Le Baiser, Rodin PDF

Title Le Baiser, Rodin
Author Léa Rommelaëre
Course Histoire de l'art moderne
Institution Université Toulouse-Jean-Jaurès
Pages 7
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Summary

Partiel portant sur une oeuvre de RODIN, Le Baiser : description et analyse ...


Description

HAH 0503V Femmes artistes, nus, sexualités… la Révolution du Genre dans l’Art Contemporain Mr. MANGE

Auguste RODIN Le Baiser

ANATOLE Loriane

N° étudiant :

GALIBERT Agnès

N° étudiant :

ROMMELAËRE Léa

N° étudiant : 21 70 65 60

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INTRODUCTION

L’œuvre étudiée s’intitule Le Baiser. Il s’agit d’une sculpture réalisée par Auguste RODIN (1840 – 1917). L’exemplaire qui retient notre attention a été sculpté par TURCAN. Elle mesure 181,5cm de haut, 112,5cm de long et est profonde de 117cm. L’œuvre sur laquelle nous allons travailler est actuellement exposée au Musée RODIN, à Paris, en France et il s’agit d’une version en marbre. La statue est une commande de l’Etat passée en 1888 pour l’Exposition Universelle de 1889 qui est taillée entre ces deux années. D’abord exposée au Musée du Luxembourg en 1901, celle-ci est attribuée au Musée RODIN en 1919. Il existe de nombreux exemplaires de cette œuvre. RODIN en a supervisé trois en marbre : celle du musée à son nom, une sculptée par RIGAUD qui se trouve à Londres dans la Tate Gallery et celle de DOLIVET conservée à Copenhague. Les matériaux changent : en effet, Le Baiser peut être en marbre, en bronze, en plâtre ou bien en terre cuite, comme l’original de 1881-1882. Bien que le titre le plus courant soit Le Baiser, cette œuvre peut aussi être dénommée La Foi, L’amour profond comme les tombeaux, Françoise de Remini ou encore Paolo et Francesca. Il s’agit d’un des motifs de la Porte de l’Enfer, une autre sculpture de RODIN également commandée par l’Etat en 1878 pour le Musée des Arts Décoratifs et réalisée entre 1880 et 1917, dont les personnages sont inspirés de la Divine Comédie de DANTE et des Fleurs du Mal de Charles BAUDELAIRE. L’œuvre montre un homme et une femme qui s’enlacent et s’embrassent. En quoi le Baiser peut-il être une œuvre qui informe sur la place des femmes dans l’art ? Nous répondrons à cette interrogation par un commentaire genré. Nous allons tout d’abord procéder à une description précise de la statue. Ensuite, nous nous attacherons à l’analyser d’un point de vue critique par rapport au genre dans les productions artistiques du XIX° siècle. Enfin, dans un dernier temps, nous parlerons du contexte de création de cette statue.

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DESCRIPTION La sculpture présente un homme et une femme enlacés qui s’embrassent. Au premier plan se trouve la femme. Nue et assise sur ce qui semble être un rocher, elle a la jambe gauche pliée et la jambe droite un peu plus élevée, posée sur celle de l’homme. Elle lui enlace la nuque du bras gauche et l’attire vers son visage penché. Son bras droit est plié et elle touche son partenaire de sa main droite. Cette femme semble relativement jeune, sa peau est belle et sans rides. Sa coiffure est sophistiquée. Ses cheveux attachés en chignon au bas de la tête rappellent les coiffures des femmes de bonne famille. Sa position paraît tout de même légèrement inconfortable : elle se cambre et se tourne vers le visage de son compagnon. Son dos est courbé. L’homme est également assis sur le même rocher, les jambes assez écartées. Il paraît assez jeune lui-aussi. Ses jambes sont posées au sol, comme encrées dans la pierre. Le pied gauche de la jeune femme est délicatement posé sur le pied gauche de l’homme. Ce dernier pose vigoureusement sa main droite sur la hanche gauche de la femme tandis que son avant-bras est posé sur sa cuisse. Il tient sa compagne. On aperçoit un peu son visage. Les yeux fermés, il a l’air d’apprécier et de profiter du moment. Ses cheveux sont ondulés et un peu longs. Il ne porte pas de barbe, ce qui nous fait dire qu’il doit avoir à peu près le même âge que la jeune femme. L’impression générale de cette sculpture est donc celle d’un moment intime, sensuel d’un jeune couple qui s’enlace tendrement. L’amour et l’attirance qu’il y a entre eux est tangible et traduit par leur position. La composition de ce groupe est triangulaire. En effet, la base, large, est formée du rocher qui sert d’assise ainsi que des jambes entrecroisées du couple. Puis la composition s’affine au niveau des bustes qui se frôlent et est la plus fine au niveau des têtes qui se touchent pour ‘embrasser. Les lignes principales sont courbes. La femme est dans une position très serpentine, très ondulante. L’homme est un peu plus droit mais les lignes de son corps s’accordent avec celles du corps de la femme, comme si elles s’imbriquaient. On voit clairement qu’elles s’assemblent et s’enlacent, exactement comme ce que sont en train de faire les deux personnages. Cependant, des lignes droites verticales marquent aussi la statue comme le dos de la femme, le bras de l’homme ainsi que le rocher sur lequel ils sont assis. Les lignes horizontales marquantes se situent au niveau des épaules des personnages, de leurs cuisses et sur le rocher.

