L’Acropole d’Athènes, un lieu de pouvoir PDF

Title L’Acropole d’Athènes, un lieu de pouvoir
Course Histoire Ancienne
Institution EDHEC Business School
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Summary

Histoire
EDHEC
Mme Labrie
...


Description

Architecture antique et médiévale : L’Acropole d’Athènes, un lieu de pouvoir

L’Acropole d’Athènes, un lieu de pouvoir Dominant la ville par sa majestueuse stature se trouve la fierté archéologique de la Grèce : l’Acropole d’Athènes. L’Acropole d’Athènes, ou plus simplement l’Acropole se trouve au centre de l’actuelle ville d’Athènes en hauteur sur un plateau rocheux. Ce plateau, d’une hauteur de plus de 150 mètres, a une taille de 270 mètres sur 150. On accède à ce plateau par l’ouest au niveau des Propylées sur lesquelles nous reviendrons par la suite. Lorsque l’on parle d’Acropole, on pense tout de suite à Athènes. Il faut néanmoins savoir que presque toutes les cités possédaient une acropole. En effet, une acropole, du grec Arkos (haut) et de polis (cité) désigne simplement une cité en hauteur généralement fortifiée. L’équivalant romain des acropoles est nommé oppidium. La hauteur de cette construction servait aux populations pour qu’elles puissent s’y réfugier en cas de conflit. On trouve des traces d’habitations sur cette zone dès le néolithique avec notamment des restes de poteries et d’objets en pierres retrouvés sur place. On retrouve également des traces d’une muraille cyclopéenne à certain endroit. Cette muraille est dite « cyclopéenne » puisque selon la légende ce type de construction est effectuée par des cyclopes. Cet élément architectural n’est pas exclusif au site de l’Acropole d’Athènes. On le retrouve en effet dans d’autres lieux dont particulièrement à Mycènes avec le fameux mur des cyclopes. Ce mur aurait entouré d’une forteresse contenant un palais de type royal. C’est durant l’époque archaïque que le rôle de l’Acropole évolue. En plus d’être une forteresse, le plateau rocheux commence à abriter des sanctuaires religieux. C’est également à ce moment qu’ont lieu les Panathénées et les 1

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Grandes Panathénées. Ces fêtes, organisées pour la première fois par le tyran d’Athènes, Pisistrate en 566, étaient ouvertes à tous. Les Grandes Panathénées avaient lieux tous les 4 ans et les Panathénées tous les ans. Durant ces fêtes on s’affrontait autour de différentes disciplines (sport : lutte, course de char…, poésie, musique…). Les grecs des autres cités pouvaient y participer c’est pourquoi on dit de ces fêtes qu’elles sont panhelléniques. Les Guerres médiques (490-480) furent un tournant dans l’histoire de l’Acropole. Alors que les Grecs sortaient victorieux lors de la bataille de Salamine, les Perses entrèrent à Athènes et dévastèrent l’Acropole. Un an plus tard ils reviennent et brulent les temples. Seuls certains seront reconstruits. L’Acropole se déserte et c’est seulement au Vème siècle que de grands travaux sont lancés pour lui redonner de la grandeur. On voit ainsi apparaitre la muraille de Cimon qui agrandit le rocher et plus particulièrement les travaux de Périclès avec le plus grandiose, le Parthénon. Comme nous venons de voir, l’Acropole d’Athènes a eu une histoire mouvementée qui ne s’est pas fait sur une courte période mais sur une période bien plus large. Son importance est tel et ses rôles tellement nombreux qu’on peut se demander en quoi cet ensemble est un symbole de pouvoir pour la citéétat d’Athènes. Afin de répondre au mieux à cette question en premier lieu nous présenterons l’Acropole comme centre religieux puis nous nous attarderons sur la manière par laquelle l’Acropole attire tous les Grecs.

