Compte Rendu Ginzburg PDF

Title Compte Rendu Ginzburg
Course Philosophie
Institution Le Mans Université
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Compte-rendu de GINZBURG, Carlo, “L’Ancien et le Nouveau Monde vus depuis Utopie” in Nulle île n’est une île: quatre regards sur la littérature anglaise, Paris, Verdier, 2005, 140 p., p. 15-47....


Description

Juliette Morice-Entre littérature et philosophie Lettres

Camille Lauze-M2 ECI

L’ÎLE D’UTOPIE N’EST PAS UNE ÎLE

Compte-rendu de GINZBURG, Carlo, “L’Ancien et le Nouveau Monde vus depuis Utopie” in Nulle île n’est une île: quatre regards sur la littérature anglaise , Paris, Verdier, 2005, 140 p., p. 15-47. Si l’éclectisme était un homme, il serait Carlo Ginzburg. Historien, philosophe, professeur, essayiste...L’Italien exploite ses multiples visages pour s’intéresser à des sujets aussi divers que variés: la sorcellerie, l’histoire de l’art ou encore la littérature. Il tient d’ailleurs ce dernier domaine comme une source du savoir historique. C’est pourquoi dans ses écrits, il s’attache à la lecture attentive d’œuvres en tout genre, à la recherche de traces qui lui permettront de se rapprocher au plus près de la vérité. Aussi, il utilise cette notion de trace comme méthode de travail ainsi qu’en témoignent les titres de ses publications majeures, à savoir Mythes, emblèmes, traces et Le Fil et les traces . En tant que microhistorien tourné vers les textes littéraires, il poursuit avec Nulle île n’est une île cette démarche originale de recherche de preuves dans les détails les plus menus pour satisfaire sa quête d’approfondissement de la réalité. En effet, ce recueil dont la thématique est l’île, réelle ou imaginaire, se divise en quatre essais touchant à la littérature anglaise, composés à l’aide de l’analyse de différentes sources. Ginzburg étudie les archives, les correspondances, les manuscrits et même les tableaux, faisant dialoguer entre eux ces matériaux hétéroclites pour en tirer du sens. Dans ce recueil, son objectif est de démontrer qu’une île n’est pas une terre isolée dans un espace délimité, la séparant strictement de l’Autre. Bien au contraire, il tend à prouver que “les bords des îles sont poreux et leurs membranes comme ouvertes à l’échange.” Le premier chapitre de ce livre, “L’Ancien et le Nouveau Monde vus depuis Utopie” lui permet d’argumenter cette thèse en développant l’exemple de L’Utopie rédigée par Thomas More en 1516. Dans cet essai, Ginzburg part de l’idée que si cette ouvrage n’appartient pas au genre de la théorie politique de la Renaissance, ce n’est pas pour autant qu’elle n’est pas une œuvre sérieuse. Il poursuit en mettant en tension des couples a priori antagonistes: il dépeint de cette manière la subtilité du jeu entre le réalisme et la fiction qui règne tout au long de L’Utopie et insiste sur la finesse de ce mélange de sérieux et de frivolité en la mettant en lien intertextuel avec les productions de Lucien de Samosate. Puis, l'universitaire s'intéresse à

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l'interprétation qui est faite du fameux texte au Nouveau Monde et termine en dépassant ces “perspectives incompatibles’’ qui s’y manifestent, répondant ainsi à l’encontre de la problématique posée: non, sérieux et frivolité comme réalité et fiction ne sont pas incompatibles. Cela entraîne la révélation du sens à donner à ces va-et-vient avec lesquels Thomas More joue constamment et dévoile en quoi, si nulle île n’est une île, celle d’Utopie n’échappe pas à la règle. Il convient ainsi de synthétiser, décrire et commenter l’organisation de cette démonstration pour appréhender le cheminement de la pensée de Ginzburg. Aussi, le premier procédé mobilisé par l’auteur pour mener à bien son raisonnement est l’examen des traces de L’Utopie, soit l’analyse de son riche paratexte. Ensuite, il développe une analogie picturale pour étayer ses arguments. Enfin, il s’attache à l’étude des changements de perspectives sur cette œuvre, aux diverses manières dont elle peut être lue pour appuyer ses idées. * *

