Psychiatrie - Notes de cours Tous PDF

Title Psychiatrie - Notes de cours Tous
Author Célia Neirinck
Course Psychiatrie
Institution Université de Mons
Pages 126
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Summary

PSYCHIATRIEInternement (auparavant appelé « défense sociale ») Quand on dit « interner », dans la plupart des pays francophones, ça veut dire « hospitaliser en psychiatrie ». En Belgique, le mot « internement », dans son sens strict, est un mot qui s’atribue à des personnes qui ont commis une infrac...


Description

PSYCHIATRIE Internement (auparavant appelé « défense sociale ») Quand on dit « interner », dans la plupart des pays francophones, ça veut dire « hospitaliser en psychiatrie ». En Belgique, le mot « internement », dans son sens strict, est un mot qui s’attribue à des personnes qui ont commis une infraction pénale et au moins, en général, un délit ou un crime. L’internement est donc une mesure pénale, c’est qui n’est pas le cas, en France par exemple, où les décisions d’hospitalisation sont des décisions civiles. En Belgique, il y a aussi une procédure civile d’hospitalisation « d’office », sous contrainte, que certains appellent l’internement. Mais si on veut être strict, le terme « internement » se limite à une décision de justice concernant des personnes qui ont commis une infraction et qui, en quelque sorte, plutôt que de subir une punition, vont se retrouver à être hospitalisés. DÉFINITION DE LA PSYCHIATRIE La psychiatrie est une branche de la médecine. Ce qui différencie fondamentalement les psychologues des psychiatres, c’est que les psychiatres sont dans une démarche médicale. La psychologue trouve une partie de son origine dans la médecine, mais elle trouve aussi une autre partie de son origine dans la philosophie. Le terme « psychiatrie » est un terme tardif puisqu’il n’apparaît qu’en 1808, en Allemagne, dans un article de Johann Christian REIL qui est un médecin qui s’inscrit dans la ligne des « médecins romantiques » ( retour à l’observation de la nature telle qu’elle, etc.). Cela signifie « médecine de l’esprit » ou « médecine des troubles mentaux » Quand on parle de psychiatrie, on parle d’une médecine de l’esprit, médecine qui s’occupe d’un objet qui n’est pas à proprement parlé un objet organique. Dans les années 80, il n’existait pas de psychiatres en Belgique. Il n’existait qu’une seule spécialité : la neuropsychiatrie. Il n’y avait pas de neurologues, il n’y avait pas de psychiatres, il n’y avait que des neuropsychiatres. Fin des années 80, il a été décidé que ces 2 spécialités (la neurologie et la psychiatrie) devaient être séparées. « La Psychiatrie est une branche de la Médecine qui a pour objet la pathologie de la « vie de relation » au niveau de l’intégration qui assure l’autonomie et l’adaptation de l’homme dans les conditions de son existence. » (Ey, Bernard et Brisset, 1960,1989).  « vie de relation » = manière dont on entre en relation avec soi-même, avec les autres et avec le monde  Henri Ey : a vu son traité de psychiatrie réédité tel quel. On a considéré que son travail de 1989 était tellement important qu’on l’a réédité dans les années 2000 alors qu’il était déjà décédé. Ce qui avait été écrit à l’époque reste pertinent parce que dans ce traité, on ne parlait pas que de la schizophrénie ou du trouble bipolaire mais on étendait à l’épilepsie, aux démences (au sens passif du terme, Alzheimer par ex.),

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etc. Et donc, c’était un traité médical, neuropsychiatre. Henry Ey ne sépare pas l’organique du psychique et il étudie le tout ensemble. Les premiers éléments de psychiatrie apparaissent déjà dans l’Antiquité au travers des ouvrages de médecine, dont le plus célèbre est celui d’Hippocrate (qui n’est probablement pas une personne mais plutôt un groupe de personnes !) où l’on retrouve, dans le corpus hippocratique, déjà, des éléments de psychiatrie et notamment le terme « mélancolie ». Ce terme nous amène à la racine des mots qu’on utilise en particulier dans notre culture occidentale (en tout cas ce qui dérive de la culture gréco-latine) puisqu’il (le terme mélancolie) signifie « bile noire » = une des substances qui constituait les 4 fluides corporels classiques des Anciens.