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I-

L’Acropole, un centre religieux

a- Une multitude de temples Il existe une multitude de temples sur l’Acropoles dont certains ne nous sont connus que grâce à quelques vestiges. Nous ne pouvons les étudier tous c’est pourquoi nous n’allons développer que les deux plus célèbres. Construit de 447 à 432, soit en seulement 9 ans, le Parthénon a été commandé par Périclès et conçut sous la direction du maitre d’œuvre Phidias aux cotés des architectes Callicratès et Ictinos. Détruit par les Perses mais reconstruit au Vème siècle, le Parthénon est le temple le plus vaste de l’Acropole avec ses 69.51mètres de long et 30.88 mètres de large et est fait entièrement de marbre sauf la charpente qui est en bois. Le toit est fait de tuiles de marbre et à ses coins se trouvent des gouttières à tête de lion. C’est un temple périptère possédant 48 colonnes extérieurs. Périptère signifie qu’il possède des colonnes sur tous ses côtés. Ces colonnes sont des colonnes doriques. Les colonnes doriques sont caractérisées par un fût aux moulures simples composé de 20 cannelures et par un chapiteau supportant l’édifice. Ces colonnes sont posées sur un stylobate à trois degrés. Malgré ce que l’on pourrait croire, les colonnes ne sont pas taillées en un seul morceau mais en plusieurs parties encastrées les unes aux autres grâce à des pièces en bois et en métal qui permettaient aux morceaux de la colonnes, appelés tambours, de se placer parfaitement sur la précédente. Au niveau de l’entablement, sur les faces avant et arrière, se trouve une frise sculptée glorifiant Athéna et sa cité. Son ainsi mis en scène des dieux, des héros et des hommes sur la fameuse frise des Panathénées dont nous parlerons par la suite. La partie fermée du temple (cella) est légèrement surélevée et possède une rangé de 6 colonnes ioniques à deux des côtés. Pour désigner un alignement de 6 colonnes on utilise le terme d’hexastyle (hexagonale = 6). Le terme d’amphiprostyle signifie lui que ces colonnades sont présentes uniquement sur l’avant et sur l’arrière du bâtiment. 3

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Une colonne ionique est composée d’une base, d’un fût à cannelures et d’un chapiteau avec deux volutes. L’intérieur du temple possède deux pièces : l’une (la plus vaste) avec deux fenêtres où une statue chryséléphantine (bois avec plaques d’ivoire et d’or) d’Athéna Parthénos est encadrée sur les côtés et dernière par des colonnes. L’autre pièce, « la salle des Vierges » était le lieu de réunion des jeunes filles vierges qui servaient la déesse. L’autre

temple

extrêmement

célèbre

est

celui

de

l’Erechthéion.

L’Erechthéion commencé en 421 et achevé 15 ans plus tard en 406 est sans aucun doute un de temples les plus beaux de la Grèce antique. Construit par l’architecte Piloctès, il est situé à l’emplacement du temple d’Athéna Polias détruit par les Perses. Une des pièces était dédiée à Poséidon -Erechthée et on y accédait par un vestibule avec 6 colonnes ioniques. L’autres pièce était dédiée à Athéna Polias et on y accédait par un pronaos (partie précédant le temple) avec 6 colonnes (hexastyle). Au sud de ce temple se trouve la fameuse galerie des Caryatides. A la place de colonnes, le temple est soutenu par 6 femmes gardant l’accès à la tombe de Cécrops, fondateur mythique d’Athènes. Le nom de Caryatides viendrait, d’après Vitruve, de femmes grecques de la ville de Karyes réduites en esclavages par les Perses. Cette explication est néanmoins sujette à controverse et on pense qu’il s’agit simplement de jeunes femmes dansant en l’honneur d’Athéna. Ces femmes portent une tunique et sont toutes coiffées de manière différentes. Ce temple est tout comme le précédent construit en marbre mais sa structure est particulière puisque le terrain étant très escarpé à cet endroit la construction n’a pu se faire de manière tout à fait horizontale. Ainsi, il y a 3 mètres entre les deux côtés. Il faut noter que ce temple n’a jamais était achevé.