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Dans cet essai, Ginzburg déploie sa stratégie de recherche de prédilection: celle de l’examen des traces, témoins assurant la validité de ses thèses. Il se consacre donc à l’analyse du paratexte de L’Utopie, trouvant dans les manuscrits et archives des sources précieuses et jusque-là peu exploitées. La première trace tient en un seul mot: festivus. Effectivement, ce détail repéré dans le titre complet de sa première édition anglaise (Libellus...festivus) lui permet de remettre en question une assertion d’un historien de renom, Quentin Skinner, qui affirme que le recueil appartient au genre de la théorie politique de la Renaissance puisqu’il tend à définir un État idéal au superlatif. En examinant le terme latin sous toutes ses coutures, le philosophe découvre ses différentes significations: qu’il soit joyeux, agréable ou festif, ce mot court mais important puisqu’il apparaît dans l’intitulé intégral exclut L’Utopie de cette catégorie littéraire: son sens lié à allégresse semble incompatible avec “la tradition austère de la philosophie politique dans laquelle Skinner veut [la] faire entrer”: la gravité des sujets qu’elle évoque couramment ne paraît pas apte à s’habiller d’une plume enjouée. Mais c’est justement là que l’Italien introduit une concession: malgré cette incitation à la gaieté, ce n’est pas pour autant qu’il pense qu’il faille considérer L’Utopie comme une œuvre de pur divertissement. Justement, elle possède son pesant de sérieux et celui-ci est à absolument prendre en compte si l’on veut la comprendre correctement. L’essayiste amène ici l’une des problématiques 2

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menant ce chapitre: le sérieux et la légèreté qui règnent simultanément dans cette œuvre sontils incompatibles? En outre, Ginzburg examine d’autres traces, à savoir les nombreux documents qui composent le paratexte de plusieurs éditions de L’Utopie. En décrivant et analysant ce que More insère telles des pièces à conviction directement rapportées de l’île (sa carte géographique, son alphabet, un poème), l’auteur remarque que de par leur multitude, elles contribuent à offrir une parfaite imitation de la réalité. Plus qu’un simple effet de réel survenant dans un texte, cela donne même l’impression que More a suivi une méthode scientifique et historique en réunissant des éléments concrets et tangibles pour étudier une véritable civilisation. De ce fait, Ginzburg de met en valeur une autre paire contradictoire que celle du sérieux et de gaieté souligné précédemment, à savoir celle du réalisme et de la fiction. L’habileté de More à entremêler ces deux derniers est telle que L’Utopie s’apparente à “[...] une description qui communique à son lecteur la sensation qu’il a été sur les lieux.” Mais pourquoi l’humaniste tend-il autant à troubler son lectorat? C’est une autre question que pose Ginzburg et à laquelle il apporte des éclaircissements au fil de son développement. L’analyse du paratexte de L’Utopie, d’une richesse impressionnante, amènent l’essayiste à formuler les interrogations que supposent la lecture de ce texte complexe en mettant en lumière des tensions d’ordre sérieux/frivolité et réel/fictif. * D’ailleurs, en tant qu’historien de l’art, il n’est pas étonnant que Ginzburg poursuive l’exploration de ce dernier dipôle à l’aide d’un mode d’argumentation imagé, celui de l’analogie picturale. L’étude comparative de passages de L’Utopie avec de célèbres tableaux lui permettent d’illustrer son propos, ne le rendant que plus crédible. Aussi, la description de l’île est si réaliste que Pieter Gillis écrit: “[...] chaque fois que ces mêmes scènes s’offrent à mon regard telles qu’elles sont rendues par le pinceau de More, je suis tellement touché qu’il n’est pas rare que je pense me retrouver réellement en Utopie.” Cette citation présentant l’auteur de L’Utopie tel un peintre permet à Ginzburg de confirmer qu’elle est une ekphrasis. Il faut là préciser qu’il réfère à sa définition antique comme en témoigne son allusion à l’energeia, la “visibilité”, que les théoriciens de l’Antiquité considèrent essentielle dans le discours puisque celui-ci doit littéralement montrer et faire voir le texte au lecteur, excitant sa vue par le biais des mots. Dans notre contexte, l’ekphrasis est donc la description vivace et évidente d’un sujet donné, ici un lieu, à savoir notre île 3

