirer au sort la conduite de la guerre en Macédoine contre le roi Persée, il rentre chez lui et trouve sa fille entrain de pleurer, elle lui répond que Persa vient de mourir, c’est le petit chien domestique de Paul Émile. Paul Émile comprend que c’est un jeu de mot divinatoire et accepte ce présage de victoire, on peut imaginer qu’il s’est empressé de le diffuser partout, d’autant plus qu’il était augure donc cela lui donne une certaine légitimité pour le diffuser, il a fait en sorte de faire sortir de l’espace privé un signe sans confirmation officielle. On est qu’un an plus tard pour ce texte et donc dans le même contexte de qui va diriger la guerre contre Persée et la famille des Marci, la gens Marcia, à laquelle appartient Marcius Figulus sont importants et sont des candidats à cette conduite. Le sénat a du arbitrer entre accepter ce signe privé auprès d’un concurrent pour la guerre comme signe publique qui concerne toute la communauté romaine et donc reconnaître l’attention des dieux pour ce Marcus, ou nier ce signe pour dire qu’il n’a rien à faire dans les affaires de la cité. Sur le critère privé/public se rajoute une considération d’ordre politique, est-ce qu’on veut reconnaître à cet individu la légitimité de ces prétentions ou pas en disant que les dieux de Rome ont ou n’ont pas quelque chose à voir avec son cas. Pour le second prodige, Lucius Atréus offre une lance à son fils, elle a pris feu mais n’a pas brulé. Ici le prétexte est différent, c’est un territoire étranger, pérégrin, il y a une explication d’ordre diplomatique, Frégelles est une colonie de droit latin et cette colonie depuis la deuxième guerre punique a d’excellentes relations avec Rome donc on sait qu’en 211 et 206 des prodiges qui y avaient eu lieu ont été enregistrés par les sources (foudre et lumière en pleine nuit), donc on ne voit pas pourquoi le sénat en 169 refuserait de reconnaître un prodige, c’est un prétexte. Ce refus est explicable par un motif diplomatique ou politique, cette colonie va devenir, au cour du IIè siècle, la tête de file des revendications que les populations latines avaient pour la citoyenneté romaine, elle est la tête de pont d’une certaine forme de contestation politique par rapport à Rome. En 125 Frégelles se rebelle et se soulève contre Rome qui y envoie une armée pour détruire la ville, on voit une dégradation spectaculaire des relations entre Rome et Frégelles, donc ce prodige donne l’impression qu’on a une étape de la dégradation de cette relation. Ce refus est une façon assez hypocrite de dire que les dieux de Rome ne s’intéressent pas à eux. Ces deux prodiges renvoient l’un comme l’autre à des enjeux politiques et diplomatiques un peu différents de ceux qu’on a soulevé jusqu’à présent.

Cette question des critères de reconnaissance de la parole divine est toujours complexe, il faut faire preuve de soucis, être capable d’articuler des niveaux de questionnement différents, il y a pleins de critères divers à prendre en compte, pas de mauvaise foi pour politique ou naïf si que religieux, on a toujours affaire à une multitude de questions, un faisceaux de possible....


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