1001 Nuits L\'oralité des contes, analyse de la Tisserande de Nuits PDF

Title 1001 Nuits L\'oralité des contes, analyse de la Tisserande de Nuits
Author Michelle Walter
Course Littérature Française - Mythe Et Littérature
Institution Université de Bourgogne
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02.) Oralité et l’écrit ; le conte cadre

Savoir lire, c’est savoir Alphabet préalable à toutes les connaissances. Il sert de métaphore à l’acquisition du savoir.

J-J Rousseau : 3 façon d’écrire : Peindre_ hiéroglyphes --- peuple sauvage Représenter _ charactères conventionnel --- peuple barbare Transcrire_ alphabet selon les sons --- peuple policé 

Cette hiérarchisation affirme la supériorité du peuple de l’écrit. Les connaissances passent par l’écrit.



Avant du 18e siècle: l’art du langage s’appelait pas Lettres mais sinon : (Belles lettres), Poésie (désignation de tous les œuvres littéraires) Le terme « poésie » vient du grec « poiêsis », du verbe « poiein » signifiant « faire », « créer ». Ce terme ne fait pas de distinction de l’écriture ou l’oralité et seulement définie une action créatrice. Avant, la poésie était orale, chanté. Même l’Ilias et l’Odyssée étaient avant des chansons.



Quelqu’un de cultivé : il est « lettré »



En arabe, on fait la distinction : arabe écrite, sacré différents dialectes Langue de la religion, du savoir culture populaire, orale, contes La calligraphie y est considérée un art très difficile.



Religions de livre : l’écrit a une grande importance, révélation qui conte sa création.

Domination historique de l’écrit Trace pérenne : moyen de conserver Cependant : la trace orale aussi se perpétue de génération à génération. Les contes que nous connaissons on fait l’objet d’une langue démarche pour les recueillir.

L’écriture se substitue à la mémoire vive : Dans les temps modernes, hors de l’exode rural et l’industrialisation, les structure familiales et sociales ont changé (surtout à la ville). L’invention des journaux (19e siècle) et de la télévision (20e siècle) ont remplacé la transmission orale ! La scolarisation a largement diffusé l’écrit -> ça se fait toujours dans la langue dominante, jamais dans les langues vernaculaires. -> pas dans la langue des contes. P.ex. politique de colonisation en Afrique. Ethnologues européens font d’effort de conserver les contes africains. Comme les Frères Grimm qui se rendus compte de la richesse de la transmission orale. 

L’écrit sauve le contenu des contes mais essaie aussi de préserver une certaine forme.

Vertu de l’oral Le mythe de Theuth dans le Phèdre de Platon S : Il nous reste, n'est-ce pas, à examiner la convenance ou l'inconvenance qu'il peut y avoir à écrire, et de quelle manière il est honnête ou indécent de le faire ? P : Oui. S : Sais-tu, à propos de discours, quelle est la manière de faire ou de parler qui te rendra à Dieu le plus agréable possible ? P : Pas du tout. Et toi ? S : Je puis te rapporter une tradition des anciens, car les anciens savaient la vérité. Si nous pouvions la trouver par nous-mêmes, nous inquiéterions-nous des opinions des hommes ? P : Quelle plaisante question ! Mais dis-moi ce que tu prétends avoir entendu raconter. S : J'ai donc ouï dire qu'il existait près de Naucratis, en Égypte, un des antiques dieux de ce pays, et qu'à ce dieu les Égyptiens consacrèrent l'oiseau qu'ils appelaient ibis. Ce dieu se nommait Theuth. C'est lui qui le premier inventa la science des nombres, le calcul, la géométrie, l'astronomie, le trictrac, les dés, et enfin l'écriture. Le roi Thamous régnait alors sur toute la contrée ; il habitait la grande ville de la Haute-Égypte que les Grecs appellent Thèbes l'égyptienne, comme ils nomment Ammon le dieu-roi Thamous. Theuth vint donc trouver ce roi pour lui montrer les arts qu'il avait inventés, et il lui dit qu'il fallait les répandre parmi les Égyptiens. Le roi lui demanda de quelle utilité serait chacun des arts. Le dieu le renseigna ; et, selon qu'il les jugeait être un bien ou un mal, le roi approuvait ou blâmait. On dit que Thamous fit à Theuth beaucoup d'observations pour et contre chaque art. Il serait trop long de les exposer. Mais, quand on en vint à l'écriture : « Roi, lui dit Theuth, cette science rendra les Égyptiens plus savants et facilitera l'art de se souvenir, car j'ai trouvé un remède pour soulager la science et la mémoire. » Et le roi répondit : - Très ingénieux Theuth, tel homme est capable de créer les arts, et tel autre est à même de juger quel lot d'utilité ou de nocivité ils conféreront à ceux qui en feront usage. Et c'est ainsi que toi, père de l'écriture), tu lui attribues, par bienveillance, tout le contraire de ce qu'elle peut apporter. Elle ne peut produire dans les âmes, en effet, que l'oubli de ce qu'elles savent en leur faisant négliger la mémoire. Parce qu'ils auront foi dans l'écriture, c'est par le dehors, par des empreintes étrangères, et non plus du dedans et du fond d'eux-mêmes, que les hommes chercheront à se ressouvenir. Tu as trouvé le remède, non point pour enrichir la mémoire, mais pour conserver les souvenirs qu'elle a. Tu donnes à tes disciples la présomption qu'ils ont la science, non la science elle-même. Quand ils auront, en effet, beaucoup appris sans maître, ils s'imagineront devenus très savants, et ils ne seront pour la plupart que des ignorants de commerce incommode, des savants imaginaires au lieu de vrais savants Écrire ne fait pas le travail … il faut se souvenir Pour Socrate : un texte ne se peut pas adapter au lectorat comme le fait en enseignant, ne peut pas expliquer ce qu’il dit. Le véritable savoir se transmet de façon animée. L’écriture n’est qu’un aide-mémoire de ce qu’on sait déjà. c’est pourquoi les étudiants commencent par l’apprendre par cœur. -> moyen de comprendre.