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idyllique. Néanmoins, l’acception de ce terme a évolué, et de nos jours, on conçoit cette pratique littéraire comme la description exclusivement d’une œuvre d'art, réelle ou fictive. Cette définition moderne de l’ekphrasis semble nous éloigner d’Utopie qui est a priori un territoire et non un objet artistique...Et pourtant, Ginzburg vient à nous en faire douter tant il réussit avec panache à associer des tableaux avec certains passages de l’ouvrage de More, écrivain-peintre qui réalise une peinture avec sa plume à défaut d’un pinceau. Par exemple, le rapprochement opérée par Ginzburg entre le Portrait d’un chartreux et un court extrait lui permet de dépeindre la puissance de l’effet de réalité obtenu par l’Anglais, et ce à partir du souci du détail - la mouche ou la quinte de toux - propre à titiller le lecteur. Cependant, malgré ce soin accordé à l’insertion de fragments réalistes, l’essayiste remarque que More sème paradoxalement ça-et-là des éléments renvoyant au caractère fictif de l'île. Mais Ginzburg remarque que ceux-ci sont saisissables seulement par un lectorat trié sur le volet, notamment par une élite connaisseuse du grec. L’analogie picturale se poursuit ici comme le prouve la référence à ce genre d’art visuel: “Un trompe l’oeil présuppose toujours un clin d’oeil,” L’historien en tire cette conclusion: cette alternance subtile de réalité et de fiction est un jeu pour Thomas More envers ses lecteurs et il se demande quel est le sens de ces notes ludiques. A l’instar du “Castigat ridendo mores”, More cherche-t-il à révéler quelque sérieuse vérité à travers ses badinages? Cette analogie picturale continue plus loin dans l’essai lorsque l’auteur confronte Les Ambassadeurs de Holbein et les “perspectives incompatibles” du livre, mais nous reviendrons précisément là-dessus plus loin. En tout cas, Ginzburg prouve que mettre en parallèle des domaines différents, peinture et littérature, est une technique de démonstration aussi singulière que percutante. * Une autre manière d’examiner L’Utopie pour appréhender ces jeux sur des pôles adverses est le changement de point de vue. Ginzburg passe donc par l’étude du texte sous divers approches, en commençant par le mettre en lien intertextuel avec les productions de Lucien de Samosate qui auraient influencé More. L’auteur anglais et son comparse Erasme avait le rhéteur antique en haute estime d’après les dédicaces qu’ils ont insérés dans leurs traductions de ses écrits. Celles-ci présentent Lucien comme le maître de l’ironie. Il sait ainsi traiter avec sourire des sujets les 4