Ces 4 fluides corporels étaient considérés comme en déséquilibre lorsqu’on était malade. Un médecin du Moyen Age va interpréter la maladie comme étant un déséquilibre entre les fluides. La mélancolie, qui en réalité, définit un trouble de l’humeur, caractérise un certain nombre de symptômes mais était déjà considéré dans l’Antiquité avec une interprétation étiologique (étiologie = étude/science des causes des maladies). L’étiologie au Moyen Age, c’était de référer toutes les maladies mentales à des déséquilibres entre les 4 humeurs de base qui constituaient l’être humain et qui définissaient aussi 4 caractères (colérique = caractère sanguin, paresseux = caractère flegmatique, vif = caractère mélancolique, etc.)

Extraction de la pierre de folie 2

Au Moyen Age, on n’a pas de traitement (ou très peu) des malades mentaux, on utilise éventuellement une plante, l’hellébore, pour soigner les malades mentaux (pas reconnu efficace). D’ailleurs, celui que l’on considère comme le créateur de la psychanalyse moderne, Philippe Pinel, a, dans son traité, profondément critiqué l’helléborisme. Il serait cependant erroné de penser qu’il n’y ait pas eu des attitudes, peut-être, que l’on pourrait beaucoup plus valider aujourd’hui. Dans le monde xxxxx, on voit apparaître les premiers hôpitaux psychiatriques (-> prise en charge qui pourrait un peu plus correspondre aux prises en charge modernes que l’on pourrait proposer). On voit aussi dans certaines villes d’Europe naitre des initiatives particulières, dès le Moyen Age, au travers des congrégations religieuses qui prennent en charge les malades mentaux. C’est le cas notamment dans une ville belge qui se trouve dans le Limbourg (Geel). A Geel, depuis le Moyen Age, il y a une congrégation religieuse qui prend en charge les malades mentaux au travers un hôpital mais aussi au travers d’une directive particulière qui fait que la ville elle-même est l’hôpital. Le projet est que la personne malade mentale vive chez l’habitant et travaille. Cette tradition d’avoir des malades mentaux au domicile des gens de la ville est une tradition qui persiste jusqu’à ce jour, encore aujourd’hui, au point que l’INAMI prévoit un tarif particulier d’hospitalisation pour l’hospitalisation à domicile (= des lits chez des accueillants, pas dans la famille  au domicile des habitants de la ville qui se répartissent les malades mentaux et qui participent au projet de soins). Cette expérience particulière avait été implémentée au 19 e siècle également en Wallonie par la ville de Lierneux (province de Liège). Il y a toujours aujourd’hui un hôpital psychiatrique mais il y avait aussi des lits au domicile des habitants. Le Moyen Age et la période de la Renaissance sont des périodes où on est encore dans des doctrines très moyenâgeuses par rapport à la maladie mentale. On voit quand même les philosophes s’interroger sur ce qu’est l’esprit etc. L’AGE DES LUMIERES Cabinet de curiosité = pièce que l’on dédie à toutes les trouvailles que l’on fait. Au 17-18 e siècle, on voit apparaitre des personnes plutôt riches qui peuvent se permettre de collectionner des objets de toutes sortes (objets de nature géologique, animaux empaillés, plantes, ouvrages, cartes, images, etc.). Cette passion va permettre au fond de collecter dans toute une série de faits ou toute une série de phénomènes, avec un objectif qui va apparaitre à un moment donné à savoir « comment va-t-on classer les choses ? ». Une démarche scientifique, c’est aussi « quand on a une collection d’objets hétéroclites, comment peut-on les classer ? ». On a une collection de faits et la question c’est « comment les classer ? ». C’est ça un peu l’encyclopédie  gens qui ont décidé de classer, de donner un ordre aux phénomènes qui nous sont accessibles par la science. Parmi les choses qu’il faut classer, il y a les maladies. Et donc, au 18e siècle (première partie du 18e siècle), certains penseurs/savants s’occupent de classer les maladies. C’est le cas notamment de : 

