Les affixes flexionnels PDF

Title Les affixes flexionnels
Course Morphosyntaxe
Institution Université de Limoges
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Summary

L1 Sciences du langage
Cours de Mme LEFORT et Mme DE OLIVEIRA ...


Description

MORPHONSYNTAXE

Les affixes flexionnels I.

Définition

L’affixe flexionnel est le terme technique pour « désinence ». C’est par eux que le radical va être en perpétuelle mutation. Un affixe est un morphème grammatical qui va donner naissance à une autre forme d’un même radical de départ. J’aime. Nous aimons. Il ne va pas provoquer de changement de catégorie pour le mot concerner.  Aimer reste un verbe. L’une de leurs caractéristiques est qu’ils ne provoquent pas de changement de catégorie pour les mots qu’ils viennent modifier. Sa seule fonction va être de donner des infos sur le rapport qu’entretient la base mot avec les autres mots de la phrase. Un affixe va pouvoir se combiner avec tous les radicaux d’une même catégorie grammaticale. Donc, un même affixe, dans une même catégorie grammaticale, produit toujours le même effet de sens. Enfin, les affixes flexionnels ont la possibilité de se cumuler. Affixe porteur de temps + affixe porteur de personne.

II.

Marqueurs de genre Utiles pour les noms et pour les adjectifs.

En français le genre se défini comme une opposition sexuée entre un masculin et un féminin.

1. Les noms Opposition sémantique entre un nom animé et un nom non-animé : -

un nom non-animé est un nom qui ne renvoie pas à une réalité sexuée de façon évidente. Pour tous ces noms non-animés le genre ne va pas être arbitraire.

-

le genre des noms animés va être déterminé en fonction du sexe

On trouve plusieurs types d’affixes flexionnels : Soit deux formes du même nom qui vont s’opposer par la jonction d’une simple marque graphique –e. Cet ajout du –e peut ne pas avoir de conséquence sur la graphie du mot. Mais il arrive que cela entraîne des modifications en terme de prononciation Ex : avocat - avocate Et en terme de graphie Ex : un veuf – une veuve

Soit on va rajouter un suffixe à la base masculine du type –sse (tigre – tigresse), ou de type –ine (héros – héroïne)

Soit on peut rajouter un suffixe sur la base d’un féminin (compagne – compagnon) Ou encore, rajouter un suffixe, qui va subir une modification de genre, au radical vendeur – vendeuse / pêcheur – pêcheresse

2. Les adjectifs

Il existe des adjectifs qui ont une forme unique valable pour du féminin et du masculin tels que adorable  ce sont des adjectifs épicènes Il faut également savoir que certains adjectifs sont utilisés exclusivement dans un genre ou dans un autre et ça va avoir une conséquence au niveau de la langue : expressions figées Ex : un nez aquilin, bouche bée

 Voyelle orale au masculin Joli, ému, gai  connaissent l’ajout d’un –e au féminin Au niveau graphique : pas de modification du radical Au niveau phonétique : pas de modification à l’oreille MAIS : sont concernés tous les adjectifs se terminant par une voyelle orale sauf les adj. en –eau, en – ou

 Voyelle orale + consonne c, l, s, t Cette consonne va être une consonne prononcée (laïc, métis, net, cruel). L’ajout du –e au niveau phonique ne va pas avoir de conséquence particulière, cependant au niveau graphique, l’ajout du –e va avoir une conséquence Laïc – Laïque Métis – Métisse Net – Nette Cruel – Cruelle

Doublement de la consonne du radical

MAIS : le doublement de consonne n’est pas systématique comme pour Amical – Amicale

 Se terminant par un –r prononcé L’adjonction du –e permet toujours de faire la marque du féminin, elle n’entraine en général pas de modification du radical de l’adjectif (dur - dure) MAIS : il existe certains cas avec une modification du radical, lorsque la voyelle qui précède le –r prononcé va être un –e Cher papa – Chère maman

 Variation à l’oral et à l’écrit Ajout d’un –e : petit – petite

Variation phonétique

heureux – heureuse Variation graphique, morphologique et phonétique bon – bonne Doublement de la consonne, variation graphique, phonétique (passage d’une voyelle nasale à une voyelle orale) plein – pleine Variation phonétique entier – entière Passage d’une voyelle fermée à une voyelle ouverte

III.