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plus complexes et cherche à lier l’utile à l’agréable, à teinter d’humour ce qui est fastidieux. En définitive, il est capable de mélanger le sérieux et la frivolité: “La plaisanterie pouvait se transformer en un masque qui dissimule une vérité supérieure.” Ginzburg remarque que L’Utopie de More est écrite dans cet esprit, et pour le prouver, il la lie et la lit selon un angle lucianesque. Effectivement, il observe que celle-ci et les Saturnalia traitent toutes deux du thème de l’inégalité sociale et parle d’un monde où elles n’existeraient pas. De même, on retrouve des éléments très similaires dans L’Histoire véritable de Lucien et dans L’Utopie. Les deux auteurs sont spécialistes du clin d’œil: si Samosate pratique le “mensonge honnête”, More s’attache aux prétéritions impertinentes: “Je n’aurais peut-être pas hésité à me servir d’une telle invention, plus propre à insinuer en douceur la vérité dans les esprits, comme si on la recouvrait de miel. A partir de plusieurs exemples, Ginzburg en déduit que More et Lucien ont le même projet d’écriture qu’Erasme définit ainsi: “En mêlant le divertissement et la gravité, l’allégresse et l’observation attentive, Lucien offre un portrait efficace des moeurs, des émotions et des passions humaines, comme s’il se servait d’un pinceau extrêmement vivace. Il ne nous invite pas tant à lire qu’à voir de nos propres yeux.”. Cela rejoint la notion d’ekphrasis précédemment analysé et explique alors le jeu constant de l’Anglais entre sérieux et frivolité, réalisme et fiction. En fait, l’humour cache la vérité à certains lecteurs tout en la mettant encore mieux en valeur pour les esprits aptes à repérer ce qu’il dissimule habilement. Et vu les nombreuses critiques que More fait à l’Etat d’Angleterre dans son livre I, il est judicieux qu’il se cache derrière un masque carnavalesque pour éviter la censure, ou même pire. Comme l’écrit Léo Strauss, dans La Persécution et l’Art d’écrire, More “[...] donne ainsi naissance à une technique particulière d’écriture et par conséquent à un type particulier en littérature, dans lequel la vérité sur toutes les questions sociales est présentée exclusivement entre les lignes...cette littérature..a tous les avantages de la communication publique sans avoir son plus grand désavantage - la peine capitale pour son auteur”. Aussi, Ginzburg continue d’argumenter en faveur de sa lecture lucianesque en se penchant sur la réception de l’œuvre au Nouveau Monde, par Vasco de Quiroga qui appliqua ses idées dans des villes-hôpitaux. Lui-même lit et lie L’Utopie aux Saturnalia de Lucien comme des “textes parallèles”. Par le biais de ces ouvrages, ils comparent ainsi les Indiens aux populations de l’âge d’or, innocentes et paisibles: “Ce n'est pas sans motifs, c'est pour bien des causes et des raisons que [le Nouveau Continent] se nomme Nouveau Monde. Parce qu'on vient de le découvrir, non point; mais parce qu'il est, en ses habitants, et en tout, ou presque tel que fut celui des Commencements — celui de l'Âge d'Or.”, et c’est pour cette raison que Quiroga suivit les principes hypothétiques de L’Utopie envers ces peuples.. 5

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Comme l’écrit S. Zavala dans “L’Utopie réalisée: Thomas More au Mexique”, “il se situait ainsi dans une étonnante atmosphère politique où le monde des idées se confondait avec la réalité.” De par cet approche, Ginzburg démontre que l’argumentation fictive de More dans son ouvrage à “une prise conceptuelle sur la réalité”: la fiction est parvenue à contaminer le réel, à l’investir. Les frontières d’Utopie ont été franchies pour s’étendre ailleurs. Enfin, Ginzburg étaye encore sa thèse que Lucien est un influenceur du projet de More en prenant appui sur des lectures effectuées par différents chercheurs. L’Italien évoque le point de vue de Greenblatt liant L’Utopie à Les Ambassadeurs de Holbein pour expliquer la notion de “perspectives incompatibles”. Il est dommage que l’essayiste ne soit pas ici plus explicite car qui ne connaît pas la particularité de ce tableau ne peut pas appréhender ce que le théoricien américain entend par cette formule. En fait, cette peinture est un exemple d’anamorphose, soit d’une déformation en trompe-l’œil: observé sous une perspective secrète, l’os de seiche du premier plan devient un crâne. Le tableau a donc deux points de vue différents: le premier, le plus évident, montre deux ambassadeurs, évoquant alors la splendeur humaine, et le second, observable en oblique, fait apparaître le crâne, symbole de la vanité de la condition humaine. D’un côté la vie, de l’autre la mort: les deux perspectives de cette œuvre s’excluent inévitablement. L’arrivée de l’une efface l’autre, d’où le qualificatif d’”incompatible”, et pour Greenblatt, la même problématique se rencontre dans L’Utopie. Elle aussi serait une anamorphose: soit on la lit sous le prisme du sérieux, soit sous celui de l’humour; soit elle renvoie à la réalité, soit c’est une fiction mais pas tout cela simultanément. Cela rejoint la thèse de Logan: “[...] l’influence d’un écrivain satirique comme Lucien, serait incompatible avec “les passages absolument sérieux de la description d’Utopie”. Ces chercheurs s’inscrivent dans un manichéisme que Ginzburg tend à rompre. Pour lui, frivolité et sérieux, réalisme et fiction sont loin d’être incompatibles et fermés l’un à l’autre. Pour appuyer cela, il rappelle que More a écrit le second livre avant le premier, quand bien même the curious paragraph dans le livre I promet une description dans le livre II, cela ne veut pas dire qu’il avait déjà à la base l’idée d’écrire le livre premier consacré au monde réel. Il effectue là un procédé analogue à celui de Lucien dans L’Histoire véritable lorsqu’il prétend qu’il racontera la suite de ses aventures dans un prochain épisode, livre qu’il n’a jamais écrit. De plus, malgré le titre de cette œuvre qui semble l’inscrire dans la vérité, il s’agit en fait d’un récit de voyage imaginaire contenant des critiques dirigées vers des auteurs réels, le tout sur un ton humoristique. On constate là le lien avec le style et les thèmes de L’Utopie. La conclusion finale de Ginzburg est donc la suivante: le projet de Thomas More a été influencé par ses lectures de Lucien. Il souhaitait à la base écrire une fiction (le livre II sur l’île) mais 6