William Cullen (1710-1790). C’est un exemple de ce qu’on appelle les « lumières écossaises ». L’écosse a été un lieu d’intenses pensées parce que l’Angleterre est un pays extrêmement traditionnel. Et donc les gens qui faisaient leurs études à l’époque au 18 siècle allaient soit à Oxford, soit à Cambridge (il n’y avait des millions de possibilités de faire ses 3

études universités). Ces 2 universités, qui au départ sont des universités religieuses, étaient extrêmement traditionnelles et rigides sur le plan de la pensée. Et donc l’Ecosse, qui était un territoire un peu plus sauvage, a vu fleurir des intellectuels beaucoup plus libres, beaucoup plus prêts à tenter des aventures intellectuelles qui ont permis à l’Ecosse, probablement à cette époque-là, d’avancer + que ne l’a fait l’Angleterre. Il écrit en 1769 « Les Institutions de Médecine pratique » où il va classer les maladies. La classification des maladies, c’est ce qu’on appelle de la « nosologie ». Désir d’une classification des maladies, d’une terminologie des maladies, ça s’étudie et ça se discute  classer et numéroter les maladies, ce qui permet une standardisation des critères des maladies parce qu’en recherche, on a besoin de définir pour pouvoir étudier. Il invente un mot qui va avoir du succès, c’est le mot « névrose ». Il décrit une maladie noninflammatoire des nerfs (si c’était une maladie inflammatoire, il l’appellerait une « névrite ») Une inflammation est un phénomène qui se caractérise par 4 qualités particulières :  Douleur  Rougeur  Tumeur (épaississement/grossissement de la zone inflammée)  Chaleur 

François Boissier de Sauvages (1706-1767) : autre nosologiste et nosographiste : Nosologia methodica. Il est un ami et correspondant de Linné, qui lui a, dans cette époque de classifications, proposé une classification qui est encore actuelle sur des plantes : il a identifié de nouvelles espèces, il les a nommées et il les a classées.  C’est dans ce contexte intellectuel des Lumières que nait réellement la psychiatrie (qui ne s’appelle d’ailleurs pas la psychiatrie mais qui s’appelle d’abord l’aliénisme). Puisqu’au fond la psychiatrie va s’occuper avant tout des troubles mentaux graves mais au départ, il s’agit de s’occuper des gens qu’on n’estime pas capables de s’occuper d’eux-mêmes, des gens qui ne seraient plus en pleine possession de leur autonomie et de leurs qualités humaines. Et donc on va dire de ces gens qu’ils sont « aliénés ». La maladie aliène la personne. Le fondateur de l’aliénisme s’appelle Philippe Pinel.  Formé avec des gens qui appartiennent à un mouvement particulier qu’on appelle « le vitalisme », qui est un mouvement qui tend à penser qu’il existe une force vitale au-delà des forces physiques. La vie elle-même serait le produit d’une force vitale.  Nommé, successivement à la Révolution française, médecin-chef de Bicêtre (où se trouvent les hommes) et puis à la Salpetrière qui accueille les femmes. Bicêtre et la Salpetrière sont ce qu’on appelle des « hôpitaux généraux », des asiles qui accueillent « toute la misère du monde ». Foucaud a défendu la thèse qu’en réalité, c’était avant tout une instituions qui avait pour objectif le maintien de l’ordre public. L’idée était de concentrer dans ces institutions à la fois les malades mentaux mais aussi les vagabonds, les petits délinquants, les prostituées, les pauvres, etc.  toutes les personnes qui faisaient tâche à Paris à l’époque. On pouvait les y mettre sur simple décision administrative, appelée lettre de cachet, émise par la famille. 4