b- Le sport, un appareil de « propagande » 4

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Comme nous l’avons vu dans l’introduction, les Panathénées et les Grandes Panathénées avaient lieux sur l’Acropole. Nous n’allons pas ici détailler ces processions puisque ce n’est pas le sujet. Néanmoins, il faut savoir que la plus célèbre représentation de ces fêtes se trouvent sur l’Acropole d’Athènes. Ainsi, on trouve à l’entrée du temple sur l’entablement une frise de 160 mètres de long représentant un cortège de personnages tous différents avec des occupations différentes : certains portent des objets, d’autres montent des chevaux... Au total 400 personnages humains ainsi que 200 animaux composent cette frise. On sait que le maitre d’œuvre Phidias dessina au complet cette frise que d’autres conçurent. Conçue en marbre, cette immense fresque est séparée en plus de 100 plaques différentes assemblées entres elles. Aucune n’a la même taille ni le même poids mais certaines de ces plaques faisaient plus de 5 tonnes. Cette frise est un bas-relief c’est-à-dire que les formes ne sortent que très peu de la plaque d’où elles sont sculptées. Ici elles ressortent de seulement 5,5 cm. Une sculpture où les formes sortent bien plus mais restent collées à un font est dite « haut-relief ». Une forme sculptée entièrement est simplement appelée une sculpture. Sur la façade opposée on retrouve la même technique du bas-relief représentant cette fois ci les 12 Olympiens. Pour le maitre d’œuvre l’enjeux était de représenter des hommes et des dieux sur une frise de même hauteur tout en montrant la supériorité des dieux. Il a donc décidé de représenter les dieux assis et donc de les faire plus grands. On peut se poser la question de savoir pourquoi cette célébration est représentée sur l’entablement d’un temple de l’Acropole mais la raison est toute simple. A la fin des Grandes Panathénées ont traversaient la ville en portant un péplos (toge) dont ont ornait la statue d’Athéna présente dans le Parthénon. Sur cette frise sont donc représentées les Grandes Panathénées auquel tous les grecs pouvaient participer. En venant à Athènes, les Grecs des autres 5

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cités assistaient à un déploiement de faste et pouvaient admirer les temples présents sur le site ainsi que les autres bâtiments dont nous allons parler par la suite. II-

L’Acropole, un lieu d’accueil panhellénique

Outre le caractère religieux de l’Acropole, c’était également durant l’Antiquité un lieu de rencontre pour les Grecs. a- L’Acropole, somptueuse dès son entrée Dés son entrée au sens propre du terme puisque le rocher de l’Acropole préfère aux entrée classique les entrées gigantesques et époustouflante. Cette entrée est appelée les Propylées. Le mot « propylée » a deux sens. Au singulier il désigne une entrée de palais ou de temple. Au pluriel, il désigne une entrée bien plus vaste et composée de plusieurs pièces. Comme nous l’avons vu dans l’introduction, pour se rendre à l’Acropole il fallait passer par l’ouest, c’est donc à cet endroit que se trouve les Propylées. Cette construction est comme les précédentes en marbre. Les Propylées actuelles ont été construites au Vème siècle sous Périclès à l’emplacement des Propylées précédentes, celles de Pisistrates au VIème siècle. On y rentre par des marches suivis d’un vestibule devant lequel se trouve 6 colonnes ioniques. Au sein de ce premier vestibule se trouve 6 autres colonnes du même ordre. Un second vestibule précède celui-ci et se termine par 6 nouvelles colonnes ioniques. A la gauche de ces vestibules se trouve la pinacothèque (pinakos = tableau, thêké = boite, dépôt) où étaient accrochés des panneaux de bois peints. A droite de ces vestibules se trouve un portique inachevé donnant sur un temple, le petit temple d’Athéna Niké. L’architecte de ce vaste ensemble est Mnésiclès. Les travaux débutèrent en 437. Cette entrée est déjà vraiment colossale et il est intéressant de savoir qu’elle devait l’être encore plus. En effet, des fouilles ont exhumés les fondations de 6