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ses fantaisies l’auront finalement amené à s’interroger sur la réalité (sur l’Angleterre dans le livre I): “Des hypothèses extravagantes purement imaginaires les poussèrent à regarder la réalité d’un point de vue insolite, à poser à la réalité des questions obliques.” * *

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En conclusion, ce chapitre répond au projet d’écriture de Nulle île n’est une île. Ginzburg prouve par le raisonnement décrit qu’Utopie n’est pas une île: cette terre de fiction n’est pas entouré d’un océan infranchissable. Ses frontières ne sont pas fermés aux échanges avec la réalité. Sérieux et frivolité, Réel et fictif s’appellent et se répondent, se mélangent et se complètent à travers ce territoire rêvé. L’essayiste s’inscrit dans une démarche originale où il ne s’agit plus de souligner la dette de l’histoire envers la littérature mais de dépeindre comment cette dernière, même quand elle se veut éloignée du réel, a une portée dans le monde qui la contient. L’une des qualités indéniables de l’Italien est bien sûr sa grande érudition, la multiplication des références et sa capacité à toujours aller plus loin que les chercheurs qu’il cite ou à ne pas hésiter à les contredire, preuves à l’appui. Mais le lecteur moins cultivé que celui qu’il lit doit redoubler d’efforts pour appréhender ce qui est exposé, notamment en histoire de l’art, car Ginzburg privilégie l’allusion succincte au développement explicite. Des recherches complémentaires sont ainsi souvent nécessaires: tout comme ce qu’il remarque chez More, l’universitaire semble s’adresser à une élite. Mais avec du temps et de la rigueur, le lecteur appréciera la pertinence et la logique de l’analyse proposée.

Bibliographie -Marie-Luce Demonet. L’utopie comme comble de la fiction à la Renaissance. Carlos Berriel, Helvio Moraes, Claudia Romano Ribeiro. II Congresso Internacional de Estudos Utópicos da revista MORUS ”O que é utopia? Gênero e modos de representação”, Jun 2009, Campinas, Brésil. Morus Utopia e Renascimento Anais do II Congresso Internacional de Estudos Utópicos da revista MORUS, acontecido em 7, 8, 9 e 10 de junho de 2009, na Unicamp, cujo tema foi ”O que é utopia? Gênero e modos de representação”. pp.79-88, 2009 -https://enseignement-latin.hypotheses.org/4433 -https://la-philosophie.com/machiavel-pouvoir-politique -https://la-philosophie.com/philo-politique -https://www.cairn.info/revue-critique-2011-6-page-451.htm 7

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https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1948_num_3_1_1589

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