« Libérateur » des malades mentaux, essentiellement parce qu’il a traduit Cullen, il connait bien les classifications de Cullen et il va proposer un premier ouvrage, un premier traité sur les maladies mentales : le Traité médico-philosophique sur l’Aliénation mentale qu’il produit en 1801. C’est une première classification où il va distinguer les débiles, les déments, etc. Au 19e siècle, quand on parle de déments, on parle de personnes qui ont perdu l’esprit (on pourrait même presque mettre un « = » entre aliénés et déments), ce sont des personnes qui ont perdu leurs capacités de contrôle de la pensée ou de contrôle de leurs actes. Ça ne désigne pas forcément une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer. Certaines maladies peuvent être classifiées de démences sans être forcément des démences séniles. On peut imaginer des démences juvéniles (ex : la schizophrénie). Critique de l’helléborisme, anti-helléborisme : souhaite qu’on n’utilise pas l’hellébore, que c’est un moyen inefficace de traiter la maladie mentale et il prône, comme une forme de traitement valide, l’utilisation du traitement moral (= ancêtre de la psychothérapie). Ce qu’il faut, c’est écouter les malades et leur parler. On donne des conseils aux malades (très paternaliste). Créateur d’une école  c’est ce qui va donner les lois actuelles qui font que, en France mais aussi en Belgique, les malades mentaux qui commettent un crime ou un délit ne sont pas traités de la même manière que les personnes qui sont considérées comme étant en pleine possession de leurs moyens intellectuels ou moraux.

CABANIS (1757 – 1808)  Aliéniste  A soutenu Pinel  Moniste organiciste : considère que le cerveau produit de l’esprit (un peu comme le foie produit de la bile)  Il écrit « pour se faire une idée juste des opérations dont résulte la pensée, il faut considérer le cerveau comme un organe particulier, destiné spécialement à la produire, de même que l’estomac et les intestins à opérer la digestion. »  Dès lors qu’on se pose la question de savoir que c’est le cerveau qui pense, et donc que c’est dans le cerveau qu’il nous faut trouver l’origine des maladies mentales, on va se préoccuper de savoir si les fonctions mentales sont localisées  démarche de la phrénologie.  2 moyens :  Chirurgie : ouvrir le crâne et aller voir ce qui s’y passe 

Radiologie classique (grand développement de la radiologie = première guerre mondiale) et en particulier l’artériographie (consistait à injecter un produit de contraste qui permettait d’opacifier le sang et promouvoir le trajet artériel  pénible et douloureux mais ça permettait de voir le trajet artériel et par exemple voir si le trajet était déformé à un endroit donné ce qui pouvait signifier la présence d’une tumeur)

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On invente la phrénologie. Dans la phrénologie, on palpe du crâne, on mesure du crâne, on définit leur forme, on les décrit et on pense que si on a un crâne de telle forme, on aura plutôt tel qualité ou tel défaut (ex : la bosse des maths).



La phrénologie a quand même été pratiquée pendant une bonne trentaine/quarantaine d’années entre la fin du 18e siècle et le début du 19 e. En 1850, la phrénologie a totalement été déconsidérée en tant que scientifique. Mais c’est une première approche qui est localisationniste càd qui essaye de voir dans quelles zones du cerveau les fonctions mentales sont localisées.

BAYLE  1822 : a exploré des cerveaux de personnes décédées d’une maladie qu’on appelle « la paralysie générale » (forme de folie qui se caractérise par de la démence, des troubles de l’élocution, de la mégalomanie (folie des grandeurs) mais aussi des tremblements. Un signe particulier : asymétrie de la réponse oculaire à la lumière, de la constriction pupillaire qui s’appelle le signe d’Argyll Robertson  Il s’agit plutôt d’une forme de démence que d’une paralysie   



Les personnes qui souffrent de paralysie générale sont enfermées dans des asiles. Maladie très courante : touchait, en France, 10 à 20% des malades mentaux. Bayle ne sait rien de la cause de cette maladie, il cherche. Il dissèque des cadavres de gens qui ont été diagnostiqués comme étant décédés de paralysie générale. Il découvre que les méninges (càd les enveloppes du cerveau), sont épaissies.  On a une première approche réellement scientifique de quelle est l’origine de cette folie particulière qu’on appelle la paralysie générale : elle se caractérise par un épaississement des méninges. Ce n’est qu’en 1913 qu’on identifie le tréponème pâle, l’agent infectieux de la syphilis, le microbe qui transmet la syphilis, comme étant le responsable. La syphilis était bien connue au moins depuis l’époque de la découverte de l’Amérique puisqu’on pense que l’origine du microbe, le tréponème pâle, serait d’Amérique.

