Chapitre 2 - définitions de l’émotion PDF

Title Chapitre 2 - définitions de l’émotion
Course Psychologie Différentielle
Institution Université de Bourgogne
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Cours de sous-disciplines de la psychologie L1...


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Chapitre 2 : DÉFINITIONS DE L’ÉMOTION Du latin emovere (se mouvoir de) Depuis toujours, on tente de donner une définition objective et large. Difficulté à définir cependant, on peut dire qu'une émotion est une réaction à un stimulus affectif, environnemental ou psychologique. L'émotion ressentie par rapport à une situation est propre à chaque individu, à son passé et son histoire de vie, ses capacités intellectuelles, son état psychologique. Une seule définition de l'émotion ? : 1) Différents phénomènes affectifs : sentiments, motivation, désir, humeur, attitudes, pulsions, etc. structurés dans une définition multi-componentielle 2) 3 composantes largement admises (d’autres plus débattues) : réponse psychophysiologique - expression comportementale - sentiment subjectif 3) Débat actuel sur la nature, l’organisation et le degré d’interaction entre composantes – D'un pdv biologique : – – – –

Interface entre plusieurs fonctions de l’organisme (physio-psycho) Système acquis et complexifié au cours de l’évolution Processus évolué de régulation des affects Affects : réactions de l’organisme face à une influence extérieure ou intérieure: → Changement inconscient d’une constante physiologique (ex : oxygénation du sang en fonction de l’altitude) → Modification physiologique plus générale et consciente (ex : excitation nerveuse liée à la consommation de café) → Représentations mentales (ex : sentiment agréable lié à l’idée de partir en vacances) – Émotion = affect de haut-niveau englobant toutes ces composantes de l’organisme d’ordinaire indépendantes

Premières conceptions Descartes (1649) Les Passions de l’Âme → Répertoire restreint d’émotions primitives : admiration, amour, haine, désir, joie, tristesse Leur combinaison produit des émotions plus complexes, spécifiques de l’être humain

Darwin (1872) L’Expression des Émotions chez l’Homme et chez les Animaux → S’intéresse à la composante motrice et publique de l’émotion (expressions) Théorie évolutionniste de l’émotion (sélection naturelle) : l’émotion et son expression ont évolué et reflètent la complexification des organismes → Nombre limité d’émotions sélectionnées pour leurs fonctions adaptatives : faire face à des problèmes de survie - communiquer son émotion au groupe social expressions spécifiques innées et universelles (ouverture/fermeture des entrées sensorielles) Théorie de William James article de 1884 « Qu’est-ce qu’une émotion ? » → Changements corporels suite à la perception du stimulus (= réponse physiologique) puis image mentale de ces changements (= émotion) (cf : exemple de l'ours avec la réaction de peur avant la prise de conscience de cette émotion) Théorie de Cannon & Bard : contre la théorie de James → Travaux sur le chat : changements corporels similaires observés pour différents états émotionnels et pour des états non émotionnels Induction de modifications corporelles : aucune émotion constatée • La controverse de la séquence : James : modifications somatiques → émotion Cannon-Bard : émotion → modifications somatiques → Débat toujours d’actualité Théories cognitives (ex : Arnold, 1960) : → L’émotion requiert une interprétation cognitive de la situation : différenciation des émotions = éveil physiologique global + analyse cognitive de la situation Interaction entre l’activité sensorielle et les attentes de l’individu C’est l’interprétation de la situation pour l’individu qui détermine l’émotion Façon de trouver la force sur une émotion : la transformer (ex : la peur peut devenir la colère) Théories contemporaines : Les émotions de base : perspective néo-darwinienne : → S’appuie sur l’étude des expressions faciales → Universalisme (ex : les papous peuvent identifier les expressions d’acteurs américains; Ekman & Friesen, 1971) : étude des muscles faciaux et de leurs mouvements : leur combinaison produit des expressions dont certaines représentent

des émotions de base (joie, tristesse, surprise, colère, peur, dégoût) Théories dimensionnelles : Nombre restreint de dimensions émotionnelles élémentaires puis différenciation de l'émotion selon la situation et l'individu. Ces théories s'appuient sur l'étude des mots et images émotionnelles. La plupart des théories s'accordent sur 2-3 dimensions en interrelation : → Valence (négatif à positif) → Activation, éveil (bas à élevé) → Dominance (Dominé à dominant) Théories cognitives :(ex : Klaus Scherer [1984,2001] Caractéristique du stimulus suscitant l'émotion et la signification pour l'individu. → Pertinence émotionnelle (variable selon l'individu) Émotion : Réponse face à un événement évalué comme pertinent → L'illustration avec une structure cérébrale : l'amygdale → Si elle est lésée : disparition des réponses de peur (psychopathie?) → Amygdale spécialisée dans une émotion de base ? PB : D'autres émotions (de base ou non) entraînent une activité de l'amygdale : elle répond à tout stimulus éveillant (sensibilité au niveau d'éveil) PB : 2 émotions ayant le même niveau d'éveil (ex : peur et colère) peuvent entraîner des réponses différentes de l'amygdale. Le regard n'a pas la même pertinence selon l'émotion (regard en face + pertinent > regard sur le coté) Colère > Colère ≠ Peur < Peur CCL : L'émotion est un processus multi-componentiel complexe. Différentes théories : émotions de base, dimensionnelles, cognitives...


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