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deux portiques sur les côtés des vestibules. La raison de l’arrêt des travaux est très simple : c’est la Guerre du Péloponnèse. Débutée en 431, ce conflit Sparte/ Athènes amène les athéniens à avoir d’autres priorités. Le chantier est ainsi suspendu est jamais repris. b- L’Asclépion : un lieu de pèlerinage Durant l’Antiquité il n’existait pas à proprement parler d’hôpitaux. Les personnes malades se dirigeaient dans des sanctuaires dédiés à des divinités guérisseuses. La plus connue de ses divinités est Asclépios dont le plus grand sanctuaire se trouve à Epidaure. Le symbole d’Asclèpios est encore aujourd’hui connu puisqu’on le voit ornant les pharmacies ou encore le drapeau de l’OMS. Construit vers 420, le temple d’Asclépios possède des colonnes doriques entourant une stoa de 50 mètres de long. Quelques vestiges de bas-reliefs ont été retrouvés. Contrairement aux hôpitaux modernes, ce sanctuaire (comme les autres de son époque) ne logeaient pas les malades. On ne trouve donc pas de chambre. La pratique médicale au sein de l’Asclépiéion était assez fermée c’est-à-dire que bien que l’on soignait les malades physiques et mentaux, les patients étaient soignés en fonction de leur classe sociale. Aujourd’hui, seuls peu de vestiges sont encore debout et on peut voir la présence de triglyphe. C’est un ornement classique de l’architecture grecque qui se caractérise par une alternance de 3 bandes verticales et d’une partie nue. Il ne reste donc que peu de chose sur ce bâtiment mais on y trouve toujours une source d’eau réputée soigner les malades. c- Un lieu de rencontre : le théâtre Sur l’Acropole se trouve 3 théâtres : l’Odéon d’Hérode Haticus, l’Odéon de Périclès et le Théâtre de Dionysos. Nous allons ici nous concentrer sur le Théâtre de Dionysos situé à côté du temple d’Asclépios. Il pouvait en effet accueillir 17000 spectateurs (voir plus 7

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selon Platon) avec ses 78 rangés dont la première (la proédrie) était faite de sièges de marbre pour les spectateurs les plus renommés. Fait en marbre, cette construction débute au VIème siècle. La forme particulière des théâtres grecs améliorait drastiquement la portée des sons. Ainsi, une personne se trouvant sur la scène ou sur l’orchestre pouvait se faire entendre par les spectateurs les plus éloignés. Tout comme les Panathénées, les Grandes Dionysies, des fêtes religieuses en l’honneur de Dionysos ont été instaurées par Pisistrate. Ces fêtes, composées de danses, de chants et de théâtres avaient lieu dans ce théâtre. Ce théâtre subi beaucoup de modifications au cours de l’Antiquité. Au début, l’orchestre est en terre et la scène en bois, les spectateurs s’installaient en arc de cercle. Les gradins, appelés cavea, sont installés vers 420 mais sont alors en bois. Les gradins actuels en marbre n’apparaissent qu’un siècle plus tard et encadrent les pentes de l’Acropole sur 100 mètres de longueur, 90 mètres de largeur et 30 mètres de hauteur.

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Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO (organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture) depuis 1987, l’Acropole d’Athènes est le monument le plus visité de Grèce et un des 10 plus visité au monde. Les monuments présents sur le rocher ont résisté à l’épreuves du temps, aux guerres, aux pillages et aux incendies. Les destructions volontaires ne se sont pas arrêtées à l’Antiquité mais se sont poursuivit avec notamment la Guerre de Morée (1684-1699) opposant Venise à l’Empire ottoman où certains bâtiments sont modifiés et où le Parthénon subi de graves dommages. Les monuments furent à nouveau mis à l’épreuve lors de la Guerre d’Indépendance grecque contre l’Empire ottoman (1821-1832) lors de laquelle l’Erechthéion s’effondra suite à une bombe. Aujourd’hui, les travaux de rénovation débutés au XIXème siècle se poursuivent. Ici la rénovation se veut la plus fidèle et n’a rien à voir avec les travaux d’Evans à Cnossos qui reconstitue sans preuve des éléments de la civilisation minoenne. Les archéologues travaillant sur le site de l’Acropole ont réassemblé les éléments des monuments en ne rajoutant que des morceaux manquants grâces aux données historiques dont ils disposaient. Les rajouts sont donc présents partout sur l’Acropole mais sont facilement différenciables de pas leur couleur blanche et restent fidèles à la version originale. L’Acropole est un site intéressant pour qui chercherait des informations sur l’architecture antique grecque. On y trouve des colonnes ioniques ainsi que des colonnes doriques, des fresques typiques, des bas-reliefs et des sculptures. Les types de bâtiments y sont nombreux même s’ils sont principalement d’ordre religieux : temples, sanctuaires. On y trouve aussi des statues et des théâtres qui présente à qui vient à Athènes les plus grandes prouesses architecturales de l’époque. Ce lieu est clairement un éloge à Athènes qui nous montre ce qu’elle a de plus grandiose et de plus beau.

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Ici nous avons donc clairement un exemple de comment l’architecture peut rentrer dans un appareil de « propagande » pour qu’une cité, en l’occurrence Athènes, se maintienne au rang d’hégémon de la Grèce.

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