PIERRE FLOURENS (1794-1867)  Va à l’encontre du courant localisationniste : soutient que la phrénologie est infondée  va être à l’origine, peut-être, du déclin de cette discipline  Montre que, chez le canari, quand on détruit la partie du cerveau qui semble être à l’origine du chant du canari, le canari, au bout de quelques temps, va se remettre à chanter. 

Démontre que le cerveau est xxxxx  toutes les parties du cerveau peuvent produire de la pensée. Cette discussion sur la localisation des fonctions est toujours une discussion actuelle, elle n’est pas terminée. On sait aujourd’hui que les fonctions sont partiellement localisées mais pour produire un comportement, en général, il faut faire appel à un grand nombre de zones du cerveau. On ne peut pas dire qu’on localise la parole par exemple dans une zone particulière du cerveau. Pour produire

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un discours, il faut faire appel à de nombreuses fonctions qui se trouvent réparties à différents endroits du cerveau. PAUL BROCA Démontre que lorsqu’une certaine zone du cerveau (= la troisième circonvolution frontale) est liée à la perte du langage. Maintenant, on sait que ce n’est plus des formes d’aphasie et que c’est l’aphasie de Broca, càd où il y a vraiment une perte de la production du langage qui ne touche pas tellement la compréhension mais qui touche la production du langage au niveau moteur. Rappel : Bayle  la folie était liée à un trouble organique. On n’a pas trouvé de trouble organique visible à l’époque dans toutes les pathologies PSYCHOSE UNITAIRE Au 19e siècle (première partie du 19e siècle) et force, entre autres, des travaux de Bayle, on va vers un concept particulier qui s’appelle la psychose unitaire Note : quand on parle d’aliénation, de folie, nous sommes bien dans le domaine de la maladie mentale (càd de la folie), ce qui n’est pas la même chose que les troubles mentaux.)  Il n’y a pas plusieurs maladies, il n’y a qu’une seule maladie liée à la dégénérescence (héréditaire ou acquise) du cerveau. La symptomatologie (symptômes observés chez la personne malade mentale) étant elle-même la conséquence de la gravité du stade d’évolution de la maladie. C’est une seule maladie à différents stades d’évolution. Les 2 grands représentants de cette conception de psychose unitaire sont Wilhem Griesinger et Joseph Guislain EMILE KRAEPELIN Le fondateur de la psychiatrie moderne en ce sens d’une psychiatrie médicale dont les classifications sont encore reconnues aujourd’hui, c’est Emile Kraepelin.  Contemporain de Sigmund Freud  A la base du travail psychiatrique classique, du modèle psychiatrique catégoriel (= où on classe les maladies mentales), c’est Emile Kraepelin.  Traité de psychiatrie réédité 7 ou 8 fois entre la fin du 19e et le début du 20e siècle.  Il casse le concept de psychose unitaire et il crée une dichotomie de branches de la pathologie mentale où il dit que dans les psychoses, il y a 2 grandes catégories : la démence précoce et la maladie maniaco-dépressive. Il dit que la démence précoce est une maladie qui évolue de manière dégénérative alors que la maladie maniacodépressive est une maladie que l’on pourrait dire cyclique càd où il y a des périodes de maladie qui alternent avec des périodes de retour à la santé (phénomène de récurrence de la pathologie alors que la démence précoce serait une maladie qui amène une dégénérescence progressive).  Pour Kraepelin, la démarche médicale est une démarche catégorielle : vise à définir des maladies  est-ce que cette personne est malade ou non ? si cette personne est malade, de quelle maladie souffre-t-telle ?  dans la démarche psychologique, on est beaucoup plus dans une démarche dimensionnelle, où les choses sont en continuité, 7

où on peut répartir les individus sur l’ensemble d’une ligne en continuité, il y a continuité des phénomènes. En médecine, il y a catégorisation des phénomènes. La réalité n’est ni catégorielle, ni dimensionnelle, c’est simplement deux manières d’appréhender la réalité. Démarche intellectuelle qui permet au médecin de poser un diagnostic  démarche en 3 temps 1) J’observe et je récolte des signes (= quelque cho...


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