Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques depuis l\'affaire Dreyfus PDF

Title Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques depuis l\'affaire Dreyfus
Course Histoire Géographie
Institution Université de Bourgogne
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Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques depuis l'affaire Dreyfus Depuis la fin du XIXème siècle, les médias, soit l'ensemble des moyens de diffusion massive des informations, se sont affirmés comme des éléments forts qui agissent à la fois pour façonner l'opinion publique, c'est-a-dire l'ensemble des sentiments et des jugements partagés par une société, et lui donner la parole. En effet, mobilisés, engagés ou censurés, ils ont contribué à accentuer ou à modérer l'impact des crises politique qui sont des périodes de tensions extrêmes affectant le système institutionnel. Quel a donc été le rôle des médias sur l'opinion publique lors des grandes crises politiques françaises ? Nous adopterons un plan chronologique qui traitera dans un premier temps de l'âge d'or de la presse entre 1890 et 1939, puis de la conquête de l'opinion publique par la radio et la télévision de 1939 à 1960, et enfin l'impact des médias de 1960 jusqu'à nos jours.

I/ L'âge d'or de la presse : 1890 – 1939

La IIIe République s'est engagée au début des années 1880 à garantir par la loi du 29 juillet 1881 la liberté de la presse et la modalité fondamentale de la liberté d'expression dont les seules limites sont l'interdiction des provocations. La presse connaît alors un véritable âge d'or favorisé également par les progrès de l'alphabétisation. Plusieurs types de presses coexistent telles que la presse populaire (Le petit journal, Le Parisien), la presse d'opinion politique (La Croix pour la droite, L'humanité pour la gauche) etc. Les polémiques et crises politiques jouent ainsi un rôle déterminant dans le succès grandissant des journaux. En effet, à l'occasion de l'affaire Dreyfus, la quasi-totalité de la presse s'est mobilisée. Celle-ci a éclaté le 1er novembre 1894 lorsqu'un journal d'extrême droite a révélé qu'un officier juif était accusé d'avoir trahi la France en espionnant au profit de l'Allemagne. Lors de cette affaire, la presse prend parti. On distingue des journaux antidreyfusards utilisant des stéréotypes antisémites et visant à diffuser auprès de l'opinion publique la thèse d'un complot juif menaçant la France ; et une presse dreyfusarde s'efforçant de convaincre l'opinion publique de l'innoncence de l'accusé. Cette thèse est soutenue par Emile Zola qui publie en faveur de Dreyfus dans l'Aurore son article « J'accuse...! » en 1898. Son innocence est d'ailleurs tardivement reconnue car cette erreur judiciaire risquait de ternir l'image de l'armée. Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, une loi sur la « censure préventive » est adoptée la même année. Le pouvoir politique, conscient de l'influence de la presse sur le peuple, affirme sa volonté de contrôler des publications

susceptibles de remettre en question l'Union Sacrée et de démobiliser « l'arrière ». La presse est ainsi qualifiée comme une outil de propagande et les soldats des tranchés parlent alors de « bourrage de crâne ». Pour lutter contre ce contrôle, une nouvelle presse libre, fondée sur la dérision, apparaît le 1er septembre 1915 : Le canard enchaîné C'est au milieu des années 1920 que les journaux jouissent à nouveau de la liberté d'expression. Cette presse renoue rapidement avec ses engagements politiques et reflète l'accentuation des oppositions au sein de l'opinion publique. Le 6 février 1934, des manifestations antiparlementaires à l'occasion de la présentation de gouvenement d'Edouard Daladier (chef du parti radical) virent à l'émeute : L'action Française (journal d'extrême droite) a en effet encouragé à manifester et cherché à propager dans l'opinion publique la thèse d'une corruption du régime parlementaire. La presse de gauche quant à elle défend la thèse d'un coup de force faciste. Le bilan de cette émeute s'avère alors très lourd : 15 morts et plus de 1400 blessés. Les moyens de communications continuent par la suite de s'élargir : en 1936, la moitié des foyers français possède une radio.

II/ La conquête de l'opinion publique par la radio et la télévision : 1939 – 1960

Dès la déclaration de guerre du 1er septembre 1939, la presse est de nouveau sous contrôle. La presse autorisée telle que le journal Je suis partout soutient le régime du maréchal Pétain qui se voit attribuer les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. Il en débute par la suite une véritables guerres des ondes. Le maréchal Pétain et le Général Charles De Gaulle utilisent la radio pour toucher l'opinion publique. Le 17 juin 1940, Pétain annonce qu'il faut « cesser le combat » ce à quoi De Gaulle réagit le 18 juin 1940 en lançant un appel à la résistance depuis une radio londonienne, la BBC, dans l'émission « Les français parlent aux français ». Cette dernière contribue à entretenir le lien entre le Général De Gaulle et les français pendant que Radio Vichy et Radio Paris en France entretiennent le culte de la personnalité du maréchal. Après la guerre, la télévision apparaît. Elle est contrôlée par le biais de l'ORTF (= Office de Radiodiffusion-Télévision Française). La presse quant à elle se modernise et adopte la forme de magazines : Paris-Match, L'Express, Le nouvel observateur … Par ailleurs, De Gaulle voit une arme politique dans l'invention révolutionnaire qu'est la télévision. Ainsi, le 13 mai 1958, lors d'une tentative de coup d'état à Alger, De Gaulle proclamme à la télévision une nouvelle constitution, celle de la Vème République.

III/ L'impact des médias : 1960 – Aujourd'hui Lente dans les années 1960 car l'Etat en avait le monopole, la diffusion de la télévision est ensuite devenue fulgurante avec l'apparition de nouvelle chaînes en 1982. Cet essor de la télévision s'accompagne d'une crise de la presse. La radio quant à elle se diversifie avec la loi du 9 novembre 1981 qui légalise les « radios libres ». D'autre part, au milieu des années 1990, l'équipement en ordinateur et Internet connaissent une croissance très rapide. Grâce à ce nouveau moyen de communication, les citoyens bénificient d'un nouvel espace d'expression et d'une information démultipliée. Malgré des possibilités toujours plus vastes d'exprimer son point de vue, les médias sont régulièrement accusés de manipuler, voire même de fabriquer l'opinion, tout comme les sondages par exemple. Ce fut notamment le cas lors de l'élection présidentielle du 21 avril 2002 avec l'accès de Jean-Marie Le Pen au second tour, une surprise pour les français car aucun sondage ne l'avait prévue. Ainsi, dans un tel contexte, l'opinion publique est devenue de plus en plus difficile à cerner. Les médias ont certes été de puissants révélateurs de l'opinion du peuple auparavent, mais avec l'arrivée d'Internet, la diffusion des informations est devenue instantanée et souvent difficile à vérifier....


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