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La composition triangulaire.

Les lignes principales (femme en jaune / homme en bleu et vert).

Les lignes droites principales.

Le modelé des corps est doux. Les muscles de l’homme sont très bien rendus. On voit les ridules sur les doigts et au coin des yeux, dans un souci de réalisme. Des entailles dans les cheveux figurent les mèches. Le dos de la femme est bien réalisé : la colonne vertébrale est marquée, la descente de reins est un peu rebondie, les fesses sont saillantes et un peu aplaties de par la position assise. Les corps sont en marbre lisse tandis que le rocher sur lequel les personnages sont assis est de facture grossière. Il s’agit peut-être même de la pierre brute. Un contraste se créé alors entre ces deux parties : les corps lisses s’opposent à la pierre granuleuse. Cette dernière forme une sorte de socle à la statue mais également aux personnages eux même puisqu’ils sont assis dessus. Aucune trace de travail ni d’outils n’est perceptible sur le couple. Cependant, la partie inférieure de l’œuvre présente des aspérités. Cette technique n’est pas sans rappeler les statues de MICHEL-ANGE et son non-finito : cet artiste ne terminait pas spécialement ses œuvres et laissait alors des parties MICHEL-ANGE, l'esclave mourant, 1513-1515, 229cm, marbre, Louvre. Non finito en vert.

du bloc de marbre telles qu’elles, brutes, formant ainsi un contraste fort ou accentuant la symbolique.

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Ainsi, l’esclave mourant de MICHEL-ANGE mesurant 229cm, a été réalisé entre 1513 et 1515 en marbre de Carrare. Il est actuellement conservé au Musée du Louvre. Cette œuvre présente un personnage debout, souffrant. Le corps est, comme pour le Baiser, lisse et parfaitement exécuté mais la partie inférieure de la statue est en marbre brut, comme inachevée. Cela accentue alors l’effet pittoresque de la signification : l’esclave représenté est en train de mourir, il lève les bras au ciel mais il est encré dans la pierre et relégué au rang de cadavre qu’il faudra alors enterrer. Cet effet de statue inachevée transparaît également dans l’œuvre de RODIN. La sculpture présente un effet intéressant quant aux ombres et à la lumière. La lumière éclaire davantage la femme que l’homme. Elle a le dos illuminé ainsi que la jambe gauche ; la tête un peu moins. L’homme, lui, n’a que la main posée sur la hanche féminine dans la lumière. Son buste est dans l’ombre ainsi que son visage. La femme assombrit l’homme de son ombre portée. Les ombres propres sont celles des bras enlacés de la jeune femme, la ligne sinueuse de son dos, les jambes enlacées qui se reportent sur la pierre brute.

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BIBLIOGRAPHIE

Rodin, la chair, le marbre, catalogue de l’exposition présentée du 8 juin 2012 au 3 mars 2013, Hazan, Paris, 2012. Ruth BUTLER, Rodin, la solitude du génie, Gallimard, Musée Rodin, Londres, 1993. Catherine CHEVILLOT, Rodin, le Livre du centenaire, M, Paris, 2017. Pierre GASSIER, Rodin, catalogue de l’exposition présentée du 12 mai au 7 octobre 1984, Fondation Pierre GIANADDA, Lausanne, 1984. GOLDSCHEIDER Ludwig, Rodin, Phaïdon, Paris, 2003. Gerard JAEGER, Rodin et les femmes, L’Aire, Paris, 2001. Monique LAURENT, Rodin, Chêne Hachette, 1988. Raphaël MASSON, Véronique MATTIUSSI, Rodin, Flammarion, Musée Rodin, Malaisie, 2015. Véronique MATTIUSSI, Christian BARAJA, Rodin, morceaux choisis, Seuil, Paris, 2012. Yvon TAILLANDIER, Rodin, Flammarion, Italie, 1977.

Site web du Musée Rodin : www.musee-rodin.fr/fr/collections/sculptures/le-baiser Site web de France Inter : https://www.franceinter.fr/culture/rodin-histoire-d-un-baiser

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