TD3 Critique de livre ou de bande dessinée PDF

Title TD3 Critique de livre ou de bande dessinée
Course Actualités médiatiques et culturelles
Institution Université Paul-Valéry-Montpellier
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TD d'Actualités médiatiques et culturelles E12SLM5...


Description

L1 Communications, médias, médiations numériques Semestre 1

Elodie Hommel [email protected]

E12SLM5 - Actualités médiatiques et culturelles TD3 – Rédiger une critique de livre ou de bande dessinée Rappel : Les six premières séances de TD portent sur le travail de l'argumentation et l'exercice de la critique culturelle.

Présentation Théâtre de la Vignette Cette semaine en CM, visite du Théâtre de la Vignette + présentation de la saison pour le groupe « numéro étudiant impair » : → Rendez-vous mardi 29 septembre à 14h15 dans le patio (cour intérieure) du bâtiment H. Pour le groupe « numéro étudiant pair » : pas de CM rédigé cette semaine mais deux vidéos à regarder et un texte à lire à la place (voir document CM3+CM4 disponible sur Moodle). (La visite du théâtre aura lieu la semaine prochaine pour le groupe « numéro étudiant pair »).

Prix du Roman des Étudiants

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Cinq romans en compétition : c'est vous qui élisez votre préféré ! Plus qu'une semaine pour s'inscrire... Jusqu'au mercredi 7 octobre : https://radiofrance.qualifioapp.com/quiz/654776_70/edition8.html Joindre une critique de roman à votre candidature, en format écrit (1500 signes) ou vidéo (1 min). Par exemple celle que vous avez écrite pour le cours de cette semaine. Vous pouvez vous inscrire même si vous hésitez encore ou n'êtes pas sûr·e d'avoir le temps de lire les cinq romans (puis voter pour votre préféré parmi ceux que vous aurez lus). Livres fournis par la BU selon le nombre d'inscrits.

Pour le TD de cette semaine, vous aviez une critique du roman de votre choix à écrire (format : environ 1500 signes). Le cours en présentiel commencera par un moment de bilan de ces critiques (lecture à voix haute pour les volontaires, avis de l'enseignante, conseils complémentaires). Pour celles et ceux qui ont cours à distance cette semaine, nous regarderons vos critiques la semaine prochaine en présentiel. N'hésitez pas à les améliorer d'ici là grâce aux éléments du cours de cette semaine si vous le souhaitez.

I - Rédiger une critique de roman À quels éléments faut-il prêter attention pour réaliser une critique de roman ? Il convient d’abord d’observer les éléments suivants pour rédiger une critique littéraire : le genre, le registre, le courant littéraire, le style, la narration, la focalisation et l'intertextualité. Après avoir détaillé ces différents, nous analyserons à titre d'exemple une critique de l’ouvrage suivant : Le problème Spinoza d’Irvin Yalom.

Le genre Une œuvre littéraire s’inscrit d’abord dans un des grands genres littéraires : - Poétique Ex : ode, sonnet, haïku… - Narratif Ex : roman, conte, épopée… - Théâtral Ex : tragédie, comédie, farce…

- Epistolaire Ex : lettres, épîtres… - Argumentatif Ex : l’essai, le pamphlet, l’apologue…

Ces genres se déclinent également en sous-genres : le roman policier, le roman d’aventure, le roman initiatique, le roman épistolaire, le roman picaresque…

Le registre Définition : Le registre est la tonalité de l’œuvre. Il définit généralement l’effet de l’ouvrage sur le lecteur. - Le registre comique - Le registre tragique - Le registre dramatique - Le registre pathétique

- Le registre réaliste - Le registre merveilleux - Le registre lyrique - Le registre fantastique

Un ouvrage peut s’inscrire dans plusieurs registres.

Le courant littéraire Un courant littéraire (ou mouvement littéraire) rassemble des écrivains à travers une certaine conception de la littérature, menant à des œuvres qui obéissent à des règles précises.

Voici les mouvements littéraires qui ont marqué l’histoire. Moyen Âge - Chanson de geste - Troubadours - Roman courtois XVIe siècle - Humanisme - La Pléiade - Picaresque XVIIe siècle - Baroque Ex : L’illusion comique, Corneille - Classicisme Ex : Andromaque de Racine, Molière, - Préciosité XVIIIe siècle - Lumières - Scientisme - Romantisme XIXe siècle - Romantisme Ex : Victor Hugo, Lamartine, Musset. - Réalisme Ex : Stendhal, Balzac, Flaubert, Maupassant. - Fantastique

- Naturalisme Ex : Nana, Germinal de Zola. - Parnasse Ex : Anatole France - Symbolisme Ex : Baudelaire, Rimbaud, Lautréamont, Maeterlinck.