Marqueurs de nombre

1. Les noms



Noms simples

Un nom comptable est un nom dont on va pouvoir énumérer des unités variées (pain). Un massif est un nom dont on ne va pas pouvoir diviser les unités internes (l’eau). Seuls les noms comptables (ou noms massifs employés comme nom comptable) sont affectés par une marque de nombre. Le singulier du nom comptable va renvoyer à une occurrence unique, à l’inverse son pluriel va renvoyer à une multitude, une pluralité d’occurrences. D’un point de vue morphologique : Le cas général : nom commun au singulier  l’affixe flexionnel marqueur de nombre se résume à l’ajout d’un « s » Si le nom au singulier se termine déjà par un « s », un « x » ou un « z » on ne trouvera pas d’affixe flexionnel marqueur de nombre. Les noms en « au », « eau » ou « eu » marquent leur pluriel avec l’ajout d’un « x », SAUF landaus, pneus… + Certains noms en « ou » prennent la marque « x » : ripoux, hiboux, cailloux, genoux, poux, choux, bijoux, joujoux. Pour certains noms communs, l’opposition va se faire par deux finales distinctes l’une de l’autre Un journal  Des journaux Exemples de noms en « ail » faisant leur pluriel en « aux » : travail (travaux), émail (émaux) etc.

Les noms monosyllabiques forment un pluriel régulier (en général) : œuf (œufs), bœuf (bœufs), os (=) le changement ne se fait ressentir qu’à l’oreille. Le passage du singulier au pluriel va provoquer une chute de la consonne finale ce qui entraine une fermeture de la voyelle restante. Trois noms communs ont des pluriels dits irréguliers : Un œil  Des yeux Un aïeul  Des aïeux Un ciel  Des cieux Certains noms simples sont en fait d’anciens noms composés tels que gendarme (gens d’arme) ou encore monsieur / messieurs (mon sieur / mes sieurs) etc.  Noms composés

Dans un nom composé seuls un nom ou un adjectif prendra la marque du pluriel. Dans « un attrapenigauds » le pluriel donne « des attrape-nigauds ». Il faut également tenir compte de l’ordre dans lequel l’adjectif et nom apparaissent Adjectif + Nom = Les deux vont prendre un « s » Des rouges-gorges Nom + Nom = Selon l’interprétation sémantique Des timbres poste (des timbres de la poste)

Pour le pluriel des mots étrangers : Cf. Cours sur le pluriel des noms étrangers - Orthophonie

2. Les adjectifs  

-eau ajout d’un « x » -al pluriel en alternance « aux » SAUF fatal, final, glacial, natal, naval, pénal, théâtral et tonal. Le cas particulier de « idéal » peut faire « idéals ou idéaux » sans distinction.

Pour les adjectifs de couleur : ils posent problème, en général si ces adjectifs sont issus de noms ils vont prendre ou pas le « s » en fonction de leur degré d’adjectivisation or ce degré d’adjectivisation est extrêmement sujet à discussion/discorde. Les adjectifs se terminant déjà par un « s » ou par un « x » au singulier ne varient pas au pluriel : nerveux, heureux, bas

IV.

Marqueurs de personne et de nombre (classe des verbes)

Remarques : Ces affixes flexionnels diffèrent dans leur conséquence à l’écrit et dans leur conséquence à l’oral, on va donc avoir une différenciation plus précise à l’écrit qu’à l’oral. Les affixes utilisés pour une même personne changent selon le mode et selon le temps du verbe. En général la première et la deuxième personne du pluriel sont nettement marquées à l’écrit ou à l’oral, elles se distinguent des autres. Les affixes flexionnels les plus fréquents sont –ons, –ez. La troisième personne du pluriel se marque à l’écrit par une marque commune, le « t » final. La terminaison est en général –ent ou –nt selon les radicaux des verbes. ATTENTION : Au passer simple « ils finirent », le –r fait partie de l’affixe flexionnel marqueur de genre induit par la troisième personne du pluriel. La deuxième et la troisième personne du singulier ne se distinguent pas entre elles à l’oral, les seules choses qui permettent de les distingues sont les pronoms personnels et les liaisons.

La deuxième personne du singulier va être marquée par un –s à tous les temps sauf à l’impératif présent des verbes du premier groupe. La troisième personne du singulier va très souvent reprendre un radical de base sans rien y ajouter, ou alors elle va rajouter –t. Idem pour la première personne du singulier qui très souvent n’est que la reprise du radical de base, avec quelque fois le rajout du marqueur –s.

V.

Marqueurs de temps

Selon les temps, ajout d’un affixe flexionnel. L’affixe flexionnel –er est propre au futur et au conditionnel. Les affixes flexionnels –ai, –i sont propres à l’imparfait. Le passé simple de l’indicatif et l’imparfait du subjonctif vont avoir respectivement quatre voyelles : –a / –è, –i, –in, –u

VI.

Marqueurs de mode

DUBOIS dit que tous les affixes s’associent à des verbes qui peuvent avoir plusieurs radicaux, la complexité de la conjugaison française s’explique à la fois par la complexité des affixes flexionnels et par la multiplicité des radicaux verbaux. Certains verbes par exemple vont avoir jusqu’à 8 bases · le verbe être a 8 bases : suis/sommes ; es ; étais ; serais ; fut ; soit/soyons · le verbe finir a 2 bases : fini ; finiss · le verbe savoir a 5 bases : sav ; sai ; sach ; su ; saur Si l’on ne suit pas l’interprétation de Dubois on voit qu’il est quasiment impossible de trouver des affixes modaux communs....


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