Renouveau du conte oral depuis une vingtième d’années Il y a des contes qui vont dans les écoles, théâtres et cafés

Qu’est-ce qu’est l’oralité ? Oris : bouche Oralité : la base privilégié est la perception auditive ; cependant : aspects visuels : gesticulation, regard (communication non-verbale) Scripturalité : visuelle Les deux se pensent ensemble et séparés. La parole est un support prioritaire pour maintenir les sociétés, tisse le liens entre les générations. Protocoles d’efficacité, coutumes : silence, temps, … mastiquer des noix/fumer la pipe ensemble … narration d’un conte est un moment fort du vivre ensemble, intégration de tous.

La

Protocole de parole : raconter est hautement ritualisé Le conteur engage une matière qui vient de loin de lui, mais la manière est sa même propre. Il n’y a plus personne dont la parole est la force de favoriser se à qui on s’adresse parce que le conteur est le mémoire vivant de la société. -> aujourd’hui : disparu Temps du dire : nuits, la veille (le temps commun, de divertissement) Qui conte ?: griot (en Afrique), conteur, … grand-mères Prise de parole : parce que le public le demande OU thématisé par la qualité et le style (formules d’entrée) Formule pour changer de régime : narration, ancienne tradition, merveilleux Fin : formule de clôture c.f. Chaharazade commence le conte à la demande de sa sœur (prise de parole) et ne les termine pas, parce que le temps du dire, c’est la nuit et il est déjà l’aube.

Nommer les choses, c’est les valoriser, engage le rapport envers l’autre. Les modalités de prise de parole :  Instauration des conditions de locution - Manifestation du désir de conter - Signaler qu’il va être conteur : rôle fixe conteur, locuteur/auditoire, récepteur -> s’assure le monopole de la parole - Rupture : temps de raconter Conter : fait le motif de sa propre parole Dans la majorité des langues : le conte et la parole ont la même source : Latin : fabulari (raconter) – fabula (conte) Arabe aussi Acte de conter : L’acte de conter crée un lien avec le temps duquel on conte, on retourne au moment qu’on conte. Performé -> transmis … le conte se fait LE CONTE N’EXISTE HORS DE SA TRANSMISSION. Et on principe, le conte n’existe que dans la pluralité de la circulation, et dans la répétition de cette parole. Le fait de transcire un conte fige une seule version de cet ensemble vivant. Il est donc fixe. Il a donc un auteur bien qu’un conte est pluriel. LE texte écrit devient un objet sacro-saint/intangible (sakrosankt = unantastbar).  L’écrit a la nostalgie de l’oral

La nostalgie de l’oral à la différence de l’auditeur, le lecteur ouvre son livre quand et où il veut. -> il n’y a plus de temps commun, plus d’interaction, manque de la possibilité de faire des adaptions Dans les manuscrits existent certains procédés de narration qui témoignent le désir d’adopter les qualités d’oralité. -> mise à l’oral à l’intérieur même de l’écrit. 



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Introduction pour s’expliquer/attirer l’attention/entrée de la matière -> l’auteur s’adresse à son lecteur. Il met en scène la parole/le récit qui suit. « met en abîme le fait qu’il va présenter son œuvre » Sorte de « prise de parole » p.ex. chez Khawam : témoigne un retour aux sources, déplore qu’il n y ait eu aucune traduction fidèle au ancien manuscrit ; intente un travail d’authenticité Récit cadre qui explique pourquoi tous les autres contes sont racontés : donne les circonstances et le but Le nombre « mille et un » symbolise l’infinité et indéfinition. On peut donc raconter tous les contes dans le contexte d’un seul conte cadre. Contre cadre = une matrice Le récit cadre est donc un dispositif pour rappeler qu’il y a une personne qui parle. Il y a donc des cycles ajoutés qu’on ne trouvera pas dans le manuscrit du XIIIe siècle : Ali Baba, Sindbad, Aladdin, … Chez Galland : divisé par nuit, comme dans un feuilleton le récit d’une nuit s’arrête au moment crucial. Khawam : chaque épisode est raconter tout entièrement, il n’a donc pas choisie de conserver toutes les traces de la oralité. Auteur pas sur la couverture du livre -> change son statut. (Khawam) Délégation de la parole : « On raconte – mais Dieu est plus savant que nous dès lors qu’il s’agit de dire le vrai sur les événements du passé et sur les chroniques des différents peuples-, on raconte donc qu’il y avait qutrefois … » Après la conte cadre avec un narrateur anonyme : C’est Chaharazade qui raconte.

Les contes des Milles et une nuits sont depuis beaucoup de temps un œuvre écrit, l’interprétation de Khwawam n’est donc pas une mise en scène de la parole. L’expression « on raconte » indique déjà que c’est une parole diffuse et qu’on ne sait pas si l’histoire est vraie ou pas. Dans tout le conte cadre, le narrateur est anonyme et dorénavant très discrèt.

Différence feuilleton et série : Feuilleton : arrête l’épisode chaque fois dans le moment crucial (Casa de Papel) Série : chaque épisode est un récit entier, avec un début et une fin. (NCIS)...


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