Mallarmé,

XXe siècle - Dadaïsme - Surréalisme Ex : André Breton - Existentialisme Ex : Albert Camus (La chute, L’étranger), JeanPaul Sartre. - L’Ou Li Po Ex : Georges Perec (La disparition, Les revenentes, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?), Raymond Queneau (Exercices de style), Boris Vian, Jacques Roubaud (Quelque chose noir)… - Théâtre de l'absurde - Nouveau roman Ex : Marguerite Duras, Alain Robbe Grillet, Pinget, Simon… - Littérature contemporaine Ex : Modiano, Le Clézio, Chevillard, Echenoz…

Le style La stylistique est l’analyse des caractéristiques de l’écriture d’un texte. C’est aussi l’usage de la langue par un auteur en particulier. Pour caractériser le style d’un auteur il est essentiel d’analyser les figures de style, le lexique et la syntaxe (grammaire) du texte. Comparons deux auteurs dont le style est différent : 1 - Cette phrase issue de l’incipit du roman Du côté de chez Swann (le premier volume de La Recherche du temps perdu) de Marcel Proust se distingue par son recours à de nombreuses propositions : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un

tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était plus allumé. » 2- Au contraire, cette phrase de Jean-Luc Lagarce, issue de l’incipit de sa pièce de théâtre Le pays lointain, se distingue par sa simplicité et son esthétique de l’épure : « J'ai près de quarante ans maintenant et c'est à cet âge que je mourrai. »

La narration Si le registre est narratif, il convient de décrire l’intrigue de l’ouvrage. Cette partie doit répondre à la question : Qu’est-ce qui est raconté ? Est-ce une thématique novatrice ou au contraire une reprise ? Ex : mythe de Don Juan, reprise de Mme Bovary de Flaubert…

La focalisation La focalisation correspond au point de vue qui est donné sur l’histoire. Cette partie répond à la question « Comment l’histoire est-elle racontée ? ». Il y a trois types de focalisation : 1 – Interne (scène vue du point de vue de l'un des personnages), 2 – Externe (scène vue du point de vue d'un spectateur externe à l'histoire), 3 - Focalisation omnisciente ou focalisation zéro (scène vue du point de vue d'un narrateur omniscient = qui sait tout).

L’intertextualité Y a-t-il des citations, des allusions ou des références à d’autres textes ? Ex : Boris Vian dans son roman Et on tuera tous les affreux (écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan), réalise un pastiche du roman noir américain.

Exemples de critique de roman Analysons maintenant une critique du livre Le problème Spinoza d’Irvin Yalom, publiée dans Philosophie Magazine. Lisez d'abord la critique complète, disponible en ligne, en essayant de repérer les éléments d'analyse présentés ci-dessus, avant de lire l'analyse ci-dessous. https://www.philomag.com/livres/le-probleme-spinoza

Accroche « Voici un roman qui entend reposer quelques questions décisives. Le spinozisme : un remède à la bêtise  ? L’antisémitisme : une pathologie curable dans certaines conditions  ? La psychanalyse : une libération individuelle, dans la continuité de la pensée de Spinoza ? »

Ici la technique de l’accroche est de poser au lecteur des questions qui sont essentielles à la compréhension du roman et qui donnent à voir les enjeux majeurs de l’intrigue.

Quel genre ? Quelle intrigue ? « Raconter alternativement les biographies de deux êtres que tout sépare  : Baruch Spinoza que l’on suit dans sa vie quotidienne, mais surtout dans l’exposé dramatisé de sa philosophie (présentée comme rationalisme athée et sagesse moderne)  ; et l’idéologue nazi Alfred Rosenberg, raciste obsédé et responsable de massacres de populations juives. »

Le roman oscille entre la biographie et la fiction, entre des éléments historiques véridiques et une lecture psychanalytique de personnages historiques. L’auteur de la critique met alors en avant le contraste entre les deux personnages principaux.

Un jugement sur l’œuvre « Le croisement de ces deux destins, l’un lumineux, l’autre criminel, que Yalom oppose de façon très (trop  ?) frontale, invite finalement à une méditation sur la personnalité envoûtante de Spinoza. »

L’auteur de la critique met en avant le contraste qui fonde l’œuvre, entre d’un côté l’un des premiers philosophes athées et de l’autre le dangereux idéologue du parti nazi. Mais peut-être cette structure binaire est-elle légèrement insistante et manichéenne ? C’est ce que souligne l’auteur de la critique (en gras).

II - Rédiger une critique de bande dessinée Les éléments auxquels il faut prêter attention pour rédiger une critique de bande dessinée sont les suivants : le genre, la composition, la technique utilisée, la narration, la focalisation et les références.

Le genre La bande dessinée est aussi appelée : art séquentiel graphique narratif, en référence à la structure de la page en différentes cases. Quelques genres majeurs de la bande dessinée L’école franco-belge Ex : Tintin, Astérix, Achille Talon…

La BD humoristique Ex : Le chat, Philippe Geluck.

Les comics américains Ex : Spiderman

La BD documentaire Ex : Etienne Davodeau, Les Ignorants.

Les mangas Ex : Jiro Taniguchi

Le roman graphique

La BD d’aventure, de fantasy Ex : Donjon, Sfar et Trondheim

La composition La composition est l’organisation des formes et des couleurs dans la page. On observe des compositions très différentes entre cette vignette de Gaston Lagaffe (à gauche) jouant sur des couleurs vives et des formes caricaturales, et cette image dessinée par Pénélope Bagieu qui met l’accent sur le dégradé de couleurs (à droite) :

La BD est-elle en couleur ou noir et blanc ? Le choix des couleurs rend compte d’un parti pris de la part du dessinateur. Dans cette vignette de Persepolis (à gauche), l’invasion du noir dans la case représente l’obscurantisme religieux. Cet aspect binaire est également visible dans la vignette de droite.

Dans la bande dessinée Polina de Bastien Vivès, le noir et blanc servent à faire ressortir les contrastes et les ombres des personnages.

La technique utilisée Différentes techniques existent : aquarelle, encrage, tablette graphique, colorisation numérique… La BD est-elle issue d’un blog en ligne ? Ex : le blog de Gilles Roussel

Disponible en ligne : http://www.bouletcorp.com/premonitoire/

La narration Comme pour un roman, si le registre est narratif, il convient de décrire l’histoire. Cette partie doit répondre à la question : Qu’est-ce qui est raconté ? Est-ce une thématique novatrice ou au contraire une reprise ?

La focalisation Comme dans un roman, la focalisation est le point de vue qui est donné sur l’histoire. Cette partie répond à la question « Comment l’histoire est-elle racontée ? ». Il y a trois types de focalisation : interne, externe ou omnisciente.

Les références Y a-t-il des citations, des allusions ou des références à d’autres textes ? Ex : Dans cet album d’Astérix chez les Belges il y a une référence à Tintin à travers les personnages de Dupond et Dupont.

Exemple de critique de bande dessinée Analysons maintenant une critique de la bande dessinée Persepolis de Marjane Satrapi. Lisez d'abord la critique complète, disponible en ligne, en essayant de repérer les éléments d'analyse présentés ci-dessus, avant de lire l'analyse ci-dessous. https://www.lemonde.fr/cinema/article/2007/06/26/persepolis-de-la-vie-dessinee-a-la-viefilmee_928173_3476.html

L’accroche « Tous ces pixels nous avaient fait oublier l'émotion propre au dessin animé. Cette sensation singulière que suscite le spectacle d'une image en deux dimensions qui se met à bouger. Lorsque l'image nous est déjà familière, l'émerveillement se double d'inquiétude : tous ces possibles que la contemplation d'une case de bande dessinée nous avait offerts vont-ils s'accomplir ? »

L’accroche de la critique part de l’adaptation de la bande dessinée en film d’animation (en gras). L’aspect émotionnel, ainsi qu’un aller-retour entre émerveillement et déception, est mis en valeur (en souligné).

L’intrigue « Née dans une famille d'intellectuels de gauche, elle a vu ses oncles émerger des geôles du chah pour disparaître à nouveau dans celles de la République islamique. Ses amis, ses cousins ont été happés par la guerre contre l'Irak, ses amies ont dû se plier aux préceptes des mollahs. Mais Persepolis ne prétend pas faire le portrait d'une génération . Il s'agit seulement de porter à l'écran l'autoportrait d'une jeune femme . L'exercice est sans précédent, et Perspepolis peut se prévaloir d'être le premier film de son genre - l'autobiographie animée. »

En même temps que l’intrigue, l’auteur de la critique décrit le genre autobiographique qui émerge de l’analyse politique.

Le registre « Ce n'est qu'un exemple de cette souplesse athlétique qui permet à Persepolis de circuler sans effort apparent entre la tragédie historique et la comédie familiale, entre le drame vu par les yeux d'un enfant et la satire sociale. Les albums de Marjane Satrapi se distinguaient déjà par leur lucidité. »

L’intérêt de la bande dessinée est de présenter un registre à la fois tragique et satirique, prenant également la forme d’une autobiographie (voir passages en gras).

Le style « La frontière est ténue entre la satire et l'horreur toute simple, et Persepolis ne cesse de la franchir : Marjane adolescente cherche des cassettes de heavy metal sur le marché noir quand elle est interceptée par un commando de dévotes : la façon dont le noir des tenues religieuses envahit l'écran, menaçant d'étouffer la pauvre héroïne, montre que les réalisateurs n'ont pas tort quand ils se prévalent de l'héritage expressionniste. »

L’auteur de la critique explique ici en quoi le style est expressionniste, en décrivant la déformation de la réalité qui est donnée à voir dans la bande dessinée comme dans le film d’animation.

Pour la semaine prochaine : Lire la critique d'exposition disponible à l'adresse suivante : https://www.telerama.fr/scenes/heta-uma-le-manga-bete-et-mechant,118387.php...


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